C'est la polémique du moment, alimentée par une "petite phrase" de Valérie Pécresse lors d'une conférence à Sciences po en novembre dernier. La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a évoqué comme objectif de fixer un quota de 30% d'élèves boursiers dans les grandes écoles.
La Conférence des Grandes Ecoles (CGE) a immédiatement réagi en s'opposant catégoriquement à cette idée au nom de l'égalité républicaine.
Depuis cette publication, les réactions sont nombreuses. Luc Chatel, ministre de l'Education Nationale et porte-parole du gouvernement, se dit "profondément choqué", Richard Descoings, directeur de Sciences po Paris, a dénoncé une « réaction antisociale dans toute sa franchise ». J'en passe et des meilleures...
Et pourtant...
Et pourtant, beaucoup de ceux qui hurlent au scandale et qui vilipendent la CGE pour sa prise de position ne cessent d'avoir à la bouche cette sacro-sainte égalité des chances dont je parlais il y a peu encore comme d'une ineptie conceptuelle.
Et pourtant, qui serait assez aveugle pour ne pas admettre de bonne foi que toutes les politiques de quotas qui ont été expérimentées jusqu'ici ont échoué ?
Et pourtant, qui pourrait être assez sot pour ne pas se rendre compte, même s'il est pour certains honteux de la reconnaître, de la dégradation du niveau qu'a engendré, par exemple, ce quota qu'avait fixé comme objectif un certain Jack Lang à son époque, quota de 80% de bacheliers au sortir du secondaire ?
Et pourtant, qui pourrait de bonne foi nier que la sélection à l'entrée d'un système éducatif quelconque doit se faire sur des critères de niveau de connaissances, et non de niveau social ? Il est vrai que cette notion même de sélection est rejetée dogmatiquement par une écrasante majorité à gauche, et donc, mécaniquement, par le système éducatif tout entier...
Et pourtant, où est cet esprit ségrégationniste reproché à la CGE dans sa prise de position ? Où figure, dans le texte qu'elle a publié, cette réaction antisociale qu'on lui reproche ? Faut-il, pour comprendre le procès qui lui est fait, admettre que ses détracteurs sont incapables de comprendre ce qu'ils lisent ? Un comble pour des personnes qui ont, pour la plupart, la charge de l'éducation et de la formation de nos enfants...
Car enfin, la CGE s'est-elle insugée contre le fait d'admettre 30% d'élèves boursiers dans ses rangs ? La CGE a-t-elle prétendu que les boursiers étaient par nature moins intelligents ou moins doués que les autres ? Que nenni. Mais ça en arrange bien certains de faire une telle analyse. Quand on veut noyer son chien...
Inutile de dire que je suis absolument opposé à toute idée de quotas de quelque nature que ce soit à l'entrée des grandes écoles, comme d'ailleurs à l'entrée de quoi que ce soit. Non pas que je sois contre la présence d'élèves issus de "milieux défavorisés" dans les futures élites de la Nation. Non pas que je considère que ces élèves-là sont automatiquement moins valables que les autres. Non pas que je me vautre dans je-ne-sais quelle discrimination sociale, ni dans quelque élistisme que ce soit.
Non, je suis totalement convaincu que par nature le fils d'un ouvrier ou le fils d'un cadre supérieur ont très exactement les mêmes chances d'avoir les neuronnes qu'il faut pour diriger une entreprise ou même diriger la France, de même qu'ils ont, toujours par nature, très exactement les mêmes risques d'être de sombres crétins, et sur les bancs de HEC ou de Sciences po, des cancres congénitaux et irréductibles.
Mais personne ne me fera admettre que les portes d'une école prestigieuse dont les élèves sont appelés à devenir les décideurs de demain doivent s'ouvrir par priorité, même pour une seule partie d'entre eux, à des étudiants dont le seul mérite serait d'être socialement inférieurs aux autres, et bénéficiaires à ce titre des subisdes de l'Etat. Personne ne me fera admettre que les critères d'admission soient autres que le niveau intellectuel, le niveau de formation, et un niveau de capacités suffisants pour assimiler les programmes de formation de haut vol dispensés par cette école-là, sans risquer par leur seule présence de gêner le cursus de ceux qui, justement, possèdent le niveau requis.
Car enfin, il n'est pas question de dire qu'un boursier est par définition moins bon que les autres, mais bien d'affirmer que sa qualité de boursier ne lui apporte aucunement les capacités requises. Il ne s'agit pas de dire "non" à leur admission, mais de leur appliquer les mêmes contraintes qu'aux autres pour y parvenir, en termes de prérequis. Ce qui exclut dès l'abord toute idée de concours parallèles destinés aux uns et aux autres.
