Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

Affirmons nos libertés !

lundi 29 novembre 2010

Petit cours déprimant d'économie politique

Tout le monde a en tête le grave problème qu'a rencontré la Grèce il y a quelques mois, et tout le monde vient également de suivre les péripéties du problème non moins grave qui s'est posé à l'Irlande, et dont la "solution" nous a été présentée ce week-end, si l'on peut appeler comme ça le compromis que viennent de mettre sur pied les ministres des finances de la zone euro.

Et ce n'est pas tout ! On s'attend (sans doute dans les jours qui viennent), à un coup de semonce à l'égard de l'Espagne et du Portugal. Suivra sans doute l'Italie, et je suis de ceux qui considèrent, contre l'avis officiel de Christine Lagarde et François Baroin, que la France sera directement concernée à plus ou moins brève échéance.

A terme, c'est toute la zone euro qui est ou sera ébranlée par la perte de confiance des marchés. Mais le problème n'est cependant pas circonscrit à cette seule zone euro. En outre, il n'est pas conjoncturel, comme on voudrait nous le faire croire, mais bien structurel.

Je ne suis pas économiste, et ce n'est donc pas l'avis d'un spécialiste de la finance que je vais tenter de donner, mais tout simplement l'avis de quelqu'un qui ne fait que regarder (et subir) le comportement de la plupart des états sur cette planète. Tout au moins des états qui se veulent encore riches, qui ne le sont plus vraiment (voire plus du tout), qui ne veulent pas le reconnaître, qui "font comme si" avec arrogance et irresponsabilité, et dont le comportement est la cause profonde de la crise financière, et accessoirement (!...) de l'appauvrissement des populations.

Une partie du spectre politique, en France et ailleurs, fustige bruyamment le fait que les marchés financiers "feraient la loi", et que les banques seraient la cause de tous nos malheurs.

A première vue, il est vrai, et pour qui ne connait pas (ou ne veut pas connaitre) le fonctionnement de l'économie, il peut paraître a priori étonnant que des états souverains, et possiblement de grands états, réputés détenteurs du vrai pouvoir, se retrouvent à la merci d'organismes politiquement bien moins puissants. A première vue seulement !

Très schématiquement, et pour faire ultra-simple, l'économie fonctionne comme un système de vases communiquants :
  • L'ensemble des travailleurs (je n'ai pas dit les salariés : il s'agit de tous ceux qui travaillent) produisent des richesses
  • Le fruit des richesses produites (les bénéfices réalisés) est réparti entre
    • Les salariés en rémunération du travail fourni
    • Les propriétaires des entreprises (actionnaires ou entrepreneurs individuels) en rémunération du capital immobilisé, et pour investir, c'est à dire pour renouveler ou développer l'outil de production
    • Les organismes de sécurité sociale pour payer les soins, les retraites et les aides sociales
    • L'état pour financer les services publics
  • Chacun de ces bénéficiaires remet tout ou partie de ce qu'il a reçu dans le circuit économique pour se procurer des biens et des services
  • Ce qui nous ramène au premier point (création de nouvelles richesses)
Ce cercle vertueux fonctionne à deux conditions essentielles :
  • Les richesses produites sont suffisantes pour satisfaire les besoins 
  • On ne tente pas de répartir plus que le total des richesses produites
Dans le monde où nous vivons, et dans un grand nombre de pays, il s'avère que ni l'une ni l'autre de ces deux conditions ne sont réunies. En particulier les états, pour des raisons de clientélisme essentiellement, entretiennent des dépenses publiques assez largement supérieures à la part de la production de richesses qui leur revient, à la fois pour les dépenses sociales et pour les services publiques. Et pour combler cette différence (le déficit budgétaire), ils doivent emprunter.

Mais pour emprunter, il faut trouver un prêteur ! Qui prête aux états ? Essentiellement des banques et des organismes financiers. Encore faut-il que ces banques et ces organismes soient sûrs d'être remboursés, et d'être rémunérés. C'est à dire qu'ils aient confiance dans les capacités de l'état à faire face à ses obligations. Et c'est bien là que le bât blesse ! Quand un état se retrouve endetté à un point qui risque de le mettre dans l'impossibilité de rembourser ses créanciers, plus personne ne veut lui prêter. Ou alors à des taux d'intérêt très élevés. C'est ce qui est arrivé à la Grèce cet été, puis à l'Irlande hier, à l'Espagne et au Portugal sans doute demain, à la France peut-être après-demain !

Mais le plus grave n'est pas là : il y a pire encore. Tous ces emprunts que font les états, sont ce qu'on appelle des emprunts "in fine", c'est à dire que l'emprunteur ne paie, durant toute la durée du prêt, que les intérêts de sa dette. Le capital, lui, est sensé être remboursé en une seule fois, à la fin. Comme la situation de l'état ne s'est pas améliorée entre temps (au contraire), il est dans l'impossibilité de rembourser le moment venu, et est donc contraint de faire un nouvel emprunt pour rembourser le précédent ! Si, à ce moment, il ne trouve pas de prêteur, c'est là ce qu'on appelle faire faillite : les établissements financiers prêteurs ne peuvent rentrer dans leurs fonds. Comme ce sont des sommes très importantes, une telle situation (qui ne s'est encore heureusement jamais produite) entrainerait presque immanquablement la faillite de ces banques, et par ricochet celle de leurs clients. C'est une telle catastrophe financière que les instances internationales tentent d'éviter, qu'il s'agisse de l'Eurogroupe ou du FMI par exemple.

Mais pour éviter d'en arriver là, force est de constater que ce ne sont pas les politiques les plus pertinentes qui sont mises en œuvre. Hier à Bruxelles, par exemple, les ministres des finances de la zone euro sont parvenus à un accord qu'on nous présente comme une bonne chose, et qui équivaut cependant à vouloir éteindre un incendie avec un bidon d'essence ! L'Europe vient de s'accorder sur la constitution d'un "Fonds d'aide permanent", financé en partie par les banques. Autrement dit, non seulement pour financer la dette des états membres, l'Europe a décidé de s'endetter elle-même, mais encore a-t-elle décidé de faire en sorte qu'une partie de cette dette soit à la charge des créanciers eux-mêmes ! Assez génial, ne trouvez-vous pas ?

Une autre solution a été mise en oeuvre récemment, qui n'est pas plus pertinente : faire racheter par la BCE certaine dettes publiques. En clair, c'est faire tourner la planche à billets, et payer les créanciers avec cette "monnaie de singe" ! Le procédé n'est pas nouveau. Il a déjà été largement utilisé outre Atlantique. La conséquence mécanique est une inflation galopante, c'est à dire le contraire de la solution au problème posé...

La vraie solution, la seule valable, consisterait au contraire à s'attaquer aux causes au lieu de "rafistoler" des finances publiques calamiteuses. La vraie solution, la seule valable, serait de s'attaquer aux déficits, c'est à dire de cesser enfin de dépenser plus que ce qu'on gagne !

