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Les Modernes y ont ajouté la Liberté
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Affirmons nos libertés !

dimanche 8 juillet 2012

Le peuple a raison.

Ceux qui ont (avaient ?) pris l'habitude de surveiller mon blog, peut-être même en s'abonnant à mon flux RSS, ont dû avoir l'impression que je l'avais abandonné ! Il y a plusieurs raisons à cela.

Primo, j'ai toujours ce manque cruel de temps pour m'y consacrer, et ça n'est pas en voie de s'arranger. La vie d'un retraité qui se veut actif n'est pas un long fleuve tranquille...

Deuxio, je dois bien avouer que l'actualité politique de ce pays, pourtant si riche en évènements ces derniers temps, ne suscitait pas en moi jusqu'ici une envie impérieuse de la commenter, tant sa morosité alliée à l'incompétence du personnel politique et, disons-le, au niveau de réflexion des citoyens d'une part et à la piètre qualité des commentaires médiatiques d'autre part, étaient et sont encore à pleurer...

Alors, pourquoi reprendre la plume aujourd'hui ? Un évènement majeur se serait-il produit susceptible de me sortir de mon long silence ? Ou bien des signes d'un certain réveil de la conscience collective m'entraineraint-t-ils dans leur sillage ? Que nenni.

Mais c'est en fait l'accumulation de signes négatifs, de bourdes et d'évènements qui peuvent pourtant paraître mineurs en eux-mêmes, et aussi (peut-être surtout) une atmosphère générale incroyablement négative, qui me font sortir du bois.

Car "le silence est d'or", dit l'adage populaire, mais le silence est aussi un signe d'acquiescement, voire de complicité. Or complicité et culpabilité ne font qu'un. Ne rien dire quand on n'est pas d'accord avec des actes nuisibles, ne pas dénoncer des comportements dangereux et voire criminels, c'est cautionner ces comportements, et c'est à terme être au moins partiellement responsable de leurs conséquences désastreuses. Je ressens donc comme un devoir de dire ici à quel point j'ai peur pour mon pays, et combien je fustige ce qui se passe et ce qui se trame au plus grand préjudice malheureusement plus que prévisible de mes compatriotes.

Ainsi donc, le peuple a tranché. Mollement il est vrai, mais les Français ont tranché en faveur d'un François Hollande que tout le monde juge pourtant mollasson, qui a la subtile faculté de ne jamais prendre de franche décision, de ne jamais accepter l'affrontement et de préférer faire faire le "sale boulot" par d'autres (que ce soit au PS en son temps, ou que ce soit face à Angela Merkel aujourd'hui, où il a appelé à la rescousse les premiers ministres italien et espagnol, pour ensuite bien sûr tirer seul les marrons du feu et s'attribuer seul tous les honneurs d'une soi-disant "victoire"), mais ils ont choisi. C'est la seule chose qui importe dans une démocratie : le peuple a tranché. Le peuple a décidé. Le peuple est souverain. Le peuple bouffera jusqu'à l'étouffement les conséquences de son choix délirant, mais pour l'heure le peuple a constitutionnellement raison...

Ainsi donc, de manière totalement cohérente (je l'avais prédit autour de moi contre les espoirs insensés de certains de mes amis), le même peuple a donné à son héros du jour une majorité plus que confortable à l'Assemblée Nationale, majorité qu'il avait déjà au Sénat comme dans l'écrasante majorité des collectivités territoriales. Le peuple persiste et signe. Le peuple a voulu un président "de gauche", une majorité parlementaire "de gauche", une politique "de gauche". Il les a. Il les aura pour 5 ans au moins. Il les bouffera pendant 15 ans au moins (eh oui, démolir est plus facile que reconstruire...). Il est (pour l'heure) content. Même si les citoyens les moins crédules commencent déjà à déchanter... Le changement, c'est maintenant. La facture à payer, c'est pour dans pas longtemps. Ca a d'ailleurs déjà commencé ! Maintenant !...

Pour se faire une idée à peu près précise de ce qui attend ce pauvre pays (encore que...), on peut valablement écouter le discours de politique générale de La voix de son Maître.

Jean-Marc Ayrault, devant une assemblée pourtant acquise à l'avance mais à la mine désenchantée, a fait un (trop) long exposé d'une heure trente, une longue litanie incantatoire, sans annonce précise et courageuse d'aucune sorte, mais significative cependant de l'état d'esprit dans lequel se trouve, sans surprise, l'équipe désormais au pouvoir.

Sans surprise, et dans l'optique de ramener le déficit du budget dans les critères auxquels la France (et François Hollande lui-même) s'est engagée, nous n'avons entendu parler que de hausses des impôts et des cotisations sociales, et pas de la moindre mesure réelle de réduction des dépenses.

Sans surprise, J.M. Hérault a parlé d'un "plan d'économie" ou les seules économies, c'est à dire les coupes budgétaires, ne sont que de la poudre aux yeux et seront rapidement battues en brèche, en butte aux dures réalités d'un état socialiste dépensier par nature puisque faisant passer systématiquement l'abstraction idéologique devant l'économie concrète. Les hausses d'impôts et de charges, elles, s'avèreront bien. Et bien plus douloureuses que la présentation édulcorée qui nous en a été faite...

Nicolas Sarkozy, que j'ai pourtant largement critiqué y compris sur ce point, avait engagé un redressement (même timide) de la politique budgétaire avec deux ou trois mesures qui, même insuffisantes, allaient dans le bon sens, mais que la gauche au pouvoir va très rapidement détricoter allègrement comme on ne pouvait que s'y attendre. La baisse des effectifs de la fonction publique pourtant la plus pléthorique d'Europe, la réforme des retraites (même si le président Hollande nouvellement élu a renié gentiment certaines promesses du candidat du même nom), la défiscalisation des heures supplémentaires, pour ne parler que de celles-là, vont allègrement passer à la trappe. Un grand bon en arrière pour une économie pourtant moribonde qui va subir de nouvelles charges propres à l'asphyxier encore un peu plus...

 Car ne nous y trompons pas, les hausses d'impôts promises, qui paraît-il sont conçues pour "faire payer les riches" seront évidemment supportées par le plus gros de la population, par ces "classes moyennes" que le nouveau pouvoir a caressées hypocritement dans le sens du poil tout en sachant parfaitement qu'elles sont le seul réservoir dans lequel puiser pour financer une politique laxiste et dispendieuse. Sans compter les plus bas revenus, qui sont eux-aussi parmi les victimes de cette politique budgétaire, à commencer par la refiscalisation et la retaxation des heures supplémentiares dont je parlais plus haut. "Faire payer les riches", monsieur Hollande ? Vous savez parfaitement que c'est totalement improductif ! Vous ne réussirez qu'à faire fuir les capitaux dont l'économie a tant besoin pour investir. Vous savez d'ailleurs parfaitement que cette fuite a déjà commencé. C'est ainsi que vous avez remis au calendes grecques votre mesure inique de taxation à 75 % des très hauts revenus, mesure qui d'ailleurs avait toutes les chances d'être cassée par le Conseil Constitutionnel.

Pour faire simple, le discours de politique générale de J.M. Ayrault comporte, au plan économique, trois fautes stratégiques majeures que les Français vont devoir assumer pendant de longues années :

  1. Augmenter les impôts plutôt que baisser les dépenses, dans un pays où la pression fiscale et sociale est déjà dramatiquement trop forte, au risque (presque certain) de casser l'activité économique déjà si atone.
  2. Taper sur les classes moyennes et dévaloriser le travail (retaxation des heures supplémentaires et augmentation de la ponction sur l'intéressement et la participation)
  3. Tourner le dos à la compétitivité des entreprises, c'est à dire au moteur économique tout entier, en abolissant une mesure vraiment indispensable et à laquelle il ne fallait toucher sous aucun prétexte, à savoir l'assiette du financement d'une partie au moins du système social, calculée sur la valeur ajoutée en lieu et place de la masse salariale. Et aussi en augmentant encore le coût du travail ("coup de pouce" au SMIC, augmentation des prélèvements sociaux). 
Hollande et Hérault programment un inévitable "décrochage" de la France ! Mais il y a pire encore. Non seulement le gouvernement met sous le boisseau le dernier rapport de la Cour des Comptes, ne s'en servant que pour l'interpréter de manière mensongère et prétendre qu'il fustigerait la gestion de l'ancienne majorité, alors qu'il valide au contraire le redressement engagé des comptes publics et qu'il invite François Hollande à poursuivre dans la même direction, mais encore une sénatrice socialiste se permet de critiquer la Cour des Comptes en tant qu'institution même ! Et je ne peux pas imaginer qu'elle l'ait fait de son seul chef. A noter d'ailleurs que personne dans les sphères du pouvoir ne l'a contredite ni ne l'a remise à sa place...

Le rapport de la Cour des Comptes est clair : il faut réduire les dépenses publiques, améliorer la compétitivité, rééquilibrer les comptes sociaux et inscrire une règle d'or dans la Constitution. Le gouvernement actuel s’apprête à faire exactement le contraire...

En réaction à ce rapport, Marie-Noëlle Lineman, sénatrice socialiste, a réagi énergiquement. Extraits :
  • « Je ne le trouve pas très fécond dans les propositions » (en parlant de Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes). « On a l’impression que la Cour des comptes veut régler à la place des Français les choix politiques qu’ils ont fait »

    Autrement dit, il faut ne tenir aucun compte de l'avis des Sages de la rue Cambon au motif que le peuple est seul souverain, et donc qu'il a raison par principe. Par droit divin, peut-être ?...
  •  « Vous entendez la Cour des comptes vous dire qu’il faut augmenter la TVA et la CSG mais les Français ne l’ont pas voulu. Il vous dit (Didier Migaud) qu’il faut réduire brutalement les embauches et les évolutions de salaires. Je ne crois pas que ce soit ce que les Français ont souhaité, ils ont fait d’autres choix ».

