Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

Affirmons nos libertés !

vendredi 9 décembre 2011

Justice fiscale

La crise de la dette, dont par parenthèse nous ne semblons pas être près de sortir compte tenu du nouveau "cautère pour jambe de bois" que viennent de décider dans la douleur, la nuit dernière, les 27 pays membres de l'Union Européenne (en attendant la très prochaine adhésion du 28ème canard boiteux), cette crise, donc, a mis sur le devant de la scène la nécessité d'assainir les comptes publics (nécessité qui, pour une fois, ne fait pas loi, semble-t-il !), et donc la mise en œuvre de plans de rigueurs, ou d'austérité selon l'angle sous lequel on les regarde.

Qui dit plan de rigueur dit modification du régime fiscal, et donc il semblerait logique que le citoyen-contribuable, que nous sommes tous, voit son attention attirée par le mode de calcul des impôts et des taxes auxquels nous sommes soumis. Je vais essayer d'apporter à l'édifice de cet examen ma modeste petite pierre.

Il est un vocable que nous entendons à l'envi chaque fois que l'on aborde le mode de calcul de l'impôt. Ce vocable qui, logiquement, devrait illustrer une idée louable mais qui recouvre dans l'esprit de ceux qui le portent comme un étendard quelque chose qui l'est beaucoup moins, c'est le terme de "justice fiscale".

En effet, pour tous ceux qui font de cette "justice fiscale" leur profession de foi, et fustigent à grands renforts d'anathèmes tous ceux qui s'éloignent de leur propre conception de la chose, cette justice-là n'a, pour peu qu'on y regarde de suffisamment près, pas grand chose à voir avec la vraie justice.

Pour illustrer ce propos que d'aucuns vont trouver d'entrée de jeu iconoclaste, je voudrais reproduire ici une allégorie que vient de me soumettre un ami, et dont l'auteur est David R. Kamerschen, professeur d'économie à l'université de Georgie :


Imaginons que tous les jours, 10 amis se retrouvent pour boire une bière et que l'addition totale se monte a 100 euros. (Normalement, cela ferait 10 euros par personne). Mais nos dix amis décidèrent de payer cette facture selon une répartition qui s'inspire du calcul de l'impôt sur le revenu, ce qui donna ceci :

  • Les 4 premiers (les plus pauvres !?), ne paient rien.
  • Le cinquième paye 1 euros
  • Le sixième paye 3 euros
  • Le septième paye 7 euros
  • Le huitième paye 12 euros
  • Le neuvième paye 18 euros
  • Le dernier (le plus riche ?!) paye 59 euros.
Les dix hommes se retrouvèrent chaque jour pour boire leur bière et semblaient assez contents de leur arrangement.

Jusqu'au jour ou le tenancier décida de leur faire une remise de fidélité.
"Comme vous êtes de bons clients, dit-il, j'ai décidé de vous faire une remise de 20 euros sur la facture totale. Vous ne payerez donc désormais vos 10 bières que 80 euros."
Le groupe décida de continuer a payer la nouvelle somme de la même façon qu'ils auraient payé leurs taxes. Les quatre premiers continuèrent a boire gratuitement. Mais comment les six autres, (les clients payants), allaient diviser les 20 euros de remise de façon équitable ?

Ils réalisèrent que 20 euros divisé par 6 faisaient 3.33 euros.


Mais s'ils soustrayaient cette somme de leur partage alors le 5éme et 6eme homme devraient être payés pour boire leur bière.


Le tenancier du bar suggéra qu'il serait plus équitable de réduire l’addition de chacun d'un pourcentage du même ordre, il fit donc les calculs. Ce qui donna ceci :

  • Le 5éme homme, comme les quatre premiers ne paya plus rien. (Un pauvre de plus ?)
  • Le 6éme paya 2 euros au lieu de 3 (33% réduction)
  • Le 7eme paya 5 euros au lieu de 7 (28% de réduction)
  • Le 8éme paya 9 euros au lieu de 12 (25% de réduction)
  • Le 9eme paya 14 euros au lieu de 18 (22% de réduction)
  • Le 10éme paya 50 euros au lieu de 59 euros (16% de réduction)
Chacun des six "payants" paya moins qu'avant et les 4 premiers continuèrent à boire gratuitement. Mais une fois hors du bar, chacun compara son économie :

"J‘ai seulement eu 1 euros sur les 20 euros de remise", dit le 6ème, alors qu'il désigna le 10ème en disant "lui, il a eu 9 euros".

"Ouais" dit le 5ème, "j'ai seulement eu 1 euro d'économie"
"C'est vrai !", s‘exclama le 7éme, "pourquoi aurait-il 9 euros et moi seulement 2 ? Le plus riche a eu le plus gros de la réduction"
"Attendez une minute", cria le 1ier homme, "nous quatre n'avons rien eu du tout nous. Le système exploite les pauvres".
Les 9 hommes cernèrent le 10éme et l'insultèrent.

La nuit suivante le 10éme homme (le plus riche ?!) ne vint pas.

Les neuf autres s'assirent et burent leur bière sans lui. Mais quant vint le moment de payer leur note ils découvrirent quelque chose d'important : ils n'avaient pas assez d'argent pour payer ne serait-ce que la moitié de l'addition !

Voici maintenant ce que m'inspire cette allégorie
  • Au premier abord, la notion de "justice fiscale" peut être appréhendée comme le fait que plus les gens sont "riches" et plus ils doivent participer au financement de la collectivité.
    Dans notre système actuel, cela nous conduit à l'impôt dit "progressif", c'est à dire au système d'imposition par "tranches" de revenus, chaque "tranche" supportant un taux d'imposition supérieur à la "tranche" inférieure.
  • Primo, ce n'est pas évident que ce principe du "plus riche qui paie plus" soit à proprement parler "juste".
    Le citoyen ne devrait-il pas "justement" être traité comme le consommateur qu'il est des services de l'état, et donc participer à l'effort collectif en fonction du volume de sa "consommation" desdits services ?
  • Secundo, et en supposant que le principe de progressivité de l'impôt en fonction des revenus soit finalement retenu malgré tout, l'application d'un même taux de prélèvement à tout le monde engendrerait automatiquement cette progressivité, celui qui gagne deux fois plus payant automatiquement le double et ainsi de suite...
    Faire en sorte que les hauts revenus paient proportionnellement plus que les bas salaires constitue-t-il réellement une mesure de "justice fiscale" ? Ca ne résiste pas en réalité à un examen logique !
  • Est-il juste également que les plus petits revenus ne participent nullement à l'effort de financement du fonctionnement de l'état ?
    Ici encore, la notion de "justice" est totalement bafouée...
  • Avec le système existant, et comme le montre l'allégorie de Kamerschen :
    • Les gens qui payent le plus de taxes (c'est à dire les plus hauts revenus) tirent le plus de bénéfice d'une réduction de taxe, et par exemple des exonérations partielles (ce que nous appelons de plus en plus communément les "niches"). Ce qui induit, fort justement cette fois, un sentiment d'injustice chez les autres...
    • Taxez-les plus fort encore, accusez-les d’être "riches", et ils risquent fort de fuir vers des cieux plus cléments. Et il ne servira à rien ensuite de les traiter de mauvais français ou de déserteurs comme on l'entend ça et là... 
Kamerschen termine son exposé par deux formule laconiques :
  • Pour ceux qui ont compris, aucune explication n'est nécessaire.
  • Pour ceux qui n'ont pas compris, aucune explication n'est possible. 
Je ne suis pas loin de partager cet avis...

Je tiens cependant à ajouter quelques précisions importantes :
  • Le principe que je viens d'énoncer porte un nom. Les Anglo-Saxons l'appellent la "flat tax", ce qui peut se traduire par "l'impôt proportionnel".
  • Ce système est de très loin le régime d'imposition le plus juste. 
    • Le terme de "justice fiscale" utilisé hors de ce cadre est tout simplement usurpé.
    • La justice, c'est traiter tout le monde de la même manière.
    • Ne pas faire payer certains, et en faire payer d'autres proportionnellement plus que la moyenne, c'est le contraire de la justice fiscale
  • Mais pour être vraiment juste : 
    • L'impôt proportionnel doit s'appliquer à tous les revenus, quel que soit leur montant et quelle que soit leur nature.
    • Il doit remplacer tous les autres impôts, puisque par nature ceux-ci sont calculés de manière injuste.
      Avec cependant une exception : la TVA, qui est le seul moyen de faire participer au financement du système ceux qui ne sont pas assujettis à l'impôt et qui profitent néanmoins des services de l'état et des administrations, c'est à dire par exemple les touristes étrangers et les personnes qui n'ont pas de revenus en France.
Voilà la réforme idéale de l'impôt à laquelle devrait s'atteler le vainqueur de 2012. Inutile de dire que dans l'état actuel des mentalités la chose est totalement utopique ! La justice fiscale est donc encore une totale utopie...

    samedi 5 novembre 2011

    Dêmos Kratos

    "La démocratie, c'est le gouvernement du peuple par (et pour) le peuple". "La démocratie, c'est le contraire de la dictature". Cette image de la démocratie, c'est celle qu'on nous a vendue depuis 1789, que même Napoléon, l'ignoble despote que certains nous décrivent, mais en réalité le premier Européen moderne, que même Napoléon donc a vendue au reste du continent, voire au-delà...

    La démocratie, dans la tête des gens, c'est la liberté, le bien-être, autrement dit le bonheur...

    Mais cette image idyllique n'est qu'une image. La démocratie, c'est avant tout un système politique qui privilégie ce que pensent et ce que veulent les citoyens par rapport à ce que pensent et ce que croient bon leurs dirigeants ; bon pour le pays et donc pour les citoyens eux-mêmes. Et ce n'est pas forcément la même chose...

    A l'issue de la deuxième guerre mondiale, quelques visionnaires ont imaginé une construction politique à l'échelle du continent européen de nature, pensaient-ils, à faire taire les antagonismes meurtriers vieux de plusieurs siècles, à ramener la paix et donc la prospérité. Ils s'appelaient Jean Monnet, Robert Schumann, Conrad Adenauer, Alcide de Gasperi... Ils ont réussi ... partiellement !