C'est vrai pour le particulier qui devra bien un jour admettre que l'état n'est pas là pour prendre en charge le surplus de ses dépenses qui n'est pas couvert par ses revenus.

C'est vrai aussi pour l'état qui devra bien un jour lui aussi cesser de distribuer des subsides qu'il n'a pas, des richesses qui ne sont pas produites, pour acheter les votes de ces électeurs que l'on entretient dans l'illusion d'une richesse artificielle et fallacieuse, au point qu'ils sont aujourd'hui persuadés qu'il suffit de demander pour obtenir, de descendre dans la rue pour préserver ses privilège, voire pour en obtenir de nouveaux, et au point que la moindre mesure restrictive par rapport à un acquis indu, fût-elle ridiculement insuffisante, est ressentie comme une violation d'un droit naturel.

Ce ne sont pas les citoyens qui sont critiquables, mais bien les dirigeants qui n'ont pas su, et qui ne savent toujours pas, parler le discours de la vérité, comme s'ils avaient affaire à des imbéciles. Les citoyens sont capables de comprendre à condition qu'on cesse de leur dire des sornettes. Peut-être seront-ils en colère. Peut-être ne voteront-ils pas la prochaine fois pour ceux qui les ont menés en bateau. Peut-être vivront-ils des moments difficiles le temps de redresser la barre. Mais au moins évitera-t-on un naufrage inéluctable si l'on continue sur la même lancée. Le réveil sera sans doute difficile, mais l'avenir sera-t-il enfin moins noir et l'espoir sera-t-il enfin crédible.

Mais là, je me surprends à rêver tout haut ! Quel est l'homme politique suffisamment honnête pour dire ces vérités aux citoyens ? J'ai beau chercher, je n'en vois aucun. Et c'est tout à fait déprimant...

samedi 27 novembre 2010

De l'extrême-droite et de la démocratie

En réaction à une information diffusée par mail au sujet d'une demande faite à la mairie de Paris par une association maghrébine, demande dont le sujet n'a pas d'intérêt ici mais qui irritait à juste titre l'auteur du mail en question, j'ai eu l'imprudence d'ajouter le titre "Quand est-ce que ça va déborder ?".

L'un de mes amis à qui j'avais retransmis la chose m'a répondu en ces termes : "Quand les gens en auront assez de notre démocratie à 2 balles, et qu’ils jugeront qu’il vaut mieux voter pour l’extrême droite."

J'ai trouvé intéressant de faire paraître ici ma réponse, qui est la suivante :

Il y a deux lectures possibles de ce qu'écrit mon ami.

Première lecture
« La démocratie est un système à deux balles, et il faut voter à l’extrême droite qui nous en débarrassera »

Je ne suivrai JAMAIS personne sur ce terrain.

L’Histoire nous a démontré ce que sont les régimes non-démocratiques, qu’ils soient « de droite » ou « de gauche ».
L’extrême-droite au pouvoir, ce furent entre autres Hitler, Mussolini, Franco, Salazar, Pinochet…
Le marxisme, à l’opposé, ce furent aussi Staline, Mao, Tito, Jaruzelski, Ceausescu et beaucoup d’autres…
Il existe encore de nos jours pas mal de dictatures toutes aussi haïssables, voire sanglantes.
Toutes ces dictatures se sont singularisées par l’oppression, la répression, les crimes politiques, les déportations, la corruption, l’asservissement des peuples.
« La démocratie est le pire des systèmes. On n’en a pas trouvé de meilleur. » Ce mot célèbre de Winston Churchill, je le fais mien à 100 %. La démocratie, avec tous ses défauts, est le seul régime qui permette au peuple de décider souverainement de son sort. Le suffrage universel est le seul rempart contre la pérennisation de l’oppression, et la séparation des pouvoirs législatif d’une part, exécutif d’autre part, et judiciaire enfin, qui est le principal pilier des régimes démocratiques, n’est absolument pas négociable.
Prôner un système non-démocratique, c’est remettre le sort des citoyens entre les mains d’un seul homme, ou d’une caste, qui gouvernera immanquablement, un jour et l’autre et sans possibilité de retour, à son propre profit et au mépris de la Nation.
Mon refus d’une telle éventualité est sans appel…

Deuxième lecture
« Nous vivons sous le régime d’une démocratie molle (« à deux balles »), et il faut voter à l’extrême droite qui restaurera un pouvoir exécutif fort »

Cette lecture est déjà plus acceptable. Sous certaines réserves que je vais énoncer.

Les institutions de la Vème République comportent ce pouvoir exécutif fort, que j’appelle moi aussi de tous mes vœux, mais que personne depuis le départ du général De Gaulle n’a vraiment exercé dans ce pays.
En particulier, l’élection du Président de la République au suffrage universel lui confère une légitimité incontestable qui lui permettrait d’agir avec les coudées franches. De plus, la récente réforme du quinquennat, avec l’inversion du calendrier électoral, renforce considérablement cet état de fait : le Président est d’abord élu par les Français pour cinq ans, puis dans la foulée, les députés sont élus pour la même durée par les mêmes électeurs. Il y a assez peu de chances dans ces conditions pour que la majorité parlementaire, au moins en ce qui concerne la Chambre des Députés, soit hostile au Président.
On est même dans une configuration plus forte, de ce point de vue, que les Etats-Unis (réputés avoir le système le plus « présidentiel » de toutes les démocraties sur la planète), puisque là-bas les élections de « mid term », à mi-mandat du Président, peuvent inverser la majorité à la Chambre des Représentants, ce qui vient d’arriver à Obama et qui est impossible en France.

Mais les institutions ne sont pas une garantie absolue du bon fonctionnement de l’Etat, ni encore moins d’une politique conforme aux intérêts, ni du pays, ni de la Nation dans son ensemble, ni des citoyens individuellement. Il faut pour cela, d’abord que les citoyens dont nous parlons élisent des personnages (Président, Députés, Sénateurs, élus locaux) qui se proposent de mettre en œuvre les bonnes politiques. Là, c’est le choix de chacun, et on a les dirigeants que l’on mérite. Mais il faut ensuite que ces élus mettent effectivement en œuvre les idées qu’ils ont défendu pour se faire élire. Et là, c’est une autre paire de manches : beaucoup d’entre eux pensent plus à leur future réélection qu’à l’intérêt de l’ensemble des citoyens… C’est pour cette raison que je penche de plus en plus pour l’idée d’un mandat unique dans le temps, ce qui aurait pour effet d’éradiquer l’électoralisme paralysant qui est la marque de nos dirigeants ! Cependant, ça aurait des effet pervers : d’une part la sanction du suffrage universel ne s’appliquerait plus qu’aux partis (ou aux tendances) et non plus aux élus eux-mêmes, et d’autre part on se priverait éventuellement de la compétence et de la bonne gestion de tel ou tel personnage politique qui n’aurait éventuellement pas son équivalent pour le remplacer à un instant T. Ce fut le cas pour le maire de Londres il y a quelques années, et beaucoup de Londoniens ont dit le regretter. Mais à mon sens ce ne sont là, malgré tout, que moindres maux, et le carriérisme politique est de mon point de vue l’une des causes de l’immobilisme de nos hommes politiques.

