J'ai reçu ce texte dans le flot de courriels que je lis chaque jour, et dont malheureusement la plupart n'ont que peu d'importance, voire même de sens. Mais celui-là, j'aurais pu l'écrire moi-même tant il reflète ce que je crois. Et je suis, je dois le reconnaître, bien aise qu'un universitaire tel que François Kersaudy exprime avec tant de bon sens ce que je ressens depuis des semaines au sujet de la gabegie que nous vivons, sous la houlette malfaisante de ce contrepouvoir irresponsable que sont les centrales syndicales, à qui on a grand tort de faire crédit des poursuites dont elles sont, elles comme leurs ouailles, passibles au regard du Droit. De ce Droit que même ceux qui ont pour mission de le mettre en œuvre bafouent sans vergogne à longueur "mouvements sociaux" qui sont autant d'insultes à la liberté, notamment du travail.
Voici ce texte, que François Kersaudy a intitulé "Un déficit de bravitude". Lisez-le jusqu'au bout avec attention. Chaque mot a son importance. Et la conclusion est sans appel. Il n'y a plus qu'à espérer que l'avenir la démentira...
« Cette crise finira-t-elle ? », se demandent avec angoisse les Français.
Bien sûr ! Et même très exactement comme les cinquante-deux précédentes : on accordera quelques privilèges supplémentaires aux catégories à fort pouvoir de nuisance, on bradera les examens pour que les étudiants rentrent dans les facs, on calmera les casseurs à coups de subventions, on rendra hommage au sens de responsabilité des syndicats qui s’en iront préparer les prochaines grèves, le fret ferroviaire et les ports achèveront d’expirer, deux mille entreprises mettront encore la clé sous la porte et il y aura vingt mille chômeurs de plus. Bref, rien de bien
neuf pour ceux qui ont vu rejouer tant de fois cette mauvaise comédie depuis quarante-cinq ans.
Tout cela ne justifierait pas un article, si l’on n’expliquait de surcroît les cinq raisons pour lesquelles la France ne s’en sortira pas :
– Aucun président, ministre ou parlementaire depuis des lustres n’estFrançois Kersaudy est professeur à l’Université de Paris I, et auteur du livre
capable d’annoncer à la France – dans les yeux, comme le général de Gaulle – que le pouvoir n’appartient ni à la rue, ni aux syndicats marxistes, anarchistes ou suivistes, ni aux étudiants et lycéens manipulés, ni à l’opposition pressée de revenir au pouvoir : qu’une démocratie, c’est un exécutif élu qui gouverne, un Parlement élu qui vote des lois, et que les tentatives d’intimidation contre ces deux instances par la force et leblocage sont non seulement illégales, mais encore relèvent du fascisme, au sens original du terme : celui de la marche sur Rome pour effrayer les
autorités italiennes en 1922.
– Nos dirigeants étant apparemment candidats à la canonisation, ils n’osent pas même employer à bon escient ce mot de fascisme, que le PC, l’extrême-gauche et le PS emploient à mauvais escient depuis cinquante ans. Ils n’osent pas davantage énoncer cette évidence que l’égalitarisme forcené et le justicialisme outrancier sont des utopies qui mènent droit à la ruine ou au goulag.
– Le pouvoir syndical d’une infime minorité, avec un fort noyau trotskiste, profite pleinement de la crédulité des Français qui pensent encore que le code du travail permet non seulement de manifester et de cesser le travail, mais aussi d’intimider, de casser, de brûler et de paralyser le pays pour provoquer l’abstention ou la démission des autorités légales. En Grande-Bretagne, qui n’est pas exactement un pays totalitaire, de tels comportements sont passibles de longs mois de prison. Or, aucun responsable politique français n’aura jamais le courage de proposer une réplique de la législation britannique, ou même l’application des lois françaises.
– Ce manque de courage se double d’un déficit manifeste de pédagogie : en leur temps, Pompidou, Barre, Delors ou Rocard auraient exposé clairement aux Français le coût économique de chaque jour de grève, dans un Etat-providence qui vit très au-dessus de ses moyens et accueille toute la misère du monde, face à des pays où l’on travaille dur, longtemps et sans l’agitation corrosive de la lutte des classes. Ils auraient également expliqué en quoi le blocage de l’économie affectera durablement chaque Français, dans son travail, sa retraite ou ses indemnités de chômage, sans fournir la moindre réponse à l’accumulation des grognes individuelles.Mais c’est ainsi : la pédagogie a disparu en même temps que le courage.
– Les élections de 2012 n’y changeront absolument rien, puisqu’un gouvernement socialiste – à supposer qu’il règle ses querelles internes – devra, lui aussi, faire face aux grèves et aux blocages des syndicats marxistes, anarchistes et suivistes de la fonction publique, qui dénonceront avec force les réformes et les non-réformes des « sociaux-traîtres », forcément injustes et antisociales. Rien de neuf, là non plus : dans un petit livre écrit en 2000, Claude Allègre se demandait déjà s’il était bien normal qu’une syndicaliste communiste puisse lancer aux frais du contribuable une campagne pour exiger – et obtenir – la démission d’un ministre socialiste… La réponse est oui, c’est parfaitement normal, car la France, comme disait un universitaire japonais, est devenue un rêve d’anarchiste. A moins de s’éveiller en sursaut, elle ne s’en relèvera pas.
Winston Churchill, le Pouvoir de l’Imagination, éditions Tallandier, 2009.
Ce texte de M.Kersaudy a été publié dans "le bien Public" de Dijon.
RépondreSupprimerPuisque vous l'avez reproduit, je reproduit ci-dessous une réaction d'un lecteur de ce journal:
"Kersaudy a au moins raison sur un point quand il écrit que "la pédagogie a disparu en même temps que le courage". La classe dirigeante est anémiée, sans idée et n'aspire plus qu'à reproduire ses privilèges.