    En effet, ce ne sont pas les Français qui l'ont demandé, mais Bruxelles, l'Allemagne d'Angela Merkel (que François Hollande veut faire payer pour toutes les erreurs des autres Européens), et la Cour des Comptes, qui disent de concert que la France n'a pas les moyen de se payer des danseuses idéologiques...
  • « Le politique n’est pas là pour être à la botte de la Cour des Comptes ».

    Certes, mais le politique est "à la botte" des citoyens, et leur est redevable de ses actions, dont la Cour des Comptes est le juge institutionnel... 
Pour conclure sur le chapitre économique, le nouveau pouvoir engage malheureusement notre pays sur la voie de l'hérésie budgétaire, conséquence de l'idéologie socialiste. La France est en train de devenir une URSS 2.0, mais sans la puissance économique qui lui permettrait de financer ses erreurs stratégiques. Diriger un pays en ne suivant que la droite ligne d'une idéologie, quelle qu'elle soit, sans tenir compte des réalités et en ignorant le simple bon sens, c'est mener ce pays à la ruine de manière certaine.

La France était déjà mal en point; elle a à son chevet une équipe dont les "soins" ne feront qu'aggraver son mal. Les jours à venir s'annoncent bien sombres, non seulement pour la France dans le concert des nations, mais encore bien plus pour les Français eux-mêmes, qui n'ont pas fini de payer les pots cassés.

Sommes-nous voués à subir le sort de plusieurs autres pays du sud de l'Europe (Italie, Espagne, Grèce, et maintenant Chypre) ? Nous avons pourtant un potentiel qui nous permettrait d'échapper à ce triste sort ! A condition toutefois de faire les bons choix. Nous avons pris une autre option...

Et sur le plan institutionnel, le tableau n'est pas plus rose. Je ne citerai que deux mesures emblématiques du renoncement aux valeurs de la République et à la culture ancestrale de notre pays :
  • Le mariage homosexuel.

    Pour faire plaisir à certains de ses amis, sur lesquels il s'est appuyé durant sa campagne électorale et sans lesquels il n'aurait sans doute pas été élu, et donc pour leur "renvoyer l'ascenseur", François Hollande va briser net le socle sur lequel repose depuis plus de deux mille ans la conception de la cellule de base de la société, à savoir la famille.

    Une famille, en droit comme du point de vue de nos valeurs morales ancestrales, c'est un couple hétérosexuel, autrement dit un homme et une femme, et leurs enfants. Demain, avec la réforme Hollande, ce schéma volera en éclats. Il s'agit ni plus ni moins d'une mise à sac de nos valeurs !
  • Le vote des Etrangers aux élections locales.

    Pour des raisons similaires, François Hollande veut déposséder les Français d'un élément essentiel de leur citoyenneté. La citoyenneté et la nationalité vont de paire et sont indissociables.

    Une première entorse à ce principe a déjà eu lieu, avec le droit de vote donné aux ressortissants de la Communauté Européenne. Dans l'optique d'une Union Fédérale Européenne à venir, dont on entend reparler ces temps-ci (ce dont je me garderai bien de me plaindre), cela peut se concevoir. Mais ce même droit de vote donné aux Etrangers non communautaires témoigne d'un mépris profond de la notion même de citoyenneté.

    Demain, Françaises, Français, vous n'aurez plus le droit élémentaire de choisir seuls votre Maire et vos Conseillers. Vous devrez compter avec la volonté de personnes, peut-être respectables, sans doute habitant votre commune de longue date, mais qui n'auront pas pris l'engagement solennel de respecter la République en choisissant d'être Français, et qui donc n'auront aucune obligation morale à votre égard, mais qui décideront à égalité de droits avec vous. C'est insupportable et c'est un affront.

    L'argument principal de ceux qui défendent cette réforme est de dire qu'il serait anormal que les Etrangers présents sur le territoire depuis plusieurs années, qui ont payé leurs impôts en France, qui ont travaillé et participé à l'économie française, soient exclus de décisions qui les concernent directement. Cet argument est fallacieux.

    Si ces personnes se sentent tellement attachées à notre pays, si elles l'aiment à ce point qu'elles tiennent à participer à la chose publique, alors que ne demandent-elles pas la nationalité française ? Dès lors qu'on leur aura accordée, elles participeront de plein droit, en tant que citoyen français, à tous les scrutins ! Mais dans le même temps, elles auront les mêmes devoirs à l'égard de notre pays que les Français de naissance.

    Les notions de droits et de devoirs sont intimement liées. Demander les droits liés à la nationalité française sans en accepter les contraintes et les devoirs est un affront à l'égard du peuple qui les accueille. Et c'est surtout un affront à l'égard du principe le plus élémentaire de la République : la citoyenneté.

    Heureusement, pour faire passer cette réforme scélérate, François Hollande aura besoin d'une majorité des 3/5 au Congrès, et il ne l'a pas. A moins bien sûr qu'un nombre suffisant de parlementaires de l'opposition ne viennent lui prêter main forte. On a malheureusement déjà vu des actes de félonie de ce genre se produire dans le passé...

    Qui vivra verra. En attendant, le peuple est souverain, et donc le peuple a raison.

    Ce peuple qui a raison, subira avec raison les conséquences de ses choix. Il n'y a pas grand chose d'autre à dire...

jeudi 22 mars 2012

Contre qui allez-vous voter ?

Voilà la seule question sensée, qu'aucun institut de sondage n'a pourtant jamais posée. Et pourtant, si vous demandez à quelqu'un pour qui il se prépare à voter et si, comme moi, aucun candidat en lisse ne correspond à ses aspirations, que voulez-vous qu'il vous réponde ? La question n'a pas de sens, pour un grand nombre d'électeurs. Et pas seulement ceux qui voteront blanc le 22 avril !

Alors, je gage que, sinon la majorité du moins une grande proportion des sondés, soit répond à peu près n'importe quoi, soit répond qu'il s'abstiendra. Et c'est une des explications du fait que les sondages se trompent presque à coup sûr...

En réalité, non seulement le mode de scrutin embarrasse un nombre croissant d'électeurs, mais encore une proportion non négligeable de ceux-là se réfugient, scrutin après scrutin, dans l'abstention. Car si, comme c'est mon cas et ce n'est pas la première fois, aucun candidat ne répond à ses attentes, l'électeur n'a d'autre choix que de voter pour celui qui lui déplaît le moins, de s'abstenir, ou de voter blanc. Dans le premier cas, il vote quasiment contre sa conscience, et dans les deux derniers son vote n'a strictement aucune valeur quant au résultat. Quand on voit le pourcentage des abstentionnistes, on peut facilement en déduire que le vote des Français est totalement faussé, ce qu'André Bellon résume d'une formule laconique mais O combien conforme à la réalité : "La démocratie confisquée".

Car dans l'état actuel de la loi électorale, voter blanc n'est reçu que comme une manière hypocrite de s'abstenir sans le dire. Or, pour une majorité de ceux qui votent blanc, ce vote-là a une signification bien réelle : cela revient à dire qu'aucune des options proposées ne séduit l'électeur. Cela signifie en substance "Je ne vote pour personne, car personne ne me convainc". Et ça na rien à voir avec une abstention !

Si la classe politique n'avait pas peur du peuple souverain, et si le personnel politique avait réellement le souci de s'en remettre au verdict des électeurs, il aurait le courage de lui donner réellement et totalement la parole, en acceptant de ne se considérer élu du peuple qu'après avoir reçu l'assentiment de la majorité des citoyens. Un seul homme dans l'Histoire s'est comporté de cette manière honnête, à savoir Charles de Gaulle. Lui seul a réellement respecté le suffrage universel, en déclarant haut et fort qu'il avait besoin de la majorité des électeurs, et non pas de celle des seuls votants.

Quant à moi, je pense néanmoins que les abstentionnistes n'ont pas voix au chapitre, et que donc il faut faire un distingo clair entre l'abstention et le vote blanc. Voter blanc, je l'ai dit plus haut, ce n'est pas s'abstenir, ce n'est pas dire qu'on se fout du résultat, c'est dire qu'on n'accepte aucune des solutions proposées. Et ça n'a rien à voir...

Je préconise donc un mode de scrutin dans lequel on prendrait en compte les votes blancs et nuls en actant que, pour être élu, il faille obtenir les suffrages de plus de 50 % des votants, et non pas des seuls suffrages exprimés. La conséquence mécanique serait que, même à l'issue du second tour de scrutin, aucun candidat ne soit éventuellement élu, et qu'il faille organiser une nouvelle élection ! Et alors ? Où est le problème ? Est-il préférable d'avoir pour président un homme ou une femme qui n'a pas obtenu la majorité ? Juste pour être sûr d'avoir un "gagnant" ? Ce n'est pas mon opinion. La volonté du peuple, c'est la volonté de la majorité des citoyens. Pas d'une minorité vainqueur par défaut, en quelque sorte faute de combattant...

Mais voilà, cette hypothèse est pour aujourd'hui une utopie, et il faut bien faire avec la loi telle qu'elle existe ! Il faut donc se satisfaire de ne pas pouvoir dire qu'on refuse autant Hollande que Sarkozy, Bayrou que Marine ou Eva, Mélanchon qu'aucun des quatre autres rigolos qui s'offrent à nous. Il faut se satisfaire d'être contraint de voter pour un pis-aller, et en d'autres termes de prétendre être pour quelqu'un alors que l'on n'est que contre l'autre... Se satisfaire du choix du moindre mal, au risque de cautionner par avance une politique néfaste pour la France et pour les Français...

Et donc, se conduire en citoyen responsable en 2012, ce sera voter comme "par défaut" pour celui dont les intentions sont les moins nocives à défaut d'être les plus sérieuses.