Or, fixer a priori un quota de 30%, c'est décider par avance qu'on admettra si nécessaire des étudiants qui n'ont pas les compétences requises sous le seul prétexte qu'ils sont boursiers. Non seulement il s'agirait d'une injustice flagrante, mais encore, le nombre de places n'étant pas extensible à l'envi, cela conduirait à exclure un certain nombre de candidats parfaitement capables d'être reçus, mais qui auraient "l'infortune" d'être issus d'un milieu social un peu plus aisé que la moyenne. Quel bel exemple de "justice sociale", n'est-ce pas ? Quel modèle de mise en oeuvre de "l'égalité des chances" !
La vérité, c'est que nous baignons dans une société idéologue où nos dirigeants comme certains de nos éminents penseurs ont pour principe de base de fouler aux pieds, au nom d'une conception dévoyée de l'égalité, cette belle idée d'équité chère à Benjamin Constant. Dans sa devise, qui était rappelons-le "Liberté, Egalité, Equité", la République l'a remplacée par la fraternité, une idée tout autant oubliée du reste depuis, même si certains la clament et l'acclament à des fins carriéristes... Je ne doute pas pour ma part que de tels accès de démagogie (je parle ici des quotas) n'ont qu'un but tout aussi carriériste de la part de leurs auteurs.
Ceux qui s'accrochent bec et ongles à un tel système de quotas seraient-ils d'accord avec moi pour que soit institué un quota de 30% minimum de gens intelligents et intellectuellement honnêtes parmi nos soi-disant élites ? Il est vrai qu'on peut se demander à qui on pourrait valablement confier la charge de contrôler leur niveau de ces deux qualités pourtant essentielles...
Les Anciens avaient inventé la Démocratie
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Ajoutons à cela que les bourses sont organisées par niveaux dont le montant correspondant est inversement proportionnel aux revenus des parents.
RépondreSupprimerAinsi, les enfants de parents qui dépassent tout juste le plafond sont privés de bourse (et, du coup, leur famille a... moins d'argent au final). Une preuve de plus de ce que l'égalitarisme finit par se retourner contre l'égalité des droits...
En plus, je viens de lire que l'Etat prendrait en charge dès juin prochain les frais d'inscription aux concours pour les élèves boursiers !...
RépondreSupprimerComme dit dans cet article du "Cri du contribuable" : Ce n’est plus « quand on veut, on peut », mais « quand boursier veut, l’Etat peut »!
Ces gens semblent oublier à quoi servent les frais d'inscription (en plus du financement de la scolarité) : s'assurer que tous les candidats sont motivés, et ne vont pas rendre une copie blanche.
RépondreSupprimerIls ont pourtant passé des concours, ces énarques.
Quand je parlais de démagogie dans mon billet, ce n'était pas une expression en l'air. Il ne s'agit que de donner l'impression qu'on se penche sur le sort des moins favorisés. Et même si on est totalement convaincu qu'on fait fausse route, on caresse sa cible dans le sens du poil...
RépondreSupprimerCa fait des décennies que ça dure. On en voit les conséquences tous les jours. Mais on continue...
C'est démoralisant.
Ne vous démoralisez pas : les écoles qui se rangeront sous la bannière du quota de 30% de boursiers verront la cote de leur diplome chuter, comme cela a déjà été expérimenté aux USA par exemple. Et les meilleurs élèves iront dans les écoles qui auront refusé les concours parallèles. Le problème du contribuable qui financera ces imbécilités, lui évidemment, reste entier. Mais comme un jour ou l'autre il faudra bien tailler dans les dépenses, tout ce beau monde sera balayé par la pénurie et leur démagogie avec.
RépondreSupprimerPetite précision, ce n'est pas Jack Lang mais Jean-Pierre Chevènement qui parlait de 70% d'une génération qui devait avoir le bac....
RépondreSupprimerD'autre part, si je peux approuver votre colère contre les quotas de Mme Pécresse, il ne faudrait pas pour autant dévoyer l'accès aux grandes écoles à des "moins" favorisés.
Jusqu'à présent, il n'était pas question de quotas mais d'AIDE pour ceux qui ne sont pas dans de "grands" lycées de prépa.
Il y a même un certain nombre d'élèves de grandes écoles qui donnent bénévolement des cours de "mise à niveau" pour ces élèves de lysées moins prestigieux.
