Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

Affirmons nos libertés !

mardi 23 février 2010

Pétition pour demander la suppression de la HALDE

Le réseau LHC lance sa première pétition : tous ceux qui pensent que la HALDE est une insulte à nos principes d’égalité de droit, et à l’intelligence peuvent s’associer à nous pour demander sa suppression. Je recopie ici le texte que vous pourrez trouver sur la page de la pétition.


Cette pétition sera transmise à Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale.

Connaissez-vous la HALDE (1) ? La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité a pour mission de lutter contre les discriminations. Qu’est-ce qu’une discrimination ? La HALDE donne cette définition :

Une discrimination est une inégalité de traitement fondée sur un critère prohibé par la loi, comme l’origine, le sexe, le handicap etc., dans un domaine visé par la loi, comme l’emploi, le logement, l’éducation, etc.
Cette définition oublie volontairement le premier sens du mot « discriminer » en français — non péjoratif — (acte de l’intelligence qui sépare les choses différentes), et renvoie à une vision égalitariste de la société.

Discriminer, c’est choisir. Choisir, c’est être libre.

Il n’y a qu’un seul domaine où la discrimination n’est pas acceptable, c’est celui de l’égalité des individus devant la Loi. Chacun, quel que soit sa couleur, son sexe, sa religion, sa profession, etc. doit être traité de la même manière par la Loi. Sur ce point, et seulement sur ce point, combattre la discrimination est indispensable. Mais il n’y a pas besoin d’un organisme dédié pour cela !

Depuis sa création, la HALDE n’a cessé de montrer son inadéquation avec la réalité (par exemple en suspectant des textes de Ronsard de faire de la discrimination anti-seniors). Vous pourrez trouver une liste assez complète des affabulations de la HALDE sur le site de Riposte Laïque (2).

Au-delà du ridicule, au-delà de l’inutilité, la HALDE présente des dangers pour la liberté, et elle vient récemment de le confirmer (3). Elle vient de se faire l’alliée d’une islamiste militante, dans son combat pour imposer son voile islamique dans la crèche où elle travaille, au mépris du règlement intérieur de la crèche, laïque bien entendu.

« En 1992, une femme se fait embaucher, sans voile, bien sûr. Petit à petit, elle vient avec un bandana, puis le bandana progresse, insidieusement, et devient un voile à l’iranienne. Cette femme commence à tenir des discours militants, contre l’homosexualité, contre les mécréants, contre les juifs, et sème le trouble dans l’institution. Elle réussit à imposer des repas hallal, le midi, quand elle a la responsabilité de passer les commandes.

[…] Elle entame un rapport de forces avec sa hiérarchie, ne veut pas le retirer, refuse de quitter les lieux, et, en toute logique, se fait licencier pour un ensemble de fautes lourdes. Affaire classée ? Que nenni ! […] La brave dame demande donc à l’association 80 000 euros de dommages et intérêts pour licenciement abusif. Après tout, une policière qui refuse de retirer son voile est payée depuis six ans, pourquoi ne pas essayer ? Et naturellement, elle est appuyée dans sa démarche par… la Halde ! »

Laissons le mot de la fin à Malika Sorel  (4) :

« Est-il un tant soit peu responsable d’avoir créé une structure telle que la HALDE, financée par le contribuable, qui s’ingénie à diviser le corps social de notre pays en dressant des catégories de personnes les unes contre les autres et en injectant, chemin faisant, haine et ressentiment des uns envers les autres ? […]

Quand donc un député aura-t-il le courage, lors des questions au gouvernement, d’interpeller nos ministres sur ce scandale, et de demander la dissolution du machin présidé par Schweitzer, qui est devenu une machine de guerre contre la laïcité, et le bras armé de la discrimination positive contre l’égalité républicaine ? »

Le Réseau LHC, avec tous les défenseurs de la liberté et de la laïcité, lance une pétition dans ce sens. N’hésitez-pas à la faire circuler largement autour de vous !

___________________________

1.HALDE.fr

2.http://www.ripostelaique.com/Un-dossier-complet-de-Riposte.html

3.http://www.ripostelaique.com/Dans-une-creche-la-Halde-defend-le.html

4.Supprimer la HALDE : un acte politique salutaire pour la paix
___________________________
Votre nom et votre adresse courriel sont strictement confidentiels. Ils ne seront jamais transmis à quiconque.

Pour toute demande d’information au sujet de cet appel et de la garantie de confidentialité, merci de nous envoyer un message à l'adresse suivante : reseau-lhc.net@gmail.com.