En 2007, et je n'en ai pas fait mystère sur ce blog, j'ai voté pour un homme que je croyais plutôt libéral, qui avait un discours très proche de mes convictions, et qui de surcroît me semblait avoir le charisme et le volontarisme nécessaires pour "renverser les colonnes du temple" et imposer des réformes que j'appelais (et que j'appelle toujours aujourd'hui) de mes vœux. En 2007, j'appelais à voter Sarkozy non seulement parce que Ségolène Royal était de toute évidence une option désastreuse, mais également parce que le candidat de l'UMP semblait posséder à la fois un programme très positif et l'énergie nécessaire pour le mettre en œuvre. En 2007, j'ai voté par empathie pour un homme dont je n'hésite pas à dire, 5 ans plus tard et de manière quelque peu triviale, qu'il m'a fait très largement cocu...

Nicolas Sarkozy, c'est entendu, a bousculé le ronron somnolent de l'ère chiraquienne, a réalisé, comme il aime à le dire, "plus de réformes en 5 ans que ses prédécesseurs en 40 années", mais ces réformes dont il parle n'ont été, sur les sujets les plus importants et les plus difficiles, que des "réformettes" très éloignées de l'ambition qu'il affichait dans ses discours de campagne.

Un exemple ? Le "service minimum" dans les transports publics, qui se résume à un préavis de grève individuel, qui certes réduit considérablement la chienlit collective, d'origine cégétiste ou autre, que nous connaissions précédemment, mais qui n'a rien d'un véritable service minimum au bénéfice des usagers des transports publics. Un service minimum serait l'obligation pour les agents des services publics (et pas seulement les transports), d'assurer les dits services publics de manière peut-être minimale, mais suffisante.

Un autre ? Cette "Révision Générale des Politiques Publiques", un titre ronflant qui devait répondre aux préconisations du rapport Attali (je n'aime pas le bonhomme, mais en l’occurrence ses propositions étaient sensées), et qui se résume grossièrement au non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite et au remplacement des conseillers régionaux et des conseillers généraux par des conseillers territoriaux. Deux mesures positives en soi, mais totalement insuffisantes. Il fallait au minimum imposer aux collectivités locales une cure d'amaigrissement équivalente à celle de l'état central et, faute de supprimer les départements, au minimum fusionner les administrations régionale et départementale. Les vraies "économies d'échelle" indispensables étaient là !

Et je pourrais lister comme ça des dizaines de ratages, en particulier en matière de libertés individuelles, liberté d'entreprendre, liberté d'enseigner, liberté du temps de travail, liberté des rémunérations, etc, etc. La liste est longue des promesses non tenues.

Alors, me demander aujourd'hui de voter pour Nicolas Sarkozy ne mériterait qu'un haussement d'épaules s'il existait face à lui une option susceptible de rectifier ses erreurs, pour ne pas dire ses trahisons.

Seulement voilà ! Qu'avons-nous face à lui ? Je passe évidemment sur les candidatures fantaisistes, et tout aussi évidemment sur les candidatures extrémistes, lesquelles d'ailleurs ne sont pas moins fantaisistes sur la plupart de leurs options. Quand on a fait le tri, il reste trois candidats qui méritent l'attention, et trois seulement. Outre le président sortant, nous avons le choix entre un François Bayroux dont les positions ne sont pas toutes idiotes, mais la plupart du temps évoquent une République du Bisounoursland, et un François Hollande enferré dans l'idéologie et les contradictions socialistes. Il semble bien en outre de plus en plus acquis que le deuxième tour doive se jouer entre Sarkozy et Hollande, et donc que nous n'ayons le choix in fine qu'entre ces deux-là. Qu'il faille donc rechercher entre eux-deux quel est, non pas le meilleur choix, mais le moindre mal...

Or, le catalogue de propositions du candidat Hollande ne sont vraiment pas de nature à relever le gant ! Florilège.

Au chapitre des dépenses :

- 150 000 "emplois d'avenir" dans la fonction publique
- 60 000 postes supplémentaires dans l'Education Nationale
- création de 1 000 postes par an dans la police, la justice et la gendarmerie
- Arrêt du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite
- Retour à la retraite à 60 ans
- 20 milliards d'euros de plus pour le financement des "priorités" (sic.)

Au chapitre fiscal :

- Nouvelle tranche à 45 % pour les revenus au-dessus de 150 000 € par part
- Nouvelle tranche à 75 % pour les revenus au-dessus de 1 000 000 € par an
- Relèvement de l'impôt sur la fortune
- Augmentation des cotisations chômage sur les "emplois précaires"
- Augmentation de l'impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises

Au chapitre financier :

- Séparation autoritaire des activités bancaires
- Interdiction de certains produits dits "toxiques"
- Surtaxation de 15 % des bénéfices des banques
- "Encadrement" des bonus
- Création d'une banque publique d'investissement pour concurrencer les banques privées

Je m'arrête là. La liste est trop longue des mesures qui augmentent considérablement les dépenses publiques, alourdissent non moins considérablement les prélèvements obligatoires (sans pour ça compenser, loin s'en faut, le point précédent), accentuent significativement l'interventionnisme de l'état sur les entreprises, incitent par nature à la fuite des capitaux hors de France, hypothèquent gravement l'indépendance énergétique du pays (fermeture des centrales nucléaires), affaiblissent la position de la France en Europe (reniement unilatéral des traités déjà signés), déssaisissent les Français de leurs prérogatives liées à la nationalité (droit de vote aux Etrangers), ouvrent grandes les portes à l'immigration sauvage (régularisations massives des clandestins), etc, etc...

Puisque je suis obligé de choisir l'un ou l'autre, puisque le seul choix raisonnable est celui du "moindre mal", alors oui, le 22 avril comme le 6 mai, je mettrai dans l'urne un bulletin "Nicolas Sarkozy"...

Tous les commentateurs en déduiront que j'ai voté pour lui. Aucun n'aura raison. Je n'aurai pas voté pour le président sortant, mais contre le candidat socialiste, force d'inertie par nature et arme de destruction massive par consensus mou, j'ai nommé François Hollande.

Et vous, contre qui voterez-vous ?

jeudi 19 janvier 2012

Sommet social

Voilà la grande affaire qui occupe nos écrans ces jours-ci, et qui donne une bonne occasion à Nicolas Sarkozy de faire parler de lui tout en donnant l'impression de s'occuper de nous de manière positive, et aux "partenaires sociaux" de réaffirmer avec force leurs vieux poncifs.

Rien de bien nouveau dans tout ça. Comme d'habitude la vieille rengaine de ceux qui, d'un côté se contentent de vœux pieux déguisés en promesses électorales, et de l'autre se livrent à l'éternelle surenchère de revendications aussi irréfléchies qu'impossibles à mettre en place, surtout dans une économie malade comme celle dans laquelle nous sommes, en France comme en Europe et comme dans tout l'Occident...

L'un de mes correspondants m'a résumé assez clairement la situation dans ces termes :
"Je suis épaté par les plans de nos chers élus, NS en tête.
Selon eux, le problème est la compétitivité, due au chômage. Donc on va réduire les charges des entreprises pour qu'elles embauchent. Et on va embaucher 1000 pôle-emploi pour obliger les entreprises à embaucher.
Ces gens là n'ont aucune idée de ce qu'est l'économie, ou alors c'est moi. Je répète : la richesse d'un pays ce n'est pas sa consommation, ce sont les exportations, et les non importations de ce qu'on peut produire en local. En tout cas c'est ce qu'ils font en Allemagne.
Forcer des embauches, pour quoi faire ?.. Faire baisser le nombre de chômeurs ? Les petites entreprises veulent du travail et pas du personnel en plus, qu'elles ne pourront plus débaucher ensuite..."
Plutôt que de lui répondre directement, ce que j'avais commencé à faire, je préfère publier ici ma réponse pour en faire profiter mes lecteurs.

Je suis plutôt d’accord avec cette analyse.

Mais en France (et apparemment dans d’autres pays aussi.Voir les fameux PIIGS), on a pris l’habitude de soigner les conséquences avant de s’attaquer aux causes. Et comme c’est une habitude qui date de longtemps déjà, on a complètement oublié ce qu’était la notion même de cause… Ca équivaut, dans un autre domaine, à se concentrer sur la trésorerie sans s’occuper des comptes de gestion. C’est exactement comme ça que fonctionne Bercy, et avec lui les TPG. Et donc aussi les administrations locales. Quand on a de l’argent, on le dépense. Et quand on n’en a plus, on en réclame (à l’état ou directement au contribuable). C’est comme ça que les budgets enflent, les impôts avec, et les déficits aussi…

Pour en revenir au chômage, quand on aura enfin compris qu’il ne sert à rien de seulement créer des emplois artificiels, on aura fait un grand pas. Ce ne sont pas les emplois créés qui « soignent » le chômage, ce sont les emplois nécessaires. Si les entreprises avaient besoin d’embaucher pour faire du chiffre d’affaires, et donc des bénéfices, elles n’hésiteraient pas à le faire. A condition toutefois d’être sûres de pouvoir revenir en arrière si le besoin disparaît. Mais c’est une autre affaire.

C’est donc l’activité économique qui crée les emplois, et pas les emplois qui créeraient de l’activité par le jeu de la consommation intérieure. La consommation nourrit essentiellement les importations, pas l’activité.
Pour créer de l’activité économique, il faut vendre, et essentiellement vendre à l’étranger puisque les produits de consommation courante sont, au moins dans un premier temps c'est-à-dire aujourd’hui, moins chers quand on les achète à l’étranger que quand on les produit ici.

Et pour vendre, surtout à l’étranger, il faut vendre à des prix compétitifs. Pour vendre à des prix compétitifs, il faut produire à des prix compétitifs, et pour produire à des prix compétitifs dans un monde où la plus grande part du prix de revient est à base de main d’œuvre, il faut diminuer le coût du travail.