En résumé, il faut donc trouver un système démocratique, c'est-à-dire dans lequel c’est l’électeur qui choisit ses responsables politiques (et donc, indirectement au moins, les grandes lignes de la politique suivie par eux), et dans lequel les mêmes élus ne concentrent pas les trois pouvoirs fondamentaux. La séparation des pouvoirs est, je le répète encore une fois, indispensable pour préserver un minimum de liberté individuelle.

Dans ce cadre-là, et comme je l’ai dit nos institutions actuelles y répondent à peu près, il semblerait à première vue que voter pour l’extrême droite, c'est-à-dire pour le FN, c'est-à-dire pour la présidentielle voter pour Marine Le Pen, ne soit pas absolument ridicule. A première vue seulement, car on sait ce que sont les promesses électorales quel que soit le bord politique de celui qui les fait, et on sait également par expérience historique quel est le comportement de l’extrême-droite quand elle parvient au pouvoir. Rappelons-nous qu’Hitler s’est fait élire sur la base d’un programme officiellement socialiste ! (« National-sozialist arbeiter parteit » signifie littéralement « parti national-socialiste des travailleurs ». On sait ce que cette dénomination cachait…)

En résumé, je suis pour un pouvoir exécutif fort, soumis au contrôle d’un pouvoir législatif indépendant mais dont les orientations politiques ne soient pas en contradiction avec celles du pouvoir exécutif, et pour un pouvoir judiciaire tout aussi indépendant mais encadré de très près par une législation qui ne lui laisse pas le loisir de contrecarrer la ligne politique des élus de la Nation. Je m’interroge d’ailleurs depuis longtemps sur l’opportunité de soumettre la nomination des juges au vote des Français. Je n’ai pas encore tranché sur le sujet, car le système américain, où l’équivalent de nos juges du siège sont des élus, présente pas mal de dysfonctionnements liés à l’orientation politique de ces magistrats.

Sans aller jusque là, donc, les institutions actuelles permettraient, presque sans modifications, d’en arriver à une gouvernance de qualité et à une action politique réellement volontariste. Le vrai problème ne réside pas dans les institutions, mais dans ce qu’on en fait. Le simple fait d’instaurer des règles qui supprimeraient la « politique du bulletin de vote » (le mandat unique par exemple, dont je parlais plus haut) nous ferait déjà faire des progrès significatifs. Et ceci sans supporter les aléas de porter au pouvoir une extrême-droite qui présente des risques, si ce ne sont pas des probabilités, d’exercice dictatorial du pouvoir. Sans parler de ses options assez catastrophiques en matière de politique étrangère et monétaire, ni de sa propension à inciter au racisme et à la xénophobie.

En tout état de cause, la priorité des priorités est de conserver un régime démocratique, avec ses imperfections sans doute mais avec les libertés fondamentales qu’il garantit. Les réglages fins ne viennent qu’après, en termes de choix des individus et des procédures propres à mener la meilleure politique pour le pays et pour les citoyens. Et certaines options qui se parent des atours de la démocratie mais qui n’en offrent pas les garanties, relèvent de la roulette russe. Je ne me risquerai pas, quant à moi, à prendre ce risque-là.

vendredi 5 novembre 2010

Un déficit de "bravitude"

Je n'ai pas l'habitude de publier ici des textes qui ne sont pas de moi. C'est pourtant ce que je vais faire aujourd'hui.

J'ai reçu ce texte dans le flot de courriels que je lis chaque jour, et dont malheureusement la plupart n'ont que peu d'importance, voire même de sens. Mais celui-là, j'aurais pu l'écrire moi-même tant il reflète ce que je crois. Et je suis, je dois le reconnaître, bien aise qu'un universitaire tel que François Kersaudy exprime avec tant de bon sens ce que je ressens depuis des semaines au sujet de la gabegie que nous vivons, sous la houlette malfaisante de ce contrepouvoir irresponsable que sont les centrales syndicales, à qui on a grand tort de faire crédit des poursuites dont elles sont, elles comme leurs ouailles, passibles au regard du Droit. De ce Droit que même ceux qui ont pour mission de le mettre en œuvre bafouent sans vergogne à longueur "mouvements sociaux" qui sont autant d'insultes à la liberté, notamment du travail.

Voici ce texte, que François Kersaudy a intitulé "Un déficit de bravitude". Lisez-le jusqu'au bout avec attention. Chaque mot a son importance. Et la conclusion est sans appel. Il n'y a plus qu'à espérer que l'avenir la démentira...
« Cette crise finira-t-elle ? », se demandent avec angoisse les Français.
Bien sûr ! Et même très exactement comme les cinquante-deux précédentes : on accordera quelques privilèges supplémentaires aux catégories à fort pouvoir de nuisance, on bradera les examens pour que les étudiants rentrent dans les facs, on calmera les casseurs à coups de subventions, on rendra hommage au sens de responsabilité des syndicats qui s’en iront préparer les prochaines grèves, le fret ferroviaire et les ports achèveront d’expirer, deux mille entreprises mettront encore la clé sous la porte et il y aura vingt mille chômeurs de plus. Bref, rien de bien
neuf pour ceux qui ont vu rejouer tant de fois cette mauvaise comédie depuis quarante-cinq ans.
Tout cela ne justifierait pas un article, si l’on n’expliquait de surcroît les cinq raisons pour lesquelles la France ne s’en sortira pas :
– Aucun président, ministre ou parlementaire depuis des lustres n’est
capable d’annoncer à la France – dans les yeux, comme le général de Gaulle – que le pouvoir n’appartient ni à la rue, ni aux syndicats marxistes, anarchistes ou suivistes, ni aux étudiants et lycéens manipulés, ni à l’opposition pressée de revenir au pouvoir : qu’une démocratie, c’est un exécutif élu qui gouverne, un Parlement élu qui vote des lois, et que les tentatives d’intimidation contre ces deux instances par la force et leblocage sont non seulement illégales, mais encore relèvent du fascisme, au sens original du terme : celui de la marche sur Rome pour effrayer les
autorités italiennes en 1922.

– Nos dirigeants étant apparemment candidats à la canonisation, ils n’osent pas même employer à bon escient ce mot de fascisme, que le PC, l’extrême-gauche et le PS emploient à mauvais escient depuis cinquante ans. Ils n’osent pas davantage énoncer cette évidence que l’égalitarisme forcené et le justicialisme outrancier sont des utopies qui mènent droit à la ruine ou au goulag.

– Le pouvoir syndical d’une infime minorité, avec un fort noyau trotskiste, profite pleinement de la crédulité des Français qui pensent encore que le code du travail permet non seulement de manifester et de cesser le travail, mais aussi d’intimider, de casser, de brûler et de paralyser le pays pour provoquer l’abstention ou la démission des autorités légales. En Grande-Bretagne, qui n’est pas exactement un pays totalitaire, de tels comportements sont passibles de longs mois de prison. Or, aucun responsable politique français n’aura jamais le courage de proposer une réplique de la législation britannique, ou même l’application des lois françaises.

