Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

Affirmons nos libertés !

vendredi 29 janvier 2010

Il fallait les laisser couler...

Deux évènements, dans l'actualité, devraient être propices à attirer l'attention du citoyen-contribuable-consommateur que nous sommes tous : le forum économique de Davos au plan international, et la conférence sur les déficits publics en France.
Je dis "devraient" car je ne suis pas certain que les regards de mes concitoyens convergent vers ces deux évènements. Ce n'est pas absolument leur faute, d'ailleurs, mais essentiellement celle du système éducatif, qui ne leur offre aucune formation économique, même superficielle. Dommage, car ça leur permettrait d'appréhender très vite l'intérêt pour eux de tel ou tel évènement, de tel ou tel coloque, de telle ou telle conférence internationale ... ou de telle ou telle prise de position de tel ou tel dirigeant.

Depuis la crise financière qui est soi-disant derrière nous, mais dont nous subirons encore les effets pendant de très longs mois quoi qu'en disent les millieux soi-disant bien informés (comprenenez, bien souvent, ceux dont le rôle est de nous désinformer), depuis notamment la faillite de Lehman Brother, on n'entend plus qu'un seul leitmotiv, de part et d'autre de l'Atlantique mais aussi de part et d'autre du clivage gauche/droite : il faut "refonder" le capitalisme (on n'ajoute pas toujours "financier"), il faut "réguler" la finance internationale, il faut "moraliser" le système bancaire.

Refonder, réguler, moraliser... Autant de mots qui ne peuvent que rassurer les ignorants et conforter les spécialistes dans la certitude qu'ils ont une mission à remplir, et qu'ils ont du travail assuré pour longtemps. Autant de gargarismes, appaisants pour les foules irritées et stimulants pour ceux qui les prescrivent. Autant de remèdes ... pires que le mal ! Ou, à tout le moins, des remèdes qui s'appuient sur le principe de l'homéopathie, sauf en ce qui concerne les doses prescrites par ces Thomas Diafoirus modernes.

Car enfin, la première question à se poser n'est-elle pas celle des véritables raisons de cette crise ? Tous les éditoriaux, toutes les analyses qui traitent du sujet, ou presque, n'ont qu'un défaut : ils confondent joyeusement les causes et les conséquences. Ils mettent tous le doigt sur les premières conséquences de ce qui est le fond du problème, celles qui ont entraîné les autres, celles dont l'économie mondiale souffre au point que nous avons frisé la catastrophe, la vraie.

La cause profonde de la crise de 2008, c'est l'excès de réglementation dont souffrait le capitalisme financier. Et les remèdes qui nous sont proposés de toutes parts ne sont que l'intensification de cette réglementation ! Je vais essayer de démontrer rapidement pourquoi cette solution est hérétique.

Tout d'abord, pourquoi une réglementation excessive a-t-elle conduit à la catastrophe ? Tout simplement parce que les financiers sont des hommes, et qu'aucune réglementation au monde ne pourra jamais leur ôter leur nature humaine. Or, le propre de l'Homme, c'est entre autres un niveau d'intelligence plus élevé que la moyenne du règne animal, intelligence qui lui permet de trouver des solutions quand il est devant un problème. Si le problème est constitué par une réglementation qui ne lui permet pas d'aller au bout de ses projets, il trouvera le moyen de contourner cette réglementation, même si c'est très compliqué. Et c'est ce que tous les financiers de la planète ont fait : ils ont contourné la réglementation, ils ont trouvé le moyen de déjouer la régulation, de fausser les systèmes de notation, ils ont fait n'importe quoi, ils ont joué, et ils ont perdu. Ils ont perdu non seulement leurs actifs, mais encore ceux de leurs clients. Leurs clients qui sont notamment les industriels qui font vivre l'économie dite "réelle", et c'est pourquoi la crise financière a entraîné la crise économique dont nous aurons bien du mal encore à sortir...

Pourquoi ces hommes intelligents ont-ils pris de tels risques, en sachant parfaitement qu'ils couraient à une possible catastrophe ? C'est très simple : ils ont parié sur le fait que les états ne les laisserait pas s'écrouler, entraînant dans leur chute toute l'économie mondiale. Et ce pari là, ils l'ont gagné ! Aujoud'hui, la seule industrie qui a retrouvé son niveau d'avant la crise, et même au-delà, c'est la finance ! Grâce aux capitaux dont les états les ont généreusements abreuvés...

