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mercredi 8 septembre 2010

Quel scénario pour 2012 ?

Une question a rempli les colonnes de pas mal de blogs ces jours derniers : quel scénario pour 2012 ?

C'est que, quand on lit (un peu) la presse, on s'aperçoit vite que nous sommes (déjà) en campagne électorale. En fait, si on n'a pas trop la mémoire courte, on n'a pas besoin de la presse actuelle pour le savoir. Déjà au soir de l'éclection présidentielle de 2007 (eh oui ! Le soir même !...), la question était déjà posée : est-ce que Sarkozy se présentera pour un deuxième mandat ? Et si oui, quelle influence sur son action du premier quinquennat ? Et sinon, quelle influence sur les réformes ? Et si oui, qui sera en face de lui en 2012 ? Et sinon, qui sera le candicat de la majorité ? Et blablabla. Et blablabla...

Eh bien, trois ans 1/2 plus tard, on en est toujours là. Ou presque. Lui, il a toujours dit qu'il ne savait pas s'il rempilerait, et même qu'il n'y pensait pas vraiment. "L'énergie qu'on utilise pour durer, on ne l'utilise pas pour agir". C'étaient ses paroles. Mais aujourd'hui, l'énergie qu'il n'a pas utilisée pour agir, est-ce qu'il va l'utiliser pour durer ? Bonne question...

Car enfin, en le choisissant en 2007, les Français ont choisi un candidat volontariste, combatif, réformateur. En 2010, on sait qu'il a surtout montré qu'il savait faire marche arrière, négocier a minima, et que ses réformes n'en sont pas. En 2012, ce sera à mon avis encore plus évident : je prédis que la Grande Réforme du Quinquénat, celle des retraites, ressemblera aux autres. Déjà, le projet de loi est très en-deça de ce qu'il devrait être. Et, la chienlit d'hier et celles qui suivront aidant, il sera tellement amendé qu'il n'en restera sans doute pas grand chose au final.

En le choissisant en 2007, les Français (une majorité de ceux qui ont voté pour lui en tout cas) l'ont cru capable de faire tourner le vent du collectivisme ambiant, de redresser la barre et de redonner enfin du sens à la politique. Du bon sens, veux-je dire. Personnellement, et je ne suis pas le seul, j'ai cru naïvement qu'il était capable de mettre le cap sur une société de liberté. Oui, je l'ai cru libéral. Et encore une fois, je n'étais pas le seul. Je n'étais pas le seul à me tromper...

Et je ne suis pas le seul à m'en rendre compte. Si bien que, puisque la vie politique est désormais ainsi faite qu'on entre en campagne 2 ans avant le scrutin (ce qui est de nature à paralyser l'action mais on n'en est plus là, puisque d'action il n'y a pas vraiment), et donc puisque tout le monde se pose la question, que peut-on envisager pour 2012 ?

Je ne vais pas refaire les articles que j'ai lus ailleurs. Je vais simplement dire ce qui me paraît évident :

- Beaucoup d'électeurs de la majorité sont trop déçus pour avoir envie de voter à nouveau pour leur Président.

- Dans les partis de la majorité, si beaucoup ont envie de tenter leur chance, peu sont prêts à l'affronter. Ce qui fait que s'il se représente (ce que je crois personnellement), ceux-là n'iront pas. Il y aura sans doute un Villepin, peut-être un Morin. Mais personne de vraiment crédible.

- Même s'il ne se représentait pas, sa cote de popularité désastreuse a d'ores et déjà rejailli sur son camp, et le candidat de substitution, quel qu'il soit, n'aurait pas fière allure non plus...

- En face, il est difficile de dire aujourd'hui qui sera le champion en 2012. Il y a une forte probabilité que ce soit une championne, une Martine ou une Ségolène qui, dans un cas comme dans l'autre, aura elle aussi bien du mal à fédérer. Ni fédérer des "partis frères" en accord sur presque rien, ni même les courants internes d'un PS qui n'offre de toute évidence qu'une unité de façade. Une unité qui volera en éclats à la première poussée de fièvre d'un Fabius, d'un Moscovici ou d'un autre Vals.

