Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
Nous sommes responsables des deux...

Affirmons nos libertés !

lundi 15 février 2010

Quelle réforme pour l'assurance maladie ?

La semaine dernière, c'est en réaction à l'actualité que j'ai fait mon billet sur la réforme des retraites.
Cette semaine, c'est un commentaire sur mon billet en question qui me pousse à parler d'un autre versant du même monstre antisocial qu'on appelle la "Secu" : sa branche maladie. Mon commentateur avait réagi à une rapide allusion que j'avais faite, du moins est-ce comme ça que j'ai interprêté son intervention, et c'est en lui répondant que j'ai ressenti le besoin d'appronfir mon raisonnement, ce que je me propose de faire ici...

C'est un lieu commun de dire que la Sécurité Sociale est épouvantablement mal gérée. Mais il est pour moi tout aussi évident qu’il ne peut pas en être autrement. La Sécu est un monstre administratif dont le budget est à lui seul comparable à celui de l’Etat ! Totalement ingérable vous dis-je.


En outre, elle prend en charge une myriade de choses qui ne devraient pas être de son ressort. L’idée de la Sécu est une idée généreuse, mais inapplicable. Elle est conçue comme une compagnie d’assurances qu’elle n’est pas. Elle prend en charge des risques techniquement inassurables. Elle garantit tout et tout le monde, et ses « cotisations », qui sont en fait des taxes déguisées, sont calculées non pas en fonction du risque mais en fonction de critères sociaux. Est-il normal qu’un smicard qui a six enfants cotise moins pour le risque maladie qu’un cadre célibataire ? Ca ne tient pas debout, et il ne faut pas s’étonner ensuite qu’elle ait de mauvais résultats.

La seule solution, c’est d’admettre enfin que c’est une administration, et de la financer par l’impôt, en cessant au passage de faire peser son fonctionnement sur le coût du travail, qu’elle alourdit dans des proportions insupportables. Parle-t-on du déficit des Forces Armées, ou de celui de la Justice ? Bien sûr que non, parce que ça n’aurait aucun sens. Eh bien celui de la Sécu n’en a pas plus, de sens ! La santé est conçue en France comme un service public au même titre que les organes de sécurité (armée, police, gendarmerie) ou de justice (tribunaux, prisons). Il faut aller au bout du raisonnement, et la financer de la même manière que les autres.

En plus, c’est ma position, il faut cesser de tout payer à tout le monde sans chercher à comprendre. La Sécu ne devrait prendre en charge que les soins économiquement insupportables pour le budget d’un particulier : maladies graves et traitements de longue durée, soins de nécessité vitale. Et ce "gros risque" devrait être financé directement par l'impôt, uniformément par tous les contribuables.  Le reste devrait faire l’objet d’une assurance payée par les citoyens. Le jour où ils se rendront compte que leur cotisation d’assurance augmente à toute allure parce qu’ils sont allés dix fois trop souvent chez le toubib, ou qu’ils se sont fait rembourser des coton-tiges pour leur gamin, et qu’on leur collera un malus, ils lèveront le pied ! Aujourd’hui, qu’ils soient raisonnables ou pas ne change rien pour leur porte-monnaie : c’est le voisin qui paie avec ses impôts. "Que le personnel s’amuse"…

Evidemment, ça suppose qu’on cesse de nous ponctionner en moyenne 54% de nos revenus ! Si on leur donne leur salaire au lieu de leur voler pour en faire n’importe quoi, les citoyens de ce pays auront les moyens de se payer eux-même une « couverture sociale » supplémentaire, et accessoirement la liberté de ne pas le faire et de se contenter de la garantie de base. En outre, comme c’est eux qui la paieront, ils se comporteront sans doute différemment…

Je vais essayer de répondre par avance à quelques-unes des objections "bateau" qu'on ne manquera pas de me faire pour la Nième fois.

Tout d'abord, la comparaison avec le système américain, dont la caricature sert d'alibi à tous les endoctrinés du collectivisme étatique ambiant. On me servira une fois de plus que "là-bas, tu es assuré et on te soigne, ou tu ne l'es pas et tu crèves". Au-delà du fait qu'il s'agit, je l'ai dit, d'une caricature, il reste que je considère indigne d'une société évoluée comme le sont les nôtres au 21ème siècle, de laisser qui que ce soit "sur le bord du chemin" parce qu'il manque de moyens, et tout particulièrement dans le domaine de la santé. C'est bien la raison pour laquelle je pense qu'une garantie doit exister pour le risque vital, quand les coûts des traitements sont insupportables pour un budget domestique. Ca ne justifie pas, néanmoins, que cette même garantie prenne en charge les dépenses courantes, qui doivent rester de la responsabilité de chacun : responsabilité dans le vrai sens du terme, c'est à dire le contraire de l'assistanat, c'est à dire encore le corolaire de la liberté...

Ensuite, le financement. On me dira sans doute que l'assurance maladie, que chacun devrait ainsi souscrire individuellement pour garantir ce que le service public ne paiera plus, représentera un coût. Evidemment ! Nous ne sommes plus dans le cas de figure où ce sont "les autres" qui paient avec leurs impôts ! Mais, justement, nous ne sommes pas non plus dans le cas de figure où l'Etat ponctionne la moitié de ce que vous gagnez pour (mal) gérer vos propres affaires. Et votre argent, celui qui vous appartient mais dont on vous dépossède aujourd'hui, il vous appartiendra désormais de le gérer ! Et vous aurez donc le loisir de l'employer à bon essient et selon vos propres choix. Vous voulez une complémentaire santé ? Vous allez faire jouer la concurrence, et choisir les meilleures conditions qui vous seront offertes. Vous n'en voulez pas, et vous préférez demeurez votre propre assureur ? Vous en avez enfin le droit ! Mais personne ne vous ponctionnera autoritairement des sommes que vous ne maîtrisez pas pour des garanties que vous ne maîtrisez pas plus...

Mais ça, qui est prêt à l’entendre ? C’est tellement plus facile de surfer sur les déficits publics ! C'est tellement plus facile d'abdiquer ses responsabilités et tout demander à l'Etat ! A croire que la liberté fait peur, dans ce pays. Et c'est bien inquiétant...

1 commentaire: