Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

Affirmons nos libertés !

mercredi 20 avril 2011

Merci, monsieur le Président...

"Il faut instaurer une prime aux actionnaires dans toutes les entreprises qui paient des salaires aux travailleurs !"

Qui, en lisant cette formule provocatrice, ne va pas se révolter ? Quelle est la personne sensée qui la prendrait au sérieux ? Et pourtant...

Et pourtant, notre Président de la République des Enfants Gâtés, dans l'optique de sa réélection l'an prochain, et en bon social-clientéliste qu'il est, n'a pas hésité à formuler une réflexion exactement symétrique à l'intention de ces pauvres exploités que sont les salariés des entreprises cotées en bourse, de ces esclaves modernes dont les ressources légitimes découlant de leur seul travail sont honteusement détournées par ces salauds d'actionnaires qui se répartissent des sommes colossales sur le dos de leurs serfs besogneux...

"Enfin !" Diront certains. Enfin un Président qui se préoccupe des masses laborieuses et qui préconise des mesures de "justice sociale" !

"Pas assez !" Diront d'autres. Pas assez car cela ne touche que les salariés des entreprises cotées qui font des profits. Il faut prévoir cette prime au bénéfice de tous les salariés sans exception, victimes des ces buveurs de sueur que sont leurs patrons...

"Assez !" Ajouterai-je pour ma part. Assez de connerie et de démagogie électoraliste ! Assez de ces politicards, socialistes de gauche comme de droite, marxistes avoués ou camouflés sous un masque trompeur. Assez, dis-je, assez de prendre les gens pour des abrutis après les avoirs réduits à l'état d'assistés, assez de leur raconter des sornettes, auxquelles d'ailleurs ils ne croient plus.

Car enfin, et je le rappelais dans un billet récent, le fonctionnement de toute économie, de type capitaliste comme de type collectiviste (le deuxième remplaçant seulement les actionnaires privés par l'Etat), répond invariablement à l'implacable équation mathématique suivante :
  • L'ensemble des travailleurs produit des richesses
  • Les bénéfices réalisés sont répartis entre
    • Les salaires pour les salariés, en rémunération du travail fourni
    • Les investissements dans l'entreprise elle-même, pour renouveler ou développer l'outil de production
    • Les charges sociales pour les organismes de sécurité sociale (pour payer les soins, les retraites et les aides sociales)
    • Les impôts pour l'état (pour financer les services publics)
    • Les dividendes (s'il reste quelque chose !) pour les propriétaires des entreprises (actionnaires ou entrepreneurs individuels) en rémunération du capital immobilisé
  • Chacun de ces bénéficiaires remet tout ou partie de ce qu'il a reçu dans le circuit économique pour se procurer des biens et des services
  • Ce qui nous ramène au premier point (création de nouvelles richesses)
J'insistais d'ailleurs sur le fait que les dividendes, quand ils sont versés, ne représentent qu'un revenu de l'ordre de 5 % du capital, alors qu'il existe des placements bien plus rentables. Mais c'est un autre sujet...

Le petit schéma ci-dessus montre bien que quand les salaires sont la rémunération du travail, les dividendes sont la rémunération du capital. Où est le scandale, je vous prie ?

Au lieu de dire ça dans un souci pédagogique, comme on pourrait s'y attendre de la part du plus haut personnage de l'état, notre petit président (et je ne parle pas de sa taille), s'abaisse encore à dire le contraire, à s'indigner de facto contre le versement des dividendes aux actionnaires, et à promettre une prime destinée à compenser cette "imposture" ! Les Français sont faibles en économie, c'est une lapalissade reconnue par tous. Ce n'est certes pas avec des dirigeants comme ceux-là que ça risque de changer...

Sur quel poste pensez-vous que cette prime absurde sera prélevée ? Sur les dividendes ? Que nenni ! Et c'est bien logique : la rémunération de la capitalisation boursière, en France, est déjà lamentable. Ce sera donc à coup sûr sur les investissements ! Et donc sur nos capacités à faire face aux défis à venir. Et donc en préparant de nouvelles marges de ... chômage !