    Si leur idée, qui a accouché péniblement en plusieurs décennies de ce que nous appelons aujourd'hui l'Union Européenne, a bel et bien assuré la paix sur le vieux continent, et même dans tout l'Occident, force est de constater que le satisfecit est beaucoup moins évident s'agissant de la prospérité des peuples. Même s'il est absolument indéniable que, globalement, le niveau de vie des Européens du 21ème siècle est sans commune mesure avec celui de leurs aînés. Mais personne ne peut dire ce que serait ce niveau de vie sans les institutions communautaires, ni même il faut bien le dire dans une Europe non démocratique comme celle à laquelle on pouvait malheureusement s'attendre en restant sur le statu quo de l'armistice de 1945...

    C'est que démocratie ne signifie pas automatiquement prospérité !

    En outre, la construction progressive de l'Union Européenne ne s'est pas faite de manière démocratique, c'est le moins qu'on puisse dire. Et même, lorsque les dirigeants européens ont voulu impliquer leurs peuples dans l'élaboration d'une Europe politiquement unie, ils ont essuyé un refus et le processus a été bloqué pendant de longs mois... L'Union Européenne ne doit sa survie, et ce qu'elle est aujourd'hui, qu'à ce que certains ont taxé sans qu'on puisse décemment leur jeter la pierre de "déni de démocratie", puisque le traité de Lisbonne, entériné après le "non" au référendum sur le projet de traité constitutionnel, a repris la plupart des dispositions de de ce même projet ! Les dirigeants ont donc signé un traité dont les aspects les plus importants avaient été rejetés par les peuples de deux des pays membres. Ces deux pays-là (la France et les Pays Bas) ne représentent pas, et de loin, la majorité des citoyens d'Europe, mais c'est là une bien maigre consolation pour les inconditionnels de la démocratie...

    Mais j'ai déjà pris position sur le sujet : la construction d'une entité démocratique ne doit pas nécessairement s'élaborer de manière démocratique ! Si on avait fait un référendum en 1945 pour demander si on devait créer la CECA (l'embryon originel de notre Union actuelle), il y a fort à parier que le "non" l'aurait emporté largement, tant les antagonismes patriotiques étaient exacerbés par trois conflits armés majeurs en moins d'un siècle. C'est pourtant cela qui nous a garanti la paix pendant plus de 60 ans...

    Comprenons-nous bien : je suis viscéralement un indécrotable démocrate. Mais je ne suis pas un rêveur, et je sais parfaitement que le peuple, tout souverain qu'il est, n'a pas la science infuse, et n'est pas automatiquement capable de prendre les bonnes décisions. C'est toute la raison d'être de la démocratie représentative, et tout le fondement de mon opposition à toute forme de démocratie directe au long cours. Le peuple élit pour une durée déterminée ses représentants, et ces représentants gouvernent en son nom pendant toute la durée de leur mandat, sans que leurs prérogatives ne puissent être remises en cause. Sauf en cas de manquement particulièrement grave à leurs obligations ou à l'honnêteté, mais ces cas et ces manquements devant être explicitement prévus par la Loi fondamentale. C'est ce qui garantit que la politique menée ne soit pas soumise à des soubressauts et à des revirements inopinés au gré des humeurs de chacun. La bonne gestion du pays, et la défense opiniâtre des intérêts des citoyens, a besoin de constance et de sérénité. Cela exclue que les citoyens puissent intervenir directement à tout moment dans la gestion des affaires pour en changer le cours au gré de leurs intérêts immédiats ou de leurs humeurs. C'est en ce sens également que je fustige les "marches à reculons" de nos dirigeants au moindre mouvement de rue ou au moindre sondage défavorable. Certains appellent ça la démocratie participative. J'appelle ça un désordre institutionnel. Et c'est tout bonnement indamissible. Démocratie ne signifie pas désordre ni anarchie.

    Il y a un point sur lequel mon raisonnement achoppe, et c'est le référendum. C'est la raison qui m'a fait prendre la plume aujourd'hui. Car un fait saisissant vient de se produire qui le met en cause. Le premir ministre grec, après s'être vu arracher un accord sur l'application d'un Nième plan d'aide de l'Union Européenne et du FMI, a presque aussitôt décidé de renier sa signature, et de d'abord soumettre cet accord au peuple grec par référendum ! Stuppeur parmi les dirigeants européens, et sur les marchés financiers, tout le monde étant convaincu que les citoyens grecs allaient dire "non", plongeant non seulement leur pays mais l'ensemble de l'Europe dans un chaos indescriptible.

    Voilà bien l'exemple type d'une décision incontournable dans l'intérêt évident du pays, mais impopulaire au point que le peuple lui-même ne peut que la refuser. Les finances de la Grèce sont dans un état calamiteux avant tout par la faute de ses dirigeants depuis plusieurs décennies, certes. Les citoyents grecs ne se sentent donc aucunement responsables de cette situation (ce qui reste partiellement faux). Mais les tentatives de rétablissement des comptes de la nation passent inévitablement par des mesures économiques douloureuses pour eux. Il faut redresser la barre par une gestion extrêmement rigoureuse, afin de rendre aux seuls investisseurs capables de renflouer le pays la confiance nécessaire à cette intervention. Mais redresser la barre signifie cesser de jeter l'argent par les fenêtres, cesser de dépenser plus que l'on ne reçoit, faire en sorte que les débiteurs paient leur dû, cesser de distribuer des aides sociales dont on n'a aucunement les moyens matériels, autant de décisions drastiques de nature à faire hurler la majorité des citoyens. Il est absolument évident qui si vous demandez à ces mêmes citoyens leur accord sur les dites mesures, vous obtiendrez à coup sûr un refus catégorique !

    Et pourtant, ces mesures sont la seule solution pour éviter la faillite du pays, ce qui serait éminemment plus douloureux encore pour les citoyens grecs dont nous parlons, dans le même temps où cela projetterait, aux dires de nombre de spécialistes, tout le reste de la zone euro dans d'insondables difficultés.

    Il ne fallait donc à aucun prix organiser ce référendum, même si à première vue une telle consultation paraissait légitime au nom de la démocratie...

    De fait et sur l'insitance de la "communauté internationale", Georges Papandréou a fait marche arrière et ce référendum n'aura pas lieu. Son parlement lui a voté la confiance du bout des lèvres, et selon toute vraissemblance un gouvernement "d'union nationale" (qu'il ne présidera peut-être pas) se chargera de mettre en oeuvre les mesures d'accompagnement, si impopulaires, du plan d'aide international. A entendre les journaleux de service, on a presque envie de dire "tout va bien qui finit bien". Sauf que...

    Sauf que rien n'est fini ! Sauf que tout est très loin d'être bien. Sauf que le plan d'aide en question a toutes les chances d'être un beau coup d'épée dans l'eau, et que la Grèce est très loin d'être sortie d'affaires.

    Car si un "non" à un éventuel référendum aurait précipité le pays dans une faillite certaine, la mise en oeuvre du plan d'aide ne garantit en rien que cette faillite ne survienne pas malgré tout. Ca, c'est l'avenir qui nous le dira, et ce n'est pas mon propos d'aujourd'hui...

    Une pratique exagérée et inappropriée d'une certaine idée de la démocratie directe a failli provoquer une catastrophe. La sagesse des élus, pas seulement grecs, a évité cette erreur fatale. Il reste à espérer que la démocratie représentative qui a su s'imposer saura également prendre les bonnes décisions, afin que non seulement la Grèce ne sombre pas, mais qu'également elle n'entraîne pas dans son sillage ses voisins immédiats, et particulièrement ceux qui ont commis des erreurs moins graves en intensité mais tout aussi condamnables par leur nature.

    Entre la Grèce et la France, pour ne parler que d'elle, il existe une différence de degré, pas une différence de fond. Les mêmes erreurs produisent forcément les mêmes effets. Et la seule démocratie ne suffira pas à nous en exonérer...

    jeudi 8 septembre 2011

    Même elle !

    Une "petit phrase", même un "petit mot" seulement, m'a fait bondir ce matin à l'écoute des "quatre vérités" sur France 2...

    On a l'habitude d'entendre ce mot dans les bouche des socialistes et de leurs divers acolytes.

    Un mot mensonger, à supposer qu'on accepte de considérer qu'il a une signification ce qui n'est pas mon cas, quand on prétend comme eux qu'il caractérise la France ou l'Europe.

    Un mot qui en fait ne veut rien dire : ultralibéralisme !

    Il ne veut rien dire du tout, car être libéral c'est tout simplement laisser au citoyen sa liberté naturelle. Comment peut-on être ultralibéral ? Comment peut-on laisser le citoyen "plus libre que libre" ? Ce néologisme n'a pour but que de caricaturer les idées de ceux qui combattent le collectivisme, le keynésianisme ou tout simplement le constructivisme que défendent tous ceux qui se disent "de gauche", et qui dans la foulée s'attribuent pour faire bonne mesure le monopole des bons sentiments et de la morale... Un "ultralibéral" est donc par définition un salaud qui ne pense qu'à ses intérêts personnels !

    Ce mot, ce faisant, est devenu comme une insulte jetée à la face de tous ceux qui ne pensent pas que l'Etat doit se mêler de tout, diriger tout, écraser de son poids jusqu'au libre-arbitre même de l'individu, agir autoritairement "pour l'intérêt général" (un autre concept creux), et pour ce faire ponctionner la plus grosse part de la production de richesses du pays.

    On a l'habitude, dis-je, d'entendre ce mot vide de sens dans la bouche des politiciens "de gauche". Et je suis de ceux qui pensent que les autres, ceux "de droite", non pas parce qu'ils sont plus intelligents, mais simplement parce qu'ils défendent des idées plus proches des réalités d'une société organisée autour de l'individu, et non autour d'un concept collectif, que ces gens-là, donc, même s'ils ne sont pas des libéraux, savent ce qu'est le libéralisme et ne commettraient pas cette erreur grossière.