Soyons certains que si, comme on s'y prépare, on accentue encore la réglementation du monde de la finance, on repartira dans une spirale encore plus dangereuse que la précédente, et que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous aurons à plus ou moins longue échéance une crise encore plus profonde, dont nous aurons encore bien plus de mal à nous relever. Les déficits publics ne peuvent pas être creusés à l'infini, et nous avons déjà sous les yeux des états en quasi-faillite. Nous en aurons d'autres, et de plus importants...

Alors, me direz-vous, puisqu'ils sont si inconséquents, et si nous baissons la garde de la réglementation, ils iront tout droit et encore bien plus vite à la catastrophe. Pas si nous proclamons haut et fort qu'il ne sera plus question de payer à leur place les pots cassés ! Pas s'ils savent que ce sont leurs propres intérêts qu'ils mettent en cause.

Il faut qu'ils sachent que les finances publiques ne viendront plus à leur secours. Il faut qu'ils sachent que leur inconséquence les mènera inéluctablement à la faillite. Et là, la même intelligence humaine qui leur a permis de déjouer la loi leur permettra, n'en doutez pas, d'exorciser leurs vieux démons.

Mais il reste un problème à résoudre. Toutes les faillites ne sont ni frauduleuses ni le résultat de prises de risques inconsidérés. Le but de la réglementation excessive que nous connaissons, et qui a mené à la catastrophe, n'est pas en soi la sauvegarde des intérêts des banques, mais celle des intérêts de leurs clients, lesquels sont les acteurs majeurs de l'économie. La déréglementation pourrait avoir pour effet d'insécuriser encore les marchés. Et que se passera-t-il pour les clients d'une banque qui s'effondrera si l'état ne la renfloue pas ? Le remède n'est-il pas pire que le mal, là encore ?

La solution réside dans un changement profond du règlement des faillites. Je viens de lire à ce sujet un article fort intéressant de Vincent Benard sur le sujet, que je vous invite vivement à consulter. Schématiquement, il s'agit, en cas de faillite, d'une banque mais pas seulement, de transformer les dettes en actions. Le créancier devient actionnaire de l'entreprise, laquelle continue normalement ses activités d'autant plus facilement que son passif est très largement épuré.

Ce système a pour principale conséquence de responsabiliser en amont les managers de l'entreprise, en l'occurence la banque, qui risquent de voir leur part du capital fondre comme neige au soleil, et par conséquent leur pouvoir de décision, mais surtout leur part des bénéfices. Il s'agit de faire confiance à l'instinct le plus naturel de l'être humain : la défense de ses propres intérêts. Et en aval, ce même système garantit autant que faire se peut l'intégrité des intérêts des clients.

Ce serait sans doute une révolution dans les pratiques et dans les esprits, mais c'est sans aucun doute le moyen le plus fiable de sécuriser les transactions financières, de garantir le fonctionnement optimal de l'économie, tout en n'engageant pas l'état sur la voie d'une dégradation dramatique des comptes publics, et donc l'appauvrissement des citoyens.

La liberté, c'est la responsabilité. Sans responsabilité, pas de liberté. On n'en sort pas...

Encore une tempête dans un verre d'eau

Le débat sur l’interdiction de la burqa est loin de s’appaiser, surtout depuis que la commission chargée de réfléchir au sujet a rendu son non-rapport…

Le problème est malheureusement systémique (le mot est à la mode) : c’est le « politiquement correct » qui est en cause. A force de ne vouloir blesser personne, de ne vouloir faire aucune vague, de tout faire pour ne pas risquer d’être taxé de racisme ou de discrimination, à force de vouloir n’être attaquable par personne, on en devient lisse, transparent, et pour tout dire inexistant…

Nos voisins Belges, pour ne parler que d’eux, ne vont pas si loin dans le raisonnement, et osent dire et faire ce qu’ils pensent et ce qu’ils croient juste. Ils ont osé ( !..) voter une loi sur l’interdiction de dissimuler son visage dans l’espace public. Nous, on veut être plus malin que tout le monde, on raisonne sans fin, et on ne fait (et on ne fera) finalement rien du tout… Sauf faire semblant, comme c’est devenu l’habitude dans ce pays.

