Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

Affirmons nos libertés !

jeudi 13 janvier 2011

Quand la fiction rejoint si bien la réalité...

Le Diable rouge est une pièce de théâtre écrite par Antoine Rault et mise en scène par Christophe Lidon. Cette pièce a reçu sept nominations aux Molière 2009.

La pièce retrace les derniers mois de la vie de Mazarin, principal ministre du jeune roi Louis XIV dont il achève la formation de souverain. Assisté de Bernouin, son fidèle premier valet, le cardinal souhaite achever son œuvre en signant la paix avec l'Espagne, contre laquelle la France est en guerre depuis trente ans, et qui a ruiné les finances du royaume. La reine-mère Anne d'Autriche tente de convaincre le roi de choisir le mariage de raison avec l'infante d'Espagne, ce qui mettrait fin à la guerre, contre un mariage de passion avec Marie Mancini, la nièce de Mazarin. Colbert use de son influence pour préparer son accession à la surintendance des finances à la mort du cardinal.

Dans l'extrait que je mets en ligne, on voit à quel point rien n'a vraiment changé depuis le Grand Siècle quand il s'agit de pomper les ressources des sujets du Prince, ceux qu'on appelle aujourd'hui des "citoyens" pour les rassurer...

lundi 10 janvier 2011

Quelques chiffres insupportables

Mon dernier billet a provoqué, notamment, un commentaire auquel j'ai choisi de répondre ici par un billet, qui me permettra de mieux détailler et documenter.

Mon contradicteur, en marge de mon propos sur l'Etat Providence, "en remet une couche" sur l'air connu de "fusillons ces salauds de capitalistes", chanson connue où les actionnaires seraient ces dangereux vampires qui suceraient le sang des pauvres gens, et qui "se goinfreraient", malgré la crise économique que les autres, et en priorité les pauvres salariés, ne pourraient que subir...

Je voudrais simplement donner ici quelques chiffres :

1) - La distribution de dividendes dans les sociétés du CAC 40 va être pour l'exercice 2010 de l'ordre de 40 000 M€
    - La capitalisation boursière des sociétés du CAC 40 est de 970 000 M€. Source ici
    - Le taux de rendement moyen des capitaux investis dans les sociétés du CAC 40 est donc de 4,12 %.

    Il est trop facile de ne citer que le premier chiffre, empêchant ainsi sa mise en perspective qui, seule, permet d'en apprécier la valeur...

2) Le rendement d'un placement en euro (assurance vie) va jusqu'à 4,30 %, chez BForBank par exemple. Source ici

3) Les placements immobiliers rapportent, eux, autour de 6 %. Source ici

Il est donc absolument faux de dire que la distribution de dividendes représente un revenu exagéré. C'est même le contraire.

4) - Dans les années 1950 et 1960, la part de la valeur ajoutée (le bénéfice brut des entreprises) dévolue aux salaires et aux charges était de l'ordre de 70 %
    - Dans les années 1980, elle est allée jusqu'à 75 % sous l'effet de la politique du ces jours-ci vénéré François Mitterand, et avec les conséquences que l'on sait sur l'économie et l'inflation
    - Depuis, cette part est revenue autour de 68 %
    - Dans le même temps, la part de cette même valeur ajoutée dévolue à la rémunération du capital investi (les dividendes) est restée stable autour de 28 %

C'est donc bel et bien le reste, c'est à dire la part dévolue à l'état (les impôts), qui a grignoté la part des salariés, et en aucune façon la rémunération du capital...

Source ici

5) Ces chiffres permettent en outre de calculer le taux de rendement brut du capital investi : la valeur ajoutée, en France, ne représente que 14,7 % de la capitalisation boursière ! Qu'on cesse donc de nous dire que la rentabilité des entreprises françaises est si bonne ! C'est tout simplement une contre vérité...

Qu'on ne vienne pas nous dire non plus que les actionnaires se goinfrent à coup de dividendes : s'ils plaçaient leurs capitaux ailleurs que dans les entreprises, leur revenu serait en moyenne supérieur. La supériorité des marchés actions, ce ne sont que les plus-values. Mais quand on regarde les courbes des indices boursiers, on s'aperçoit à quel point ces plus-values sont hasardeuses ! L'indice CAC 40 est passé de 6104 en mai 2007 à 3804 en décembre 2010, en passant par un plus bas à 2702 en février 2009 ! Source ici. Il faut vraiment être un expert pour profiter des hausses éphémères au moment où elles se produisent, et dégager ainsi malgré tout des profits !...