- Le candidat de "la droite parlementaire" sera donc affaibli par un quinquennat calamiteux. Celui de "la gauche unie" le sera par ses divisions internes. Le programme de "la droite parlementaire" sera entaché du bilan du même quinquennat calamiteux. Le programme de "la gauche unie", à moins d'un miracle, se limitera comme toujours à fustiger celui de l'autre camp. Pas de candicat crédible. Pas de programme crédible. Les "grands partis" auront bien du mal à faire déplacer les électeurs...

- Et pourtant, le peu de ces électeurs qui se déplaceront devront bien choisir. Comme d'habitude, ce sont les partis des extrêmes qui tireront les marrons du feu, et qui joueront les arbitres. Sauf que cette fois, il n'y aura pas grand monde à arbitrer, et que l'un de ces "petits poucets" pourrait bien créer la surprise !

La surprise ? Pas vraiment ! On a déjà connu ça. Rappelez-vous, en 2002 ! Rappelez-vous, un socialiste débouté, et un Le Pen qui entre dans la cour des Grands ! Révolution ! Effondrement pour certains, colère et entrée en croisade pour les autres ! Et au final la "victoire de la Démocratie". Une démocratie dont le Président est élu comme un nabab africain, avec 82 % des votes !

Mais 2012 ne sera pas 2002, soyons-en certains. Les Français ne sont plus les mêmes. Les candidats non plus.

Comme en 2002, le FN est le moins improbable des partis extrêmistes. Mais contrairement à 2002, Marine Le Pen, plus que probable successeur de son père, n'a pas la même image sulfureuse et diabolique que lui. Ce qui en fait une candidate bien plus dangereuse...

Comme en 2002, l'UMP et le PS seront au coude-à-coude. Mais contrairement à 2002, le pouvoir est assuré par l'UMP. En 2002, c'était le PS (Jospin). Et le PS a été battu. L'UMP a toutes les chances de l'être en 2012. "Sortez les sortants". C'est classique ! Surtout quand le bilan est lourd à porter...

Alors ? PS contre FN au second tour ? C'est de moins en moins improbable. Et ça n'en est pas moins cauchemardesque ! Car les deux idéologies sont à peu près aussi néfastes l'une que l'autre. "Entre deux maux il faut choisir le moindre" dit le bon sens populaire. Mais quel est-il ce "moindre mal" ? Bien difficile à dire...

Ce que je viens d'écrire n'est pas un pronostic. Je ne suis pas devin, je ne suis pas politologue, je suis simplement un citoyen qui aura un choix à faire entre Charybde et Scylla au premier tour, entre Satan et Belzébuth au second.

Au second tour de la présidentielle, et à une exception près (en 2007), j'ai toujours été amené à voter contre un candidat, et non pas pour l'autre. Cette fois, j'aurai de toute évidence envie de voter contre les deux.

Très sincèrement, je ne sais pas, aujourd'hui, ce que je ferai...

4 commentaires:

  1. Un quinquennat, René, pas un septennat ! Mais on pourrait parler de décennat plutôt pour Sarkozy : ça fait quand même depuis 2002 qu'il est au pouvoir. Il va lui être difficile de nous rejouer le coup de la « rupture », et il ne pourra pas non plus nous jouer celui de la continuité, vu que son bilan sera désastreux.

    Je pense, cela dit, que la gauche sera affaiblie par l'absence de leader au PS et la concurrence d'Europe Écologie. Et je ne vois pas Marine Le Pen dépasser Sarkozy et/ou le candidat du PS. En 2012, je pronostique une victoire de Sarkozy.

    Autant dire que j'irai probablement à la pêche. Il faudrait que je prenne mon permis d'ailleurs : dans les temps à venir, ça pourra être utile.

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  2. Bien vu pour le quinquennat ! J'ai rectifié. Merci.

    Pour le permis de pêche, je crois que j'attendrai encore un peu. J'ai beaucoup de mal à accepter l'idée de me dérober, même si le choix risque d'être cornellien...

    Pour le pronostic, tu as peut-être raison. Qui vivra verra...

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  3. je vais me livrer à l'exercice aussi. J'ai tendance à rejoindre Criticus : Sarkozy a toute ses chances. Mais comme c'est ce que j'ai pensé depuis longtemps, et que j'aime bien changer d'avis, je vais réfléchir encore un peu...

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  4. Le scénario que j'évoque n'est pas, je l'ai dit, un pronostic. Il est seulement celui que je crois le plus probable.

    Mais s'il ne s'avère pas, je crois en effet que Sarko a toutes ses chances.

    A+

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