Toutes les instances dont tous ces beaux messieurs et ces belles dames ont peur, bien plus encore que du Conseil Constitutionnel qui n’est qu’un alibi : SOS Racisme, le CRIJF, et même la Cour Européenne des Droits de l’Homme, sont des « machins », comme dirait De Gaulle, qui n’ont qu’un effet dévastateur sur la civilisation. Oui, vous avez bien lu, c’est la civilisation elle-même qui est en train d’être dépouillée de sa substance, et ses valeurs trahies, par tous ces organismes stérilisateurs. Voltaire, Montaigne et beaucoup d’autres enverraient tout ce beau monde se faire foutre. Mais nous n’avons ni un Montaigne ni un Voltaire, ni même un De Gaulle, parmi nos « éminents » décideurs. Nous n’avons que des Jeanfoutres et des pleutres, qui ne pensent qu’à leur petite notoriété, et pour les politiciens qu’aux futurs scrutins. Surtout, il ne faut pas caresser l’électeur à rebrousse-poils. Il faut rester dans le « politiquement correct », dans le discours banal, hors de toute prise de position tranchée, dans le « consensus ».

« Consensus », voilà bien un mot qui résume à lui tout seul notre époque mièvre et tiède. Il n’est d’autre consensus que de « consensus mou ». Dès qu’on veut absolument mettre tout le monde d’accord, on nivèle obligatoirement le raisonnement par le bas. On n’exprime plus aucune différence. On n’est plus capable d’influencer personne. On se rend aux positions communes du troupeau bêlant et chevrotant. Et pour finir, on n’existe plus…

Mais face à tous ces beaux diseurs aux discours bien rasés, il y a tous les barbus qui militent pour leur propre « paroisse », et qui se foutent bien mal de tout ce qu’on peut dire dès lors qu’ils peuvent continuer leur travail de sape et de conquête culturelle de l’Occident. La burqa ou le niqab ne sont pas qu’une mode vestimentaire comme on voudrait nous le faire croire.

Les interdire ne signifie pas seulement s’immiscer dans la vie privée des individus comme on nous le présente quelquefois. Ce n’est pas seulement limiter le champ de la liberté individuelle comme certains nous le reprochent, à nous, les libéraux (comme c’est facile !). C’est surtout défendre des valeurs : celles qui sont la base de notre culture et de la civilisation occidentale. Des valeurs telles que la liberté précisément, y compris la liberté pour toute femme de n’être pas contrainte à une prison de tissu ambulante.

Et qu’on ne vienne pas m’opposer qu’elles utilisent ces attributs vestimentaires moyen-âgeux de leur plein gré et par choix personnel ! Même si certaines d’entre elles sont dans ce cas (une infime minorité), la plupart y sont bel et bien contraintes, que ce soit par leur mari, par leurs frères, par leurs oncles, que sais-je ? Et en définitive par une tradition culturelle où les femmes sont totalement soumises et où leurs droits sont absolument inexistants, de même que, justement, leur liberté.

Ensuite, on nous oppose également que ces personnes-là, hommes et femmes de tradition musulmane (mais l’Islam, et le Coran, n’expliquent même pas la burqa !), auraient le droit de vivre et d’appliquer ici leurs traditions culturelles. On veut nous faire admettre que dire le contraire est une entorse à nos idées libérales. Mais la liberté, ce n’est pas à sens unique. La liberté, ça ne consiste certainement pas à imposer quoi que ce soit aux autres. Et la liberté, ça ne signifie pas le droit de se dissimuler au regard des autres dans l’espace public. Ca ne signifie pas de se soustraire à l’obligation d’être identifiable, notamment par les forces de sécurité. La liberté, ce n’est pas l’impunité. La liberté, ce n’est pas la chienlit. Etre libéral, ce n’est pas être anarchiste ; ce n’est pas la première fois que j’insiste là-dessus… Et en particulier, être libéral, ça n’implique pas d’autoriser des hommes à réduire leurs femmes en un esclavage qui n’est pas que vestimentaire.

Alors, comme il apparaît exclu, en raison du « politiquement correct » que je fustige, de promulguer une loi qui interdirait spécifiquement le voile intégral, il faut en « pondre » une qui interdise la dissimulation du visage dans tout l’espace public.