Mais il faut aussi que les gens qui travaillent pour produire aient aussi les moyens de vivre, c'est-à-dire de payer les produits qu’ils achètent. Il faut donc que la plus grande partie de ce qu’ils coûtent à l’entreprise se retrouve dans leur propre poche.

Travail moins cher et salaire net plus élevé, telle est donc l’équation. La solution ? Réduire au minimum tout ce qui n’est pas du salaire net dans le coût du travail, c'est-à-dire les charges « sociales ». PART SALARIALE COMME PART PATRONALE. Pour y parvenir, il n’y a que deux solutions, à mettre en œuvre simultanément : réduire le coût des aides sociales (et donc les aides elles-mêmes) et les financer autrement qu’en ponctionnant les salaires..


Les « charges sociales », je l'ai déjà dit, ne sont que des taxes qui ne veulent pas dire leur nom. Les caisses sont en déficit chronique, et le déficit des caisses est pris en charge in fine par le budget de l’état. Il apparaitrait donc tout à fait logique de faire passer le financement global de la politique sociale sur l’impôt. Le basculement de la part salariale de la cotisation de Sécurité Sociale sur la CSG était un premier pas qui est allé dans le bon sens. Il faut aller jusqu’au bout de la logique, et faire la même chose pour les autres charges, y compris la part dite « patronale » (qui en fait est évidemment supportée par le salarié sous forme de réduction de son salaire brut !...)

Reste à décider la nature de la nouvelle assiette. Taxer la consommation semble être une solution logique et rentable. Logique parce qu’elle fait participer tous les citoyens, y compris les bénéficiaires des aides sociales dont nous parlons, ce qui n'est que justice, et rentable car elle fait participer autant les produits importés (au contraire d’aujourd’hui) que les produits fabriqués localement.

Tout ce qui pourra être dit et/ou décidé en-dehors de cette équation fermée ne sera que littérature, et blabla inopérant. On tourne autour du pot depuis plusieurs décennies. Tant qu'on ne comprendra pas qu'il faut être rigoureux pour survivre, on ira droit à la catastrophe.

Je n'ai malheureusement pas beaucoup d'espoir de voir nos chers "partenaires sociaux" admettre cette pourtant éclatante évidence, et encore moins les pouvoirs publics imposer un tel chambardement dans les comportements, à 100 jours d'une échéance électorale majeure. Tout ce qui pourra ressembler aux yeux des myopes à "un cadeau fait aux puissants" sera repoussé avec véhémence, même par ceux qui auront compris qu'il n'en était strictement rien. Tout ce qui pourra ressembler au contraire, aux yeux des mêmes, à un "progrès social" au bénéfice des soi-disant défavorisés, sera mollement applaudi comme un pis-aller. On a l'habitude...

Et c'est ainsi que depuis plusieurs décennies l'on refuse de faire les réformes nécessaires, que l'on asphyxie l'économie en ponctionnant abusivement ceux qui produisent, et que l'on se sert de ces vols et rapines pour arroser de manière parfaitement démagogique ceux dont on pense qu'ils constituent un réservoir électoral. Sans s'apercevoir, ou en faisant semblant de ne pas voir, que non seulement ces voix-là ne vont pas où l'on voudrait, mais qui plus est que les "heureux bénéficiaires" des largesses électoralistes s'enfoncent irrémédiablement dans la pauvreté, même si une telle gestion déplorable des fonds publiques ne peut que mener le pays tout entier à une catastrophe économique devenue maintenant imminente...

vendredi 9 décembre 2011

Justice fiscale

La crise de la dette, dont par parenthèse nous ne semblons pas être près de sortir compte tenu du nouveau "cautère pour jambe de bois" que viennent de décider dans la douleur, la nuit dernière, les 27 pays membres de l'Union Européenne (en attendant la très prochaine adhésion du 28ème canard boiteux), cette crise, donc, a mis sur le devant de la scène la nécessité d'assainir les comptes publics (nécessité qui, pour une fois, ne fait pas loi, semble-t-il !), et donc la mise en œuvre de plans de rigueurs, ou d'austérité selon l'angle sous lequel on les regarde.

Qui dit plan de rigueur dit modification du régime fiscal, et donc il semblerait logique que le citoyen-contribuable, que nous sommes tous, voit son attention attirée par le mode de calcul des impôts et des taxes auxquels nous sommes soumis. Je vais essayer d'apporter à l'édifice de cet examen ma modeste petite pierre.

Il est un vocable que nous entendons à l'envi chaque fois que l'on aborde le mode de calcul de l'impôt. Ce vocable qui, logiquement, devrait illustrer une idée louable mais qui recouvre dans l'esprit de ceux qui le portent comme un étendard quelque chose qui l'est beaucoup moins, c'est le terme de "justice fiscale".

En effet, pour tous ceux qui font de cette "justice fiscale" leur profession de foi, et fustigent à grands renforts d'anathèmes tous ceux qui s'éloignent de leur propre conception de la chose, cette justice-là n'a, pour peu qu'on y regarde de suffisamment près, pas grand chose à voir avec la vraie justice.

Pour illustrer ce propos que d'aucuns vont trouver d'entrée de jeu iconoclaste, je voudrais reproduire ici une allégorie que vient de me soumettre un ami, et dont l'auteur est David R. Kamerschen, professeur d'économie à l'université de Georgie :


Imaginons que tous les jours, 10 amis se retrouvent pour boire une bière et que l'addition totale se monte a 100 euros. (Normalement, cela ferait 10 euros par personne). Mais nos dix amis décidèrent de payer cette facture selon une répartition qui s'inspire du calcul de l'impôt sur le revenu, ce qui donna ceci :

  • Les 4 premiers (les plus pauvres !?), ne paient rien.
  • Le cinquième paye 1 euros
  • Le sixième paye 3 euros
  • Le septième paye 7 euros
  • Le huitième paye 12 euros
  • Le neuvième paye 18 euros
  • Le dernier (le plus riche ?!) paye 59 euros.
Les dix hommes se retrouvèrent chaque jour pour boire leur bière et semblaient assez contents de leur arrangement.

Jusqu'au jour ou le tenancier décida de leur faire une remise de fidélité.
"Comme vous êtes de bons clients, dit-il, j'ai décidé de vous faire une remise de 20 euros sur la facture totale. Vous ne payerez donc désormais vos 10 bières que 80 euros."
Le groupe décida de continuer a payer la nouvelle somme de la même façon qu'ils auraient payé leurs taxes. Les quatre premiers continuèrent a boire gratuitement. Mais comment les six autres, (les clients payants), allaient diviser les 20 euros de remise de façon équitable ?

Ils réalisèrent que 20 euros divisé par 6 faisaient 3.33 euros.


Mais s'ils soustrayaient cette somme de leur partage alors le 5éme et 6eme homme devraient être payés pour boire leur bière.


Le tenancier du bar suggéra qu'il serait plus équitable de réduire l’addition de chacun d'un pourcentage du même ordre, il fit donc les calculs. Ce qui donna ceci :

  • Le 5éme homme, comme les quatre premiers ne paya plus rien. (Un pauvre de plus ?)
  • Le 6éme paya 2 euros au lieu de 3 (33% réduction)
  • Le 7eme paya 5 euros au lieu de 7 (28% de réduction)
  • Le 8éme paya 9 euros au lieu de 12 (25% de réduction)
  • Le 9eme paya 14 euros au lieu de 18 (22% de réduction)
  • Le 10éme paya 50 euros au lieu de 59 euros (16% de réduction)
Chacun des six "payants" paya moins qu'avant et les 4 premiers continuèrent à boire gratuitement. Mais une fois hors du bar, chacun compara son économie :

"J‘ai seulement eu 1 euros sur les 20 euros de remise", dit le 6ème, alors qu'il désigna le 10ème en disant "lui, il a eu 9 euros".

"Ouais" dit le 5ème, "j'ai seulement eu 1 euro d'économie"
"C'est vrai !", s‘exclama le 7éme, "pourquoi aurait-il 9 euros et moi seulement 2 ? Le plus riche a eu le plus gros de la réduction"
"Attendez une minute", cria le 1ier homme, "nous quatre n'avons rien eu du tout nous. Le système exploite les pauvres".
Les 9 hommes cernèrent le 10éme et l'insultèrent.

La nuit suivante le 10éme homme (le plus riche ?!) ne vint pas.

Les neuf autres s'assirent et burent leur bière sans lui. Mais quant vint le moment de payer leur note ils découvrirent quelque chose d'important : ils n'avaient pas assez d'argent pour payer ne serait-ce que la moitié de l'addition !

Voici maintenant ce que m'inspire cette allégorie
  • Au premier abord, la notion de "justice fiscale" peut être appréhendée comme le fait que plus les gens sont "riches" et plus ils doivent participer au financement de la collectivité.
    Dans notre système actuel, cela nous conduit à l'impôt dit "progressif", c'est à dire au système d'imposition par "tranches" de revenus, chaque "tranche" supportant un taux d'imposition supérieur à la "tranche" inférieure.
  • Primo, ce n'est pas évident que ce principe du "plus riche qui paie plus" soit à proprement parler "juste".
    Le citoyen ne devrait-il pas "justement" être traité comme le consommateur qu'il est des services de l'état, et donc participer à l'effort collectif en fonction du volume de sa "consommation" desdits services ?
  • Secundo, et en supposant que le principe de progressivité de l'impôt en fonction des revenus soit finalement retenu malgré tout, l'application d'un même taux de prélèvement à tout le monde engendrerait automatiquement cette progressivité, celui qui gagne deux fois plus payant automatiquement le double et ainsi de suite...
    Faire en sorte que les hauts revenus paient proportionnellement plus que les bas salaires constitue-t-il réellement une mesure de "justice fiscale" ? Ca ne résiste pas en réalité à un examen logique !
  • Est-il juste également que les plus petits revenus ne participent nullement à l'effort de financement du fonctionnement de l'état ?
    Ici encore, la notion de "justice" est totalement bafouée...
  • Avec le système existant, et comme le montre l'allégorie de Kamerschen :
    • Les gens qui payent le plus de taxes (c'est à dire les plus hauts revenus) tirent le plus de bénéfice d'une réduction de taxe, et par exemple des exonérations partielles (ce que nous appelons de plus en plus communément les "niches"). Ce qui induit, fort justement cette fois, un sentiment d'injustice chez les autres...
    • Taxez-les plus fort encore, accusez-les d’être "riches", et ils risquent fort de fuir vers des cieux plus cléments. Et il ne servira à rien ensuite de les traiter de mauvais français ou de déserteurs comme on l'entend ça et là... 
Kamerschen termine son exposé par deux formule laconiques :
  • Pour ceux qui ont compris, aucune explication n'est nécessaire.
  • Pour ceux qui n'ont pas compris, aucune explication n'est possible. 
Je ne suis pas loin de partager cet avis...

