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samedi 7 mai 2011

La Côte d'Ivoire, nos autres colonies, et nous...

Je voudrais réagir ici à un e-mail que je reçois d'un ami, e-mail ainsi rédigé :

"Tout le monde a bien compris qu'en Côte d'Ivoire le choix c'était la Peste ou le Choléra!
Gbagbo est "capturé", mais il était plutôt du coté des chrétiens...
Ouattara est le même genre de dictateur plus ou moins sanguinaire, mais cerise sur le charnier, il est musulman : ça nous manquait!!!
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Sarkozy ami de la famille Ouattara
MARIAGE OUATTARA MOUGINS FRANCE
Alassane Ouattara est marié à une riche femme d’affaires française née en Algérie, Dominique Nouvian, qui est arrivée en Côte d’Ivoire à l’âge de 20 ans, alors qu’elle était la conjointe d’un certain Folloroux, beaucoup plus âgé qu’elle, qui était professeur au lycée technique d’Abidjan. M. Folloroux est décédé et Mme Nouvian s’est remariée. Le mariage de Dominique Nouvian et d’Alassane Ouattara a eu lieu en octobre 1990 à Neuilly-sur-Seine et a été célébré par le maire, Nicolas Sarkozy lui-même.
son témoin…Martin Bouygues....Comme c'est étrange!!!
Vous en voulez encore???
Propriétaire du grand complexe portuaire d'Abidjan: un certain monsieur Bolloré.....qui n'est autre que le beau frère de ... M Longuet (ministre de la défense!!)
Que des bons amis!!!! Sans oublier que les massacres de D...., 800 morts à la machette et des brûlés vifs, femmes et enfants compris, ont été réalisés par le camp Ouattara....
C'est vraiment remplacer une crapule amie par une autre crapule amie , mais que ne ferait-on pas pour de l'argent!!!!!
"
Voici, à grands traits, ce que m’inspire la situation actuelle dans ces pays.

Les états africains issus de la décolonisation sont tous des paniers de crabes et des dictatures plus ou moins officielles.

Ca vient du fait que cette décolonisation s’est fait « à coups de serpe », sans concertation réelle avec les populations autochtones. La faute n’est pas seulement imputable à l’ancienne puissance coloniale (la France notamment), mais ça s’est fait beaucoup trop vite et sans suffisamment de réflexion. Ces peuples avaient une soif inextinguible d’indépendance, sans trop savoir ce qu’ils allaient y mettre, dans cette indépendance, et les puissances coloniales (la France surtout) avaient hâte de se débarrasser de ces « fardeaux » coûteux. Un contre-exemple : l’Algérie qui fournissait à la France pétrole et gaz à bon marché. Là, c'est l'intensité des troubles qui a eu raison de la raison de De Gaulle, qui n’a trouvé d’autre issue à ce qu’il ne convenait pas alors d’appeler une guerre que de donner aux fellahs l’indépendance qu’ils réclamaient en contrepartie d’une paix sociale que l’on n’a jamais eue, même sur le territoire français. Ce fut là une des très rares erreurs du Général. Pour ce qui est des autres ex-colonies, on les a sciemment  laissés se dém... avec leurs problèmes internes, trop contents de se débarrasser d’eux. On a réussi en ce sens que nous n’avions plus à en supporter la charge (quoique… les accords de collaboration et l’aide au développement sont une part non négligeable de notre déficit budgétaire !). Mais eux n’ont jamais réussi à se sortir de leur m… Et ce n’est pas à la faveur des troubles qui éclatent un peu partout qu’ils y parviendront mieux.

Ce qu’il fallait faire ? Sans doute rien d’autre que ce qu’on a fait, mais il ne faut pas s’étonner aujourd’hui que l’anarchie se le dispute chez eux à la dictature…

Pour ce qui est des « arrangements entre amis capitalistiques», c’est sans doute inévitable dans un tel contexte : les puissances coloniales (la France en tête) n’abandonneront pas de sitôt l’idée selon laquelle les colonies sont des vaches à lait. Ce ne sont plus des colonies, et nous ne sommes plus des puissances coloniales, sur les plans politique et juridique, mais rien n’est changé dans les esprits (au moins de ce côté-ci de la Méditerranée) ; les intérêts colossaux qui sont en jeu produisent aujourd’hui les mêmes effets qu’hier. Ce n’est pas en changeant Gbago par Ouatarra qu’on changera le rapport de force entre les cultivateurs de cacaoyers là-bas et les industriels du chocolat ici…

Si ces populations étaient un peu plus capables de se prendre en mains, il est vraisemblable que Bolloré et consorts ne réussiraient pas tant à pomper les ressources de la Côte d’Ivoire (entre autres). Mais il faut dire à la décharge des Ivoiriens (et des autres), que rien n’a été fait, ni dans la période coloniale ni après, pour leur permettre d’atteindre à la maturité nécessaire pour ça. L’aide « au développement » dont je parlais plus haut, est surtout une aide au maintien de la dépendance à l’égard des pays riches. Nul doute cependant que des Asiatiques ou des Latino-Américains auraient depuis longtemps réagi de manière plus responsable, et seraient plus vite sortis du guêpier.

Question de culture ancestrale, peut-être. A moins que ce ne soit question de religion ? Je refuse de me faire juge en la matière. Je me borne à constater les évidences…

Je suis un adversaire absolu et déterminé de la « repentance » qu’on voudrait nous imposer comme un devoir. Ce raisonnement est une idiotie, en ce sens que même avec des rapports d’intérêts totalement disproportionnés entre le colonisateur et le colonisé, ces régions-là du globe, et leurs habitants, on connu un développement en quelques décennies qu’il n’auraient pas connu en plusieurs siècles sans les puissances européennes qui les ont développées et équipées. Tout n’est pas beau ni tout n’est pas rose dans la colonisation, mais l’image de l’affreux colonisateur buveur de sang et barbare à l’égard des autochtones est une hérésie doublée d’une entreprise de manipulation mentale à l’égard des jeunes générations blanches. Nous ne devons rien à ces populations-là, nous n’avons aucunement à nous auto-flageller en souvenir de notre intervention dans ces territoires, et les dites populations nous doivent les bases que nous leur avons laissées d’un développement et d’une prospérité qu’ils n’ont simplement pas su conserver et encore moins développer pour leur propre compte.

En résumé, je renvois dos à dos les ex-puissances coloniales et les ex-colonies. Les premières n’ont pas su conserver des relations équitables avec les nouveaux états devenus indépendants, et ceux-ci n’ont pas su tirer avantage du formidable effort d’aménagement du territoire et d’équipement, dans l’industrie comme dans l’agriculture, mis en œuvre par les Européens pendant la période coloniale.