Autre chose : quand certains ont voulu réaffirmer les origines chrétiennes et le fondement culturel judéo-chrétien de l’Occident, ils ont déclenché les foudres des tenants d’une laïcité dévoyée pour qui être laïc signifie s’opposer à toute référence à la religion. Il est assez bizarre de ne pas entendre les mêmes aujourd’hui prendre la parole pour dénoncer le fait que les opposants à toute législation anti voile intégral utilisent volontiers et indûment l’Islam pour justifier leur position.

Cependant, l'interdiction de cacher le visage n’est qu’un artifice à visée « diplomatique », et mon point de vue est de dire qu’il faut cependant « annoncer la couleur », et bien faire savoir, même si ce n’est pas dit dans le texte de la loi, que le but premier est d’interdire le voile intégral. L’hypocrisie n’est pas une vertu cardinale. La recherche systématique du consensus non plus. Et si ça doit déclencher une tempête, tant pis (j’allais écrire « tant mieux »). Une tempête dans un verre d’eau. D’eau bénite, peut-être ?

mercredi 27 janvier 2010

La sanction pénale est un gage de liberté.

A la Une de Rue89, un article attire mon attention : "A Vitry sur Seine, on braque des banques et on écoute du Rap". J'ai travaillé plusieurs année à Maisons-Alfort, et je passais tous les jours à Vitry...
En y regardant de plus près, je remarque que l'article est écrit par Laure Heinich-Luijer, avocate. Ce nom me dit quelque chose. J'ai déjà lu quelque chose à son sujet. Raison de plus pour lire l'article...

De quoi parle-t-on ? D'un procès qui se déroule devant la cour d'assises de Nanterre, devant laquelle comparaissent 12 "jeunes" Vitriots (habitants de Vitry sur Seine), accusés d'avoir braqué des banques avec des pistolets en plastique. Rien que de très banal, finalement : il suffit de lire la presse quotidiennement pour y voir relater des faits similaires, quand ils ne sont pas encore plus graves, faits qui sont devenus le quotidien des banlieues des grandes villes, et pas seulement en région parisienne...

Si je disais la même chose devant Mme Laure Heinich-Luijer, nul doute que je me ferais incendier de belle façon. En effet, selon cette brillante avocate du barreau, de tels propos ne sont visiblement que médisances et blasphèmes, et en tous cas les tenir relève d'une indescence notoire. Des propos similaires prononcés par un policier venu témoigner sont tournés en dérision, à la limite de la condescendance. Jusqu'à évoquer, par dérision toujours, l'existence d'un "gêne du braquage", après il faut le dire, avoir fait en tête de l'article un parallèle entre le déroulement des débats et le fameux "karcher" de Nicolas Sarkozy...

Et ça ne s'arrête pas là. Quand Laure Heinich-Luijer nous relate le verdict de la Cour, c'est un véritable feu d'articice ! Lisez l'article. Ca vaut le détour...

Enfin quoi, Madame la Présidente, quelle est cette attitude de votre Tribunal et quelles sont ces pratiques moyen-âgeuses ? Comment ? Vous osez ordonner la mise en application "immédiate et brutale" (sic) des peines prononcées ? Comment ? Vous osez priver ces pauvres petits de la semi liberté ou du bracelet électronique ? Vous osez remettre dans le box ceux qui comparaissaient libres, en vue de l'audience civile ? Mais c'est un scandale ! Voilà de pauvres petits jeunes que vous stigmatisez et que vous traumatisez irrémédiablement ! Nul doute qu'ils auront besoin ensuite d'une cellule psychologique. Les pauvres... Quelle image auront-ils après ça de la justice de leur pays ?

Et quelle image de la justice ont donc les victimes, quand c'est l'inverse ? Quelle valeur d'exemple ont les procès asceptisés et les peines symboliques que réclament Laure Heinich-Luijer et consorts dans leur absolue mansuétude coupable ?