Je tiens cependant à ajouter quelques précisions importantes :
  • Le principe que je viens d'énoncer porte un nom. Les Anglo-Saxons l'appellent la "flat tax", ce qui peut se traduire par "l'impôt proportionnel".
  • Ce système est de très loin le régime d'imposition le plus juste. 
    • Le terme de "justice fiscale" utilisé hors de ce cadre est tout simplement usurpé.
    • La justice, c'est traiter tout le monde de la même manière.
    • Ne pas faire payer certains, et en faire payer d'autres proportionnellement plus que la moyenne, c'est le contraire de la justice fiscale
  • Mais pour être vraiment juste : 
    • L'impôt proportionnel doit s'appliquer à tous les revenus, quel que soit leur montant et quelle que soit leur nature.
    • Il doit remplacer tous les autres impôts, puisque par nature ceux-ci sont calculés de manière injuste.
      Avec cependant une exception : la TVA, qui est le seul moyen de faire participer au financement du système ceux qui ne sont pas assujettis à l'impôt et qui profitent néanmoins des services de l'état et des administrations, c'est à dire par exemple les touristes étrangers et les personnes qui n'ont pas de revenus en France.
Voilà la réforme idéale de l'impôt à laquelle devrait s'atteler le vainqueur de 2012. Inutile de dire que dans l'état actuel des mentalités la chose est totalement utopique ! La justice fiscale est donc encore une totale utopie...

    samedi 5 novembre 2011

    Dêmos Kratos

    "La démocratie, c'est le gouvernement du peuple par (et pour) le peuple". "La démocratie, c'est le contraire de la dictature". Cette image de la démocratie, c'est celle qu'on nous a vendue depuis 1789, que même Napoléon, l'ignoble despote que certains nous décrivent, mais en réalité le premier Européen moderne, que même Napoléon donc a vendue au reste du continent, voire au-delà...

    La démocratie, dans la tête des gens, c'est la liberté, le bien-être, autrement dit le bonheur...

    Mais cette image idyllique n'est qu'une image. La démocratie, c'est avant tout un système politique qui privilégie ce que pensent et ce que veulent les citoyens par rapport à ce que pensent et ce que croient bon leurs dirigeants ; bon pour le pays et donc pour les citoyens eux-mêmes. Et ce n'est pas forcément la même chose...

    A l'issue de la deuxième guerre mondiale, quelques visionnaires ont imaginé une construction politique à l'échelle du continent européen de nature, pensaient-ils, à faire taire les antagonismes meurtriers vieux de plusieurs siècles, à ramener la paix et donc la prospérité. Ils s'appelaient Jean Monnet, Robert Schumann, Conrad Adenauer, Alcide de Gasperi... Ils ont réussi ... partiellement !

    Si leur idée, qui a accouché péniblement en plusieurs décennies de ce que nous appelons aujourd'hui l'Union Européenne, a bel et bien assuré la paix sur le vieux continent, et même dans tout l'Occident, force est de constater que le satisfecit est beaucoup moins évident s'agissant de la prospérité des peuples. Même s'il est absolument indéniable que, globalement, le niveau de vie des Européens du 21ème siècle est sans commune mesure avec celui de leurs aînés. Mais personne ne peut dire ce que serait ce niveau de vie sans les institutions communautaires, ni même il faut bien le dire dans une Europe non démocratique comme celle à laquelle on pouvait malheureusement s'attendre en restant sur le statu quo de l'armistice de 1945...

    C'est que démocratie ne signifie pas automatiquement prospérité !

    En outre, la construction progressive de l'Union Européenne ne s'est pas faite de manière démocratique, c'est le moins qu'on puisse dire. Et même, lorsque les dirigeants européens ont voulu impliquer leurs peuples dans l'élaboration d'une Europe politiquement unie, ils ont essuyé un refus et le processus a été bloqué pendant de longs mois... L'Union Européenne ne doit sa survie, et ce qu'elle est aujourd'hui, qu'à ce que certains ont taxé sans qu'on puisse décemment leur jeter la pierre de "déni de démocratie", puisque le traité de Lisbonne, entériné après le "non" au référendum sur le projet de traité constitutionnel, a repris la plupart des dispositions de de ce même projet ! Les dirigeants ont donc signé un traité dont les aspects les plus importants avaient été rejetés par les peuples de deux des pays membres. Ces deux pays-là (la France et les Pays Bas) ne représentent pas, et de loin, la majorité des citoyens d'Europe, mais c'est là une bien maigre consolation pour les inconditionnels de la démocratie...

    Mais j'ai déjà pris position sur le sujet : la construction d'une entité démocratique ne doit pas nécessairement s'élaborer de manière démocratique ! Si on avait fait un référendum en 1945 pour demander si on devait créer la CECA (l'embryon originel de notre Union actuelle), il y a fort à parier que le "non" l'aurait emporté largement, tant les antagonismes patriotiques étaient exacerbés par trois conflits armés majeurs en moins d'un siècle. C'est pourtant cela qui nous a garanti la paix pendant plus de 60 ans...

    Comprenons-nous bien : je suis viscéralement un indécrotable démocrate. Mais je ne suis pas un rêveur, et je sais parfaitement que le peuple, tout souverain qu'il est, n'a pas la science infuse, et n'est pas automatiquement capable de prendre les bonnes décisions. C'est toute la raison d'être de la démocratie représentative, et tout le fondement de mon opposition à toute forme de démocratie directe au long cours. Le peuple élit pour une durée déterminée ses représentants, et ces représentants gouvernent en son nom pendant toute la durée de leur mandat, sans que leurs prérogatives ne puissent être remises en cause. Sauf en cas de manquement particulièrement grave à leurs obligations ou à l'honnêteté, mais ces cas et ces manquements devant être explicitement prévus par la Loi fondamentale. C'est ce qui garantit que la politique menée ne soit pas soumise à des soubressauts et à des revirements inopinés au gré des humeurs de chacun. La bonne gestion du pays, et la défense opiniâtre des intérêts des citoyens, a besoin de constance et de sérénité. Cela exclue que les citoyens puissent intervenir directement à tout moment dans la gestion des affaires pour en changer le cours au gré de leurs intérêts immédiats ou de leurs humeurs. C'est en ce sens également que je fustige les "marches à reculons" de nos dirigeants au moindre mouvement de rue ou au moindre sondage défavorable. Certains appellent ça la démocratie participative. J'appelle ça un désordre institutionnel. Et c'est tout bonnement indamissible. Démocratie ne signifie pas désordre ni anarchie.

    Il y a un point sur lequel mon raisonnement achoppe, et c'est le référendum. C'est la raison qui m'a fait prendre la plume aujourd'hui. Car un fait saisissant vient de se produire qui le met en cause. Le premir ministre grec, après s'être vu arracher un accord sur l'application d'un Nième plan d'aide de l'Union Européenne et du FMI, a presque aussitôt décidé de renier sa signature, et de d'abord soumettre cet accord au peuple grec par référendum ! Stuppeur parmi les dirigeants européens, et sur les marchés financiers, tout le monde étant convaincu que les citoyens grecs allaient dire "non", plongeant non seulement leur pays mais l'ensemble de l'Europe dans un chaos indescriptible.

    Voilà bien l'exemple type d'une décision incontournable dans l'intérêt évident du pays, mais impopulaire au point que le peuple lui-même ne peut que la refuser. Les finances de la Grèce sont dans un état calamiteux avant tout par la faute de ses dirigeants depuis plusieurs décennies, certes. Les citoyents grecs ne se sentent donc aucunement responsables de cette situation (ce qui reste partiellement faux). Mais les tentatives de rétablissement des comptes de la nation passent inévitablement par des mesures économiques douloureuses pour eux. Il faut redresser la barre par une gestion extrêmement rigoureuse, afin de rendre aux seuls investisseurs capables de renflouer le pays la confiance nécessaire à cette intervention. Mais redresser la barre signifie cesser de jeter l'argent par les fenêtres, cesser de dépenser plus que l'on ne reçoit, faire en sorte que les débiteurs paient leur dû, cesser de distribuer des aides sociales dont on n'a aucunement les moyens matériels, autant de décisions drastiques de nature à faire hurler la majorité des citoyens. Il est absolument évident qui si vous demandez à ces mêmes citoyens leur accord sur les dites mesures, vous obtiendrez à coup sûr un refus catégorique !

    Et pourtant, ces mesures sont la seule solution pour éviter la faillite du pays, ce qui serait éminemment plus douloureux encore pour les citoyens grecs dont nous parlons, dans le même temps où cela projetterait, aux dires de nombre de spécialistes, tout le reste de la zone euro dans d'insondables difficultés.

    Il ne fallait donc à aucun prix organiser ce référendum, même si à première vue une telle consultation paraissait légitime au nom de la démocratie...