Le reste du texte n'est qu'une caricature commode d'un système où il n'y aurait que des méchants. Il sue le conservatisme, le pessimisme et le renoncement, remet un peu d'huile sur le feu, ne propose rien de constructif. Tout le contraire de son beau livre sur Churchill."
Voilà.
jf.
arizona1.1 | 22/10/2010 | 12:59
Bonjour Jacques,
RépondreSupprimerJe vous rejoins sur un point : Le livre de Kersaudy dont on parle est un très bon livre. Pour le reste, je ne vous suis absolument pas, et ça ne vous étonnera pas je pense...
Le commentateur que vous citez a raison : "la classe dirigeante est anémiée et sans idée, et ne pense qu'à reproduire ses privilèges". Mais elle n'est pas la seule. C'est la société toute entière qui n'a plus aucune vélléité d'évolution positive. Les citoyens de ce pays, anesthésiés par un état providence qui, bien qu'en faillite objective, les maintient sous perfusion, réclament en permanence les doses d'hallucinogènes qui leur permettent, sinon de guérir du mal qui les ronge, du moins de ne pas en être conscients et donc de moins en souffrir. Et bien sûr de ne pas faire les efforts nécessaires. C'est tout le sens des grèves que l'on vient de vivre : la dose d'endomorphine virtuelle que constituent les pensions de retraites insuffisamment financées va être réduite par l'état-maman qui n'en a plus vraiment les moyens. Ils renâclent donc en "exigeant" bruyamment que ceux qui les financent déjà indûment soient un peu plus encore pressurés pour payer leur addiction.
Car enfin, n'est-il pas proprement scandaleux d'entendre les plus gueulards d'entre eux prétendre qu'une réforme est injuste parce qu'elle fait payer aux seuls salariés les retraites des salariés ? Expliquez-moi en quoi ces mêmes gueulards trouveraient normal que les salariés prennent en charge une partie des revenus de ceux qu'ils appellent dédaigneusement les "capitalistes" ? Ce serait pourtant exactement la même chose en sens inverse !
Je trouverais tout à fait normal, tout au moins dans le cadre de ce système de retraites débile et non viable, que les revenus du capital supportent les mêmes cotisations que les salaires, à condition toutefois que ces cotisations ouvrent droit à des pensions au même titre que lesdits salaires. Ce qui déséquilibrerait encore un peu plus ce régime par répartition qui ne trouve sa justification que dans la démagogie syndicaliste et marxiste.
(Suite)
RépondreSupprimerDernière chose : Kersaudy "ne propose rien de constructif", me dites-vous. C'est vrai, et ce devrait être inutile pour qui comprend ce qu'on lui dit. Le texte énumère les raisons pour lesquelles cette société est en perdition, et les solutions y figurent donc "en creux" : si je dis que je suis mouillé parce que je n'ai pas de parapluie, la solution évidente est que je me munisse d'un tel parapluie. De la même manière, le blocage de la société étant la conséquence du manque de courage de ceux qui sont en charge de son fonctionnement, la solution consisterait bel et bien en la mise en oeuvre d'un tel courage.
Une fois de plus, et bien que je connaisse d'avance votre réaction, je maintiens que le droit de grève est le droit de cesser le travail en signe de protestation et rien d'autre. Les piquets de grève à l'entrée des usines, les blocages de dépôts de carburant et autres "opérations escargot" sur les routes, sont autant d'entraves illégales à la liberté de travail et/ou de circulation, et devraient donc être punies par la stricte application des lois pénales. L'argument selon lequel de tels agissements seraient légitimes en tant "qu'actions syndicales" est totalement fallatieux, et le courage politique consisterait donc, s'il existait, à sanctionner leurs auteurs, y compris par les peines de prison prévues par le code pénal.
Voilà la "proposition constructive" que contient en creux le texte de Kersaudy pour qui sait lire le français. Et il va sans dire que je fais mienne totalement cette proposition de bon sens.
A bientôt.
Puisque vous me rangez au rayon des gueulards....vu que j'ai participé à toutes les manifs (sauf deux) depuis juin dernier....
RépondreSupprimerVotre "définition" de la grève n'est sûrement pas la définition légale alors que, par ailleurs, vous vous référez à la loi.....
Je note que vous ne vous énervez pas de la même manière lorsque ce sont les agriculteurs qui barrent les routes ou les marins-pêcheurs qui bloquent les ports. Evidemment ni les uns ni les autres n'appartiennent aux syndicats que vous abhorrez...
Et pas un mot non plus des éleveurs qui vont bloquer dès ce soir tous les abattoirs de France. Eux non plus ne sont pas à la Cgt.....
Et les blocages ne sont pas spécifiques à la France, l'Allemagne nous en donne l'exemple en ce moment....
Quant aux lois pénales en matière sociale, j'aimerais bien que vous les citiez...
Bon dimanche.
jf.
Pour commencer, je n'ai peut-être jamais écrit de billet pour "m'énerver de la même manière lorsque ce sont les agriculteurs [...] ou les marins-pêcheurs [...]". J'ai toutefois déjà dit ce que je pensais de la "colère" des éleveurs, notamment, même si ce n'était pas exactement sur le même sujet. Simplement pour dire que ma seule cible n'est pas, et de loin, les seuls salariés syndiqués. Je n'ai non plus jamais dit que les abus syndicaux étaient le seul apanage de la France.
RépondreSupprimerEnsuite, voici un bref éclairage sur le droit de grève en France (je suis cependant certain que vous n'aviez pas besoin de moi pour les connaître).
Le droit de grève n'a pas de définition littérale dans le droit français. Il est prévu par l'article 7 du préambule de la constitution de 1946, repris dans celle de 1958. Cet article prévoit seulement qu'il "s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent". C'est la seule jurisprudence qui en définit les contours.
- La cour de cassation l’a définie (la grève) comme “la cessation collective et concertée du travail”.
Référencde : Chambre sociale, le 17 janvier 1968.