On a bâti jadis la théorie impossible d'une association simpliste entre capital et travail. Nous voilà devant celle d'une non moins idiote opposition entre salaires et dividendes.


Nicolas Sarkozy n'y gagnera rien dans les urnes. On y perdra tous en paix sociale. Car la route est désormais encore mieux tracée pour des revendications aussi exorbitantes que déraisonnables. Merci, monsieur le Président !

dimanche 17 avril 2011

Le débat qui fait débat...

Ce n'est pas du débat "sur la laïcité et l'islam en France" voulu par Nicolas Sarkozy dont je voudrais disserter ici. Beaucoup d'autres l'ont fait avant moi. Beaucoup ont dit pas mal de bêtises, même si beaucoup d'autres encore ont dit des choses plus sensées. Certains ont prêché pour qu'il se tienne, ce débat, d'autres pour dire qu'il n'avait pas d'intérêt, et d'autres encore pour prétendre qu'il était de nature à "stigmatiser" une catégorie de citoyens, ou à "faire des amalgames". Enfin, beaucoup d'encre a été versée sur le sujet, et souvent pour ne rien dire de réellement intéressant...

Car sur le fond du sujet, seul aspect qui eût dû retenir l'attention des commentateurs sérieux, on n'a rien entendu ou presque. Chacun y est allé de son couplet, voire de son pamphlet, contre l'un ou l'autre des aspects politiques, dans le plus mauvais sens du terme c'est à dire bassement politiciens, mais rien sur les problèmes philosophiques ou sociétaux qu'il entend évoquer. C'est qu'il est bien plus simple et bien plus facile, surtout quand on est de gauche mais pas seulement, de fustiger un Président de droite qui ose aborder un sujet que seul ou presque le Front National aborde sans tabou, et d'aussitôt prétendre qu'il "coure après les électeurs de Marine Le Pen" ; bien plus aisé de se cacher derrière un tel procès d'intention que d'accepter une réflexion sur un sujet dont il est tout aussi aisé de dire "qu'il n'intéresse pas les Français", balayant ainsi d'un revers de main méprisant les préoccupations bien réelles de beaucoup de nos concitoyens. Non, messieurs les censeurs, la seule préoccupation des Français n'est pas le pouvoir d'achat ou le chômage, même si ces deux-là sont importantes. Non, messieurs de la bienpensance aseptisée, tous les Français n'acceptent pas sans sourciller les atteintes quotidiennes à la laïcité, ni les tentatives lancinantes de colonisation culturelle. Non, les Français ne sont pas que des consommateurs. Il leur arrive aussi d'être des gens qui pensent et raisonnent, et qui souffrent des atteintes trop répétées et trop banalisées à leur culture ancestrale...

J'ai déjà abordé à plusieurs reprises le sujet de la laïcité sur ce blog, et je me contenterai donc de rappeler certains de mes anciens billets la concernant :
 Il m'est arrivé aussi quelquefois d'aborder l'islam, et notamment :
Je ne m'étendrai donc pas outre mesure sur ces deux sujets, me contentant de rappeler mes opinions, à savoir :
  • Sur la laïcité
    • Que la loi de 1905, mettant fin au Concordat signé par Napoléon Ier avec l'église catholique, a posé le principe de la séparation des cultes et de l'état
    • Que le principe de laïcité dispose que l'état ne privilégie ni ne finance aucun culte, à seule fin de n'en léser aucun et de laisser aux citoyens leur liberté religieuse dès lors qu'elle n'interfère pas avec la vie publique
  • Sur l'islam
    • Que ce qui est devenu la deuxième religion de France n'a pas à être montrée du doigt en aucune manière, dès lors que les Musulmans n'en argueraient pas pour se soustraire à la loi républicaine ni pour adopter des comportements ostentatoires, troubler l'ordre public ou faire du prosélytisme
    • Que de fait, l'islam comporte, outre son aspect purement confessionnel et religieux, un aspect sociétal très fort édicté par sa "loi divine" (la Charia), et que cette loi entre en conflit à de nombreux égards tant avec notre culture ancestrale qu'avec certaines de nos lois républicaines.
    • Que donc il convient d'affirmer avec force que ce sont les lois de la République qui ont primauté sur la loi islamique et non l'inverse, et de faire respecter ce principe par tous les moyens légaux, y compris par la force publique
Mais j'ai déjà été trop long sur ces sujets, et je voudrais en venir à ce qui retient le plus mon attention dans la polémique actuelle, polémique qui s'est encore accentuée depuis les élections cantonales, à la suite desquelles la défaite relative de l'UMP et la montée parallèle du Front National, ont cristallisé les divergences entre les différents courants du parti majoritaire, notamment au sujet de ce débat.
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J'ai écrit les lignes qui précèdent dans les tout premiers jours d'avril, et pour des raisons indépendantes de ma volonté, je ne reprends le cours de ce billet qu'aujourd'hui 17 avril...