– Ce manque de courage se double d’un déficit manifeste de pédagogie : en leur temps, Pompidou, Barre, Delors ou Rocard auraient exposé clairement aux Français le coût économique de chaque jour de grève, dans un Etat-providence qui vit très au-dessus de ses moyens et accueille toute la misère du monde, face à des pays où l’on travaille dur, longtemps et sans l’agitation corrosive de la lutte des classes. Ils auraient également expliqué en quoi le blocage de l’économie affectera durablement chaque Français, dans son travail, sa retraite ou ses indemnités de chômage, sans fournir la moindre réponse à l’accumulation des grognes individuelles.Mais c’est ainsi : la pédagogie a disparu en même temps que le courage.

– Les élections de 2012 n’y changeront absolument rien, puisqu’un gouvernement socialiste – à supposer qu’il règle ses querelles internes – devra, lui aussi, faire face aux grèves et aux blocages des syndicats marxistes, anarchistes et suivistes de la fonction publique, qui dénonceront avec force les réformes et les non-réformes des « sociaux-traîtres », forcément injustes et antisociales. Rien de neuf, là non plus : dans un petit livre écrit en 2000, Claude Allègre se demandait déjà s’il était bien normal qu’une syndicaliste communiste puisse lancer aux frais du contribuable une campagne pour exiger – et obtenir – la démission d’un ministre socialiste… La réponse est oui, c’est parfaitement normal, car la France, comme disait un universitaire japonais, est devenue un rêve d’anarchiste. A moins de s’éveiller en sursaut, elle ne s’en relèvera pas.
François Kersaudy est professeur à l’Université de Paris I, et auteur du livre
Winston Churchill, le Pouvoir de l’Imagination, éditions Tallandier, 2009.

lundi 18 octobre 2010

Un pavé dans la marre de la bienpensance.

La bienpensance et la pensée unique de gauche, qui pataugent dans la mare boueuse du renoncement culturel et de la complaisance à l'égard des envahisseurs-colonisateurs plus ou moins avoués, viennent de prendre une baffe magistrale. Et pas de la part d'un quelconque trublion extrême-droitiste de seconde zone, mais de la part du chef de l'état le plus puissant d'Europe, à savoir Angela Merkel, chancelière d'Allemagne Fédérale, soi-même...

Dans un discours très remarqué, elle a affirmé samedi que "le modèle multiculturel en Allemagne a totalement échoué" !

Depuis, en gros, la chute du mur de Berlin, l'Allemagne pratique une des politiques migratoires les plus laxistes d'Europe. Elle prône et met en oeuvre un modèle multiculturel pur et dur, basé sur l'idée d'une "cohabitation harmonieuse" des cultures diverses de ses immigrés, immigrés dont son économie a un besoin crucial compte tenu de sa démographie déclinante. Le contraire de ce que je défends à longueur de temps, à savoir de ce que la France historique avait mis en oeuvre jusque maintenant et dont je déplore qu'elle s'éloigne de plus en plus, c'est à dire l'intégration et (pourquoi avoir peur des mots ?) l'assimilation culturelle.

Le gros de l'immigration en Allemagne est fourni par la Turquie, et les immigrés turcs ne sont pas les seuls Musulmans à émigrer vers ce pays. Ce qui fait que, tout comme en France d'ailleurs, l'islam s'y manifeste à tous les coins de rue. Comme je l'ai déjà dit et comme je le répète, je n'ai rien contre l'islam ni contre les Musulmans, à la condition expresse que leur religion n'interfère pas dans leur comportement citoyen, et que leurs pratiques religieuses ne s'opposent pas au mode de vie et aux habitudes culturelles de leur pays d'accueil. Ce qui, en fait, constitue une presque impossibilité compte tenu de la nature même de cette religion, qui est plus une loi fondamentale qu'un ensemble de préceptes purement religieux.

La religion et la croyance sont affaires privées, et ne doivent en aucun cas et en aucune manière "transpirer" dans la vie publique, que ce soit de la part des individus ou, en sens inverse, de la part des autorités. La laïcité est beaucoup plus de mise en France, ou elle est de droit, qu'en Allemagne. Mais en droit comme en pratique, elle est la condition sine qua non de ce "vivre ensemble" dont on nous rebat les oreilles et qui ne se manifeste nulle part dans les faits. Pas plus en Allemange qu'en France évidemment, puisqu'aussi bien la politique officielle dans ce pays est, justement, la juxtaposition de cultures possiblement antinomiques comme le sont l'Islam et la civilisation occidentale.

La présence massive de Musulmans provoque, en Allemagne plus qu'en France, des réactions de rejet de la part de la population "de souche", et un haut fonctionnaire du nom de Thilo Sarrazin a fait paraître un pamphlet qui s'intitule "L'Allemagne se défait" dans lequel il écrit que son pays "s'abrutit" sous le poids des immigrés musulmans. La classe politique allemande a bien sûr aussitôt condamné sa thèse, mais un sondage montre que plus de la moitié de la population la soutient.

Il faut être très prudent et, sans avoir lu ce pamphlet, je mets en garde contre la possible tentation de certains d'adhérer à des thèses racistes ou xénophobes que je qualifierai de "primaires". Il ne s'agit pas de condamner l'islam en soi, ni les Musulmans en tant que tels. Il s'agit de s'opposer à ce qu'ils refusent de s'intégrer, voire à ce qu'ils tendent à imposer leurs vues et leurs comportements à la population qui les accueille. C'est ce qu'on peut souvent constater en France, et qui sans doute se produit également en Allemagne. Les mêmes causes produisent les mêmes effets...

De la même manière, dire qu'un pays "s'abrutit sous le poids des immigrés" sous-entend que les dits immigrés sont de moindre intelligence, que leur culture est inférieure, voire que leur civilisation l'est aussi. Si c'est effectivement ce que veut dire Thilo Sarrazin, alors c'est totalement inacceptable, et il convient de combattre cette thèse avec vigueur. Il ne s'agit pas de juger une culture, et encore moins une religion, exogènes. Il s'agit de refuser qu'elles ne s'imposent à nous. Et qu'elles priment sur le respect de nos lois.

Le discours d'Angela Merkel, beaucoup plus mesuré sur cet aspect des choses, est cependant le signe que quelque chose change outre-Rhin, un changement qu'on aimerait bien voir se produire en France ! Avec leur pragmatisme légendaire, nos voisins sont en train de se rendre compte que le multiculturalisme est antinomique d'une démocratie moderne, qu'il détruit la paix sociale, et qu'il ne peut conduire qu'à l'échec.