- Seule est légale la grève fondée sur des revendications professionnelles présentées à l'employeur. Celles-ci peuvent porter, par exemple, sur les conditions de rémunération, de travail, les cadences, les horaires, l'emploi, les droits syndicaux. Ainsi, les grèves politiques pour protester contre les décisions de la puissance publique ou les grèves de solidarité pour soutenir les revendications émises par d'autres salariés de l'entreprise ou extérieurs sont illicites.
- L’occupation de l’entreprise a pu être considérée comme une atteinte au droit de propriété et comme une atteinte à la liberté du travail des non-grévistes. La Cour de cassation a ainsi considéré que les actes s’opposant à l’activité des non-grévistes constituaient une atteinte à la liberté du travail.
Référence : Chambre sociale, le 21 février 1978, Bull. Civ. V n°127.
- De même, la Cour de Cassation a estimé que « le droit de grève n’emporte pas celui de disposer arbitrairement des locaux de l’entreprise ».
Référence : Chambre sociale, le 21 juin 1984, Droit social 1985 p.18.
- Les piquets de grève constituent le délit d'entrave
C’est l’article 431-1 du nouveau code pénal qui définit le délit d’entrave à la liberté du travail. Il indique que « le fait d’entraver, d’une manière concertée, l’exercice de la liberté d’expression, de travail, d’association, de réunion ou de manifestation est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ».
Le fait d'entraver la liberté du travail, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, est donc punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende. Ces sanctions sont élevées à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende si l'entrave s'accompagne de coups, de violences, de destructions ou dégradations...
En outre, les responsables peuvent être privés de certains droits (droit de vote...) ou se voir interdire d'exercer la profession dans le cadre de laquelle ils ont commis le délit d'entrave. En dehors des sanctions pénales, les responsables peuvent aussi être licenciés pour faute lourde et ce, même si ce sont des représentants du personnel.
Comme vous le voyez, je ne fais que proposer aux responsables politiques de ce pays d'avoir le courage d'appliquer la législation existante, tâche qui est non seulement de leur droit, mais encore de leur devoir !
Mais vous savez comme moi que le pouvoir judiciaire est également basé sur le principe d'OPPORTUNITE, exercé d'abord par les Procureurs de la République.
RépondreSupprimerAinsi, c'est à eux d'évaluer, en regard notamment de l'ordre public, si des poursuites peuvent ou doivent être engagées. Tout dépend, notamment de la nature du conflit social.
Ainsi par exemple du conflit chez Molex, mais il existe de nombreux autres exemples.
Quant au problème actuel, je ne vois pas trop ce qu'il y a de "politique" dans la contestation de la réforme des retraites qui concerne bel et bien le champ social défini pour l'exercice du droit de grève.
Il me semble, et c'est pour cela, entre autres que j'ai tant "défilé", que le motif principal des manifestations était de réclamer des NEGOCIATIONS sur le sujet. réclamation rejetée hautainement par le Président de la république et par son Ministre du Travail qui ont décidé "SOUVERAINEMENT" de ne pas en ouvrir au motif hautement idéologique et fallacieux qu'elles n'auraient pas abouti....
Enfin, je me permets de vous rappeler, par exemple, que fort fréquemment ce sont les patrons routiers qui demandent (la FNTR est un "syndicat" PATRONAL") à leurs chauffeurs d'organiser les barrages de routes quand la POLITIQUE GOUVERNEMENTALE leur déplait.
Et toujours, en vertu de ce principe d'OPPORTUNITE, aucun patron-routier n'a jamais été poursuivi en justice.
Enfin, pour revenir à l'actualité immédiate, je note qu'on ne nous a jamais présenté de salarié empêché de travailler ni dans les raffineries ni dans le port de Fos, là où il y avait "piquets de grève".
En revanche, compte-tenu qu'il n'y avait pas de non-grévistes, j'ai noté, mais vous aussi sans aucun doute, que ce sont les Préfets qui se sont mis dans l'illégalité en promulguant des décrets de réquisition immédiatement annulés par la Justice.
jf.
C'est bien ce principe "d'opportunité" qui conduit à ce que je déplore et que je dénonce : il paraît le plus souvent "inopportun" aux Procureurs de mettre en oeuvre toute action coercitive, et a fortiori toute poursuite judiciaire, à l'encontre d'un "cinquième pouvoir" dont leurs mentors ont une peur bleue dans l'optique de prochaines élections toujours très proches.
RépondreSupprimerEn France, nous sommes en campagne électorale permanente, et il est de ce fait en permanence "inopportun" de s'en prendre de quelque manière que ce soit aux citoyens-électeurs, et en priorité bien entendu à ceux qui crient le plus fort !
Le "cinquième pouvoir" dont je parle est, vous l'aurez compris, le pouvoir (de nuisance) syndical, en symbiose avec son allié objectif, le "quatrième pouvoir", le pouvoir (de nuisance) médiatique.
Ainsi va notre République constitutionnellement "sociale", où l'on encourage de fait le citoyen à scander sans cesse ses droits sans jamais lui rappeler ses devoirs, à toujours s'attendre à plus de subsides publiques sans jamais en payer le juste prix, et où la dictature du bulletin de vote tient du déni de démocratie.
Mais pour en revenir au fond du problème, il faut noter trois choses :
1) Les magistrats dans notre pays sont majoritairement dans l'opposition au pouvoir politique actuel (le syndicat de la magistrature qui, malgré le manque de représentativité qu'il partage avec l'ensemble des autres syndicats, est de très loin majoritaire dans le corps judiciaire, ne fait pas mystère de son obédiance pour le moins socialiste). Par conséquent, ils renaclent tout naturellement pour la plupart à entrer en conflit avec les initiateurs de "mouvements sociaux" d'inspiration similaire.
2) Ne me dites surtout pas que les manifestations et les grèves, avec ou sans occupations de locaux, avec ou sans déprédations, que nous vivons depuis plusieurs semaines ne sont pas de nature "politique" ! Le discours officiel qui consiste à dire que ces débordements de rue n'ont pour but que de demander des négociations ne trompe personne. C'est en fait, et tout le monde en est parfaitement conscient sauf les plus crédules d'entre les endoctrinés, contre le pouvoir en place que tout ceci est dirigé. Il n'est qu'à entendre les slogans dans les cortèges pour s'en convaincre. Il n'est qu'à voir, également, quels sont les responsbales de partis qui défilent avec "leurs" troupes !