Le Réseau LHC est composé de blogs politiques, respectant trois valeurs fondatrices : liberté d’expression, humanisme, et esprit critique. La Charte définit le sens de ces valeurs, et les critères à remplir pour faire partie de ce réseau.

lundi 15 février 2010

Quelle réforme pour l'assurance maladie ?

La semaine dernière, c'est en réaction à l'actualité que j'ai fait mon billet sur la réforme des retraites.
Cette semaine, c'est un commentaire sur mon billet en question qui me pousse à parler d'un autre versant du même monstre antisocial qu'on appelle la "Secu" : sa branche maladie. Mon commentateur avait réagi à une rapide allusion que j'avais faite, du moins est-ce comme ça que j'ai interprêté son intervention, et c'est en lui répondant que j'ai ressenti le besoin d'appronfir mon raisonnement, ce que je me propose de faire ici...

C'est un lieu commun de dire que la Sécurité Sociale est épouvantablement mal gérée. Mais il est pour moi tout aussi évident qu’il ne peut pas en être autrement. La Sécu est un monstre administratif dont le budget est à lui seul comparable à celui de l’Etat ! Totalement ingérable vous dis-je.


En outre, elle prend en charge une myriade de choses qui ne devraient pas être de son ressort. L’idée de la Sécu est une idée généreuse, mais inapplicable. Elle est conçue comme une compagnie d’assurances qu’elle n’est pas. Elle prend en charge des risques techniquement inassurables. Elle garantit tout et tout le monde, et ses « cotisations », qui sont en fait des taxes déguisées, sont calculées non pas en fonction du risque mais en fonction de critères sociaux. Est-il normal qu’un smicard qui a six enfants cotise moins pour le risque maladie qu’un cadre célibataire ? Ca ne tient pas debout, et il ne faut pas s’étonner ensuite qu’elle ait de mauvais résultats.

La seule solution, c’est d’admettre enfin que c’est une administration, et de la financer par l’impôt, en cessant au passage de faire peser son fonctionnement sur le coût du travail, qu’elle alourdit dans des proportions insupportables. Parle-t-on du déficit des Forces Armées, ou de celui de la Justice ? Bien sûr que non, parce que ça n’aurait aucun sens. Eh bien celui de la Sécu n’en a pas plus, de sens ! La santé est conçue en France comme un service public au même titre que les organes de sécurité (armée, police, gendarmerie) ou de justice (tribunaux, prisons). Il faut aller au bout du raisonnement, et la financer de la même manière que les autres.

En plus, c’est ma position, il faut cesser de tout payer à tout le monde sans chercher à comprendre. La Sécu ne devrait prendre en charge que les soins économiquement insupportables pour le budget d’un particulier : maladies graves et traitements de longue durée, soins de nécessité vitale. Et ce "gros risque" devrait être financé directement par l'impôt, uniformément par tous les contribuables.  Le reste devrait faire l’objet d’une assurance payée par les citoyens. Le jour où ils se rendront compte que leur cotisation d’assurance augmente à toute allure parce qu’ils sont allés dix fois trop souvent chez le toubib, ou qu’ils se sont fait rembourser des coton-tiges pour leur gamin, et qu’on leur collera un malus, ils lèveront le pied ! Aujourd’hui, qu’ils soient raisonnables ou pas ne change rien pour leur porte-monnaie : c’est le voisin qui paie avec ses impôts. "Que le personnel s’amuse"…

Evidemment, ça suppose qu’on cesse de nous ponctionner en moyenne 54% de nos revenus ! Si on leur donne leur salaire au lieu de leur voler pour en faire n’importe quoi, les citoyens de ce pays auront les moyens de se payer eux-même une « couverture sociale » supplémentaire, et accessoirement la liberté de ne pas le faire et de se contenter de la garantie de base. En outre, comme c’est eux qui la paieront, ils se comporteront sans doute différemment…

Je vais essayer de répondre par avance à quelques-unes des objections "bateau" qu'on ne manquera pas de me faire pour la Nième fois.