Evidemment, l'opposition allemande tire à boulets rouges sur la Chancelière en prétendant qu'elle ne cherche qu'à s'attirer la sympathie de l'aile droite de son parti. Evidemment, beaucoup de commentateurs de ce côté-ci du Rhin, en bons soldats de la bienpensance gauchiste, reprendont l'argument à leur compte. Reste que l'Allemagne, qui a besoin dit-on d'au moins 400 000 ingénieurs et personnels diplômés et qui ne peut les trouver que dans l'immigration, semble bien avoir compris que son intérêt majeur n'est pas de les faire venir sans condition d'intégration effective. Elle comprendra sans doute assez vite qu'il lui faudra aussi mieux choisir la provenance de ses personnels immigrés, même si certains verront dans un tel choix une marque de discrimination. Heureusement pour elle, elle n'a pas ce boulet nommé la Halde dont la France s'est affublée...

samedi 9 octobre 2010

Le Grand Meaulnes a vécu...

Il fut un temps béni où les enfants étaient des enfants, où les adultes les respectaient et les protégeaient, où un écolier, un collégien, un lycéen, avait surtout en tête ses études, puis un peu plus tard son avenir professionnel.

Côté parents, c'était l'époque où, je m'en souviens avec nostalgie, le métier de parent (qui n'a jamais été facile, j'en conviens, et qui l'est peut-être encore moins aujourd'hui), consistait avant tout, outre le souci de la sécurité, à éduquer sa progéniture afin de lui donner les clefs de la réussite à laquelle ces parents-là aspiraient pour leurs chères têtes blondes.

Côté enfants, papa et maman pourvoyant aux nécessités quotidiennes, et les mêmes papa et maman ayant bien expliqué que la vie n'était pas un long fleuve tranquille, qu'il fallait s'y battre, que pour cela il fallait des armes, et que ces armes étaient avant tout constituées par la connaissance, il importait surtout de "bien travailler à l'école", comme disaient papa et maman. De ne pas ménager ses efforts. De penser avant tout à la réussite. Aux résultats du trimestre. Au passages dans la classe supérieure. A l'examen de fin dannée.

Bien sûr il y avait aussi la récré, les copains, les jeux, un peu plus tard il y avait les tourments de l'adolescence, les filles, les "boums"... Un jour il y avait ce roman, que le prof de français nous avait fait lire. Un roman qui nous avait marqué parce que, justement, il parlait de ces tourments de l'âme qu'on vivait si mal. Ce roman, ce n'était pas forcément le même pour tous. En ce qui me concerne, ce fut "Le Grand Meaulnes", d'Alain Fournier. Allez savoir pourquoi je m'étais immédiatement identifié à Augustin ? Je ne saurais le dire avec précision aujourd'hui. Ce qui est certain, c'est que je ne me serais jamais identifié aussi spontanément à Jean Valjean ou à Etienne Lantier ! Hugo, les Misérables et l'injustice, Zola, Germinal et la politique sociale, à 15 ans pensez donc !...

C'est qu'à cette époque bénie, nous avions des parents qui étaient là pour se préoccuper de toutes ces choses, pour nous en préserver, et pour nous permettre de ne nous soucier que de ce qui concernait notre âge. Vous m'auriez parlé de ma retraite, à 15 ans, je vous aurais ri au nez. Et j'aurais bien eu raison. Car se soucier de sa retraire à 15 ans, c'est un peu comme déjà se fixer sa limite, son point final. Or, le propre de la jeunesse, c'est justement de n'avoir pas de limite, de se projeter dans l'avenir sans aucune borne. Et c'est pour ça que la jeunesse ne doute de rien, qu'elle ose et qu'elle réussit. Et c'est pour ça que, beaucoup plus tard, certains "séniors" avancent encore, parce qu'ils ne se sont toujours pas fixé leur limite. Parce que, sans doute, pour eux, le mot "retraite" ne veut pas encore dire grand chose...

Visiblement, certains parents d'aujourd'hui sont beaucoup plus "modernes". Et leurs enfants beaucoup plus "évolués". Les voilà qui défilent dans les rues comme des grands, pour réclamer eux aussi qu'on leur permette de travailler le moins longtemps possible ! Ils sont totalement dans l'ère de leur temps, au diapason de leurs aînés. Nos parents travaillaient 45 heures pour gagner leur pain et ne pouvaient compter que sur eux-mêmes, les leurs font 35 heures, quelquefois moins, et vivent sous perfusion. Nous préparions notre avenir professionnel, ils préparent leur fin de carrière. C'est une évolution intellectuelle indiscutable !...

Mais trève d'ironie.

Quels sont ces parents qui tolèrent de tels comportements de la part de leurs gosses ? Des gamins de cet âge n’ont rien à faire dans les rues aux côtés des excités qui défilent, avec tous les risques que ça représente mais pas seulement : c’est surtout un bourrage de crâne très efficace. Les syndicats préparent leurs troupes de demain. Ils en ont bien besoin...

Nous avions, à leur âge, des valeurs primaires inculquées par nos parents : le goût de l'effort et l'envie d'une belle carrière professionnelle.

Les valeurs transmises aujourdhui sont bien plus évoluées : beaucoup ont compris que ce n'était pas en travaillant qu'on vivait le mieux, et qu'il valait mieux militer pour toujours plus d'aides et toujours moins d'heures ! Et bien sûr pour la retraite le plus tôt possible, aux frais de la princesse...

Quelle belle profession de foi, et quelle belle leçon à donner à nos enfants ! Quel belle espérance on suscite chez eux : une retraite rapide après une période d'esclavage chez un patron. Car, ne l'oublions pas, le travail est si pénible !...

Augustin Meaulnes avait d'autres espoirs. Il a bel et bien vécu...

lundi 4 octobre 2010

Etre des citoyens libres, ou des moutons de Panurge ?

Rabotage des niches fiscales, politique d'austérité (ou de rigueur, c'est selon), réduction des déficits publics, allègement de la dette, convergeance des politiques fiscales entre la France et l'Allemagne, réforme des retraites... Les prélèvements obligatoires font la Une de l'actualité tous azimuths. On pourrait s'en réjouir si on sentait une véritable volonté de "tailler dans le vif" et de s'attaquer à ces problèmes cruciaux pour l'avenir du pays comme pour le quotidien des Français. Cruciaux, surtout, pour la bonne (!?...) marche de l'économie, qui conditionne les deux autres.

MAIS cette volonté, il faudrait une bonne dose d'ivresse pour la voir, et une bonne dose d'optimisme béat pour s'attendre à ce qu'elle se manifeste. Oh, les mots sont au rendez-vous, les prises de position sont nombreuses et les professions de foi fort affirmées, mais rien n'est plus trompeur qu'une promesse ou qu'une intention déclarée, surtout dans la bouche d'un homme politique en campagne. Et, je l'ai déjà dit, la campagne pour l'élection présidentielle de 2012 a commencé ... le 6 mai 2007 ! Alors, pensez, 3 ans et demi plus tard, comme elle bat son plein, et comme les prétendants au trône sont prêts à toutes les duperies pour séduire le citoyen-gogo !...

C'est ainsi que, depuis 2002 déjà, le ministre, puis le candidat puis le Président d'abord, ses ministres ensuite, et les hérauts de sa majorité toutes trompettes hurlantes, nous serinent à qui mieux-mieux que "non, juré-craché, il n'y aura pas d'augmentations d'impôts". C'est ainsi que les mêmes, la main sur le coeur, jurent que la réduction des dépenses publiques permettra la réduction du déficit abyssal du budget.