3) Je n'ai jamais prétendu que les actions illégales étaient le seul fait des syndicats de salarié, mais si c'est effectivement le cas dans une énorme majorité de cas. Les barrages routiers organisés par la FNTR ne sont pas plus légaux que les occupations de dépôts pétroliers, vous en avez parfaitement raison.
(Suite)
RépondreSupprimerEn tout état de cause, je n'ai jamais prétendu que ces mouvements de grève étaient illicites. Ce que j'ai dit, et que je répète, c'est que les blocages, les occupations de locaux, et en général toutes les actions qui interdisent par la force aux non-grévistes de travailler normalement, sont illégaux et passibles de poursuites. Ce que j'ai dit et que je répète, c'est que le pouvoir politique manque cruellement du courage qui devrait le conduire, par la force si nécessaire, à débloquer, à évacuer, et à permettre aux travailleurs qui le souhaitent d'accéder à leur lieu de travail. Et à poursuivre en justice tous ceux, syndicalistes ou non, qui se rendent coupables d'actions illicites.
Dernière chose : vous me faites remarquer "qu'on ne nous a jamais présenté" quelqu'un qui se serait plaint d'être empêché de travailler. Vous avez raison d'employer cette terminologie. "On ne nous les a jamais présentés" en effet, et ceci pour deux raisons :
1) Les journalistes, toujours friands de sensationnel, font évidemment leurs reportages sur les lieux même où sont organisés les blocages, trop heureux d'y trouver des interlocuteurs nombreux et volubiles qui alimenteront généreusement leurs chroniques, en des termes qui plus est suffisamment virulents pour "accrocher" l'oreille de leur auditoire. C'est de bonne guerre et c'est une technique très efficace.
2) Sur ces mêmes lieux, on ne trouve évidemment que très peu, voire pas du tout, de ces "jaunes" haïs des militants syndicaux, et qui ont trop peur à juste raison d'y être pris à parti, et pas seulement par le verbe.
Si les journalistes faisaient correctement leur travail d'investigation, ils iraient chercher ces non-grévistes là où ils sont, et nul doute que vous en entendriez alors un nombre important se plaindre amèrement, à juste titre, de la dictature des syndicats.
Les sondages largement bidonnés dont la presse nous rebat les oreilles ne doivent pas nous faire oublier que de très nombreux Français sont indignés par le blocage de l'économie et de la société que ces troubles provoquent, ni que ne sont pas moins nombreux ceux qui comprennent parfaitement que cette réforme est plus que nécessaire, sans parler de ceux qui sont conscients comme je n'arrête pas de le dire qu'elle est notoirement insuffisante. Il est évident que ni les uns ni les autres ne vous suivront dans votre défense bec et ongles de cette chienlit organisée par vos amis.
A bientôt.
PS : Les réquésitions par les préfets sont très encadrées par la loi, et il n'est pas étonnant que certaines soient annulées en justice. On peut simplement regretter que la loi, justement, soit si restrictive en la matière. Quand il y va du fonctionnement de l'outil de travail, c'est à dire de la production nationale déjà si atone, quand il y va de l'avenir d'un grand port marchand (le port de Marseille voit son traffic baisser à vue d'oeil depuis des décennies au profit de Gênes ou de Rotterdam), quand il y va de l'indépendance énergétique de la France et du maintien de réserves stratégiques de carburants si nécessaires en cas d'éventuel conflit extérieur, alors "l'intérêt général" que ne cessent d'avoir à la bouche, justement, ceux qui crient le plus fort en ce moment, devrait donner aux autorités en charge de la sécurité (le premier devoir de l'état) les moyens de mettre tout en oeuvre pour revenir à un fonctionnement normal de l'économie. Vous allez crier, je le sais bien, à la restriction du droit de grève. Le droit de grève n'est pas le droit de mettre en péril le pays ni ses citoyens.
Bon, que de paragraphes, que de paragraphes..
RépondreSupprimerDans lesquels vous continuez d'affirmer vos convictions qui ne sont pas forcément étayées....
Je me permettrais seulement de faire remarque sur deux INEXACTITUDES de vos propos ci-dessus:
1) Le Syndicat de la Magistrature n'est NULLEMENT MAJORITAIRE chez les Magistrats.
C'est l'UNION SYNDICALE DES MAGISTRATS qui l'est, et largement, à chaque élection professionnelle. L'USM est classée A DROITE. Au point que l'un de ses anciens présidents est même devenu député UMP.
Tout un pan de vos "explications" ci-dessus s'effondre donc.
2) le trafic du Port de Marseille, là encore vous avez tout faux:
TRAFIC TOTAL à fin septembre 2010
Trafic du mois : 6,47 MT (+9%) Cumul : 66,36 MT (+7%)
Bilan positif pour le mois de septembre, tous les segments de transport de
marchandises étant à la hausse.
Plus de 66 millions de tonnes de marchandises ont transité sur les
quais du port de Marseille-Fos sur les neuf premiers mois de l'année.
La progression du port de Marseille-Fos reste dans la tendance
affichée depuis janvier (+7%). Les échanges de vracs solides sont au
coeur de cette évolution, grâce à l'activité sidérurgique (+76%).
Même si l'on observe des signes d'essoufflement de l'activité
sidérurgique depuis cet été, le trafic de vracs solides présente un
bilan positif (+76%) avec un trafic supplémentaire de plus de 3 900 kt,
comparé aux neuf premiers mois de 2009. Les vracs agro-alimentaires
affichent une tendance à la hausse, qui devrait se confirmer dans les
prochains mois selon les prévisions d'exportations du secteur céréalier.