Demander de vraies sanctions, réclamer de la fermeté de la part des juges, c'est tout simplement demander la justice. Mais en parlant comme ça, nul doute que je vais passer pour un affreux extrême-droitiste aux yeux de tous ces avocats et de tous ces magistrats gauchisants (ils sont légions sur les deux plateaux de la balance) pour qui la déliquence est le fruit d'une société libérale qui écrase l'individu et qui pousse la jeunesse aux extrémités (car tout ce qui n'est pas de gauche est libéral pour qui ne sait pas, ou ne veut pas savoir, ce que ce mot veut dire) . Nul doute que c'est la société qui est responsable de la criminalité ordinaire. Nul doute que ce ne sont surtout pas le laxisme et la miévrerie de la justice qui sont à incriminer...

Mais c'est avec des raisonnements comme ceux-là qu'on aboutit à une société où la notion de responsabilité, et celle de civisme, n'ont plus court, où il devient de plus en plus difficile de faire confiance à qui que ce soit, où le droit de propriété est méprisé. Une société dans laquelle l'absence de vraies sanctions inhibe la notion de devoirs et où celle de "droits" devient la seule qui compte. Une société où la liberté du citoyen n'est plus protégée, soumise qu'elle est à la loi des brigands.

Merci à Mme Laure Heinich-Luijer et à ses alter ego de nous préparer une telle société invivable.

Le droit du sol

Pour faire suite à mon dernier billet, un "petit" détail qui m'a été pointé du doigt depuis : parmi les 125 clandestins lâchement déversés sur une plage corse, puis récupérés par les services de l'immigration avec vices de procédure à la clef, avant d'être non moins lâchement remis en liberté sous des prétextes douteux par des juges à la neutralité non moins douteuse, se trouvaient plusieurs femmes enceintes.

Le détail n'est pas anodin : voilà des enfants qui naîtront français, droit du sol oblige. Et voilà tout aussi mécaniquement des mères (et des pères s'ils font partie de la cargaison jetée par dessus bord sur la plage par les scélérats qui leur servaient de "transporteurs") qu'il deviendra de facto quasiment impossible d'expulser, leur enfant, français, n'étant, lui, pas expulsable !

Cette dernière remarque ne relève en rien du droit écrit : même père ou mère d'un enfant né français, un immigré clandestin reste un clandestin, et donc parfaitement expulsable dès lors qu'il n'entre pas dans les clous des critères expressément prévus par la Loi, comme par exemple le fait qu'il risque sa vie en cas de retour forcé dans son pays d'origine.

Mais dans la pratique, il est extrêmement rare qu'une procédure de reconduite à la frontière d'un étranger en situation irrégulière parent d'un enfant né en France, voire même tout simplement d'un enfant scolarisé en France, aille à son terme. La France, Pays des Droits de l'Homme, et historiquement Terre d'Asile, fait bénéficier ces pauvres malheureux d'une compassion sans borne de la part des "Autorités", et particulièrement des magistrats. Certains de ces derniers n'hésitent d'ailleurs pas, au passage et ce faisant, à violer la Loi Républicaine qu'il mettent pourtant un point d'honneur à appliquer scrupuleusement dès que le plus petit vice est constaté dans une procédure d'expulsion du territoire.

S'il s'agit de traiter les "migrants" comme les clandestins qu'ils sont, la Loi c'est la Loi, le Règlement c'est le Règlement, et gare à ceux qui ne les respectent pas dans leurs moindres détails. Mais s'il s'agit au contraire de protéger ces immigrants illégaux d'une expulsion que la même Loi prévoit pourtant expressément, alors la première argutie juridique alambiquée est la bienvenue...

Au-delà de ça, c'est tout bonnement le "droit du sol" qui est une idiotie avérée. On le voit bien dans l'exemple ci-dessus : l'enfant né en France est français, alors que ses parents ne le sont pas, et sont donc expulsables. Mais comme une certaine jusrisprudence non officielle interdit l'expulsion de ces parents-là, ils deviennent de facto ce que l'on nomme habituellement des "sans papiers", c'est à dire des êtres humains sans aucun droit sur un territoire national où ils ne sont que tolérés.

Ce système est totalement ridicule. Si l'on tient absolument à ce "droit du sol", alors il faut régulariser systématiquement les parents d'enfants né en France. Inutile cependant de dire que je suis totalement contre cette hypothèse, et qu'à l'inverse je trouverais totalement naturel et normal d'en revenir au droit du sang : est français tout enfant né de parents (ou au minimum d'un parent) français. Sont étrangers par définition tous les autres. Et sont expulsables les enfants de parents expulsables.