Tout d'abord, la comparaison avec le système américain, dont la caricature sert d'alibi à tous les endoctrinés du collectivisme étatique ambiant. On me servira une fois de plus que "là-bas, tu es assuré et on te soigne, ou tu ne l'es pas et tu crèves". Au-delà du fait qu'il s'agit, je l'ai dit, d'une caricature, il reste que je considère indigne d'une société évoluée comme le sont les nôtres au 21ème siècle, de laisser qui que ce soit "sur le bord du chemin" parce qu'il manque de moyens, et tout particulièrement dans le domaine de la santé. C'est bien la raison pour laquelle je pense qu'une garantie doit exister pour le risque vital, quand les coûts des traitements sont insupportables pour un budget domestique. Ca ne justifie pas, néanmoins, que cette même garantie prenne en charge les dépenses courantes, qui doivent rester de la responsabilité de chacun : responsabilité dans le vrai sens du terme, c'est à dire le contraire de l'assistanat, c'est à dire encore le corolaire de la liberté...

Ensuite, le financement. On me dira sans doute que l'assurance maladie, que chacun devrait ainsi souscrire individuellement pour garantir ce que le service public ne paiera plus, représentera un coût. Evidemment ! Nous ne sommes plus dans le cas de figure où ce sont "les autres" qui paient avec leurs impôts ! Mais, justement, nous ne sommes pas non plus dans le cas de figure où l'Etat ponctionne la moitié de ce que vous gagnez pour (mal) gérer vos propres affaires. Et votre argent, celui qui vous appartient mais dont on vous dépossède aujourd'hui, il vous appartiendra désormais de le gérer ! Et vous aurez donc le loisir de l'employer à bon essient et selon vos propres choix. Vous voulez une complémentaire santé ? Vous allez faire jouer la concurrence, et choisir les meilleures conditions qui vous seront offertes. Vous n'en voulez pas, et vous préférez demeurez votre propre assureur ? Vous en avez enfin le droit ! Mais personne ne vous ponctionnera autoritairement des sommes que vous ne maîtrisez pas pour des garanties que vous ne maîtrisez pas plus...

Mais ça, qui est prêt à l’entendre ? C’est tellement plus facile de surfer sur les déficits publics ! C'est tellement plus facile d'abdiquer ses responsabilités et tout demander à l'Etat ! A croire que la liberté fait peur, dans ce pays. Et c'est bien inquiétant...

lundi 8 février 2010

Quelle réforme pour les retraites ?

Le gouvernement prépare la Nième réforme des retraites. Mais, cette fois, c'est la Bonne Réforme, la Réforme Décisive, la Réforme Absolue, juré craché, nous a promis le Président. Et pas dans 5 ans, pas dans 3 ans, pas dans 1 an. Non, c'est bien pour 2010 ! Bon courage les gars, il y a du boulot ! Bon courage au Gouvernement, bien sûr, mais bon courage aussi aux Députés et aux Sénateurs, et bon courage surtout aux Français, qui n'ont pas fini de vivre dans les désordres et les grèves à répétition...


A moins, bien sûr, que la Grande Réforme promise ne soit, à la fin du compte, qu'une réformette de plus, mise au point dans le consensus avec les Partenaires Sociaux, ce même consensus qui interdit toute action efficace, ces mêmes Partenaires Sociaux qui, pour la plupart, ne veulent pas entendre parler de réforme, et ne consentent seulement qu'à envisager des avantages nouveaux en direction des salariés à "travail pénible".

Encore faudrait-il d'abord essayer de se mettre d'accord pour déterminer avec précision ce qu'on entend par "travail pénible". On aurait sans doute pas mal de surprises si on acceptait de s'engager dans une telle discussion. Les mineurs de fond, les pêcheurs de haute mer, pour ne prendre que deux exemples, exercent à l'évidence des travaux pénibles, mais je ne suis pas certain que le concept se limite à ces cas-là dans l'esprit des Partenaires Sociaux dont je parle. J'ai bien peur que la vague de suicides, qui a fait une belle vague médiatique il y a quelques mois, chez France Telecom par exemple, prouve pour certains qu'appartenir à un bureau d'études notamment, est aussi un de ces cas de "travaux pénibles" qui justifieraient un assouplissement des conditions d'accès à la retraite, en terme de durée de cotisation comme en terme d'âge minimum...

Quant à moi, et même si tout le monde aura compris que je ne partage évidemment pas cette conception, je me refuse à entrer là-dedans, du moins dans l'état actuel de la structure des systèmes de retraite.

Car le fond du problème n'est pas là. Il ne s'agit pas d'aménager un système boiteux et moribond, et c'est bien pour ça que j'ai grand peur d'une Nième réformette. Il faut détruire tout l'édifice, et reconstruire quelque chose d'humainement sain et d'économiquement viable. Et c'est là qu'il faut "leur" souhaiter bon courage !..