Depuis le début de l’année 2010, le port de Marseille-Fos a perdu 2%
de trafic sur la filière des vracs liquides (-740 kt en cumul), perte
principalement liée aux difficultés du secteur du raffinage. Les
hydrocarbures accusent une baisse cumulée de 3%, malgré un
résultat mensuel positif. L'accident du pipeline survenu en août 2009
dans la plaine de Crau avait entrainé une forte réduction du trafic
d'hydrocarbures bruts, ce qui explique la hausse d'importation de brut
(national et étranger) de 13% ce mois-ci. Les flux de raffinés et de GNL
ne parviennent pas à compenser les pertes de la filière.
Avec un gain de trafic cumulé de près de 400 kt entre 2009 et 2010,
l’activité des vracs chimiques et alimentaires a progressé de 18%
depuis le début de l’année. Ce dynamisme, plus marqué à l'export et au trafic roulier..
Ces données sont publiques.
Vous devriez donc vous méfiez de certains journalistes qui font des papiers erronés sur le sujet juste pour que leurs fausses investigations viennent "accrocher" vos propres oreilles mon Cher René.
jf.
Je n'ai aucun mérite à connaître la situation du Port de Marseille puisque j'habite dans cette Région et que je suis les infos régionales où je vois régulièrement les responsables du Port et/ou de la Chambre de Commerce nous expliquer ce qui figure ci-dessus.
Je fais amende honorable : vous êtes mieux placé que moi sur les deux tableaux...
RépondreSupprimerConcernant le port de Marseille, toutefois :
- Les statistiques que vous me donnez ne concernent que la période 2009 et 2010. Qu'en est-il sur le long terme (10 ans) ?
- Auriez-vous des statistiques du même ordre sur les deux ports étrangers que j'ai cités, et qui récupère régulièrement selon certaines informations une partie du trafic de Marseille d'un côté, du Havre et de Dunkerque de l'autre ? Si leur trafic augmente dans une proportion supérieure, mon raisonnement conserve toute sa valeur !
En tout état de cause ça n'enlève rien au fond du problème : beaucoup d'actions illicites ne sont pas sanctionnées dès lors qu'elles sont commises dans le cadre "d'actions syndicales", et c'est tout simplement inadmissible.
Je suis peut-être mieux placé (géographiquement) quant au Port mais quant aux magistrats, je ne vois pas bien ce que vous sous-entendez...
RépondreSupprimerVotre oreille n'est "accrochée" que par ce qui vous convient.
Une simple recherche sur internet vous permettrait de découvrir que nombre de syndicalistes sont régulièrement condamnés en justice.
Tout comme vous pouvez aller vous même sur internet chercher les chiffres qui vous intéressent.
Cependant, votre argumentation n'a pas grande valeur, le trafic maritime augmentant sans cesse, les progressions éventuelles ne seront pas forcément dues à un transfert depuis Marseille.
Les Rapports complets du Port de Marseille sont sur internet, ils ne mentionnent pas ce genre de transfert.
Enfin, A PROPOS DU PRINCIPE D'OPPORTUNITE, qui vous met tant en rogne, IL A BIEN SERVI AU PROCUREUR COURROYE, non ?????
Et là, je ne vous ai pas vu vous mettre en rogne....
jf.
Mischka a dit
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d’ accord avec votre dénonciation René du manque de courage des politiques.
J' observe que Jacques fait une présentation tronquée du fonctionnement de la justice. Cette dernière ne repose heureusement pas que sur l’ unique principe d’ opportunité qui effectivement relève du ressort du parquet ( procureur de la république ).
Je rappelle que toute victime a la possibilité de passer outre le refus du ministère public de poursuivre en déposant une plainte avec constitution de partie civile.Dès lors le plaignant aura l'assurance que l'action de justice sera instruite par un juge d’ instruction et ira à son terme, avec éventuellement condamnation
Cette procédure est payante puisqu’ il faut consigner une somme d’ argent . Ce montant est destinée à garantir le paiement de l'amende civile en cas d'abus de l'auteur de la plainte. Toutefois, la personne peut être dispensée de consignation en raison de ses ressources, par exemple si elle bénéficie de l’ aide juridictionnelle.
Je conseille de déposer la plaine avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance compétent.
S’ agissant du courage je vous confirme René que celui-ci suffit à démanteler un piquet de grêve.
Il y a près de dix ans votre serviteur a eu l’ occasion de contribuer à la levée d’ un piquet de grêve bloquant illégalement les entrées et sorties d’ un centre de tri postal. Comment ? Les meneurs étaient des agents syndiqués travaillant majoritairement dans le bureau de poste dont j’ étais le responsable. Ma hiérarchie m’ avait demandé si j’ acceptais de me déplacer au centre de tri afin de désigner nommément ceux que je reconnaissais à l’ huissier de justice dont elle avait solliciter les services en vue du dépôt d’ une plainte avec constitution de partie civile. Dès mon arrivée je discutais les yeux dans les yeux avec mes révolutionnaires en peaux de lapin ( mais roulant en voitures 6 ou 7 ch ) leur confirmant ma détermination faire sanctionner par la justice ceux qui participaient au blocage illégal que je réprouvais. Dans l’ heure qui suivit notre discution le déblocage fut ordonné au profit de la continuation du mouvement sous d’ autres formes....
J’ ajoute que les protagonistes de cette affaire ont refusé de me parler pendant trois jours et pas au-delà car j’ avais noué durant les deux années précédentes d’ excellentes relations de travail basée sur un respect mutuel.
"Mischka" se réfugiant dans l'anonymat à chacun de ses commentaires ici, on ne peut guère apporter de crédit à ce qu'il nous présente, fallacieusement, comme un "témoignage"".
RépondreSupprimerEt, de plus, il se garde bien, m'ayant "interpellé", de commenter le principe d'opportunité judicieusement utilisé par le Procureur Courroye, non pas à l'encontre de grévistes irresponsables mais au profit de ses amis politiques, car Mon Cher René, vous conviendrez avec moi qu'il y a peu de chance que ce Procureur soit adhérent du Syndicat de la Magistrature, syndicat que vous honnissez...
jf.
jf.