    Ce matin, j'en ai le démenti flagrant. Marine Le Pen, entre autres idioties diverses et variées déversées à l'antenne à une heure de grande écoute, nous a asséné sa vérité selon laquelle la France serait "ultralibérale" depuis plus de 30 ans...

    Il est flagrant que MLP est allée là "à la pêche aux voix" du PS.

    J'attends le moment où, pour comme d'habitude aller "à la pêche aux voix" du FN, un Copé ou un Borloo viendra nous dire à son tour qu'il faut combattre "l'ultralibéralisme" français...

    Inculture et mauvaise foi, quand vous nous tenez...

    mercredi 7 septembre 2011

    Science de la cité ou science électorale ?

    Il y a quelques jours, j'ai promis d'expliquer pourquoi le plan Fillion, que je me refuse à appeler "plan de rigueur", ni "plan d'austérité", allait à contre sens de ce qu'il fallait faire. Le temps me manque pour entrer dans les détails. Je vais donc être bref, ou essayer de l'être.

    Ce plan "poudre aux yeux" est sensé prouver aux marchés financiers que la France fait ce qu'il faut pour amenuiser sa dette, rééquilibrer son budget, et par conséquent redonner confiance aux investisseurs. A l'instar de la Grèce et de l'Italie, la France, officiellement, engage un plan de redressement...

    On voit déjà le résultat avant même que ce plan ne soit voté. Avant même qu'il ne soit débattu au Parlement, où il sera largement retoqué, la bourse continue de plonger vers des abîmes encore jamais atteints. Normal, j'ai expliqué l'autre jour pourquoi la monnaie européenne ne pouvait pas donner confiance dans la configuration actuelle de l'Europe. Donc ni le plan français, ni le plan grec, ni le plan italien, ni le plan européen d'aide à la Grèce (d'ailleurs pas encore mis en œuvre), ni aucun plan d'austérité ou de rigueur d'un pays "dans son coin" ne peuvent être efficients.

    En outre, le plan Fillion a la particularité de n'être tout simplement pas crédible, et même d'être néfaste pour l'économie française.

    Il y a une manière simple de résumer tout ça : nous avons affaire à des dirigeants qui prennent constamment les problèmes à l’envers. Tout simplement parce que ça les arrange, eux !

    12 milliards « d’économies » (on se fout de nous sur les termes aussi), comparés aux 92 milliards de déficit : c’est ça le « plan de rigueur » Fillion… Si c’est ça la rigueur budgétaire, alors il falloir que je revoie mes cours d’économie politique… Mais faire plus, ce serait déplaire à trop de monde. Et on vote en 2012…

    La cause : Les dépenses inconsidérées de la puissance publique (pas seulement l’état) depuis trente ans, y compris dans le domaine social. On achète les bulletins de vote avec de l’argent qu’on emprunte. C’est le social-clientélisme. Et ça nous mène à la ruine.

    La mauvaise solution : Augmenter les prélèvement obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) pour boucher les trous. On asphyxie l’économie, donc on réduit les recettes, et le déficit se creuse encore.

    La bonne solution :
    • Une réduction drastique des dépenses publiques : 
      • fonctionnement de l'état et des institutions de la République
      • fonctionnement des administrations, 
      • salaires des hauts fonctionnaires,
      • indemnités des élus, et nombre de ces élus,
      • subventions diverses et variées,
      • projets pharaoniques non indispensables voire totalement inutiles,
      • investissements stériles,
      • dépenses « sociales » non financées ou indues,
      • interventions du secteur public dans des domaines qui ne le concernent pas et qui relèvent de la sphère privée.
      • La liste n’est pas close…
    • Une réduction parallèle des prélèvements obligatoires (il faut donc que les coupes budgétaires soient très supérieures au déficit actuel).
    • De cette manière, 
      • On redonne du souffle à l’activité. 
      • On réinjecte dans l’économie les sommes qu’on lui confisque aujourd’hui. 
      • On redonne aux citoyens du pouvoir d’achat, et aux entreprises des opportunités d’embauche. 
      • L’économie repart et les recettes augmentent…
    Pourquoi ce qui a marché au Canada ou au Brésil ne marcherait pas en France ?

    Mais pour ça, il faut du courage politique. Il ne faut pas avoir peur de froisser les profiteurs du système. Il ne faut même pas avoir peur de perdre les prochaines élections…

    Etymologitement, le mot politique signifie « science de la cité », pas « science des élections »…

    dimanche 4 septembre 2011

    Matraquage médiatique

    Une fois n'est pas coutume, je vais réagir "à chaud" à l'actualité.

    Grand jour sur nos antennes et dans la presse. Deux VIP d'envergure internationale nous font l'honneur de revenir dans leur pays, et tout le lanterneau médiatique est sur les dents...

    Un ex chef d'état virtuel et son épouse dévouée, un roi déchu d'opérette et sa femme trompée, un couple de "peoples" qui a défrayé la chronique judiciaire des deux côtés de l'Atlantique pendant plusieurs mois, un obsédé sexuel avéré et violeur probable, qui "revient de l'enfer" bien plus sans doute que sa victime supposée, ont atterri ce matin sur le tarmac de Roissy.

    J'ai RTL dans les oreilles à mon corps défendant depuis que je suis levé, et depuis que je suis levé je n'entends parler que de ça.

    Si nous avions l'honneur de recevoir le chef d'un grand état étranger, il n'est pas certain que nous aurions droit à un tel matraquage médiatique.

    Si le même personnage était un membre influent d'un parti politique dit "de droite", il ne fait évidemment aucun doute que j'aurais eu droit ce matin à un programme radiophonique bien différent. Mais voilà ! Celui-ci est le richissime chef de file d'un "courant" important de cette auberge espagnole qu'est le PS, et les primaires socialistes ont lieu dans quelques semaines. DSK n'est pas candidat, empêché par ses démêlés judiciaires, mais l'occasion est trop belle ! Pendant qu'on nous rebat les oreilles, encore et encore, avec l'ordre du jour non-évènementiel de l'ex Lapin Agile du FMI, au moins nous assène-t-on subrepticement et sournoisement des images subliminales dont on espère bien qu'elles façonneront inconsciemment le comportement des auditeurs. RTL n'est pas réputé être une radio "de gauche", et pourtant elle roule à gauche, comme toutes les autres...

    L'ancien patron du FMI n'a pas été acquitté, n'a pas été blanchi, n'a pas été innocenté, malgré ce que disent les journaleux. DSK a bénéficié d'un "abandon des poursuites", ce qui en droit américain correspond à peu près à un non-lieu en France. DSK n'a même pas eu à se défendre devant un tribunal pour, pourtant, échapper à toute sanction. Le doute doit bénéficier à l'accusé. Mais nous, pauvres présumés coupables de droitisme que nous sommes, subissons, sans procès également, la sentence d'un système occulte qui nous a condamnés par avance à subir les assauts d'une propagande éhontée, et le supplice du bourrage de crâne permanent. Pas de voie de recours. Pas de remise de peine...

    Nous y aurons droit, au minimum, jusqu'à la Présidentielle. Car les primaires ne suffiront pas. Le "vainqueur" de ces primaires devra encore convaincre les gogos que nous sommes de voter pour lui en 2012. Et le seul moyen, pour un socialiste, de convaincre, n'est surtout pas son programme : s'il en a un, il sera désastreux pour n'importe qui réfléchit un tant soit peu. Le seul moyen est donc la propagande et le matraquage médiatique. La persuasion pour les nuls...

    Je me mets instinctivement à la place d'un auditeur étranger qui écouterait les ondes françaises ce matin. Quel spectacle désastreux ! Quelle comédie de bas étage ! Quelle honte pour la France, aussi...

    vendredi 26 août 2011

    Ce n'est pas l'euro qui est coupable.

    Je vais encore écrire des lignes un peu trop techniques. Dès qu'on veut parler économie, on n'échappe pas à ce travers. Et pourtant, j'aimerais de tout coeur trouver la martingale qui manque à tous les auteurs et tous les éditorialistes sur le sujet ; car parler pour convaincre et en même temps parler un langage que vos auditeurs ne comprennent pas totalement, c'est soit un voeux pieux, soit tout simplement une gageure.

    Et pourtant, le sujet est bien trop grave pour ne pas l'aborder, bien trop important pour ne pas au moins tenter de l'expliquer, et cependant bien trop complexe pour éviter qu'au moins une partie de l'auditoire passe à côté, à la fois des données du problème et à la fois, hélas, de la pertinence des solutions que l'on se propose d'évoquer...

    D'autant que le sujet est aussi politique, et que la politique est sans aucun doute le sujet le plus difficile à aborder de manière sereine, tant pour celui qui parle que pour celui qui écoute. Par définition, tout discours politique se heurte aux positions déjà prises par l'auditeur ou le lecteur. Par définition encore, tout discours économique est politique : ce n'est pas pour rien que la discipline universitaire se nomme "économie politique". Et par définiton donc, tout discours économique se heurte aux présuppositions politiques de son auditoire.

    Il faut donc un certain courage pour se lancer dans un exercice aussi scabreux. Je vais tenter d'avoir ce courage-là, et si possible d'avoir aussi les mots pour convaincre.

    L'Europe vient de passer à quelques millimètres du gouffre. Les Etats Unis en sont passés à quelques micromètres. L'euro a failli sombrer et toute la construction européenne avec lui. Le dollar a été sauvé in extremis par un Congrès américain au sein duquel même les opposants les plus acharnés à Barak Obama sont heureusement assez responsables et sérieux pour ne pas déclencher une catastrophe mondiale. Ils ont simplement réussi à lui lancer un signal fort, qu'il n'a malheureusement pas donné l'impression encore de comprendre : un signal destiné à lui dire que sa politique de largesses sociales inconsidérées à l'échelle américaine (en Europe, il y a bien longtemps qu'on n'en est plus à ce stade, mais nous savons à quel prix), que cette politique socialisante est rejetée par l'opinion et qu'il devrait bien en tenir compte avant qu'elle ne se révolte. Heureusement, la mandature suprême, aux USA, n'est que de quatre ans, et il y a de fortes chances pour qu'in fine il perçoive à temps le signal...