L'immigration est un vaste problème dont j'ai déjà eu l'occaion de parler à plusieurs reprises. Je n'y reviendrai pas en détails. Mais il reste qu'on ne peut pas accepter, fût-ce au nom des Droits de l'Homme, d'accepter tout le monde et n'importe qui sans considérations ni culturelles ni économiques d'aucune sorte. Et encore moins d'accorder la nationalité française sans plus de discernements.

Ca ne signifie pas qu'il faille rejeter à la mer tous ceux qui arrivent clandestinement sans chercher à comprendre. Mais tout individu qui ne craint pas pour sa vie dans son pays d'origine et qui ne réunit pas les critères minimums nécessaires à une intégration réussie dans la société française, y compris d'abord sa propre volonté de s'intégrer, et y compris ensuite sa suffisance économique, a vocation à se voir refuser tout titre de séjour permanent. Et ses enfants tout comme lui, c'est une évidence.

Mais est-ce vraiment évident pour tout le monde ?...

lundi 25 janvier 2010

Le gouvernement des juges

Je vais juste reproduire ici le courriel que j'ai reçu ce matin d'un ami, et la réponse que je lui ai expédiée. Après les avoir relus l'un et l'autre, j'ai pensé qu'il serait intéressant de les publier ici.

Pardon pour le style et, peut-être même, certaines fautes de syntaxe. Ce texte n'était pas destiné à constituer un billet sur ce blog.

De Claude à René, le 25 janvier 2010 :
"Scandale.

125 réfugiés découverts sur une plage Corse. On les répartit sur le continent ???? Pourquoi ne pas les laisser sur place en attendant. Une fois en France. Avis d’expulsion !!!!
On abroge l’avis d’expulsion pour erreur de procédure !!!! Merci les juges et leur indépendance exacerbé (Ils n’avaient pas autant de scrupules et de manques de discernement pendant le procès d’Outreau ce qui aurait due au moins leur montrer leurs limites)
On se fout de la gueule des gens. Qui sont les gens qui on fait des erreurs sur les procédures ? Que sont tous ces humanitaires de merde qui lisent les procédures et les comprennent pour qu’on se récupère ces mecs. Qui sont ces fonctionnaires qui n’arrivent pas à maitriser les procédures ? Pourquoi n’établissons pas la liste de ces bons à rien qu’il faudrait foutre à la porte.
Y’en a plein le cul. La France ou plutôt une partie de sa population œuvre pour la destruction du pays.
A prendre au premier degré."
De René à Claude, le même jour :

"Je suis totalement d’accord avec toi ! C’est un véritable scandale : à croire qu’on le fait exprès.

D’abord, il est inconcevable que l’administration soit incapable de suivre à la lettre les procédures légales. Il ne m’étonnerait pas du tout que les fonctionnaires concernés l’aient fait sciemment pour des raisons politiciennes (pas l’administration en tant que telle, mais les fonctionnaires de police à titre personnel).

Ensuite, on vit de plus de plus sous le régime du « gouvernement des juges ». Les magistrats ne se sentent plus pisser, et comme parallèlement c’est pour la plupart une horde de gauchistes, ils n’en ratent pas une pour s’opposer à la politique du gouvernement.

Tout ça est totalement inadmissible, et tu as raison de dire que c’est une véritable entreprise de destruction du pays. « On » organise le démantèlement de la France telle qu’on la connaissait jusqu’il y a peu, et telle qu’on l’aime.

Il faut dire que quand un ministre de la République se permet de dire que la France n’est pas un peuple, mais la juxtaposition de peuples différents qui veulent vivre ensemble, et quand de surcroît ce ministre est celui qui organise un débat sur, justement, l’identité nationale, on peut s’attendre au pire…

Ce pays est foutu si on continue de laisser faire tous ces jeanfoutres pour qui le « pays des Droits de l’Homme » devrait devenir, en tant que tel, une nouvelle tour de Babel où tous les paumés de la terre se donneraient rendez-vous pour vivre à nos crochets. Et c’est bien la position avouée, même s’ils ne le disent pas comme ça, de tous ces altermondialistes et autres abrutis notoires qui ne cessent de prétendre que nous devrions laisser entrer ici toute la misère du monde. Les mêmes qui seront les premiers à hurler quand il faudra augmenter leurs impôts pour payer à bouffer à tous ces va-nu-pieds qu’on est sensé accepter sans sourciller sur notre glorieuse « terre d’accueil ».