    De fait et sur l'insitance de la "communauté internationale", Georges Papandréou a fait marche arrière et ce référendum n'aura pas lieu. Son parlement lui a voté la confiance du bout des lèvres, et selon toute vraissemblance un gouvernement "d'union nationale" (qu'il ne présidera peut-être pas) se chargera de mettre en oeuvre les mesures d'accompagnement, si impopulaires, du plan d'aide international. A entendre les journaleux de service, on a presque envie de dire "tout va bien qui finit bien". Sauf que...

    Sauf que rien n'est fini ! Sauf que tout est très loin d'être bien. Sauf que le plan d'aide en question a toutes les chances d'être un beau coup d'épée dans l'eau, et que la Grèce est très loin d'être sortie d'affaires.

    Car si un "non" à un éventuel référendum aurait précipité le pays dans une faillite certaine, la mise en oeuvre du plan d'aide ne garantit en rien que cette faillite ne survienne pas malgré tout. Ca, c'est l'avenir qui nous le dira, et ce n'est pas mon propos d'aujourd'hui...

    Une pratique exagérée et inappropriée d'une certaine idée de la démocratie directe a failli provoquer une catastrophe. La sagesse des élus, pas seulement grecs, a évité cette erreur fatale. Il reste à espérer que la démocratie représentative qui a su s'imposer saura également prendre les bonnes décisions, afin que non seulement la Grèce ne sombre pas, mais qu'également elle n'entraîne pas dans son sillage ses voisins immédiats, et particulièrement ceux qui ont commis des erreurs moins graves en intensité mais tout aussi condamnables par leur nature.

    Entre la Grèce et la France, pour ne parler que d'elle, il existe une différence de degré, pas une différence de fond. Les mêmes erreurs produisent forcément les mêmes effets. Et la seule démocratie ne suffira pas à nous en exonérer...

    jeudi 8 septembre 2011

    Même elle !

    Une "petit phrase", même un "petit mot" seulement, m'a fait bondir ce matin à l'écoute des "quatre vérités" sur France 2...

    On a l'habitude d'entendre ce mot dans les bouche des socialistes et de leurs divers acolytes.

    Un mot mensonger, à supposer qu'on accepte de considérer qu'il a une signification ce qui n'est pas mon cas, quand on prétend comme eux qu'il caractérise la France ou l'Europe.

    Un mot qui en fait ne veut rien dire : ultralibéralisme !

    Il ne veut rien dire du tout, car être libéral c'est tout simplement laisser au citoyen sa liberté naturelle. Comment peut-on être ultralibéral ? Comment peut-on laisser le citoyen "plus libre que libre" ? Ce néologisme n'a pour but que de caricaturer les idées de ceux qui combattent le collectivisme, le keynésianisme ou tout simplement le constructivisme que défendent tous ceux qui se disent "de gauche", et qui dans la foulée s'attribuent pour faire bonne mesure le monopole des bons sentiments et de la morale... Un "ultralibéral" est donc par définition un salaud qui ne pense qu'à ses intérêts personnels !

    Ce mot, ce faisant, est devenu comme une insulte jetée à la face de tous ceux qui ne pensent pas que l'Etat doit se mêler de tout, diriger tout, écraser de son poids jusqu'au libre-arbitre même de l'individu, agir autoritairement "pour l'intérêt général" (un autre concept creux), et pour ce faire ponctionner la plus grosse part de la production de richesses du pays.

    On a l'habitude, dis-je, d'entendre ce mot vide de sens dans la bouche des politiciens "de gauche". Et je suis de ceux qui pensent que les autres, ceux "de droite", non pas parce qu'ils sont plus intelligents, mais simplement parce qu'ils défendent des idées plus proches des réalités d'une société organisée autour de l'individu, et non autour d'un concept collectif, que ces gens-là, donc, même s'ils ne sont pas des libéraux, savent ce qu'est le libéralisme et ne commettraient pas cette erreur grossière.

    Ce matin, j'en ai le démenti flagrant. Marine Le Pen, entre autres idioties diverses et variées déversées à l'antenne à une heure de grande écoute, nous a asséné sa vérité selon laquelle la France serait "ultralibérale" depuis plus de 30 ans...

    Il est flagrant que MLP est allée là "à la pêche aux voix" du PS.

    J'attends le moment où, pour comme d'habitude aller "à la pêche aux voix" du FN, un Copé ou un Borloo viendra nous dire à son tour qu'il faut combattre "l'ultralibéralisme" français...

    Inculture et mauvaise foi, quand vous nous tenez...

    mercredi 7 septembre 2011

    Science de la cité ou science électorale ?

    Il y a quelques jours, j'ai promis d'expliquer pourquoi le plan Fillion, que je me refuse à appeler "plan de rigueur", ni "plan d'austérité", allait à contre sens de ce qu'il fallait faire. Le temps me manque pour entrer dans les détails. Je vais donc être bref, ou essayer de l'être.

    Ce plan "poudre aux yeux" est sensé prouver aux marchés financiers que la France fait ce qu'il faut pour amenuiser sa dette, rééquilibrer son budget, et par conséquent redonner confiance aux investisseurs. A l'instar de la Grèce et de l'Italie, la France, officiellement, engage un plan de redressement...

    On voit déjà le résultat avant même que ce plan ne soit voté. Avant même qu'il ne soit débattu au Parlement, où il sera largement retoqué, la bourse continue de plonger vers des abîmes encore jamais atteints. Normal, j'ai expliqué l'autre jour pourquoi la monnaie européenne ne pouvait pas donner confiance dans la configuration actuelle de l'Europe. Donc ni le plan français, ni le plan grec, ni le plan italien, ni le plan européen d'aide à la Grèce (d'ailleurs pas encore mis en œuvre), ni aucun plan d'austérité ou de rigueur d'un pays "dans son coin" ne peuvent être efficients.

    En outre, le plan Fillion a la particularité de n'être tout simplement pas crédible, et même d'être néfaste pour l'économie française.

    Il y a une manière simple de résumer tout ça : nous avons affaire à des dirigeants qui prennent constamment les problèmes à l’envers. Tout simplement parce que ça les arrange, eux !

    12 milliards « d’économies » (on se fout de nous sur les termes aussi), comparés aux 92 milliards de déficit : c’est ça le « plan de rigueur » Fillion… Si c’est ça la rigueur budgétaire, alors il falloir que je revoie mes cours d’économie politique… Mais faire plus, ce serait déplaire à trop de monde. Et on vote en 2012…

    La cause : Les dépenses inconsidérées de la puissance publique (pas seulement l’état) depuis trente ans, y compris dans le domaine social. On achète les bulletins de vote avec de l’argent qu’on emprunte. C’est le social-clientélisme. Et ça nous mène à la ruine.

    La mauvaise solution : Augmenter les prélèvement obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) pour boucher les trous. On asphyxie l’économie, donc on réduit les recettes, et le déficit se creuse encore.

    La bonne solution :
    • Une réduction drastique des dépenses publiques : 
      • fonctionnement de l'état et des institutions de la République
      • fonctionnement des administrations, 
      • salaires des hauts fonctionnaires,
      • indemnités des élus, et nombre de ces élus,
      • subventions diverses et variées,
      • projets pharaoniques non indispensables voire totalement inutiles,
      • investissements stériles,
      • dépenses « sociales » non financées ou indues,
      • interventions du secteur public dans des domaines qui ne le concernent pas et qui relèvent de la sphère privée.
      • La liste n’est pas close…
    • Une réduction parallèle des prélèvements obligatoires (il faut donc que les coupes budgétaires soient très supérieures au déficit actuel).
    • De cette manière, 
      • On redonne du souffle à l’activité. 
      • On réinjecte dans l’économie les sommes qu’on lui confisque aujourd’hui. 
      • On redonne aux citoyens du pouvoir d’achat, et aux entreprises des opportunités d’embauche. 
      • L’économie repart et les recettes augmentent…
    Pourquoi ce qui a marché au Canada ou au Brésil ne marcherait pas en France ?

    Mais pour ça, il faut du courage politique. Il ne faut pas avoir peur de froisser les profiteurs du système. Il ne faut même pas avoir peur de perdre les prochaines élections…

    Etymologitement, le mot politique signifie « science de la cité », pas « science des élections »…

    dimanche 4 septembre 2011

    Matraquage médiatique

    Une fois n'est pas coutume, je vais réagir "à chaud" à l'actualité.

    Grand jour sur nos antennes et dans la presse. Deux VIP d'envergure internationale nous font l'honneur de revenir dans leur pays, et tout le lanterneau médiatique est sur les dents...

    Un ex chef d'état virtuel et son épouse dévouée, un roi déchu d'opérette et sa femme trompée, un couple de "peoples" qui a défrayé la chronique judiciaire des deux côtés de l'Atlantique pendant plusieurs mois, un obsédé sexuel avéré et violeur probable, qui "revient de l'enfer" bien plus sans doute que sa victime supposée, ont atterri ce matin sur le tarmac de Roissy.

    J'ai RTL dans les oreilles à mon corps défendant depuis que je suis levé, et depuis que je suis levé je n'entends parler que de ça.

    Si nous avions l'honneur de recevoir le chef d'un grand état étranger, il n'est pas certain que nous aurions droit à un tel matraquage médiatique.

    Si le même personnage était un membre influent d'un parti politique dit "de droite", il ne fait évidemment aucun doute que j'aurais eu droit ce matin à un programme radiophonique bien différent. Mais voilà ! Celui-ci est le richissime chef de file d'un "courant" important de cette auberge espagnole qu'est le PS, et les primaires socialistes ont lieu dans quelques semaines. DSK n'est pas candidat, empêché par ses démêlés judiciaires, mais l'occasion est trop belle ! Pendant qu'on nous rebat les oreilles, encore et encore, avec l'ordre du jour non-évènementiel de l'ex Lapin Agile du FMI, au moins nous assène-t-on subrepticement et sournoisement des images subliminales dont on espère bien qu'elles façonneront inconsciemment le comportement des auditeurs. RTL n'est pas réputé être une radio "de gauche", et pourtant elle roule à gauche, comme toutes les autres...