    Mais mon propos d'aujourd'hui n'est pas la politique intérieure, et encore moins celle des USA. Si j'en ai parlé, c'est uniquement pour faire le parallèle entre deux problèmes somme toute assez différents l'un de l'autre, mais avec un dénominateur commun qui est celui des déficits publics.

    Que ce soit en Amérique ou en Europe, les hommes politiques, des deux côtés de l'Atlantique, ont depuis plusieurs décennies choisi la solution de facilité pour financer leurs politiques, qui social-clientélistes qui de prestige et d'expansionnisme. Cette solution consiste à reporter sur leurs successeurs la charge de dépenses pharaoniques que même une fiscalité confiscatoire (bien plus en Europe qu'aux USA toutefois) n'est pas capable de financer. Et pour ce faire, ils ont "laissé filer" leurs déficits budgétaires, au point que le cumul des dettes des états atteint aujourd'hui des sommets qui font craindre à très juste titre qu'elles ne soient jamais honorées.

    Quand je dis que les problèmes sont différents d'une rive à l'autre de l'Atlantique, c'est qu'à l'inverse de l'Europe, les Etats Unis sont une fédération constituée, et que les grands choix de la politique économique et financière sont pris à Washington. C'est d'ailleurs l'état fédéral qui expose la dette affolente qui préoccupe tant ses créanciers. La monnaie américaine fait référence à une économie structurée, à l'inverse de la monnaie européenne qui subit les soubresauts de 17 économies aussi différentes qu'incohérentes entre elles. Il suffit qu'un seul état, si petit soit-il, présente des risques d'insolvabilité pour que la monnaie commune aux 17 soit attaquée, et que ce soit toute l'économie de la zone euro qui soit destabilisée. C'est ce que nous vivons depuis 18 mois avec la Grèce, et c'est ce qui a failli faire capoter tout le système. Sachant que le risque n'est pas jugulé, loin de là...

    Car les données de fond du problème ne sont toujours pas modifiées. L'euro reste, malgré les tergiversations et les discours, une monnaie techniquement artificielle puisque ne reposant pas sur une économie structurée. La création de l'euro n'a pas été une erreur en soi. Une monnaie forte capable de concurrencer l'hégémonie internationale du dollar était une bonne idée. Et de nature à porter des fruits au bénéfice de l'économie européenne.

    Mais en le disant comme cela, je mets le doigt sur le vrai problème de l'euro : l'économie européenne justement. L'économie européenne ... n'existe pas ! L'Union Européenne, ce sont 27 pays indépendants seulement unis par des accords esentiellement commerciaux, et qui plus est 27 pays aux niveaux économiques disparates, surtout depuis le dernier "élargissement". La zone euro, ce sont 17 pays indépendants, et surtout 17 économies sans lien réel entre elles, sans aucune cohésion, sans aucune cohérence. 17 économies dont certaines sont florissantes et certaines autres à l'agonie.

    Et tout le mal vient de là : si un seul des 50 états américains connaît des difficultés, le dollar n'en subira pas les conséquences, et les marchés financiers ne s'affoleront pas malgré l'ampleur de la dette fédérale. Car justement, les USA sont une fédération et les 49 autres états sont là, avec les mêmes règles économiques et qui cotisent tous au "pot commun". La dette américaine, ce ne sont pas 50 dettes souveraines mais une seule : celle du Trésor fédéral. L'euro, il fallait le faire, mais il fallait le faire dans un cadre fédéral ou pas du tout.

    Car la dette européenne, en revanche, n'existe pas en tant que telle, et les états "pauvres" de la zone euro ne bénéficient pas d'une solidarité automatique de la part des états "riches". Si un état européen a de grosses difficultés, rien n'oblige les autres à venir à la rescousse. Si demain la Grèce fait défaut, rien n'obligera l'Allemagne à mettre la main au gousset.

    Or, quand un pays connaît des difficultés financières, sa monnaie est évidemment attaquée. Quoi de plus normal ? Comment avoir confiance dans la monnaie d'un pays en faillite ? La monnaie de la Grèce, c'est l'euro. Pour leur malheur, l'euro est également la monnaie des 16 autres. Et donc, la monnaie des 16 autres est attaquée, puisque c'est la même... Quoi de plus normal encore une fois ?

    La solution, c'est bien évidemment que ces 16 autres-là (au moins ceux qui le peuvent) renflouent la Grèce. Pas en lui prêtant bien sûr : ça ne fait que péréniser sa dette, c'est à dire ses difficultés. Mais en payant à sa place ! Et si possible pas avec de la monnaie de singe : il ne suffit pas de faire fonctionner la planche à billets comme la BCE est en train de le faire...

    Un tel scénario, tout à fait normal et automatique dans le cadre d'un état fédéral, est tout simplement inconcevable dans le cadre d'un soi-disant marché unique qui n'est qu'un conglomérat d'états aux intérêts divergeants, aux politiques économiques elles aussi divergeantes, et où les états vertueux et par conséquent les plus riches ne tireraient aucun avantage supplémentaire au redressement des économies des "canards boiteux". Ces états-là auraient donc tout naturellement l'impression totalement justifiée de payer pour le laxisme de leurs voisins, ce qu'ils refusent et on les comprend !

    La crise de l'euro, qui est loin d'être terminée et qui conduira possiblement à l'explosion de la monnaie unique, met en lumière de manière éclatante que l'Union Européenne n'aurait de sens que politiquement intégrée.

    C'est l'idée que j'ai toujours appelée de mes voeux. Et ceux qui ne sont pas d'accord avec cette idée d'une Europe Fédérale doivent aller au bout de leur raisonnement, et en tirer la conclusion qu'alors, c'est l'Union Européenne elle-même qu'il ne fallait pas faire... Et surtout pas l'union monétaire.

    Il ne fallait pas non plus intégrer des pays économiquement faibles. Il fallait attendre qu'ils atteignent un niveau comparable aux autres. On a voulu faire une Union uniquement économique sur des critères uniquement politiques. On paie aujourd'hui cette incohérence...

    Ce n'est pas l'euro qui est coupable. C'est l'Europe telle qu'on l'a faite.

    Dans un prochain billet, j'essaierai de montrer, à titre d'exemple, en quoi le pseudo "plan de rigueur", ou pseudo "plan d'austérité", ou réel "plan poudre aux yeux", que vient de présenter François Fillion, illustre parfaitement en quoi les disparités des politiques menées au sein de la zone euro, sont le moteur de la défiance légitime des millieux financiers à l'égard de la monnaie unique.

    lundi 4 juillet 2011

    La culture du gratuit

    Est-ce que c'est Internet qui a favorisé cet engouement ? D'aucuns le prétendent. La Toile est un formidable et immense lieu d'échanges où "les gens" ont pris l'habitude de trouver des informations en grande quantité, et gratuitement, des services à télécharger, et gratuitement, des logiciels "libres", et donc gratuitement, des musiques, dont certaines gratuitement, des extraits de films, toujours gratuitement, etc..., etc..., etc...

    On y est tellement habitué que ça devient parfaitement naturel, et qu'il apparaît même totalement anormal à beaucoup de devoir payer pour télécharger de la musique, n'importe quelle musique, des films entiers, n'importe quel film, des logiciels informatiques, n'importe quel logiciel ! Au mépris du travail fourni par ceux qui ont écrit la musique, qui ont conçu les programmes, ou qui ont créé les films : auteurs, développeurs, compositeurs, arrangeurs, interprètes, scénaristes, réalisateurs, acteurs, éditeurs... Autant de personnes qui ont travaillé dur pour créer ces oeuvres, et qui ne seront pas rémunérées puisque le "consommateur" final refuse de payer.C'est proprement inadmissible, et le téléchargement pirate sur Internet est un acte non seulement illégal, mais immoral. Il s'agit tout bonnement d'un vol...

    La loi voudrait combattre ce phénomène, mais comme à l'accoutumée, elle tape "à côté de la plaque". Hadopi, par exemple, est une loi liberticide qui ne résoudra pas le problème, et qui frappe là où il ne faudrait pas : ce n'est pas le père de famille souscripteur de l'accès à Internet qu'il faut frapper, mais bien son rejeton (quel que soit son âge) qui utilise cette connexion pour se rendre coupable de détournement d'oeuvres sur le Net. Et pourtant, non contente de prévoir des sanctions financières (totalement justifiées celles-là), la loi prévoit l'interruption pure et simple de l'accès à Internet, et ce faisant pénalise, non pas le coupable mais quelqu'un d'autre, qui de surcroît a toutes les chances de n'être même pas au courant du délit. C'est tout bonnement le principe de la personnalisation des peines qui est bafoué. Ca ne semble pas défriser outre mesure le législateur. C'est pourtant un déni de droit pur et simple...

    Mais mon propos d'aujourd'hui n'est pas là, et je tiens que le mal est beaucoup plus profond encore.

    Cette "culture du gratuit" est tellement entrée dans les moeurs que, loin de se limiter à Internet, elle gagne toutes les sphères de la société. Le commun des mortels trouve de plus en plus normal et naturel de bénéficier gratuitement de toutes sortes de services, et même de biens matériels, sans se soucier un instant de savoir qui paie en définitive.

    Car en économie, le mot "gratuit" n'a aucune signification. Rien n'est réellement gratuit ! Il ya toujours quelqu'un, en dernier ressort, qui paie la facture...

    Il est vrai que les autorités de cet Etat Providence socialiste et O combien laxiste dans lequel nous baignons ne sont pas les dernières à nous habituer à ce petit miracle qui consiste à distribuer à guichet ouvert des largesses soi-disant gracieuses et que nous payons en définitive très cher sans même pour certains, hélas, nous en rendre compte.

    Un seul exemple : l'école laïque et obligatoire de Jules Ferry est "gratuite". Vraiment ? Elle absorbe le premier budget ministériel de la Nation.

    Et tout notre modèle social "que le monde entier nous envie" (mais qu'aucun autre pays n'applique) est fondé sur le même principe : l'état donne généreusement des avantages, soutient non moins généreusement des initiatives diverses, subventionne à des hauteurs globalement pharaoniques des centaines d'associations, qui perçoivent des dizaines et des dizaines de millions d'euros prélevés sur les impôts de certains citoyens, ceux qui n'ont pas besoin d'elles, afin de distribuer leurs services à d'autres, qui en bénéficient "gratuitement".