C'est ainsi que les mêmes encore nous ont fait le coup de "la crise" pour nous vendre un plan de relance "par l'investissement" (ou est-il, l'investissement ?) qui devait, s'il contredisait leurs promesses antérieures, nous sauver de la faillite, doper l'économie et relancer l'emploi. Le plan de relance a bien été dépensé, le déficit creusé d'autant, la faillite tout juste (provisoirement) évitée, l'économie est toujours aussi atone, et l'emploi est toujours en panne...

Les raisons de cette gabegie ? Elles sont nombreuses et variées, mais procèdent toutes du même principe, ce principe qui anime la politique de notre beau pays depuis les années 30 sans presque discontinuer, ce principe que la Constitution (même celle de 1958) appelle "république sociale", que les économistes appellent "état providence", et que j'ose appeler "trompe-couillon pour électeurs naïfs".

Quelle est l'essence de ce principe ? Elle est très simple : il s'agit de faire croire au bon peuple que l'état est là pour résoudre tous ses problèmes, pour payer le médecin, les vacances, les vieux jours, l'école des enfants, le salaire quand on est au chômage ou malade, ou accidenté, et en un mot pour se substituer aux responsabilités naturelles de l'être humain libre et indépendant que n'est plus, grâce à lui, le citoyen-électeur-contribuable-captif qu'il est devenu.

Pour y parvenir, cet état-providence a plusieurs cordes à son arc, des cordes qui s'appellent les impôts, les taxes, les surtaxes, les cotisations faussement sociales (vraiment salariales d'un côté, faussement patronales de l'autre), CSG, CRDS, TVA... Cette liste n'est pas close.

Mais toutes ces cordes sont usées. Leur effet s'est émoussé. Pour tout dire, elles sont insuffisantes. C'est que s'occuper de tout, payer tout, intervenir partout, ça coûte cher, très cher, trop cher pour rester honnête. Et quand on a pris l'habitude de recevoir, on n'accepte pas facilement que le robinet se tarisse. Alors l'état continue de payer. Encore et encore. Sans en avoir les moyens, mais qu'importe ! Il y a l'emprunt ! Les marchés financiers sont là pour combler les trous. Bien sûr, ça coûte, mais ça permet de faire face. Entendez : "de ne pas perdre la face". Entendez encore : "de ne pas perdre les électeurs".

Jusqu'au jour où les marchés n'ont plus confiance, où ils menacent de fermer leur propre robinet, ou d'augmenter drastiquement leurs intérêts. Insupportable. Le coût de cette politique idiote devient insupportable. Le déficit devient insupportable. La dette cumulée devient insupportable. Et les mesures à prendre seront insupportables...

Et quelles sont les solutions que ces apprentis sorciers prônent aujourd'hui ? Des parades non moins insupportables, bâties sur le modèle qui, justement, a conduit à cette faillite.

Il y a d'abord les professions de foi et les incantations, les postures arc-boutées sur des promesses antérieures, du style "pas d'impôts nouveaux", "pas d'augmentation des impôts". Puis il y a les volte-faces. François Fillion reconnaissait ainsi dimanche sur M6 que le "coup de rabot" sur certaines "niches fiscales", présent dans le budget 2011, équivalait "bien sûr" à une augmentation d'impôts. Tranquillement. Sans état d'âme, alors que la France est déjà championne toutes catégories des prélèvements obligatoires ! Et puis le même François Fillion qui n'hésite plus à dire que la suppression du bouclier fiscal, qui n'est, rappelons-le, que le remboursement d'un trop perçu (au-delà de 50 % des revenus, rien que ça...), "n'était plus un tabou". En contrepartie, il annonce à mots couverts la suppression de l'ISF, ce qui, pour le coup, est (enfin) une bonne nouvelle. Mais les deux annonces réunies, le compte n'y est cependant pas...

Autre bonne nouvelle, si on était assez naïf pour y croire, serait cette annonce, là encore à demi-mots, d'une remise à plat de la fiscalité française. On aimerait tant le croire ! Mais on a cessé depuis longtemps de croire au Père Noël, qu'il habite l'Elysée ou Matignon, que ses lutins soient à Bercy ou rue de Grenelle...

Comme on le voit, les solutions "inventées" par nos grosses têtes au pouvoir ne surprennent plus personne, tant ce sont les mêmes grosses ficelles qu'ils tirent depuis des décennies, quelle que soit la tendance du "patron" de cette République à la dérive. Toujours les mêmes erreurs parce que toujours la même philosophie : un état-maman qui se veut protecteur et qui ne protège rien ni personne, mais qui dépense à tort et à travers, ne serait-ce que pour tenter de faire croire qu'il agit au bénéfice des Français, qui ne voit même pas que ceux-là même qu'il est sensé aider (les "plus démunis", ou les "moins nantis", comme on voudra) sont les premières victimes de ses erreurs, qui n'est pas capable de réduire d'un iota les dépenses somptuaires de son administration, qui, pour tenter de le faire néanmoins, se borne à écumer le dixième du trop-plein de ses effectifs, et pas les plus inutiles d'entre eux, qui du fait de cette incompétence à gérer, est acculé à la nécessité d'augmenter encore la ponction déjà notoirement abusive qu'il opère sur les revenus des "plus pauvres des riches", ou des "plus riches des pauvres", comme on voudra là-encore, qui patauge dans la fange des promesses non tenues, des erreurs de gestion et des magouilles, et qui pourtant n'a de cesse de promettre toujours et toujours plus.

Quand se rendra-t-on compte, dans ce pays comme d'ailleurs dans quelques autres, que plus la puissance publique se mêle de ce qui ne la regarde pas, plus elle s'acharne à tout régenter et à tout réguler, et plus les citoyens paient les pots cassés de cette politique qui ne peut qu'échouer ? Quand se rendra-t-on compte, à la fin, que l'Etat n'est là que pour permettre au citoyen de vivre sa pleine liberté dans la sécurité, que c'est ce citoyen-là qui est naturellement maître de son destin, que c'est à lui de conduire sa vie comme il l'entend, et que ce n'est pas à l'Etat de le guider, de gré ou de force, sur des chemins qu'il n'a pas choisis, soi-disant "pour son bien" ? Quand comprendra-t-on que l'état ni ses succadanés (départements, régions, EPCI, communes) ne sont pas mieux placés que lui pour décider à sa place, pour lui fournir son pain et son couvert en le faisant payer trop cher pour ça, au lieu de le laisser responsable mais libre ?

Il faut tailler "à la serpe" dans les effectifs de la fonction publique (d'état, hospitalière, territoriale...). Il faut, pour ça, tailler "à la serpe" dans ces "aides sociales" qui n'aident personne mais qui ruinent ceux qui font l'effort de ne pas en abuser. Il faut remettre entre les mains des citoyens, c'est à dire du secteur privé, des pans entiers du secteur public qui n'ont rien à y faire. Il faut redonner à l'individu la plénitude de sa condition humaine, et ne plus le réduire à sa condition de fourmi au service d'une collectivité abusive, castratrice et vorace.