Entre-temps a eu lieu la "convention" UMP sur la laïcité, que Jean François Copé, le "patron" des députés UMP, voudrait nous présenter (sans sourire....) comme l'accomplissement de ce débat qui a soulevé tant de polémiques, et qui donc n'aura finalement pas lieu. Car enfin, ce simulacre de débat en vase clos, avec des sujets, des questions, et des réponses prévus à l'avance, ne satisfera personne et en tout cas pas moi...

Même si je peux comprendre (mais sans l'approuver) que le chef de file du parti majoritaire escamote un débat qui risque de lui nuire électoralement ; même si je peux comprendre (mais en l'approuvant encore moins) que le Chef de de l'Etat lui-même accepte de mettre sous le boisseau une réflexion qu'il avait annoncée, et personnellement suscitée, pour des raisons similaires ; je refuse d'admettre que les citoyens soient lésés d'une telle réflexion qui les eussent intéressés au plus haut point, n'en déplaise au PS et consorts, ni qu'ils soient dépossédés de la parole qui eût dû leur être donnée, enfin, sur un sujet sociétal de cette importance.

A force de refuser d'aborder les thèmes que le Front National utilise comme étendard, et donc à force de lui laisser le monopole de la réflexion (ou tout au moins du discours politique) sur ces sujets, à force de remettre aux calendes grecques l'examen de ces aspects de la politique française, et surtout les décisions majeures qu'ils induisent naturellement, les partis "traditionnels", dits encore "de gouvernement", risquent fort à brève échéance de ne plus l'être, "de gouvernement" !

Car les Français en ont assez des reculades, assez de la "politique de l'autruche", assez des discours niais sur le "vivre ensemble", sur "la chance" que représenteraint "le mélange des cultures" et la "diversité", sur "l'enrichissement" qu'apporterait l'immigration multiculturelle. Les Français en ont assez de voir leur propre culture bafouée, altérée, grignotée, concurrencée, combattue par des "migrants", comme disent les timides et les peureux, en réalité par des hordes de plus en plus nombreuses dont la culture d'origine est en contradiction totale avec la nôtre à bien des égards,

Car les Français ne sont  pas assez niais pour ne pas percevoir l'évidence. Car ce que ressentent les Français est bien différent d'une chance ou d'un enrichissement. Ce que ressentent les Français, c'est le danger que représente une civilisation, une culture, un modèle sociétal, qui s'oppose aux nôtres.

La laïcité n'interdit à personne de savoir que notre civilisation, notre culture, notre modèle sociétal, est inspiré, nourri, alimenté, depuis des siècles, par le christianisme. La laïcité n'autorise personne à faire semblant de ne pas voir que d'autres civilisations, d'autres cultures, d'autres modèles sociétaux, non seulement sont totalement différents, mais encore s'opposent ouvertement aux nôtres. Et parmi eux une civilisation, une culture, un modèle social, directement inspirés par une autre religion, une religion qui de tous temps a combattu le christianisme, une religion qui ne fait pas mystère de sa volonté de s'imposer au monde. Cette religion, cette culture, cette civilisation, ce modèle sociétal, s'appelle l'islam.