    C'est la logique de Robin des Bois, qui "volait les riches pour donner aux pauvres". Certains veulent nous faire admettre que c'est de la solidarité, en oubliant trop vite que la solidarité est une idée très belle et très noble qui consiste à aider de manière altruiste et parfaitement volontaire les nécessiteux, ou pour le moins ceux qui ont des moyens plus réduits que soi. Il ne s'agit en aucun cas d'un système mafieux qui consiste à prélever aux uns, et de force, une dîme qui sera ensuite dilapidée au gré du Prince, à destination de ses électeurs potentiels. Car c'est bien ça qui se passe dans nos belles démocraties sociales ! C'est bien l'appât du bulletin de vote qui pousse à arroser le petit peuple, le plus nombreux et donc le gros bataillon des électeurs. Ce n'est pas de la solidarité, c'est du social-clientélisme. Et ça coûte des centaines de millions d'euros. Des centaines de millions que l'état n'a pas, malgré le rapine que constitue la fiscalité débridée qui étouffe notre économie...

    Faut-il être optimiste ? Il semblerait que les quelques citoyens un peu plus lucides que la moyenne et qui crient au loup depuis des décennies commencent à se faire entendre. Deux sondages assez récents tendent à le faire penser :

    - Fin avril dernier, un sondage Ifop pour l'Observatoire de la fiscalité et des finances publiques faisait ressortir que "Huit Français sur dix veulent l’interdiction constitutionnelle des déficits publics".

    - Fin mai dernier, un autre sondage du même Ifop, toujours pour l'Observatoire de la fiscalité et des finances publiques, indiquait que "7 Français sur 10 considèrent que les collectivités territoriales ne font pas les efforts nécessaires à la maîtrise de leurs dépenses et du niveau des impôts locaux".

    Les personnes sondées avaient-elles conscience, en répondant dans ce sens aux questions posées, qu'elles condamnaient de facto le social-clientélisme dans je parle plus haut ? Avaient-elles conscience que les déficits publics sont en quasi totalité dus à la générosité coupable d'un état et de collectivités territoriales qui dépensent sans compter des fonds qu'ils n'ont pas, ce qui alimente à flots continus l'augmentation permanente de la fiscalité et celle de la dette publique ? Ont-ils conscience qu'inscrire dans la consitution l'équilibre budgétaire, c'est du même coup tirer un trait sur les largesses dispendieuses dont se rendent coupables les élus de ce pays ?

    Un autre sondage encore (Ifop pour l'Observatoire de la fiscalité et des finances publiques là aussi), nous apprenait que "93% des Français sont contre le cumul des mandats" et que "62% estiment que notre pays compte trop d’élus". Ne serait-ce pas, en effet, traiter le mal à sa racine, que de scier la branche sur laquelle le social-clientélisme est assis ? Pour ma part, je suis de plus en plus partisan du mandat unique dans le temps. Un tel système éviterait par principe la tentation pour nos édiles de dépenser à tort et à travers dans le but de se faire réélire, puisqu'ils n'auraient plus le droit de se représenter devant leurs électeurs. J'hésite cependant encore à opter définitivitement pour une telle solution, dans la mesure où la possibilité d'une réélection peut être aussi l'un des moteurs du souci plus que souhaitable de satisfaire l'intérêt des citoyens...

    En tout cas, il est maintenant de notoriété publique, même si certains clament leur naïve opposition à cette évidence, que la seule manière crédible et efficace de rétablir l'équilibre budgétaire, tout comme de réduire la dette globale du pays, consiste à couper drastiquement dans les dépenses publiques. Tout le monde sait que l'économie est rendue exsangue par les ponctions fiscales et sociales, et qu'il serait suicidaire autant que ridicule d'envisager une augmentation des prélèvements obligatoires, même si un parti politique, qui se dit pourtant sans sourire l'Alternative dans l'optique des élections de 2012, clame haut et fort son intention d'en rajouter une louche... Et couper dans les dépenses, c'est avant tout couper dans les largesses dites "sociales" que tout le monde paie cher. Et très cher !

    Mais tout comme les Grecs, il y a fort à parier que les Français dans leur majorité accepteront très mal de voir l'état et les collectivités locales cesser de leur distribuer des subsides et autres avantages qu'ils croient gratuits (gratuits comme le sont à leurs yeux les MP3 et les clips vidéos qu'ils téléchargent illégalement sur l'Internet) et qui pourtant leur coûtent les yeux de la tête en impôts et en cotisations de toutes sortes.

    Il faudrait leur faire lire (ou relire) Frédéric Bastiat. Il y a ce que l'on voit : ce qui est gratuit ou qui nous est distribué gracieusement. Et il y a ce qu'on ne voit pas : la part des prélèvements obligatoires qui en est la conséquence, et qui nous coûte bien plus cher encore...

    La culture du gratuit a un prix, bien plus élevé que celui de ce qu'on ne paie pas sur l'instant. De même la culture de l'assistanat a un prix, bien plus élevé que l'effort qu'il est sensé nous éviter...

    Sources des sondages :
    - http://www.lecri.fr/2011/04/29/huit-francais-sur-dix-veulent-linterdiction-constitutionnelle-des-deficits-publics/23193
    - http://www.lecri.fr/2011/05/31/sept-francais-sur-10-veulent-une-maitrise-des-depenses-locales/23608 
    - http://www.lecri.fr/2011/07/01/93-des-francais-contre-le-cumul-des-mandats/24065

    dimanche 19 juin 2011

    La Turquie, cheval de Troie de l'Islamisme en Europe

    Je trouve dans un excellent article de Laurent Arthur sur le blog de "La Troisième Guerre Mondiale", un écho parfait à la position qui est de plus en plus la mienne quant à une éventuelle entrée de la Turquie dans l'Union Européenne.

    De la lecture de cet article,il ressort l'évidence de ce que Recep Tayyip Erdogan, l'actuel premier ministre turc, fondateur de l'AKP, parti fondamentaliste islamique qui vient d'obtenir la majorité absolue aux dernières élections turques, n'a d'autre dessein plus ou moins mal caché que de rétablir le Khalifat de Bagdad, supprimé par Mustafa Kemal Atatürk, fondateur et premier président de la République Turque en 1922, et instaurateur dans le même temps de la laïcité en Turquie.

    Erdogan en est à son troisième mandat de premier ministre et a, à chaque scrutin, amélioré son score (celui de l'AKP) : au pouvoir depuis 2003 sur un score de 34%, il avait obtenu 47% des voix en 2007, puis a raflé la majorité absolue cette année avec 326 sièges sur 550 !

    Le génie d'Erdoigan est d'avoir compris très tôt qu'il fallait adapter le vocabulaire islamique pour éviter de se heurter de front à l'armée, garante dans la constitution d'Ataturk de la modération religieuse et de la laïcité. L'armée, en Turquie, est la première force politique du pays, non dans les urnes mais dans les esprits...

    Il a réussi à imposer la séparation de la religion et de l'Etat, respectant en cela les préceptes très populaires d'Ataturk, sans renoncer pour autant à son objectif : la réislamisation de la Turquie et la renaissance du vieil Empire Ottoman qui avait dominé les Balkans, le Moyen Orient et l’Afrique du Nord.

    La candidature de la Turquie à l'Union Européenne, qu'il promène comme un étendard, a en réalité un but caché. Il s'agit, dans l'esprit d'Erdogan, d'utiliser Bruxelles pour se protéger des velléités putschistes de l’armée turque. L'UE n'a cessé depuis la candidature de pousser Ankara à multiplier les lois destinées à émousser le pouvoir politique de l'armée, ce qu'Erdogan n'a cessé de faire.

    Depuis deux ans, il est passé à la deuxième phase de son plan : la lamination progressive des libertés publiques et la réislamisation de la société turque. Le processus d'intégration de la Turquie à l'Europe patine, mais Erdogan n'en a cure. En effet, grâce à l'Union Européenne (et aux Etats Unis, instrumentalisés eux-aussi dans le cadre de l'Otan), il a atteint son objectif de neutralisation de l'armée, et il peut maintenant passer à la suite. Il bride de plus en plus la presse, emprisonne les journalistes de l’opposition kémaliste et, à l’occasion, s’en prend aux intérêts des patrons liés à cette mouvance. Il encourage la prohibition de l’alcool et le port du voile ; il accentue le caractère islamiste de la politique étrangère turque dans les zones d’influence correspondant à l’empire ottoman de jadis, notamment les Balkans et l’Asie centrale...

    Il existe en Europe, et particulièrement en France, de nombreux partisans de l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Même sans parler du fait que cette grande nation (82 millions d'habitants) n'a ni une culture ni une civilisation en rapport avec la nôtre ; même sans arguer de l'influence puissante que son intégration contre nature à l'Europe opérerait sur des nations qui n'ont objectivement aucune similitude de pensée ni d'histoire avec les Turcs, force est de constater pour quiconque veut bien regarder les choses en face, que la Turquie d'aujourd'hui, et plus encore celle de demain, représente déjà un danger à l'extérieur de l'UE, mais représenterait un véritable "cheval de Troie" si on la laissait y entrer, cheval de Troie à la solde de l'idéologie islamique dont le but avoué est bel et bien la conquête de l'Occident : conquête idéologique et religieuse avant que d'être économique et politique.

    Si on laissait faire cette intégration monstrueusement contre nature, l'Empire Ottoman qu'Erdogan veut réssuciter irait bien au-delà de ses espérances, et c'est à moyen terme tout l'Occident chrétien qui risquerait de sombrer dans l'esclavage (le mot n'est sans doute pas trop fort)...

    samedi 18 juin 2011

    A quelque chose malheur est bon

    La crise grecque n'a finalement qu'un faible retentissement dans les colonnes des journaux, en dehors des titres spécialisés dans la finance. Ce dont parlent le plus souvent nos journaleux, ce sont des troubles. Pas de leur cause profonde.