Mischka a dit
RépondreSupprimer@ Jacques
Mon pseudo Mischka vous déplaît et vous doutez de ma petite histoire ( et pourtant ...) bon et alors?
Pourquoi aurais je besion de commenter le principe d' opportunité des poursuite puisqu'un fin connaisseur comme vous de l' organisation judiciaire sait la différence entre :
-les magistrats dit " debout " c 'est à dire formant le ministère public ( procureur de la République et subsituts )et qui se trouvent dans une situation d' obéissance hièrachique vis à vis du Garde des sceaux;
-les magistrats dit du siège ( juges d' instruction et juges des tribunaux d' instance , de grande instance et correctionnels ainsi que des courts d' assise , d' appel et cassation )
dont l' indépendance est garantie constitutionnellement par le principe de l' inamovibilité.
Donc que le juge Courroie fasse ce que lui commande de faire le garde des sceaux n' a rien de surprenant et est conforme aux institutions.
Mon propos visait à signaler que le dépôt de plainte avec constitution de partie civile existe et qu' il permet à une victime de passer outre l' obstruction du procureur et de faire juger son affaire par des magistrats du siège, eux indépendants.
Enfin en quoi l' existence du Syndicat de la Magistrature pose t'il problème dans un Etat de droit? Aucun à mes yeux.Mais on est en droit de ne pas partager ses visées ni son idéologie.
Cordialement.
Le Syndicat de la Magistrature semble poser un problème à René...pas à moi....
RépondreSupprimerLe dépôt de plainte avec constitution de partie civile est soumis à de strictes conditions, notamment celle d'être considéré comme victime par la Justice ....
D'autre part, vous semblez ignorer ceci, Cher Mischka ( votre pseudo ne me déplait pas, c'est votre anonymat revendiqué qui est bizarre...):
La plainte avec constitution de partie civile n'est recevable que si la victime justifie avoir porté plainte auprès du Procureur de la République et le Procureur n'a pas poursuivi, ou pas répondu dans un délai de 3 mois.
Et nous voilà revenu au principe d'opportunité....
jf.
Vous avez écrit ci dessus, Cher René, ceci:
RépondreSupprimer"Ainsi va notre République constitutionnellement "sociale", où l'on encourage de fait le citoyen à scander sans cesse ses droits sans jamais lui rappeler ses devoirs, à toujours s'attendre à plus de subsides publiques sans jamais en payer le juste prix...."
J'ose simplement espérer que vous avez entendu parler depuis deux jours du Rapport Annuel du Secours Catholique, Secours Catholique, qui, que je sache, ne passe pas vraiment pour une organisation d'extrême gauche........
jf.
Mischka a dit
RépondreSupprimer@ Jacques
Vous me lisez mal .
En aucune façon je n’ai nié la réalité du principe d’opportunité qui régit le domaine des poursuites des infractions et délits diligentés par l’ Etat.
Le parquet applique la politique pénale définie par le gouvernement . C’ est » la voix de son maître « si vous préférez.Il poursuit ou non telle infraction à la loi en fonction des instructions données par le garde des sceaux. C’ est pourquoi certains juristes proposent de ne pas conférer la qualité de magistrats aux membres du ministère public ( procureur, substituts ) du fait de leur non indépendance à l’ égard des pouvoirs publics. Ce sont en définitive plutôt des haut fonctionnaires territoriaux du ministère de la Justice à l’ image des préfets.Cela éviterait une confusion regrettable dans l' esprit du public.
Le principe d’opportunité des poursuites dans notre Etat de droit est contrebalancé par celui de la constitution de partie civile. Cette dernière donne la possibilité à toute victime d’ un délit ou d’ un crime, éconduite par le parquet, d’ obtenir d’ une part l’ examen de son préjudice par un juge d’ instruction et d’ autre part ,le cas échéans, de faire condamner son auteur.Les magistrats du siège indépendants jugent au nom du peuple français tandis que le procureur serve agit au nom de l' Etat.
Un exemple que ça marche nous est fourni par l’ actualité récente. La Cour de Cassation ( composée de juges du siège indépendants ) hier même a jugé recevable la constitution de partie civile de l'association Transparence International France (TIF) au sujet des biens en France appartenant à des dirigeants africains. Dans cette affaire le principe d’ opportunité ( francafrique oblige ! ) n’ a eu que l’effet de retarder de façon regrettable la saisine des magistrats indépendants du siège, juge d’ instruction en tête.
Merci, Mischka, pour l'éclairage détaillé que vous apportez ici, de nature à bien faire comprendre le fonctionnement d'une justice qui, en France, reste partiellement au moins soumise à l'autorité de l'exécutif, ce qui est légitimement criticable en soi. L'éventualité que vous évoquez, de cesser de qualifier de magistrats les membres du ministère public rendrait les choses plus claires. Je ne suis malheureusement pas certain que cela change grand chose au fonctionnement de l'institution.
RépondreSupprimerMon cher Jacques, le principe d'opportunité ne me met nullement "en rogne". Je ne fais que constater qu'il ne fait que permettre aux procureurs d'être "au garde à vous" face au pouvoir exécutif, et qu'il conduit à ce que nombre de délits ne soient pas sanctionnés dès lors qu'une condamnation ou ses conséquences risqueraient d'être préjudiciables audit pouvoir. Et l'exemple que vous citez du juge Courroye n'en est qu'un parmi d'autres, que je ne cautionne pas plus que les autres...
En outre, le syndicat de la magistrature ne me pose aucun problème en lui-même. Ce qui me pose problème, c'est la confusion des genres entre syndicalisme et militantisme politique. Et le syndicat de la magistrature est loin d'être le seul exemple. La CGT, par exemple, qui a été longtemps la "courroie de transmission" du parti communiste dans le monde du travail, reste ouvertement "marxiste et fière de l'être".