Or, cette religion est devenue la deuxième religion de France. Les fidèles de cette religion, les ressortissants de cette culture, de cette civilisation, les adeptes de ce modèle sociétal, sont de plus en plus nombreux en France. L'immigration musulmane est de très loin la plus importante.

Et les immigrés musulmans sont de très loin ceux qui s'intègrent le moins bien dans la société française, ceux qui s'opposent le plus à nos rites sociétaux, à nos comportements, et pour tout dire à notre modèle républicain.

Alors, loin de moi l'idée de rejeter ces Musulmans-là, de les combattre, de les "renvoyer chez eux", autant de thèses soutenues par le FN. Loin de moi l'idée de susciter la haine à leur encontre. Mais loin de moi l'idée d'accepter qu'ils foulent aux pieds mes valeurs, qu'ils rejettent mes principes, et surtout qu'ils tentent de m'imposer les leurs. Mais j'exige philosophiquement qu'on les oblige au minimum à respecter nos lois.

Alors, quand je vois qu'ils réclament et obtiennent des concessions et des aménagements à nos lois et à nos règlements, quand je vois qu'on leur accorde des heures d'exclusivité dans les piscines, des menus sans porc dans les cantines scolaires, des aliments "halal" dans certains restaurants, le financement public, même déguisé, de mosquées, alors que beaucoup de nos églises tombent en ruines faute d'entretien et que des associations diocésaines végètent sans obtenir le moindre centime de fonds publics au nom (tout à fait justifié) de la laïcité, quand j'entends certaines associations musulmanes aller jusqu'à critiquer "comme une insulte à l'islam" la croix verte de nos pharmacies (et quand un conseiller de Paris admet que la question mérite d'être étudiée !), quand je les vois prier en pleine rue, avec la complicité de la police qui organise la circulation automobile dans le quartier, quand je vois certains d'entre eux afficher sans vergogne leur polygamie, et profiter au vu et au su des organismes de sécurité sociale et d'allocations familiales des prestations sociales pour ces "familles" totalement illégales, alors, oui, je peux comprendre que certains se révoltent, et se tournent vers les seuls parmi notre personnel politique qui acceptent de voir tout ça en face, d'en parler et de le dénoncer. Même si, par ailleurs, ceux-là avancent des thèses totalement ridicules sur bien d'autres sujets...

Alors, ce qui me gêne dans ce débat qui n'a pas eu lieu, c'est d'abord qu'il n'ait pas eu lieu, mais aussi que l'idée de départ, qui était celle d'un débat "sur la place de l'islam en France", ait été abandonnée pour devenir celle d'un débat "sur la laïcité". Ce n'est pas la laïcité qui pose problème en France. Il y a un consensus quasi unanime dans ce pays sur la laïcité. Mais le problème de l'islam, en France, dépasse de très loin la laïcité. Le problème n'est pas la religion mahométane mais bien la culture musulmane. Ou plutôt le fait que cette culture tente de s'imposer contre la culture gréco-romaine et judéo-chrétienne qui est historiquement la nôtre.

Ce débat, que nos pleutres au pouvoir ont escamoté, aura sans doute lieu, cependant. Mais il aura lieu sans eux, et sans doute contre eux. Si les conséquences n'étaient pas si graves, je serais tenté de dire "tant mieux"...

Les conséquences ? Soit l'essor décisif d'un parti extrémiste capable de précipiter le pays dans le gouffre, soit une révolte beaucoup plus concrète des citoyens contre les atteintes répétées à leur liberté et à leur culture. Car, je le répète, si les Français sont légitimement préoccupés par leurs conditions matérielles, et si donc le chômage et le pouvoir d'achat sont au premier plan de leurs soucis, la colonisation culturelle à laquelle ils sont plus ou moins sournoisement soumis ne les laisse pas non plus indifférents. Et ils sauront bien le faire savoir. Espérons qu'ils le fassent sans trop de casse...