    De même sur le Net, et parmi les blogueurs, hormis quelques articles disparates et succincts sur le sujet, ce sont surtout les blogs spécialisés en économie, par exemple celui de notre ami Lupus, qui traitent sérieusement du problème.

    Encore que ceux-là, et on ne leur en tiendra pas rigueur eu égard à leur spécialisation, s'arrêtent plus volontiers sur les aspects techniques de la crise, et notamment sur ses conséquences purement financières.

    Pourtant, et à mes yeux, cet aspect de la crise n'est non seulement pas le seul, mais encore pas non plus le plus grave. Les difficultés de la Grèce devraient au contraire nous faire réfléchir beaucoup plus sur ses causes que sur ses conséquences, en ce sens que si nous ne subissons pas encore en France lesdites conséquences à un niveau comparable à celui que subissent les Grecs, nous avons à notre passif exactement les mêmes causes, que nous le reconnaissions ou non.

    Je ne dis pas que nos gouvernants ont truqué les chiffres de notre budget comme l'ont fait les dirigeants grecs. Je ne dis pas non plus que cette tricherie que l'on reproche à Athènes n'est pas la cause directe de leurs difficultés actuelles. Certes, en affichant des chiffres meilleurs que la réalité, et en obtenant ainsi de l'Union Européenne et des banques une confiance imméritée et des largesses financières dont ils ne sont pas capables d'assumer la charge, ils ont créé les conditions de leur quasi faillite. Mais la cause véritable de cette banqueroute (j'emploie le mot à dessein) est ailleurs. Cette cause est systémique, et n'est malheureusement pas propre à la Grèce.

    Et les développements de la crise grecque prévisibles dans un futur immédiat risquent bien de nous faire éclater la vérité au visage, même si nos dirigeants font tout pour nous la cacher, et pour "faire durer le plaisir" tant dans un but électoraliste (2012 oblige) que dans celui de conserver le plus longtemps possible un crédit que pourtant ils ne méritent plus depuis longtemps déjà...

    Les difficultés économiques produisent, en Grèce comme partout, des difficultés sociales, encore aggravées par les mesures d'austérité qu'imposent les financeurs institutionnels pour accorder leur aide. C'est un véritable cercle vicieux : le déficit budgétaire et le coût exorbitant de son financement ralentissent l'économie, et influent donc très rapidement sur le pouvoir d'achat des citoyens, puis les aides internationales nécessaires sont conditionnées par des mesures de rigueur qui ralentissent encore un peu plus la machine, ce qui ampute un peu plus le pouvoir d'achat et qui crée un peu plus de nouveaux besoins de financement. Ajoutez à cela que plus la situation du pays est mauvaise, plus la confiance en ses capacités de remboursement diminue, et plus les taux d'intérêts augmentent, et donc plus la situation économique se dégrade, et donc plus l'austérité est nécessaire, et donc plus le pouvoir d'achat diminue, etc.. etc.. etc..

    C'est la spirale infernale qui ne peut qu'entraîner des mouvements d'humeur de plus en plus importants, et des troubles sociaux de plus en plus graves. Les Grecs en sont là aujourd'hui. Ils refusent de continuer à voir leurs salaires, leurs retraites, et leurs diverses allocations, maigrir à vue d'oeil pour financer les déficits. C'est très exactement ce qui se passerait (ce qui se passera) en France dans les mêmes circonstances. Car les citoyens ne se sentent absolument pas responsables des déficits, de la dette, et encore moins de la situation désastreuse de l'économie.

    Et pourtant...

    Et pourtant, ces mêmes citoyens n'ont-ils pas, durant des décennies, non seulement accepté mais encore réclamé à cor et à cris, ces largesses dont leurs gouvernements successifs les ont arrosés à guichet ouvert ? N'ont-ils pas, durant des décennies, considéré que l'Etat devait subvenir à leurs besoins en toutes circonstances, payer pour leur santé, l'éducation de leurs enfants, pour reconstituer leur salaire perdu en cas de chômage ou de maladie, pour leur garantir une retraite ?

    Et pourtant, n'ont-ils pas démissionné de leurs obligations naturelles en renvoyant sur l'Etat la charge de leurs responsabilités ? N'ont-ils pas trouvé tout à fait naturel que la collectivité, moyennant des taxes et des cotisations qu'ils trouvaient d'ailleurs toujours trop élevées, assume à leur place la charge des risques inhérents à la condition humaine ? Ne sont-ce pas ces mêmes citoyens qui ont construit, de revendications en crises sociales et en grèves à répétition, cet "Etat Providence" jamais assez généreux ?

    Certes, ils ne sont pas les seuls responsables, et leurs dirigeants politiques ont, pendant des décennies eux aussi, eu la lâcheté de céder par démagogie, quand ce n'étaient pas ces dirigeants eux-mêmes qui, par idéologie, suscitaient un laxisme débridé. Certes, il ne faut pas dire que les Grecs d'aujourd'hui paient seulement les erreurs de leurs aînés, pas plus qu'il ne faut dire que les Français de demain ne paieront que les erreurs des Français d'hier et d'aujourd'hui. Les citoyens ne sont pas les seuls responsables, et leurs dirigeants passés et présents le sont pour une large part. Mais en démocratie, on a les dirigeants que l'on mérite. Le bulletin de vote est l'arme absolue dont ni les Grecs ni les Français (ni bien d'autres encore) n'ont su se servir à bon escient, et la faillite dans laquelle se trouvent leurs états aujourd'hui en est la conséquence directe.

    Car il s'agit bien d'une faillite, ou plus exactement comme je l'ai dit plus haut, d'une banqueroute. La différence, c'est l'intention. Une banqueroute est une faillite intentionnelle. Et c'est tout à fait le cas. Que les peuples n'aient pas compris assez vite qu'ils couraient à leur perte peut se comprendre. Que leurs dirigeants aient fait preuve d'autant d'aveuglement n'est pas imaginable, et c'est sciemment qu'ils ont laissé leurs pays s'enfoncer dans les déficits. D'où je dis qu'il y a là une forme de naufrage intentionnel.

    Mais l'important est de savoir comment nous pouvons nous en sortir. Et c'est là que je dis que l'on va très vite se rendre à l'évidence. La Grèce aujourd'hui, l'Italie, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne (les fameux "PIIGS"), demain sans doute la France et quelques autres, ne s'en sortiront pas ! Le FMI, la Banque Mondiale, la Chine, que sais-je, n'y suffiront pas, et surtout refuseront d'investir à fonds perdus, je le prédis, dans des économies minées et vouées à la catastrophe. Le mal est trop profond. Les capacités de remboursement sont trop insuffisantes.

    Les solutions ? Certains économistes vous diront que l'une d'elles consiste à faire de l'inflation. C'est déjà commencé, puisqu'on a autorisé, timidement pour l'instant, la Banque Centrale Européenne à racheter des "dettes souveraines", comme on les appelle. Qu'est-ce que ça signifie ? Ca signifie tout simplement qu'on imprime de la "monnaie de singe", ou si vous préférez de la fausse monnaie, pour payer les dettes ! La BCE va créer des euros qui ne reposent sur rien, sur aucune richesse produite, pour payer les créanciers des pays de la zone euro...

    Mais même cette solution scélérate n'en est pas une ! Rappelons-nous la République de Weimar. Rappelons-nous ce qu'était devenu le mark allemand juste avant la deuxième guerre mondiale. Et rappelons-nous, d'ailleurs, que c'est justement cette inflation monstrueuse qui a été l'une des causes de la catastrophe. L'hyper-inflation, ça résout les problèmes de liquidité à très court terme. Mais très rapidement, non seulement les créanciers mais les clients (les autres pays, qui nous achètent nos produits) n'ont plus aucune confiance dans notre monnaie, et pour faire face il faut aggraver encore et encore l'inflation. C'est un cercle vicieux, qui mène inéluctablement à la faillite qu'on n'a eu que l'impression d'éviter un temps.

    C'est bien pour ça que l'Allemagne, qui pour diverses raisons est dans une situation moins désastreuse que nous, rechigne à engager la BCE dans cette voie. Car au final, c'est l'Allemagne qui risque d'être le dindon de la farce, en subissant sans raison la dépréciation de la monnaie commune.

    Et les conséquences de cette faillite probable sur les citoyens seront incommensurables. Ce que les Grecs dénoncent aujourd'hui n'est qu'un pâle aperçu de ce qu'ils devront subir quand l'Etat se trouvera en cessation de paiement. Et j'ai bien dit que la France ne vaut guère mieux. Il faut nous y préparer aussi...

    Cet Etat Providence, qui nous a conduits à ces extrémités, va donc s'écrouler de lui-même, et c'est peut-être le seul aspect positif de l'affaire. Car ensuite, ceux qui rebâtiront sur nos ruines ne referont évidemment pas les mêmes erreurs, et le Phénix qui renaîtra de nos cendres a toutes les chances d'être assez prévenu pour laisser à l'individu la responsabilité de ses actes, pour ne pas dépenser sans compter des liquidités qui n'existent pas, et pour ne pas céder aux sirènes d'une collectivisation propre à cacher aux citoyens la réalité de ce qui est possible et de ce qui ne l'est pas...

    Quand c'est l'Etat qui paie, c'est nous qui payons. Maintenant ou plus tard. Nos successeurs le sauront. A quelque chose malheur est bon...

    vendredi 17 juin 2011

    La régression intellectuelle de la France

    C'est le titre du dernier ouvrage de Philippe Némo, philosophe de 62 ans et spécialiste incontesté de l'histoire des idées politiques. Au lendemain des épreuves de philo du bac, beaucoup tireraient avantage à le lire.

    L'auteur fait notamment le tour des lois liberticides votées ces 40 dernières années, de la loi Pleven en 1972 à la création de la Halde en 2004, et des idées qui constituent le "politiquement correct" dans la société actuelle. Et il s'amuse à imaginer ce que pourrait être un manuel de formation des juges, si ladite formation n'était pas seulement le fait de l'Ecole Supérieure de la Magistrature (déjà passablement de taille à modeler leurs esprits dans le sens convenu), mais aussi de quelque organisme de "commissaires politiques".