    L'ancien patron du FMI n'a pas été acquitté, n'a pas été blanchi, n'a pas été innocenté, malgré ce que disent les journaleux. DSK a bénéficié d'un "abandon des poursuites", ce qui en droit américain correspond à peu près à un non-lieu en France. DSK n'a même pas eu à se défendre devant un tribunal pour, pourtant, échapper à toute sanction. Le doute doit bénéficier à l'accusé. Mais nous, pauvres présumés coupables de droitisme que nous sommes, subissons, sans procès également, la sentence d'un système occulte qui nous a condamnés par avance à subir les assauts d'une propagande éhontée, et le supplice du bourrage de crâne permanent. Pas de voie de recours. Pas de remise de peine...

    Nous y aurons droit, au minimum, jusqu'à la Présidentielle. Car les primaires ne suffiront pas. Le "vainqueur" de ces primaires devra encore convaincre les gogos que nous sommes de voter pour lui en 2012. Et le seul moyen, pour un socialiste, de convaincre, n'est surtout pas son programme : s'il en a un, il sera désastreux pour n'importe qui réfléchit un tant soit peu. Le seul moyen est donc la propagande et le matraquage médiatique. La persuasion pour les nuls...

    Je me mets instinctivement à la place d'un auditeur étranger qui écouterait les ondes françaises ce matin. Quel spectacle désastreux ! Quelle comédie de bas étage ! Quelle honte pour la France, aussi...

    vendredi 26 août 2011

    Ce n'est pas l'euro qui est coupable.

    Je vais encore écrire des lignes un peu trop techniques. Dès qu'on veut parler économie, on n'échappe pas à ce travers. Et pourtant, j'aimerais de tout coeur trouver la martingale qui manque à tous les auteurs et tous les éditorialistes sur le sujet ; car parler pour convaincre et en même temps parler un langage que vos auditeurs ne comprennent pas totalement, c'est soit un voeux pieux, soit tout simplement une gageure.

    Et pourtant, le sujet est bien trop grave pour ne pas l'aborder, bien trop important pour ne pas au moins tenter de l'expliquer, et cependant bien trop complexe pour éviter qu'au moins une partie de l'auditoire passe à côté, à la fois des données du problème et à la fois, hélas, de la pertinence des solutions que l'on se propose d'évoquer...

    D'autant que le sujet est aussi politique, et que la politique est sans aucun doute le sujet le plus difficile à aborder de manière sereine, tant pour celui qui parle que pour celui qui écoute. Par définition, tout discours politique se heurte aux positions déjà prises par l'auditeur ou le lecteur. Par définition encore, tout discours économique est politique : ce n'est pas pour rien que la discipline universitaire se nomme "économie politique". Et par définiton donc, tout discours économique se heurte aux présuppositions politiques de son auditoire.

    Il faut donc un certain courage pour se lancer dans un exercice aussi scabreux. Je vais tenter d'avoir ce courage-là, et si possible d'avoir aussi les mots pour convaincre.

    L'Europe vient de passer à quelques millimètres du gouffre. Les Etats Unis en sont passés à quelques micromètres. L'euro a failli sombrer et toute la construction européenne avec lui. Le dollar a été sauvé in extremis par un Congrès américain au sein duquel même les opposants les plus acharnés à Barak Obama sont heureusement assez responsables et sérieux pour ne pas déclencher une catastrophe mondiale. Ils ont simplement réussi à lui lancer un signal fort, qu'il n'a malheureusement pas donné l'impression encore de comprendre : un signal destiné à lui dire que sa politique de largesses sociales inconsidérées à l'échelle américaine (en Europe, il y a bien longtemps qu'on n'en est plus à ce stade, mais nous savons à quel prix), que cette politique socialisante est rejetée par l'opinion et qu'il devrait bien en tenir compte avant qu'elle ne se révolte. Heureusement, la mandature suprême, aux USA, n'est que de quatre ans, et il y a de fortes chances pour qu'in fine il perçoive à temps le signal...

    Mais mon propos d'aujourd'hui n'est pas la politique intérieure, et encore moins celle des USA. Si j'en ai parlé, c'est uniquement pour faire le parallèle entre deux problèmes somme toute assez différents l'un de l'autre, mais avec un dénominateur commun qui est celui des déficits publics.

    Que ce soit en Amérique ou en Europe, les hommes politiques, des deux côtés de l'Atlantique, ont depuis plusieurs décennies choisi la solution de facilité pour financer leurs politiques, qui social-clientélistes qui de prestige et d'expansionnisme. Cette solution consiste à reporter sur leurs successeurs la charge de dépenses pharaoniques que même une fiscalité confiscatoire (bien plus en Europe qu'aux USA toutefois) n'est pas capable de financer. Et pour ce faire, ils ont "laissé filer" leurs déficits budgétaires, au point que le cumul des dettes des états atteint aujourd'hui des sommets qui font craindre à très juste titre qu'elles ne soient jamais honorées.

    Quand je dis que les problèmes sont différents d'une rive à l'autre de l'Atlantique, c'est qu'à l'inverse de l'Europe, les Etats Unis sont une fédération constituée, et que les grands choix de la politique économique et financière sont pris à Washington. C'est d'ailleurs l'état fédéral qui expose la dette affolente qui préoccupe tant ses créanciers. La monnaie américaine fait référence à une économie structurée, à l'inverse de la monnaie européenne qui subit les soubresauts de 17 économies aussi différentes qu'incohérentes entre elles. Il suffit qu'un seul état, si petit soit-il, présente des risques d'insolvabilité pour que la monnaie commune aux 17 soit attaquée, et que ce soit toute l'économie de la zone euro qui soit destabilisée. C'est ce que nous vivons depuis 18 mois avec la Grèce, et c'est ce qui a failli faire capoter tout le système. Sachant que le risque n'est pas jugulé, loin de là...

    Car les données de fond du problème ne sont toujours pas modifiées. L'euro reste, malgré les tergiversations et les discours, une monnaie techniquement artificielle puisque ne reposant pas sur une économie structurée. La création de l'euro n'a pas été une erreur en soi. Une monnaie forte capable de concurrencer l'hégémonie internationale du dollar était une bonne idée. Et de nature à porter des fruits au bénéfice de l'économie européenne.

    Mais en le disant comme cela, je mets le doigt sur le vrai problème de l'euro : l'économie européenne justement. L'économie européenne ... n'existe pas ! L'Union Européenne, ce sont 27 pays indépendants seulement unis par des accords esentiellement commerciaux, et qui plus est 27 pays aux niveaux économiques disparates, surtout depuis le dernier "élargissement". La zone euro, ce sont 17 pays indépendants, et surtout 17 économies sans lien réel entre elles, sans aucune cohésion, sans aucune cohérence. 17 économies dont certaines sont florissantes et certaines autres à l'agonie.

    Et tout le mal vient de là : si un seul des 50 états américains connaît des difficultés, le dollar n'en subira pas les conséquences, et les marchés financiers ne s'affoleront pas malgré l'ampleur de la dette fédérale. Car justement, les USA sont une fédération et les 49 autres états sont là, avec les mêmes règles économiques et qui cotisent tous au "pot commun". La dette américaine, ce ne sont pas 50 dettes souveraines mais une seule : celle du Trésor fédéral. L'euro, il fallait le faire, mais il fallait le faire dans un cadre fédéral ou pas du tout.

    Car la dette européenne, en revanche, n'existe pas en tant que telle, et les états "pauvres" de la zone euro ne bénéficient pas d'une solidarité automatique de la part des états "riches". Si un état européen a de grosses difficultés, rien n'oblige les autres à venir à la rescousse. Si demain la Grèce fait défaut, rien n'obligera l'Allemagne à mettre la main au gousset.

    Or, quand un pays connaît des difficultés financières, sa monnaie est évidemment attaquée. Quoi de plus normal ? Comment avoir confiance dans la monnaie d'un pays en faillite ? La monnaie de la Grèce, c'est l'euro. Pour leur malheur, l'euro est également la monnaie des 16 autres. Et donc, la monnaie des 16 autres est attaquée, puisque c'est la même... Quoi de plus normal encore une fois ?

    La solution, c'est bien évidemment que ces 16 autres-là (au moins ceux qui le peuvent) renflouent la Grèce. Pas en lui prêtant bien sûr : ça ne fait que péréniser sa dette, c'est à dire ses difficultés. Mais en payant à sa place ! Et si possible pas avec de la monnaie de singe : il ne suffit pas de faire fonctionner la planche à billets comme la BCE est en train de le faire...

    Un tel scénario, tout à fait normal et automatique dans le cadre d'un état fédéral, est tout simplement inconcevable dans le cadre d'un soi-disant marché unique qui n'est qu'un conglomérat d'états aux intérêts divergeants, aux politiques économiques elles aussi divergeantes, et où les états vertueux et par conséquent les plus riches ne tireraient aucun avantage supplémentaire au redressement des économies des "canards boiteux". Ces états-là auraient donc tout naturellement l'impression totalement justifiée de payer pour le laxisme de leurs voisins, ce qu'ils refusent et on les comprend !

    La crise de l'euro, qui est loin d'être terminée et qui conduira possiblement à l'explosion de la monnaie unique, met en lumière de manière éclatante que l'Union Européenne n'aurait de sens que politiquement intégrée.

    C'est l'idée que j'ai toujours appelée de mes voeux. Et ceux qui ne sont pas d'accord avec cette idée d'une Europe Fédérale doivent aller au bout de leur raisonnement, et en tirer la conclusion qu'alors, c'est l'Union Européenne elle-même qu'il ne fallait pas faire... Et surtout pas l'union monétaire.

    Il ne fallait pas non plus intégrer des pays économiquement faibles. Il fallait attendre qu'ils atteignent un niveau comparable aux autres. On a voulu faire une Union uniquement économique sur des critères uniquement politiques. On paie aujourd'hui cette incohérence...