Concernant le rapport annuel du Secours Catholique, je ne vois pas bien ce qu'il vient faire dans le débat, même en référence à mon aparté sur les effets profondément négatifs de la politique "sociale" du pays. Vous pouvez me mettre sous le nez tous les rapports alarmistes et socialement pleurnichards que vous trouverez, ça ne changera rien au fait que l'excès de protection dite "sociale" dans ce pays, conduit à la déresponsabilisation du citoyen, qui s'attend à toujours plus d'aides et à toujours moins d'efforts pour les obtenir. Ni au fait que cette politique du "guichet ouvert" se retourne implacablement in fine contre ceux quelle est sensée protéger, par le jeu de ponctions insupportables sur une économie qu'elle asphyxie et qu'elle conduit à générer chômage et récession.
Mais encore une fois, il ne s'agissait de ma part que d'un aparté, en marge du sujet de fond de mon billet.
A bientôt.
Débat significatif.
RépondreSupprimerDeux conceptions de la Société, "du vivre ensemble", de la Liberté, et par conséquent de la Démocratie, apparemment inconciliables s'affrontent dans ce débat.
Avec chez l'une des deux, un petit fumet de totalitaisme, dont on sent bien la présence discrète mais réelle, dans le discours d'une partie de la Gauche française.....
Attention, cher Berdepas ! Vous allez vous faire "descendre en flèche" ! Vous savez bien que la gauche a le monopole de la démocratie, et que tous les gens "de droite" sont des fachos !...
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RépondreSupprimerCa fait un peu plus de 60 ans qu'on me fait le coup de ce mauvais jeu de mots !
RépondreSupprimerQuand on est à court d'arguments...
Quand j'entends la Martine "dénoncer" la brutalité de Sarkozy dans la réforme des droits à la retraite, j'ai envie de me tordre les boyaux de rire !!! Quand on sait que la décision de ramener l'âge de départ à la retraite à 60 ans, a été prise sur ordonnance du Gouvernement Mauroy, et que la décision de passer à la semaine de 35heures a été prise par la Martine, sans aucune contestation avec les partenaires sociaux, c'est comique !!!!
RépondreSupprimerNe réécrivez pas l'histoire, selon votre habitude, M. Berdepas.
RépondreSupprimer1) la retraite à 60 ans figurait dans le programme du candidat Mitterrand et a donc été approuvée par le peuple par son élection à la présidence.
Vous m'avez assez expliqué, non ?, que les Français avaient adopté le programme de M. Sarkozy en l'élisant.
Pourquoi ce qui serait vrai pour l'un ne le serait pas pour l'autre ???
Au demeurant, M. Sarkozy a même déclaré en 2008 qu'il ne toucherait pas aux 60 ans parce qu'il n'en avait pas reçu mandat et il n'en avait pas reçu mandat car ça ne figurait pas dans son programme.
2) Les 35 heures "sans aucune contestation avec les partenaires sociaux" comme vous le dites, c'est en effet comique.... Lapsus révélateur.....
Mais la réalité, c'est que la concertation avec les syndicats a bien eu lieu, c'est seulement avec le patronat que celle-ci n'a pas été tenue, entrainant la démission du M. Gandois de la présidence de ce qui était encore le CNPF.
Alors riez M. Berdepas, mais je constate que vous riez bêtement puisque vous le faites sur des choses fausses !!!
jf.
1.-On voit bien que pour Jacques, le patronat ne faisait pas partie des "partenaires sociaux"des socialistes !!!!
RépondreSupprimer2.- On imagine ce qui se serait passé, si Sarkozy avait appliqué son programme électoral, en légiférant "par ordonnances" !!!!
Je pense pour ma part que la négociation avec les "partenaires sociaux", dont font partie effectivement les organisations patronales, est utile essentiellement du point de vue de l'opinion publique, et de la popularité des mesures prises.
RépondreSupprimerCa ne signifie pas que les syndicats (de salariés comme patronaux) n'ont pas voix au chapitre, ni qu'ils n'ont jamais d'idées constructives, mais la décision finale doit rester dans tous les cas aux politiques, dont la légitimité est issue du suffrage des citoyens, et qui ont mandat pour mener les actions qu'ils jugent nécessaires pour la Nation.
Dire ensuite que tel ou tel président a reçu mandat incontestable, du seul fait de son élection, pour appliquer son programme électoral, ou dire a contrario qu'il n'est fondé à rien faire d'autre que ce qui était contenu dans ledit programme, sont deux idioties. Le programme électoral est un catalogue d'intentions destiné à indiquer à l'électeur quelle politique le candidat se propose de mener, et rien d'autre. Une fois élu, il ne faut pas oublier que les parlementaires ont été élus eux aussi, et que leur mandat électif leur donne le pouvoir de voter, d'amender ou de refuser les lois que leur propose le gouvernement, sans aucune référence requise au programme électoral, lequel n'a aucune valeur légale !
Cessons donc de mettre en avant cet argument stupide, et ne demandons à nos élus, du plus petit au plus grand, que la mise au point et le vote des lois dont le pays et l'intérêt des citoyens ont besoin.
Les idées politiques de chacun font varier le jugement que l'on a du bienfondé de ces lois, et de l'intérêt que l'on dit "général". C'est le suffrage universel qui permet de faire ressortir l'opinion de la majorité d'entre nous. Une fois élus, ceux qui le sont ont mandat pour gouverner en leur âme et conscience jusqu'au prochain scrutin. Ceci est la définition de la démocratie représentative. On l'apprécie ou on ne l'apprécie pas, mais c'est l'expression de notre constitution, et pour ma part je ne veux voir émerger aucun autre système.
La démocratie directe, prônée par certains, et à laquelle s'apparente cette "démocratie participative" défendue par une certaine gauche, est la porte ouverte à une chienlit ingérable où des décisions de la plus grande importance seraient possiblement prises par une majorité de citoyens qui n'ont pas les capacités de juger en toute connaissance de cause de ce qui est bon ou de ce qui ne l'est pas. Pour le citoyen moyen bien plus encore que pour les parlementaires, c'est n'en doutons pas l'intérêt personnel et immédiat qui risquera dans la majorité des cas d'emporter la décision, au désavantage de l'intérêt de la Nation et du pays.