Je suis conscient que je m’adresse ici à un fils ou petit-fils (?) d’immigré, mais je sais aussi qu’il est bien d’accord avec moi sur le fait que l’immigration n’est acceptable que dans la mesure où les conditions de l’intégration des arrivants sont réunies, ce qui n’est manifestement pas le cas quand on a affaire à des clandestins qui, par définition, n’ont et ne peuvent avoir aucun projet sérieux, et n’arrivent ici qu’attirés par le « miroir aux alouettes » que notre Occident représente vu de loin. Nous n’avons rien à leur offrir, et ils n’ont rien à nous proposer. Les accepter ici, c’est en faire des malheureux de plus, ajoutés à ceux que l’on a déjà, et que nous ne sommes déjà pas capables de sortir de leurs mauvaises conditions de vie.

Les vagues d’immigrations passées ont été réussies du fait que nous avions besoin des immigrants, et que ces immigrants répondaient à nos besoins. Aujourd’hui, nous avons sans doute encore certains besoins, mais pas ceux-là. Les accepter ici, c’est leur donner de faux espoirs tout en compliquant encore un peu plus le sort de nos propres « défavorisés ». C’est une évidente connerie…

L’immigration choisie est sans aucun doute la seule acceptable. Pas l’immigration sauvage. Et encore moins l’immigration clandestine…

Et quand ce sont les fonctionnaires chargés des contrôles aux frontières, aidés en cela par les juges chargés du respect de la loi républicaine, qui organisent objectivement la chienlit, on ne peut que s’attendre au pire. Et je comprends totalement ton coup de gueule, auquel je m’associe sans aucune retenue.

A bientôt.
René"
Si j'avais prémédité un billet structuré, j'aurais sans doute employé un langage plus châtié. Mais je n'enlève rien à ce que j'ai écrit à mon ami. Peut-être vais-je susciter une vive discussion avec cette publication un peu "sauvage". Tant mieux si c'est le cas...

jeudi 7 janvier 2010

Pour des quotas d'intelligence et d'honnêteté intellectuelle

C'est la polémique du moment, alimentée par une "petite phrase" de Valérie Pécresse lors d'une conférence à Sciences po en novembre dernier. La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a évoqué comme objectif de fixer un quota de 30% d'élèves boursiers dans les grandes écoles.

La Conférence des Grandes Ecoles (CGE) a immédiatement réagi en s'opposant catégoriquement à cette idée au nom de l'égalité républicaine.

Depuis cette publication, les réactions sont nombreuses. Luc Chatel, ministre de l'Education Nationale et porte-parole du gouvernement, se dit "profondément choqué", Richard Descoings, directeur de Sciences po Paris, a dénoncé une « réaction antisociale dans toute sa franchise ». J'en passe et des meilleures...

Et pourtant...

Et pourtant, beaucoup de ceux qui hurlent au scandale et qui vilipendent la CGE pour sa prise de position ne cessent d'avoir à la bouche cette sacro-sainte égalité des chances dont je parlais il y a peu encore comme d'une ineptie conceptuelle.

Et pourtant, qui serait assez aveugle pour ne pas admettre de bonne foi que toutes les politiques de quotas qui ont été expérimentées jusqu'ici ont échoué ?

Et pourtant, qui pourrait être assez sot pour ne pas se rendre compte, même s'il est pour certains honteux de la reconnaître, de la dégradation du niveau qu'a engendré, par exemple, ce quota qu'avait fixé comme objectif un certain Jack Lang à son époque, quota de 80% de bacheliers au sortir du secondaire ?

Et pourtant, qui pourrait de bonne foi nier que la sélection à l'entrée d'un système éducatif quelconque doit se faire sur des critères de niveau de connaissances, et non de niveau social ? Il est vrai que cette notion même de sélection est rejetée dogmatiquement par une écrasante majorité à gauche, et donc, mécaniquement, par le système éducatif tout entier...