Le système actuel est tout simplement impossible à gérer, parce qu'il ne peut pas être viable. Quel est le problème ?

Le sytème par répartition repose sur une idée louable, et même très généreuse. Mais trop généreuse, justement ! Schématiquement, il s'agit de faire payer par les actifs les pensions de ceux qui ne le sont plus. C'est une idée généreuse en ce sens qu'elle tend à institutionnaliser la solidarité entre les générations, cette solidarité qui s'exerçait déjà de fait : avant la deuxième guerre mondiale, les enfants prenaient couramment en charge leurs parents pendant une partie de leur vie, et tout le monde trouvait ça normal.

Simplement, à quelques exceptions près les inactifs n'avaient pas de revenus propres, et étaient donc dépendants de leurs enfants, pour qui ils représentaient cependant une charge importante. C'est notamment ces "injustices naturelles" que la loi a voulu rectifier en instituant les systèmes de retraite obligatoires. Mais ce faisant, la loi a changé radicalement les mentalités, et il ne viendrait plus à l'idée de personne d'assumer totalement la charge de ses parents. L'idée généreuse a accouché du contraire de ce qu'elle était sensée défendre. Elle a institutionnalisé non pas la solidarité intergénérationnelle mais tout son contraire.

Voilà pour le plan humain. Et au plan économique, le constat n'est pas plus reluisant.

La répartition, ça ne peut fonctionner qu'à deux conditions sine qua non : une forte expansion démographique doublée d'une bonne expansion économique.

Car, en effet, la prolongation constante de la durée de la vie humaine, qui est une très bonne chose en soi, fait qu'il y a de plus en plus de retraités. Il faut donc, parallèlement, qu'il y ait aussi de plus en plus de cotisants. Et parallèlement, si l'on veut que le niveau des pensions de retraite suive correctement l'évolution des prix et du niveau de vie, il faut que le montant global des cotisations augmente aussi de manière très significative.

Double expansion obligatoire donc. Or, nous n'avons aujourd'hui ni l'une ni l'autre ! D'où la catastrophe à laquelle nous assistons, encore que nous n'en ayons encore vu qu'une toute petite partie. Le déficit de la banche "vieillesse" de ce monstre que l'on applelle la Sécurité Sociale n'en est qu'à ses balbutiements. Il en va de même de la branche "maladie" d'ailleurs, mais ce n'est pas le sujet du jour.

Parallèlement, une véritable plaie du système est représentée par le corporatisme effreiné qui l'anime. J'appelle corporatisme ce foisonnement de "régimes spéciaux", chacun étant réservé à une catégorie bien précise de la population, chacun refermé sur lui-même et se voulant étanche, imperméable et autonome.

Autonome ? Voire... Quelques articles parus récemment chez Sauvegarde Retraites notamment font littéralement scandale sur le sujet :
- Sur le scandale du refinancement de l'Ircantec (régime complémentaire des agents non titulaires de la Fonction Publique) à partir des caisses du régime général (ARRCO/AGIRC).
- Sur une taxe mal cachée prélevée sur les factures EDF pour financer le régime particulier de ses agents.

Ces exemples ne sont pas les seuls, démontrent bien que le financement n'est pas assuré, et prouvent à eux-seul l'incurie du système...

A voir aussi, absolument, pour illustrer les disparités scandaleuses :
- Les écarts énormes, y compris en terme de cotisations, entre le régime des fonctionnaires et le régime général
- Les particularités du régime de retraite des Sénateurs. A noter toutefois, pour ce dernier, qu'il est un des rares qui soient en équilibre (et même excédentaire). Il faut dire qu'il comporte une part non négligeable de capitalisation...

Je le disais bien en introduction : il faut casser ce système ridicule et non viable, et le remplacer par autre chose. Mais quoi ?

Il est bien entendu hors de question d'en revenir à une absence de garantie "vieillesse", qui n'aurait aucun sens dans notre société eu égard à l'évolution positive qu'elle a connu en moins d'un siècle. Il serait en outre scandaleux que nos aînés, après toute une vie de travail, se retrouvent possiblement sans revenu aucun, c'est à dire sans dignité aucune, leurs vieux jours venus.

Mais il n'est pas moins scandaleux que le financement de leurs retraites pèse sur leurs enfants dans des proportions insupportables. Or, ce serait déjà le cas aujourd'hui, si on faisait payer l'intégralité du coût réel des pensions de retraites sous forme de ce qu'on appelle à tort des "cotisations". Heureusement de ce point de vue, il y a les déficits...