La fonction publique ne cesse de croître alors que les marges de manoeuvres du citoyen ne cessent de se réduire. Les dépenses d'aide sociale ont été multipliées par 2,5 en 10 ans, la fraude aux mêmes aides sociales gangrène les comptes publiques, les fonctionnaires hospitaliers dénoncent la soi-disant "casse" de l'hopital public, mais réclament surtout et sans cesse des revalorisations salariales, et dans le même temps on nous annonce sans honte un bond spectaculaire de la fiscalité pour 2013. Après les élections, bien sûr...

Il faut arrêter de prendre le citoyen pour une vache à lait, et encore plus pour un imbécile. Il faut arrêter de penser que l'individu a moins d'importance que la société. Il faut arrêter de sacrifier l'intérêt individuel au bénéfice de l'intérêt, non pas général (cette notion n'a aucun sens), mais de ceux qui gouvernent et ne pensent qu'à se maintenir.

Il faut pour ça que les citoyens se reprennent en main, et comprennent qu'on se fout d'eux et qu'on leur suce le sang en leur faisant croire qu'on les aide.

Mais quand on voit les millions de moutons de panurge qui défilent tous les 15 jours dans les rues, on se dit que ce n'est pas gagné...

lundi 27 septembre 2010

Il y a racisme et racisme

Un document circule sur le net, et vous l'avez peut-être reçu, qui reprend un article paru en décembre 2005 sur le blog de François Michel Gonnot, député de l'Oise. Pourquoi cet article réapparait-il encore près de cinq ans plus tard ? Déjà en novembre 2009, le même François Michel Gonnot s'interrogeait, et rappelait en plein débat sur l'identité nationale que lui et 153 autres parlementaires (excusez du peu) avaient sommé à l'époque (en 2005) le ministre de la justice d'alors, Pascal Clément, d'engager des poursuites judiciares. A ce jour encore, cette supplique de plus de 150 élus de la République est restée lettre morte de la part des Gardes des Sceaux successifs...

De quoi s'agit-il ? Ce groupe de députés s'inquiétait déjà, en 2005, de propos qu'ils jugeaient inacceptables tenus dans leurs "oeuvres" (!?...) par de nombreux rappeurs à l'encontre de la France et des Français. A lire, en annexe ci-dessous, quelques exemples choisis.

Déjà en 2005, le caractère raciste et le contenu agressif de ces textes, écrits et "interprêtés" par des "artistes" le plus souvent issus de l'immigration, avaient alerté ce groupe de parlementaires, qui avaient cru de leur devoir de réagir.

Aujourd'hui, cinq ans plus tard, et alors que RIEN n'a été fait, ni par le ministère de la Justice, ni par le ministère de la Culture, ni par la Halde (ce triste "machin" qui, décidément, n'est bon qu'à chercher des noises aux honnêtes gens, mais même pas à remplir son rôle quand il s'agit de combattre les VRAIES discriminations et insultes raciales), force est de constater que la situation a encore empiré.

En France aujourd'hui, on s'ingénie à pourchasser le moindre propos jugé raciste ou xénophobe, le plus souvent abusivement, dans la bouche de, comme aurait dit Coluche, les "Français bien blancs". Mais des propos injurieux à l'égard des mêmes Français visés en tant que tels, tenus par des Etrangers et donc, éthymologiquement, des propos xénophobes, restent ignorés de ces mêmes Autorités qui poursuivent les premiers.

Et ce n'est pas spécifique aux rappeurs dont parlait le député Gonnot. La bienpensance et le politiquement correct qui se sont érigés depuis quelques années en "loi au-dessus des lois", interdisent à tout Français d'exprimer la moindre opinion un tant soit peu négative à l'égard de quiconque présente une quelconque "différence", ou à l'égard de tout ressortissant d'une "minorité". Mais tout individu "différent" ou "minoritaire" est, lui, autorisé, par le même consensus mou, à insulter et à conspuer le pays qui l'accueille et ses ressortissants, sans encourir le moindre risque de poursuite, ni même d'une quelconque vaindicte. Cette attitude est proprement suicidaire et doit être dénoncée...

Pour en revenir aux rappeurs et à leurs "oeuvres" lamentables, le problème dépasse de très loin ma critique habituelle de la tendance qui consiste à se foutre comme d’une guigne de la culture occidentale, et française en particulier, qu’on ne défend plus du tout, et même qu’on démolit « par omission » en laissant faire et en laissant dire. La repentance, par exemple, est un poison distillé goutte à goutte, et qui tue à petit feu notre civilisation. Mais, je le répète, le problème qui nous occupe là dépasse de très loin cette problématique : il s’agit non seulement de se taire, mais encore souvent de financer, par le jeu d’aides diverses et variées à la création « artistique », des « œuvres » qui nous crachent dessus en prêchant la mort de la France et des Français au profit d’une philosophie moyenâgeuse, en retard historiquement de sept siècles sur le christianisme, et qui veut s’imposer ici.

L’islam est au cœur de tous ces pamphlets, même quand ce n’est pas explicité. Or, l’islam n’est pas seulement une religion, mais un mode de vie sociétale, une loi « d’ordre divin » qui entend s’imposer au-dessus des lois temporelles, y compris en Occident, et en France en particulier. Le but avoué est d’imposer la charia. Réagir contre ça, ce n’est donc pas seulement défendre notre culture, pas seulement lutter contre des insultes verbales à notre encontre, mais tout bonnement défendre notre civilisation contre un envahisseur bien plus perfide qu’une classique armée de soldats…

Je suis pour la liberté de pensée, et donc pour la liberté de croyance et d’exercice de tous les cultes (à condition que ce soit dans le domaine privé, et que ça n’interfère en rien dans la vie publique). En cela, je ne combats pas la religion musulmane quand elle ne s’oppose pas à la liberté ni aux us et coutumes des non musulmans. Mais je m’oppose, et je considère qu’il faut absolument s’opposer, avec la plus grande fermeté, au rite islamique et au « bourrage de crâne » organisé par beaucoup de Musulmans, aidés par leurs « dhimmis modernes » : tous ceux qui se taisent et laissent faire en silence.

Peut-être, dans ces rappeurs-là, s’en trouve-t-il qui n’ont pas conscience de servir la cause de l’islamisme conquérant. Ils le font cependant, et de manière efficace. Il est inadmissible de les laisser faire, et encore plus de les y aider en aidant leurs productions par nos impôts…

Il y a racisme et racisme. Il y a le racisme ordinaire, exécrable sans doute, condamnable certainement, et qu'il faut en tous cas dénoncer, de certains de nos compatriotes envers les immigrés et leurs descendants. Il y a aussi le racisme de certains de ces immigrés envers nous-mêmes. Celui-là n'est pas moins exécrable ni moins condamnable. Il représente de plus un danger mortel pour notre culture et notre mode de vie. A ce titre, il doit être poursuivi avec beaucoup plus de vigueur que le premier...