    A la lecture de cet essai, je n'ai pu m'empêcher de penser que nos journalistes eux non plus ne sont pas très distants de la philosophie qu'une formation de ce type engendrerait (ou simplement officialiserait ?) chez nos magistrats.

    Dans l'extrait que je reprends ci-dessous, déjà paru dans un article du Cri sous la plume d'Alain Dumait,  personne ne pourra de bonne foi me contredire quand je dirai que la réalité des opinions majoritairement exprimées aujourd'hui y ressemblent à s'y méprendre :

    "Il conviendra d’enseigner aux jeunes juges

    1) que la « diversité » est désormais la norme en France, que la France n’a d’ailleurs jamais été autre chose qu’une « terre d’immigration », sans histoire propre et sans culture autochtone ;

    2) que les nations ou même les civilisations sont dépassées, que le métissage universel, culturel aussi bien que racial, doit devenir la règle…;

    3) que la colonisation n’a eu que des effets criminels et dramatiques pour les peuples concernés ;

    4) que le mariage et la famille ne sont plus et n’auraient jamais dû être une norme sociale valide ;

    5) qu’il n’y a aucune distinction morale ni sociale à faire entre l’hétérosexualité et l’homo-, la bi- et la trans-sexualité et que la généralisation de mœurs sexuelles et de comportements jadis tenus en marge est bonne et souhaitable et ne peut avoir aucun effet néfaste d’aucune sorte sur les psychologies individuelles ni sur l’équilibre social d’ensemble, d’où il résulte que toute affirmation du contraire menace l’ordre public  ;

    6) que la Résistance en France a été le seul fait des communistes et de certains gaullistes (pas tous), qu’il n’y a eu à Vichy et dans la collaboration que des gens de droite, que le fait que Laval ait été un militant actif d’extrême-gauche pendant plus de vingt ans et que les chefs des partis pro-nazis français aient été Marcel Déat, ex-numéro 2 de la SFIO, et Jacques Doriot, ex-numéro 2 du Parti communiste, n’a aucune signification politique, idéologique, morale ou historique d’aucune sorte, d’où se déduit que seule la gauche est par nature hostile au nazisme et à tout ce qui lui ressemble, et que, par conséquent, le fait de lui être hostile légitime chez un prévenu un soupçon de fascisme, d’esprit de collaboration et en général de méchanceté et d’injustice…"

    Ce pourrait être là le bréviaire d'une nouvelle Inquisition, et ce n'est malheureusement pas étranger à ce qu'on peut entendre et lire à longueur de temps dans nos médias, ni aux sous-entendus (quand ce n'est pas aux attendus) de nombreuses décisions de justice...

    De là à dire que nous vivons de facto dans un régime inquisiteur, de fait si ce n'est totalement de droit, il n'y a qu'un pas. Oserais-je dire que je le franchis allègrement ?

    Ecoutez ce qu'on vous montre; regardez ce qu'on vous dit; ne faites pas qu'entendre et voir mais analysez avant d'admettre; et vous vous rendrez compte que nous vivons déjà dans cette inquisition-là, et que nous sommes bel et bien en pleine régression intellectuelle.

    Et ce n'est certes pas l'indifférence générale à la chose politique, et donc aux idéaux philosophiques, qui nous tirera du chaos où nous nous précipitons. Nos contemporains entendent sans écouter, mémorisent sans analyser, et finalement pensent sans réfléchir. Comme disait Georges Duhamel, "ils ouvrent le robinet et ils boivent". Ce qu'ils boivent est pollué et ils n'en ont même pas conscience. Quel "écologiste des idées" saura les alerter ? Philippe Némo peut-être ?...

    mercredi 15 juin 2011

    Qui aura le courage ?

    Voilà plus d'un mois que je n'ai rien écrit ! Honte à moi ! "Shame on you" vont peut-être s'écrier en choeur, non pas une horde de femmes de ménages new-yorkaises adroitement téléguidées (je ne suis pas DSK, Dieu merci...), mais la horde non moins nombreuse (et pas du tout téléguidée) de mes fidèles lecteurs et lectrices.

    Si je fais ainsi une brève allusion au "lapin agile" du FMI, c'est par pure dérision, devant l'avalanche médiatique désastreuse que nous avons dû subir à la suite des turpitudes pourtant totalement banales (bien que criminelles) de ce personnage, qui a failli être le candidat du PS aux prochaines présidentielles, voire selon certains sondages le vainqueur de ces pantalonnades annoncées...

    Car enfin, il serait temps de sortir de ces sempiternels développements d'affaires qui n'ont somme toute aucun réel intérêt, et qui en tout cas n'ont rien à voir avec la politique au sens noble du mot (si ce mot conserve encore aujourd'hui quelque chose de noble ?). Et si nous constations enfin que les maux dont souffre la société française n'ont pas disparu avec cette affaire criminelle d'Outre Politique ? Et si nous nous intéressions enfin à l'avenir de la France, de la Société Française, des Citoyens Français, au travers de ce que devrait être la préoccupation majeure des médias comme du personnel dirigeant, j'ai nommé un projet de gouvernement ?

    Tout le monde sait et ressasse que le vainqueur de 2012 sera un vainqueur par défaut. Que les gens vont voter (quand ils vont aller voter), non pour le candidat d'un parti, mais contre le candidat de l'autre bord. Tout le monde sait et dit que, soit on votera pour le candidat du PS pour évincer Sarkozy, soit on votera Sarkozy pour empêcher le candidat du PS de gagner. Sachant que la grande gagnante de ce marché de dupes, c'est Marine Le Pen, qui joue les arbitres et qui, surtout, y gagne en notoriété personnelle et en respectabilité, ce qui est le plus grave...

    Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Simplement parce que les candidats sont tous aussi MAUVAIS les uns que les autres, que leurs programmes sont tous aussi INEXISTANTS les uns que les autres, et surtout que ces pseudo-programmes se ressemblent au point qu'ils sont totalement interchangeables. D'autant que nous savons bien, par EXPERIENCE, que le candidat élu ne mettra pas en œuvre le programme sur lequel il se sera fait élire, et même qu'il y a toutes les chances pour qu'il mette en œuvre au moins partiellement le programme de son adversaire. Qu'il y a toutes les chances également pour qu'à la fin de son mandat, il détricote allègrement, sous la pression de ses adversaires devenus en moins de 5 ans les héros d'une opinion publique plus que déçue, ce qu'il aura patiemment tricoté pendant les deux ou trois premières années de son règne.

    Comment voulez-vous, dans ces conditions, que les électeurs prennent au sérieux cette bande de guignols (encore que j'aie bien peur d'insulter ici la marionnette fort respectable du théâtre lyonnais) ?

    Mais faire ce constat, et s'y tenir, ce serait démissionner de son rôle de citoyen, et ça ne me ressemble pas de baisser les bras et d'attendre patiemment que le ciel nous tombe sur la tête. Il faut donc, avec mes modestes moyens, que je fasse œuvre positive, et au minimum que je propose au lieu de me contenter de subir...

    Comme, personne ne s'en étonnera, cette proposition ne peut en aucun cas évoquer une initiative keynésienne, politique qui a fait la preuve de son inefficacité et de sa NOCIVITE partout où elle a été mise en œuvre, il est bien évident que ma proposition ne peut que s'adresser à un candidat de ce qu'on appelle communément "la droite", même si le clivage gauche-droite a selon moi de moins en moins de sens. Il y a seulement d'un côté les rêveurs adeptes du collectivisme et de "l'homme nouveau" auquel plus personne de sensé ne croit plus, et de l'autre les pragmatiques qui ne peuvent que constater que la seule doctrine (même si je n'aime pas le mot) qui ait de tous temps conduit les pays, et donc leurs citoyens, à un réel progrès autant matériel que social, que le seul système qui ait fait avancer les peuples sur la voie de la prospérité et de la liberté s'appelle le capitalisme, avec moulte variantes.

    Et donc, c'est bien dans le cadre du capitalisme que se situe la proposition, que je fais donc, par nature, aux candidats de droite à la future élection présidentielle.

    Mais il y a capitalisme et capitalisme. Il y a capitalisme dirigé et capitalisme libre. Il y a le pseudo capitalisme à la française et le capitalisme réel de l'école autrichienne. Il y a surtout d'un côté un capitalisme qui se pare de rêveries utopiques puisées dans le collectivisme, telles que cette notion idiote de "justice sociale" quand on la nomme par exemple "égalité réelle", et quand elle consiste à voler aux plus performants pour donner aux plus laxistes, et d'un autre côté un capitalisme qui respecte l'individu, l'effort constructif, le succès et la performance, et qui laisse aux citoyens le bénéfice de cet effort, d'où découlent ce succès et cette performance, même s'il est tout à fait normal dans une société moderne et florissante d'élever des garde-fous contre la misère noire, et s'il serait inacceptable de laisser des ultra-pauvres dans le dénuement complet. Mais venir en aide aux plus pauvres ne signifie pas payer les gens à ne rien faire, ni maintenir des inactifs sous perfusion artificielle au point qu'il devient à leurs yeux inutile de se prendre en charge par eux-mêmes. C'est pourtant bien dans ce cas de figure que nous évoluons aujourd'hui, sous un gouvernement "de droite", et pas assez encore pour certains qui se proposent d'aggraver les choses sous un gouvernement "de gauche". Qu'à Dieu ne plaise...

    Ma proposition consiste donc à demander à un futur candidat "de droite" de s'engager dans une voie inédite : celle du bon sens économique, social et politique. Celle d'un programme sensé qui fasse enfin confiance à l'individu, qui respecte enfin sa liberté, et qui lui laisse enfin son libre arbitre en cessant de le prendre pour un incapable et de penser à sa place les solutions et les postures qui seraient "bonnes pour lui". Les citoyens sont majeurs. Les citoyens sont capables de savoir ce qui est bon pour eux. Les citoyens sont libres de choisir leur destinée. Les citoyens sont des HOMMES et des FEMMES doués de raison, pas des enfants immatures et/ou attardés qu'il faudrait "prendre par la main" pour les mener sur les chemins du bonheur collectif. Un peu de RESPECT s'il vous plait ! Un peu de considération pour l'INDIVIDU ! Un peu moins de dogmatisme et de collectivisme imposé ! En un mot comme en cent, un peu de LIBERTE !