Pourquoi ne sont-ce pas des cotisations ? Tout simplement parce que la Sécurité Sociale n'est pas une compagnie d'assurances, contrairement à l'idée que s'en font la majorité des gens. Une compagnie d'assurances, c'est une entreprise qui assure uniquement ce qui est techniquement assurable, qui fixe ses tarifs en raison directe de la qualité des risques assurés, et qui a pour vocation, comme toute entreprise, de générer des profits.

La Sécurité Sociale est tout le contraire de ça : elle garantit tout et tout le monde, sans considérer le risque mais seulement les obligations qui lui sont imposées par le pouvoir politique, et elle pratique des tarifs calculés, non en rapport avec le risque mais avec la situation sociale de l'assuré. Absolument antitechnique pour qui a approché un tant soit peu la technique des assurances...

Ce n'est donc pas une compagnie d'assurances, ce n'est qu'une administration, et ce que l'on appelle ses "cotisations" ne sont que des taxes. Ce n'est pas honteux, mais il faut le dire clairement, et cesser de faire croire que ce monstre administratif peut être géré "en bon père de famille". La Sécu est en déficit ? Normal ! Imparable ! Et c'est d'ailleurs le cas depuis sa création...

Alors, il faut traiter les retraites comme ce qu'elles sont : des allocations-vieillesse. Et il faut les financer comme telles, par l'impôt ! Et il faut cesser impérativement de faire peser leur financement sur le seul coût du travail.

Tout ça est très technique, me direz-vous ? Que nenni ! Car ça change complètement la philosophie du système. Et dans le bon sens. Si on cesse de considérer qu'il s'agit d'une assurance-viellesse, et si on admet enfin qu'il s'agit d'une aide sociale, ce n'est plus l'assuré qui paie, mais la collectivité. Et de ce fait, il n'a plus aucune légitimité à prétendre "qu'il a payé pour sa retraite toute sa vie". C'est faux, d'ores et déjà, mais l'idée est ancrée dans les têtes. En fait, les actifs ne paient pas pour leur retraite, mais pour celles des retraités. Et quand ils prennent eux-mêmes leur retraite, leurs cotisations sont envolées depuis longtemps ! Ce qu'ils reçoivent, ce sont les autres qui le paient : les actifs du moment. Et là-dessus, ils n'ont aucun droit ! Objectivement.

Maintenant, devons-nous considérer qu'il est normal, et équitable, de servir des prestations radicalement différentes d'un bénéficiaire à l'autre ? Est-il normal, et équitable, qu'un fonctionnaire touche plus qu'un agriculteur, ou qu'un ouvrier d'usine touche moins qu'un électricien, dès lors que c'est la collectivité qui finance ? Certainement pas !

J'en viens donc à ma vision d'un système à la fois équitable, juste, et qui rétablirait l'idée de responsabilité individuelle, idée totalement mise à mal par cette collectivisation acharnée qui est de règle tant en matière d'assurance vieillesse qu'en matière de la plupart de nos institutions à caractère "social".

Le système "par répartition", si l'on tient absolument à appeler ainsi un financement qui repose sur l'impôt de manière officielle ou de manière déguisée, n'a pas vocation à subvenir à lui seul aux besoins des citoyens. Il n'est pas dans les missions naturelles de l'Etat d'apporter aux citoyens l'intégralité de leurs revenus. Il n'est pas dans les missions naturelles de l'Etat de pourvoir à tous les besoins des citoyens.

Il est par contre dans ses missions, et c'est même l'une de ses principales missions, d'assurer la sécurité des citoyens. Et cette notion de sécurité inclue, selon moi, la sécurité alimentaire et les moyens de stricte subsistance.

Ainsi, que l'Etat serve aux retraités une allocation minimale qui leur permette de subsister, afin de ne laisser personne "sur le bord du chemin". Mais que chacun fasse son affaire personnelle, à titre individuel et par les moyens qu'il entend, d'une pension de retraite devenue "complémentaire" par nature. Que chacun finance à la hauteur qui lui sied, tout au long de sa carrière, un complément de revenu adapté à ses revenus et à ses désirs, par les moyens qu'il décide. Et qu'on arrête enfin de le ponctionner, tout au long de cette même carrière, de sommes qui lui appartiennent et qu'il devrait avoir légitimement la liberté d'utiliser ailleurs si bon lui semble !