Alors, vraiment, qu'on cesse de nous seriner avec cette démagogie qui tend à nous faire prendre les actionnaires pour des salauds et les salariés pour des victimes ! Ce n'est certainement pas avec des incantations de cette sorte qu'on améliorera les choses et qu'on fera tourner une économie créatrice d'emplois et de bien être. C'est de plus en plus insupportable à la fin...

lundi 3 janvier 2011

Meilleurs voeux

Je vais sacrifier à la tradition, et bien que ce "marronnier" respire l'hypocrisie dans la bouche de beaucoup, je présente, très sincèrement au contraire, à tous mes lecteurs et aux autres d'ailleurs, tous mes voeux pour cette nouvelle année qui commence.

Cette tradition des voeux est une réminiscence des "saturnales" romaines, ces jours de fête à la fin de décembre où les esclaves étaient temporairement libérés, et où il était de tradition de s'offrir des cadeaux.

Je trouve assez symbolique que plus de deux mille ans plus tard, l'on se souhaite ainsi toujours d'être "libérés", même si ce mot n'a pas le même sens pour tout le monde : libérés des soucis, libérés des contraintes économiques pour certains, libérés de la maladie pour d'autres, voire encore libérés d'une "mauvaise passe" dans l'année qui s'achève... "Meilleurs voeux" signifie de fait "Je te souhaite tout ce à quoi tu aspires", tout comme l'esclave de la Rome antique aspirait à la liberté.

Quant à moi, je ne voudrais pas me limiter à souhaiter à la cantonade la réalisation de toutes les aspirations de chacun : je voudrais de surcroît souhaiter à mes concitoyens leur libération, c'est à dire littéralement le retour à leur liberté, quelque chose qui ne figure pas nécessairement au chapitre de leurs souhaits tant beaucoup d'entre eux n'ont pas la pleine conscience de leurs chaînes...

Beaucoup me diront en effet que l'on a la chance de vivre dans un pays libre, et que par conséquent ce voeu semble bien inutile. C'est oublier trop vite ce qu'être libre veut dire.

Nous vivons dans une organisation sociale devenue très complexe et où, avec des intentions le plus souvent louables, le législateur a d'année en année confié à la puissance publique le soin de materner le citoyen, de l'infantiliser en tissant autour de lui un cocon soi-disant protecteur qui lui a ôté peu à peu, avec sa liberté de mouvement, jusqu'à ses comportements naturels. L'homo socialis moderne évolue dans un magma inextricable de réglementations de toutes sortes, de prestations publiques diverses et variées, et des lourdes taxations qui vont avec.

Et le pire, c'est que cet état de fait, après une évolution lente qui ne lui a pas permis de prendre conscience du danger, lui paraît aujourd'hui naturelle. Au point que l'iconoclaste qui évoque le retour au respect de sa personalité humaine, au respect de sa propre liberté économique et de sa liberté de décision, que cet iconoclaste que je suis volontiers, lui apparaît souvent comme un ennemi dangereux.

Et pourtant, toutes ces "protections sociales" qui sont devenues des évidences, ne sont en fait que des mirages illusoires qui sapent l'économie et qui fabriquent de la pauvreté, qui déresponsabilisent l'individu et le soumettent pieds et poings liés au bon vouloir d'un Etat-Providence qui n'a forcément plus moyens de ses ambitions. Car la spirale est infernale des aides coûteuses qui ne servent qu'à entretenir la démission individuelle, et du déficit d'impôt que cette même démission engendre...

Les prélèvements obligatoires très largement exagérés que nous subissons amputent lourdement les capacités d'investissement des employeurs comme les revenus des travailleurs. Ils asphyxient l'économie et génèrent mécaniquement plus de besoin qu'ils ne sont capables d'en satisfaire. S'ils étaient laissés à disposition des acteurs économiques, ce sont les allocations qu'ils ne parviennent plus à financer qui n'auraient rapidement plus de raisons d'être. Encore faudrait-il avoir assez de bon sens pour le comprendre, de courage pour le dire, et de sens des responsabilités pour le mettre en oeuvre.

Plus l'état veut protéger et plus il met en danger. Plus il promet et moins il peut tenir. Plus le citoyen s'en remet à lui et plus il sombre dans la dépendance. C'est la spirale infernale dans laquelle nous sommes entrés lentement, et dont on ne pourra sans doute sortir que brutalement. Et avec souffrance...

Alors en ce début d'année, mon principal voeu pour mes concitoyens, c'est qu'ils se rendent compte enfin du danger, et qu'ils cessent de toujours demander plus à la collectivité et moins à eux-mêmes, qu'ils comprennent enfin qu'ils sont des hommes adultes et libres, c'est à dire responsables, et qu'il leur appartient de se prendre en charge. Ca signifie un changement radical de politique, et dans un état démocratique comme le nôtre, ils sont les seuls à pouvoir le provoquer.

Je sais bien que c'est 2012 surtout qui leur premettra de le décider, en choisissant leurs élus dans le camp de ceux qui les respectent et non dans celui des constructivistes acharnés. Ce que je leur souhaite, c'est que 2011 soit le temps de leur prise de conscience.

On peut toujours rêver...