Voilà qui nous éloigne une fois de plus du sujet initial de mon billet, mais il y a gros à parier, en effet, que si le président actuel avait ne serait-ce que tenté de gouverner par ordonnances, le désordre social déjà insupportable que nous avons connu eût été élevé à la puissance10 !...
Je suis averti par mon hébergeur que Jacques a posté ici par deux fois un commentaire que je n'y retrouve pas...
RépondreSupprimerEn substance, Jacques me dit qu'il est d'accord sur le fait qu'il ne faut pas s'arrêter aux programmes électoraux, mais il me fait remarquer que Nicolas Sarkozy avait déclaré sur RTL en 2008, à propos du report (éventuel à l'époque) de l'âge légal de départ à la retraite, qu'il ne le ferait pas parce que, disait-il, "Ce n'est pas un engagement que j'ai pris devant les Français. Je n'ai pas de mandat pour faire cela."
Mon cher Jacques, je ne peux que vous répéter ce que je vous ai dit maintes fois : Nicolas Sarkozy perd très souvent les occasions qu'il a de se taire. Celle-ci en est une.
Eh mon gars, tu peux nous dire à quel age tu as pris ta retraite ? Et combien tu touches ?
RépondreSupprimerBonjour "mon gars" l'Anonyme !
RépondreSupprimerMa situation personnelle ne regarde que moi, et strictement rien ne m'oblige à te répondre, d'autant que ça n'a, strictement là encore, aucun rapport avec le sujet de mon billet.
Cependant, je ne me déflerai pas.
J'ai 63 ans, et je suis en retraite depuis l'âge de 60 ans, avec une retraite très faible, proche du "minimum vieillesse". A noter qu'avant cela, j'ai dû cesser mon activité dès 57 ans, et que je n'ai eu aucun revenu pendant 3 ans.
J'aurais pu attendre mes 65 ans pour "faire valoir mes droits". Mais la différence eût été très faible en termes de montant de ma pension de retraite. C'est le système qui est mal foutu, je n'y peux rien. Si on ne m'avait pas piqué mes cotisations durant mon activité, j'aurais pu, avec les mêmes sommes, me constituer une rente beaucoup plus lucrative. Mais la loi ne m'y autorisait pas plus que les autres travailleurs. Dommage pour l'équilibre des comptes de la Nation, et dommage pour moi aussi. C'est un système perdant-perdant auquel tout le monde se raccroche. Dommage pour le bon sens également...
Le montant particulièrement faible de ma retraite provient aussi d'une suite de choix que j'ai opérés au cours de ma carrière professionnelle. J'en suis le seul responsable et je ne m'en plains donc pas outre mesure. Contrairement à une majorité de gens dans ce pays, je considère que l'on ne récolte que les fruits de ce que l'on sème, et je ne tiendrai jamais les autorités pour responsables de ma situation pécuniaire, sauf pour ce qui est de l'obligation d'en passer par un système pourri. C'est toute la différence entre un socialiste et un libéral : le libéral considère qu'il est responsable de son sort et n'en rejette pas la faute sur la collectivité. Liberté et responsabilité vont de paire. C'est une vérité que l'on oublie allègrement depuis trop d'années dans ce pays...
Voilà ! Tu as les réponses à tes deux questions.
Je ne sais pas quelles conclusions tu vas en tirer, mais je suis prêt à en discuter avec toi si tu le désires, bien qu'encore une fois ce ne soit pas le sujet que j'ai traité ici.
A bientôt, peut-être.
"Si on ne m'avait pas piqué mes cotisations durant mon activité, j'aurais pu, avec les mêmes sommes, me constituer une rente beaucoup plus lucrative."
RépondreSupprimerMais bien sûr. Il ne faut pas occulter la débâcle des systèmes de retraite par capitalisation. Si tu avais cotisé tout au long de ta vie professionnelle, tu aurais obtenu une pension très correcte surtout en tant qu'ingénieur informaticien. Et ce malgré les lois Balladur et Fillon. Tu t'es arrêté de bosser à 57 balais et si tu crois sans doute qu'en repoussant l'age légal, comme par miracle, les entreprises ne vont pas jeter leurs seniors, tu es très naïf. Et qu'on ne vienne pas me dire que dans les autres pays, c'est différent. J'ai eu l'occasion d'en causer l'autre jour avec un rital et un espagnol, c'est la même chose chez eux, les seniors, on les fout dehors. Alors, si tu te complais dans ce système et que tu réclames encore plus de libéralisme économique et que tu es d'accord pour qu'on paye pour les dérives des banquiers, je ne peux rien pour toi. Bye !
"Il ne faut pas occulter la débâcle des systèmes de retraite par capitalisation". Cette affirmation, largement propagée par les inconditionnels du collectivisme forcené, est largement fausse. De trop nombreux fonds de pension, particulièrement mal gérés, aux USA notamment, ont en effet terriblement souffert de la crise financière actuelle. Ce n'est heureusement pas le cas de tous, et de très loin.
RépondreSupprimerSur le long terme (et la constitution d'une rente viagère sur une durée de plusieurs décennies entre bien dans ce long terme), il n'est pas d'exemple où les placements en actions aient été déficitaires, y compris lors de la déroute financière des années 30.
Ca, c'est pour le premier point de ton raisonnement.
Pour le reste, je ne me "complais" pas le moins du monde dans ce système absurde, et j'espère bien effet que l'intelligence reprendra un jour le pouvoir. Si tu te complais, toi, dans un système par répartition où à l'horizon 2050 tu n'auras, dans le meilleur des cas, que deux actifs pour un retraité, et donc où il sera mathématiquement impossible de financer les retraites, alors, à mon tour, je ne peux vraiment rien pour toi !
Bye ! Et bon courage, "mon gars". Prépare-toi à des lendemains qui déchantent...