Qu'on cesse enfin de prendre le citoyen pour un incapable. Qu'on cesse de décider à sa place de ce qui est bon pour lui, surtout pour utiliser son argent aussi mal qu'on le fait, en le précipitant dans la misère sur ses vieux jours sous couvert de soi-disant lui assurer une retraite heureuse ! Et accessoirement, qu'on cesse de lui dire à quel âge il n'a plus le droit de travailler même s'il le souhaite, ni jusqu'à quel âge il est obligé de le faire même s'il ne le désire pas !

Qu'on reconnaisse enfin au citoyen la liberté qui est la sienne de droit, et qu'on cesse, sous couvert de le protéger, ce qu'on n'arrive même pas à faire correctement, de le rendre dépendant d'un système qui le vole et qui l'opprime !..

Un article de Patrick Joly sur le sujet, même si je le trouve incomplet  : http://politique-blog.over-blog.fr/article-retraites-ce-qu-il-faut-faire-46674076.html

lundi 1 février 2010

A contre-coran

En écho à mon billet du 29 janvier, et au débat que le même sujet (l'interdiction du voile intégral) a suscité chez Lomig, voici le texte édifiant que j'ai retrouvé d'une lettre lue le 13 novembre dernier devant les Sénateurs français au Palais du Luxembourg, par Djemila Benhabib, Algérienne et auteur de "Ma vie à contre-coran"


http://femmesengagees.blogspot.com/2010/01/djemila-benhabib-lu-au-senat-francais.html

Extraits choisis:
"[...] tous les regards sont tournés vers votre commission et [...] nous attendons de vous que vous fassiez preuve de courage et de responsabilité en interdisant le port de la burqa."
"Entre une certaine gauche démissionnaire, le racisme de l’extrême droite et le laisser-faire et la complicité des gouvernements nous avons la possibilité de changer les choses [...]"
"C’est tout de même une banlieue française qui est le théâtre du film La Journée de la jupe. Alors que dans les rues de Téhéran et de Khartoum, les femmes se découvrent de plus en plus, au péril de leur vie, dans les territoires perdus de la République Française (ça fait plaisir, ndlr), le voile est devenu la norme. Que se passe-t-il ? La France est-elle devenue malade  ?"
Sans autre commentaire...

Il fallait les laisser couler : la preuve...

Mon billet du 29 janvier sur la problématique de l'argent public déversé à flots au bénéfice des établissements financiers un peu partout dans le monde, et singulièrement aux Etats Unis et en Europe, avec une mention spéciale (!...) pour la Fance, n'a pas suscité, j'en suis bien conscient, l'intérêt des foules (si tant est que mes lecteurs puissent être qualifiés de "foules"...). Même si ça me désole un peu (non pas pour moi mais pour eux), il fallait bien s'y attendre compte tenu de la pauvreté (le mot est faible) de la culture économique dans ce pays...

Mais le rapport publié le lendemain, soit le 30 janvier, par le superviseur très officiel du TARP aux Etats Unis (autrement appelé "Plan Paulson") vient de me donner raison, et c'est pourquoi je me fais un plaisir de le rapporter ici. Une fois n'est pas coutume, et se faire plaisir fait aussi partie de la nature humaine...

Que dit ce rapport de 140 pages, heureusement "décortiqué", "digéré" et condensé par l'économiste Mish Shedlock ? A peu de choses près la même chose que moi, à savoir que ce plan d'aide était une mauvaise chose, dont les résultats sont désastreux tant pour le présent que pour l'avenir.

L'argent public dépensé en direction des banques américaines n'a servi à rien, sinon à conforter leurs mauvaises habitudes en termes de prise de risque inconsidérée, à les faire encore "grossir" alors que le principal reproche que leur adressent les autorités est justement d'être trop grosses (ce qui engage indûment l'Etat, en cas de problème, à "voler à leur secours"), à précipiter dans la faillite des banques plus petites, qui n'ont pas reçu d'aides, et à conforter l'idée selon laquelle les grandes banques peuvent, et pourront dans l'avenir, faire tout et n'importe quoi, sans vrai risque puisque l'Etat sera toujours là pour les sauver le moment venu, avec l'argent du contribuable...

Pour comprendre, vous pourriez utilement, sinon lire l'imposant rapport dans son entier, ou le quand même assez long résumé de Mish Shedlock (voir lien ci-dessus), lire l'excellent article que Vincent Benard a consacré au sujet sur son blog.