Annexe : Extraits choisis

- Le groupe 113 :
                        J' crie tout haut : " J'baise votre nation "
                        On remballe et on leur pète leur fion.
                        Faut pas qu'y ait une bavure ou dans la ville ça va péter,
                        Du commissaire au stagiaire: tous détestés !
                        A la moindre occasion, dès qu' tu l' peux, faut les baiser.
                        Bats les couilles les porcs qui représentent l'ordre en France.

- Le groupe Sniper :
                 Extraits de leur chanson "J'aime pas" :
                                  J'aime pas ce pays la France et le latin, son système son baratin.

                 Extrait de leur chanson "J'aime pas" :
                                 J'aime pas ce pays la France et le latin, son système son baratin.
       Extraits de leur chanson "La France" :
                        Pour mission exterminer les ministres et les fachos
                        La France est une garce et on s'est fait trahir
                        On nique la France sous une tendance de musique populaire
                        Les frères sont armés jusqu'aux dents, tous prêts à faire la guerre
                        Faudrait changer les lois et pouvoir voir Bientôt à l'Élysée des arabes et des noirs au pouvoir. Faut que ça pète !
                        Frère, je lance un appel, on est là pour tous niquer
                        La France aux français, tant qu' j 'y serai, ça serait impossible.
                        Leur laisser des traces et des séquelles avant de crever. Faut leur en faire baver la seule chose qu'ils ont méritée.
                        T'façon j'ai plus rien à perdre, j'aimerais les faire pendre. Mon seul souhait désormais est de nous voir les envahir. Ils canalisent la révolte pour éviter la guerre civile.

- Salif, extrait d'une de ses écrits :
                        Allez-y, lâchez les pitts, cassez les vitres, quoi Rien à foutre, d' façon en face c'est des flics.
                        C'est U.N.I.T.Y., renoi, rebeu, babtou, tway
                        Mais si on veut contrôler Paris, tu sais que ça sera tous ensemble.
                        Ca y est les pitts sont lâchés, les villes sont à chier, les vitres sont cassées,
                        Les keufs sont lynchés, enfin, ça soulage, Faut que Paris crame.
                        On redémarre la guillotine, pire qu'à Djibouti. La France pète,
                        J'espère que t'as capté le concept.

- Ministère Amer, extrait de la chanson "Flirt avec le meurtre" :
                        J'aimerais voir brûler Panam au napalm sous les flammes façon Vietnam tandis que ceux de ton espèce galopent où 24 heures par jour et 7 jours par semaine.
                        J'ai envie de dégainer sur des f.a.c.e.s d.e c.r.a.i.e ,dommage (....) que ta mère ne t'ait rien dit sur ce putain de pays, me retirer ma carte d'identité,
                        Avec laquelle je me suis plusieurs fois torché.

-Smala :
              Extrait de la chanson "meurtre légal" :
                        Quand le macro prend le micro, c'est pour niquer la France guerre raciale,
                        guerre fatale oil pour oil, dent pour dent organisation radicale,
                        par tous les moyens il faut leur niquer leurs mères Gouers (Français)
                        c'est toi qui perd. Flippe pour ta femme tes enfants pour ta race.
                        On s'est installé ici c'est vous qu'on va mettre dehors
                        Extrait de la chanson "Du miel les abeilles"
                                 La France est un pays de putes Mafia etc , je suis fier d'être rebeu. J'peux pas trahir mon couscous au lait caillé.
                                 J'ai passé toute ma jeunesse à racaille (...)
                                 Comme le gros Nacine, le gros Nordine, mes potos
                                 Les Algériens, danger ils ont du mal à nous gérer
                                 Les Algériens, danger le passé on l'a mal digéré
- Lunatic :
                     Extraits de leur chanson "Temps mort" :
                        ALLAH à Toi seul l'homme doit toute son adoration, les vrais savent.
                        On a pas oublié, l'or que le pape porte au cou est celui qui nous a été pillé.
                        Allo c'est B2O encore en chien d'chiennes, les hyènes ressentent la tumeur et moi j' suis d'humeur palestinienne.
                        Qui veut la paix, prépare la guerre, j' te l' rapelle.
                        Vote pour emmener les porcs à la morgue,
                        Eh négro ! C'est l'heure d' manger,
                        Brûler leur sperme enéchantillons, souder leurs chattes
                        J'suis pas le bienvenu, mais j' suis là,(...),
                        J' suis venu manger et chier là.
                        Quand j'vois la France les jambes écartées j' l' encule sans huile.
                         Zont dévalisé l'Afrique... J'vais piller la France Tu m' dis "la France un pays libre" (...) attends-toi à bouffer du calibre. J'rêve de loger dans la tête d'un flic une balle de G.L.O.C.K.
                     Extraits de leur chanson "Mauvais Oeil" :
                        Les colons nous l'ont mis profond. A l'envers on va leur faire,
                        On est venu récupérer notre dû
                        Dans vos rues on va faire couler votre pu
                        Attends toi à plus d'un attentat
                        Ici en France, loin des ambiances "pétard" 14 juillet
                        Microphone ouvert et nos actions s'amorcent féroces
                        A.L.I., Booba, Lunatic, Hauts de seine, on te saigne.
           Extraits de leur chanson "Guerre/Jihad" :
                        On repartira avec leur argent, leur sang et leurs pes-sa (sapes=fringues)
                        La France n'est pas territoire neutre.
                        Mes troupes sont mobilisées
                        Ils ont leurs paradis fiscaux
                        Fauton impose nos lieux de non-droits
                        Et si c'est ça qu'ils veulent on va s'armer et s'entourer d'Khos
                      Extraits de leur chanson "Islam" :
                        Mains on reste pratiquants, délinquants
                        Nos psaumes récitées
                        Par nos mômes de cité à cité.
                        Nique la justice
                        Y'a qu' dieu qui peut me juger
                        Rien qu' j' dors plus, sur cette terre de colons impurs
                        L pour ma Loi suprême représentée par le Iislam.
            Extraits de leur chanson "Violence/délinquance" :
                        J'aime voir des CRS morts
                        J'aime les pin-pon, suivis d'explosions et des pompiers
                        Un jour j' te souris, Un jour j' te crève
                        J'perds mon temps à m' dire qu' j' finirais bien par leur tirer d' ssus
Lunatic dans la violence incite, extraits de leur chanson "Racisme" :
                        Et si ma haine diminue C'est qu' les porcs sont morts et qui m' reste plus qu' dix minutes.
                        On met leurs femmes sans dessous. Mais attention y'a tension quand j' vois un porc chez moi.
                        A rien apprendre sauf que les porcs sont à pendre.
            Extraits de leur chanson "l'Effort de Paix" :
                        J'suis venu en paix, pour faire la guerre aux bâtards....
                        Chante pour que les porcs rampent ....
                        J' leur veux la guerre, donc laisse-moi en paix frère...
                        On vend du shit aux blancs...