Et pourtant, où est cet esprit ségrégationniste reproché à la CGE dans sa prise de position ? Où figure, dans le texte qu'elle a publié, cette réaction antisociale qu'on lui reproche ? Faut-il, pour comprendre le procès qui lui est fait, admettre que ses détracteurs sont incapables de comprendre ce qu'ils lisent ? Un comble pour des personnes qui ont, pour la plupart, la charge de l'éducation et de la formation de nos enfants...

Car enfin, la CGE s'est-elle insugée contre le fait d'admettre 30% d'élèves boursiers dans ses rangs ? La CGE a-t-elle prétendu que les boursiers étaient par nature moins intelligents ou moins doués que les autres ? Que nenni. Mais ça en arrange bien certains de faire une telle analyse. Quand on veut noyer son chien...

Inutile de dire que je suis absolument opposé à toute idée de quotas de quelque nature que ce soit à l'entrée des grandes écoles, comme d'ailleurs à l'entrée de quoi que ce soit. Non pas que je sois contre la présence d'élèves issus de "milieux défavorisés" dans les futures élites de la Nation. Non pas que je considère que ces élèves-là sont automatiquement moins valables que les autres. Non pas que je me vautre dans je-ne-sais quelle discrimination sociale, ni dans quelque élistisme que ce soit.

Non, je suis totalement convaincu que par nature le fils d'un ouvrier ou le fils d'un cadre supérieur ont très exactement les mêmes chances d'avoir les neuronnes qu'il faut pour diriger une entreprise ou même diriger la France, de même qu'ils ont, toujours par nature, très exactement les mêmes risques d'être de sombres crétins, et sur les bancs de HEC ou de Sciences po, des cancres congénitaux et irréductibles.

Mais personne ne me fera admettre que les portes d'une école prestigieuse dont les élèves sont appelés à devenir les décideurs de demain doivent s'ouvrir par priorité, même pour une seule partie d'entre eux, à des étudiants dont le seul mérite serait d'être socialement inférieurs aux autres, et bénéficiaires à ce titre des subisdes de l'Etat. Personne ne me fera admettre que les critères d'admission soient autres que le niveau intellectuel, le niveau de formation, et un niveau de capacités suffisants pour assimiler les programmes de formation de haut vol dispensés par cette école-là, sans risquer par leur seule présence de gêner le cursus de ceux qui, justement, possèdent le niveau requis.

Car enfin, il n'est pas question de dire qu'un boursier est par définition moins bon que les autres, mais bien d'affirmer que sa qualité de boursier ne lui apporte aucunement les capacités requises. Il ne s'agit pas de dire "non" à leur admission, mais de leur appliquer les mêmes contraintes qu'aux autres pour y parvenir, en termes de prérequis. Ce qui exclut dès l'abord toute idée de concours parallèles destinés aux uns et aux autres.

Or, fixer a priori un quota de 30%, c'est décider par avance qu'on admettra si nécessaire des étudiants qui n'ont pas les compétences requises sous le seul prétexte qu'ils sont boursiers. Non seulement il s'agirait d'une injustice flagrante, mais encore, le nombre de places n'étant pas extensible à l'envi, cela conduirait à exclure un certain nombre de candidats parfaitement capables d'être reçus, mais qui auraient "l'infortune" d'être issus d'un milieu social un peu plus aisé que la moyenne. Quel bel exemple de "justice sociale", n'est-ce pas ? Quel modèle de mise en oeuvre de "l'égalité des chances" !

La vérité, c'est que nous baignons dans une société idéologue où nos dirigeants comme certains de nos éminents penseurs ont pour principe de base de fouler aux pieds, au nom d'une conception dévoyée de l'égalité, cette belle idée d'équité chère à Benjamin Constant. Dans sa devise, qui était rappelons-le "Liberté, Egalité, Equité", la République l'a remplacée par la fraternité, une idée tout autant oubliée du reste depuis, même si certains la clament et l'acclament à des fins carriéristes... Je ne doute pas pour ma part que de tels accès de démagogie (je parle ici des quotas) n'ont qu'un but tout aussi carriériste de la part de leurs auteurs.

Ceux qui s'accrochent bec et ongles à un tel système de quotas seraient-ils d'accord avec moi pour que soit institué un quota de 30% minimum de gens intelligents et intellectuellement honnêtes parmi nos soi-disant élites ? Il est vrai qu'on peut se demander à qui on pourrait valablement confier la charge de contrôler leur niveau de ces deux qualités pourtant essentielles...