    Concrètement :

    1) Que le programme soit un vrai programme politique et non une espèce de catalogue de vente par correspondance dans lequel on trouve quelques centaines de mesures plus ou moins contradictoires et clientélistes
    2) Que le programme soit un programme de véritable rupture avec l’esprit de laxisme et de fausses solutions qui souffle sur la France depuis 1968, et plus encore depuis 1981 ;
    3) Que ce programme prévoit explicitement de diminuer les charges pesant sur les investissements, de diminuer le poids de l'état et des collectivités publiques, de diminuer les contraintes administratives pesant sur les entreprises et sur les individus.
    4) Que ce même programme s'attache non moins explicitement à protéger la culture et le mode de vie traditionnels des Français, à combattre efficacement le multiculturalisme et le communautarisme, et à punir réellement, et là encore efficacement, les délinquants et les criminels.

    Sur le plan économique, il faut notamment trois axes forts. Je tire les quatre paragraphes qui suivent d'un article de l'Institut Coppet, auquel je souscris totalement.

    1) Restituer aux Français l’intégralité de leurs revenus. Pour un salarié, cela s’appelle le salaire complet. C’est le salaire net, plus les charges dites « patronales » et les charges dites « salariales ». Dans les faits, ces charges sont prélevées sur le travailleur.
    Si chacun dispose de la totalité de ses ressources, il peut choisir, pour son assurance-maladie et sa retraite, entre des prestataires mis en concurrence. Il peut ainsi s’assurer mieux et à meilleur compte.

    2) Restituer aux Français la libre disposition de la propriété foncière et immobilière. Les règlements d’urbanisme draconiens engendrent la pénurie de logements et la hausse des prix. Les plus modestes ont des difficultés à se loger et cette difficulté touche désormais les classes moyennes. Avec le libre usage de la propriété foncière, chacun fait ce qu’il veut avec ce qu’il a, aux conditions de ne pas nuire aux voisins et de supporter tous les frais.

    3) Appliquer la « flat tax ». Il n’y a plus de niche, d’exemption, de cas particulier… Les impôts et taxes indirects n’ont plus de raison d’être. Les Français paient les produits et services à leur véritable valeur. De toute façon, quel que soit le prélèvement considéré, il est toujours au final, payé par l’individu. Les impôts sur les entreprises ne sont pas payés par l’entreprise, mais par le consommateur.

    La conséquence de ce programme est la réhabilitation de la responsabilité. L’État ne se mêle plus de la vie privée des gens, la famille est la base de la société, la responsabilité sur les enfants est rendue aux parents. L’aide aux plus démunis et aux personnes en difficultés redevient de la responsabilité de chacun, ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Les secours publics ne s’adressent qu’aux accidentés de la vie qui ne peuvent trouver suffisamment d’aide de la part de leur entourage.
    Aucun des candidats actuels à la présidence de la République ne s'éloigne du socialisme dans lequel nous vivons. Et ne rêvons pas, le social-clientélisme qui les anime tous ne leur permettra jamais de s'en évader eux-mêmes. A nous de les y contraindre. Il faut faire un battage autour de ces idées simples et incontournables.

    Qui aura le courage de s'y engager ?

    samedi 7 mai 2011

    La Côte d'Ivoire, nos autres colonies, et nous...

    Je voudrais réagir ici à un e-mail que je reçois d'un ami, e-mail ainsi rédigé :

    "Tout le monde a bien compris qu'en Côte d'Ivoire le choix c'était la Peste ou le Choléra!
    Gbagbo est "capturé", mais il était plutôt du coté des chrétiens...
    Ouattara est le même genre de dictateur plus ou moins sanguinaire, mais cerise sur le charnier, il est musulman : ça nous manquait!!!
    ====================================================

    Sarkozy ami de la famille Ouattara
    MARIAGE OUATTARA MOUGINS FRANCE
    Alassane Ouattara est marié à une riche femme d’affaires française née en Algérie, Dominique Nouvian, qui est arrivée en Côte d’Ivoire à l’âge de 20 ans, alors qu’elle était la conjointe d’un certain Folloroux, beaucoup plus âgé qu’elle, qui était professeur au lycée technique d’Abidjan. M. Folloroux est décédé et Mme Nouvian s’est remariée. Le mariage de Dominique Nouvian et d’Alassane Ouattara a eu lieu en octobre 1990 à Neuilly-sur-Seine et a été célébré par le maire, Nicolas Sarkozy lui-même.
    son témoin…Martin Bouygues....Comme c'est étrange!!!
    Vous en voulez encore???
    Propriétaire du grand complexe portuaire d'Abidjan: un certain monsieur Bolloré.....qui n'est autre que le beau frère de ... M Longuet (ministre de la défense!!)
    Que des bons amis!!!! Sans oublier que les massacres de D...., 800 morts à la machette et des brûlés vifs, femmes et enfants compris, ont été réalisés par le camp Ouattara....
    C'est vraiment remplacer une crapule amie par une autre crapule amie , mais que ne ferait-on pas pour de l'argent!!!!!
    "
    Voici, à grands traits, ce que m’inspire la situation actuelle dans ces pays.

    Les états africains issus de la décolonisation sont tous des paniers de crabes et des dictatures plus ou moins officielles.

    Ca vient du fait que cette décolonisation s’est fait « à coups de serpe », sans concertation réelle avec les populations autochtones. La faute n’est pas seulement imputable à l’ancienne puissance coloniale (la France notamment), mais ça s’est fait beaucoup trop vite et sans suffisamment de réflexion. Ces peuples avaient une soif inextinguible d’indépendance, sans trop savoir ce qu’ils allaient y mettre, dans cette indépendance, et les puissances coloniales (la France surtout) avaient hâte de se débarrasser de ces « fardeaux » coûteux. Un contre-exemple : l’Algérie qui fournissait à la France pétrole et gaz à bon marché. Là, c'est l'intensité des troubles qui a eu raison de la raison de De Gaulle, qui n’a trouvé d’autre issue à ce qu’il ne convenait pas alors d’appeler une guerre que de donner aux fellahs l’indépendance qu’ils réclamaient en contrepartie d’une paix sociale que l’on n’a jamais eue, même sur le territoire français. Ce fut là une des très rares erreurs du Général. Pour ce qui est des autres ex-colonies, on les a sciemment  laissés se dém... avec leurs problèmes internes, trop contents de se débarrasser d’eux. On a réussi en ce sens que nous n’avions plus à en supporter la charge (quoique… les accords de collaboration et l’aide au développement sont une part non négligeable de notre déficit budgétaire !). Mais eux n’ont jamais réussi à se sortir de leur m… Et ce n’est pas à la faveur des troubles qui éclatent un peu partout qu’ils y parviendront mieux.

    Ce qu’il fallait faire ? Sans doute rien d’autre que ce qu’on a fait, mais il ne faut pas s’étonner aujourd’hui que l’anarchie se le dispute chez eux à la dictature…

    Pour ce qui est des « arrangements entre amis capitalistiques», c’est sans doute inévitable dans un tel contexte : les puissances coloniales (la France en tête) n’abandonneront pas de sitôt l’idée selon laquelle les colonies sont des vaches à lait. Ce ne sont plus des colonies, et nous ne sommes plus des puissances coloniales, sur les plans politique et juridique, mais rien n’est changé dans les esprits (au moins de ce côté-ci de la Méditerranée) ; les intérêts colossaux qui sont en jeu produisent aujourd’hui les mêmes effets qu’hier. Ce n’est pas en changeant Gbago par Ouatarra qu’on changera le rapport de force entre les cultivateurs de cacaoyers là-bas et les industriels du chocolat ici…

    Si ces populations étaient un peu plus capables de se prendre en mains, il est vraisemblable que Bolloré et consorts ne réussiraient pas tant à pomper les ressources de la Côte d’Ivoire (entre autres). Mais il faut dire à la décharge des Ivoiriens (et des autres), que rien n’a été fait, ni dans la période coloniale ni après, pour leur permettre d’atteindre à la maturité nécessaire pour ça. L’aide « au développement » dont je parlais plus haut, est surtout une aide au maintien de la dépendance à l’égard des pays riches. Nul doute cependant que des Asiatiques ou des Latino-Américains auraient depuis longtemps réagi de manière plus responsable, et seraient plus vite sortis du guêpier.

    Question de culture ancestrale, peut-être. A moins que ce ne soit question de religion ? Je refuse de me faire juge en la matière. Je me borne à constater les évidences…

    Je suis un adversaire absolu et déterminé de la « repentance » qu’on voudrait nous imposer comme un devoir. Ce raisonnement est une idiotie, en ce sens que même avec des rapports d’intérêts totalement disproportionnés entre le colonisateur et le colonisé, ces régions-là du globe, et leurs habitants, on connu un développement en quelques décennies qu’il n’auraient pas connu en plusieurs siècles sans les puissances européennes qui les ont développées et équipées. Tout n’est pas beau ni tout n’est pas rose dans la colonisation, mais l’image de l’affreux colonisateur buveur de sang et barbare à l’égard des autochtones est une hérésie doublée d’une entreprise de manipulation mentale à l’égard des jeunes générations blanches. Nous ne devons rien à ces populations-là, nous n’avons aucunement à nous auto-flageller en souvenir de notre intervention dans ces territoires, et les dites populations nous doivent les bases que nous leur avons laissées d’un développement et d’une prospérité qu’ils n’ont simplement pas su conserver et encore moins développer pour leur propre compte.

    En résumé, je renvois dos à dos les ex-puissances coloniales et les ex-colonies. Les premières n’ont pas su conserver des relations équitables avec les nouveaux états devenus indépendants, et ceux-ci n’ont pas su tirer avantage du formidable effort d’aménagement du territoire et d’équipement, dans l’industrie comme dans l’agriculture, mis en œuvre par les Européens pendant la période coloniale.