    Ce n'est pas l'euro qui est coupable. C'est l'Europe telle qu'on l'a faite.

    Dans un prochain billet, j'essaierai de montrer, à titre d'exemple, en quoi le pseudo "plan de rigueur", ou pseudo "plan d'austérité", ou réel "plan poudre aux yeux", que vient de présenter François Fillion, illustre parfaitement en quoi les disparités des politiques menées au sein de la zone euro, sont le moteur de la défiance légitime des millieux financiers à l'égard de la monnaie unique.

    lundi 4 juillet 2011

    La culture du gratuit

    Est-ce que c'est Internet qui a favorisé cet engouement ? D'aucuns le prétendent. La Toile est un formidable et immense lieu d'échanges où "les gens" ont pris l'habitude de trouver des informations en grande quantité, et gratuitement, des services à télécharger, et gratuitement, des logiciels "libres", et donc gratuitement, des musiques, dont certaines gratuitement, des extraits de films, toujours gratuitement, etc..., etc..., etc...

    On y est tellement habitué que ça devient parfaitement naturel, et qu'il apparaît même totalement anormal à beaucoup de devoir payer pour télécharger de la musique, n'importe quelle musique, des films entiers, n'importe quel film, des logiciels informatiques, n'importe quel logiciel ! Au mépris du travail fourni par ceux qui ont écrit la musique, qui ont conçu les programmes, ou qui ont créé les films : auteurs, développeurs, compositeurs, arrangeurs, interprètes, scénaristes, réalisateurs, acteurs, éditeurs... Autant de personnes qui ont travaillé dur pour créer ces oeuvres, et qui ne seront pas rémunérées puisque le "consommateur" final refuse de payer.C'est proprement inadmissible, et le téléchargement pirate sur Internet est un acte non seulement illégal, mais immoral. Il s'agit tout bonnement d'un vol...

    La loi voudrait combattre ce phénomène, mais comme à l'accoutumée, elle tape "à côté de la plaque". Hadopi, par exemple, est une loi liberticide qui ne résoudra pas le problème, et qui frappe là où il ne faudrait pas : ce n'est pas le père de famille souscripteur de l'accès à Internet qu'il faut frapper, mais bien son rejeton (quel que soit son âge) qui utilise cette connexion pour se rendre coupable de détournement d'oeuvres sur le Net. Et pourtant, non contente de prévoir des sanctions financières (totalement justifiées celles-là), la loi prévoit l'interruption pure et simple de l'accès à Internet, et ce faisant pénalise, non pas le coupable mais quelqu'un d'autre, qui de surcroît a toutes les chances de n'être même pas au courant du délit. C'est tout bonnement le principe de la personnalisation des peines qui est bafoué. Ca ne semble pas défriser outre mesure le législateur. C'est pourtant un déni de droit pur et simple...

    Mais mon propos d'aujourd'hui n'est pas là, et je tiens que le mal est beaucoup plus profond encore.

    Cette "culture du gratuit" est tellement entrée dans les moeurs que, loin de se limiter à Internet, elle gagne toutes les sphères de la société. Le commun des mortels trouve de plus en plus normal et naturel de bénéficier gratuitement de toutes sortes de services, et même de biens matériels, sans se soucier un instant de savoir qui paie en définitive.

    Car en économie, le mot "gratuit" n'a aucune signification. Rien n'est réellement gratuit ! Il ya toujours quelqu'un, en dernier ressort, qui paie la facture...

    Il est vrai que les autorités de cet Etat Providence socialiste et O combien laxiste dans lequel nous baignons ne sont pas les dernières à nous habituer à ce petit miracle qui consiste à distribuer à guichet ouvert des largesses soi-disant gracieuses et que nous payons en définitive très cher sans même pour certains, hélas, nous en rendre compte.

    Un seul exemple : l'école laïque et obligatoire de Jules Ferry est "gratuite". Vraiment ? Elle absorbe le premier budget ministériel de la Nation.

    Et tout notre modèle social "que le monde entier nous envie" (mais qu'aucun autre pays n'applique) est fondé sur le même principe : l'état donne généreusement des avantages, soutient non moins généreusement des initiatives diverses, subventionne à des hauteurs globalement pharaoniques des centaines d'associations, qui perçoivent des dizaines et des dizaines de millions d'euros prélevés sur les impôts de certains citoyens, ceux qui n'ont pas besoin d'elles, afin de distribuer leurs services à d'autres, qui en bénéficient "gratuitement".

    C'est la logique de Robin des Bois, qui "volait les riches pour donner aux pauvres". Certains veulent nous faire admettre que c'est de la solidarité, en oubliant trop vite que la solidarité est une idée très belle et très noble qui consiste à aider de manière altruiste et parfaitement volontaire les nécessiteux, ou pour le moins ceux qui ont des moyens plus réduits que soi. Il ne s'agit en aucun cas d'un système mafieux qui consiste à prélever aux uns, et de force, une dîme qui sera ensuite dilapidée au gré du Prince, à destination de ses électeurs potentiels. Car c'est bien ça qui se passe dans nos belles démocraties sociales ! C'est bien l'appât du bulletin de vote qui pousse à arroser le petit peuple, le plus nombreux et donc le gros bataillon des électeurs. Ce n'est pas de la solidarité, c'est du social-clientélisme. Et ça coûte des centaines de millions d'euros. Des centaines de millions que l'état n'a pas, malgré le rapine que constitue la fiscalité débridée qui étouffe notre économie...

    Faut-il être optimiste ? Il semblerait que les quelques citoyens un peu plus lucides que la moyenne et qui crient au loup depuis des décennies commencent à se faire entendre. Deux sondages assez récents tendent à le faire penser :

    - Fin avril dernier, un sondage Ifop pour l'Observatoire de la fiscalité et des finances publiques faisait ressortir que "Huit Français sur dix veulent l’interdiction constitutionnelle des déficits publics".

    - Fin mai dernier, un autre sondage du même Ifop, toujours pour l'Observatoire de la fiscalité et des finances publiques, indiquait que "7 Français sur 10 considèrent que les collectivités territoriales ne font pas les efforts nécessaires à la maîtrise de leurs dépenses et du niveau des impôts locaux".

    Les personnes sondées avaient-elles conscience, en répondant dans ce sens aux questions posées, qu'elles condamnaient de facto le social-clientélisme dans je parle plus haut ? Avaient-elles conscience que les déficits publics sont en quasi totalité dus à la générosité coupable d'un état et de collectivités territoriales qui dépensent sans compter des fonds qu'ils n'ont pas, ce qui alimente à flots continus l'augmentation permanente de la fiscalité et celle de la dette publique ? Ont-ils conscience qu'inscrire dans la consitution l'équilibre budgétaire, c'est du même coup tirer un trait sur les largesses dispendieuses dont se rendent coupables les élus de ce pays ?

    Un autre sondage encore (Ifop pour l'Observatoire de la fiscalité et des finances publiques là aussi), nous apprenait que "93% des Français sont contre le cumul des mandats" et que "62% estiment que notre pays compte trop d’élus". Ne serait-ce pas, en effet, traiter le mal à sa racine, que de scier la branche sur laquelle le social-clientélisme est assis ? Pour ma part, je suis de plus en plus partisan du mandat unique dans le temps. Un tel système éviterait par principe la tentation pour nos édiles de dépenser à tort et à travers dans le but de se faire réélire, puisqu'ils n'auraient plus le droit de se représenter devant leurs électeurs. J'hésite cependant encore à opter définitivitement pour une telle solution, dans la mesure où la possibilité d'une réélection peut être aussi l'un des moteurs du souci plus que souhaitable de satisfaire l'intérêt des citoyens...

    En tout cas, il est maintenant de notoriété publique, même si certains clament leur naïve opposition à cette évidence, que la seule manière crédible et efficace de rétablir l'équilibre budgétaire, tout comme de réduire la dette globale du pays, consiste à couper drastiquement dans les dépenses publiques. Tout le monde sait que l'économie est rendue exsangue par les ponctions fiscales et sociales, et qu'il serait suicidaire autant que ridicule d'envisager une augmentation des prélèvements obligatoires, même si un parti politique, qui se dit pourtant sans sourire l'Alternative dans l'optique des élections de 2012, clame haut et fort son intention d'en rajouter une louche... Et couper dans les dépenses, c'est avant tout couper dans les largesses dites "sociales" que tout le monde paie cher. Et très cher !

    Mais tout comme les Grecs, il y a fort à parier que les Français dans leur majorité accepteront très mal de voir l'état et les collectivités locales cesser de leur distribuer des subsides et autres avantages qu'ils croient gratuits (gratuits comme le sont à leurs yeux les MP3 et les clips vidéos qu'ils téléchargent illégalement sur l'Internet) et qui pourtant leur coûtent les yeux de la tête en impôts et en cotisations de toutes sortes.

    Il faudrait leur faire lire (ou relire) Frédéric Bastiat. Il y a ce que l'on voit : ce qui est gratuit ou qui nous est distribué gracieusement. Et il y a ce qu'on ne voit pas : la part des prélèvements obligatoires qui en est la conséquence, et qui nous coûte bien plus cher encore...

    La culture du gratuit a un prix, bien plus élevé que celui de ce qu'on ne paie pas sur l'instant. De même la culture de l'assistanat a un prix, bien plus élevé que l'effort qu'il est sensé nous éviter...

    Sources des sondages :
    - http://www.lecri.fr/2011/04/29/huit-francais-sur-dix-veulent-linterdiction-constitutionnelle-des-deficits-publics/23193
    - http://www.lecri.fr/2011/05/31/sept-francais-sur-10-veulent-une-maitrise-des-depenses-locales/23608 
    - http://www.lecri.fr/2011/07/01/93-des-francais-contre-le-cumul-des-mandats/24065