Jusqu'à preuve du contraire (même si il y a eu aussi une polémique il y a quelques années à ce sujet) la "troisième voie" instaurée par la gauche pour l'accès à l'Ena n'a pas, à ma connaissance, été un échec, bien au contraire.
jf.
@ Lolik
RépondreSupprimerOui, je suis d'accord avec ce que vous dites : c'est en quelque sorte "la main invisible" chère à Adam Smith, et qu'on nous reproche trop souvent d'invoquer, en en déformant le sens.
Cependant, il n'en reste pas moins que tout ça aura un coût, et que nous allons tous payer ces "imbécilités".
Il n'en reste pas moins non plus que le "balayage" des mauvais élèves prendra du temps, que pendant ce temps-là le niveau s'en ressentira, et que les meilleurs éléments parmi les étudiants en subiront les conséquences...
Il n'y a peut-être pas de quoi se démoraliser, mais il y a bel bien matière à se scandaliser.
@ Jacques
Jack Lang ou Jean Pierre Chevènement, peu importe ! Excusez mon erreur : je suis moins spécialiste que vous de ce côté-là de l'hémicycle, et c'est pour moi bonnet blanc/blanc bonnet. Le (mauvais) résultat est le même...
Sur les quotas eux-mêmes, il semble bien que vous ayez eu tort hier quand vous avez rédigé votre commentaire, et que Valérie Précresse ait bien parlé de quotas, mais vous avez de toute façon raison ce matin, la même Valérie Pécresse s'étant dédite aux "4 vérités" sur Antenne 2, et ayant démenti son intention de fixer de tels quotas. Je ne peux que m'en féliciter.
Il reste que vous avez raison de dire qu'il ne faut pas barrer la route des grandes écoles aux moins favorisés, et même qu'il faut les aider à les rejoindre. Les cours de soutien donnés par certains étudiants vont dans le bon sens, mais il ne serait pas normal toutefois de n'aider que les "défavorisés" dont nous parlons : ce serait présupposer qu'ils sont moins aptes que les autres. Quant à les aider financièrement, ça existe déjà et ça s'appelle les bourses ! C'est déjà une belle "discrimination positive", ne croyez-vous pas ?
Je ne reviens pas sur la gratuité des inscriptions aux examens : j'ai déjà dit plus haut tout le mal que j'en pensais. Et madame Pécresse l'a pourtant encore confirmée ce matin. Proprement scandaleux !
Concernant la "troisième voie" dont vous parlez pour l'accès à l'ENA, j'avoue n'en rien connaître. Pouvez-vous me donner des précisions ?
On, Cher rené, il s'agit d'une loi qui ne date que de ....janvier 1983 !
RépondreSupprimerMais, n'est-ce pas, comme vous n'êtes pas spécialiste de ce coté-là, ça vous a évidemment échappé.
C'est Pierre Mauroy en personne qui a voulu cette voie et cette loi:
Enfin, un troisième concours est ouvert à tout individu ayant moins de 40 ans et ayant exercé une profession dans n'importe quelle voie que ce soit pendant huit années consécutives ; à noter que cette troisième voie fut longtemps contestée, la classant comme voie d'accès qui serait réservée à une certaine élite de l'administration mais en rapport à la constitution des droits de l'homme qui interdit toute discrimination à un travail, celui-ci est ouvert à tous sans aucune distinction que le talent.
jf.
Je vous remercie de ces précisions.
RépondreSupprimerA bientôt
Mais tout le plaisir est pour moi.
RépondreSupprimerLorsque vous voulez écrire "quelque chose" sur la gauche....consultez-moi auparavant..... :-) :-) :-)
jf.
Oh ! Mais je sais bien que vous en êtes beaucoup plus proche que moi ! Il m'est cependant arrivé de vous entendre vous défendre de vous voir coller cette étiquette par mes soins.
RépondreSupprimerEn tout état de cause, mon propos dans ce billet n'était pas du tout orienté contre la gauche. Sauf à considérer que la politique menée actuellement est une politique de gauche, ce qu'elle n'est pas loin d'être...
Ah que oui..... Voila donc l'explication de M. Sarkozy à 32%.
RépondreSupprimerC'est parce qu'il mêne une politique de gauche ou à peu près.
Vous commencez l'année en fanfare mon Cher René !
jf.
PS. je n'ai jamais refusé l'étiquette "de gauche", au contraire je la revendique !
En revanche j'ai toujours récusé le fait qu'on me dise adhérent ou même militant du PS puisque je n'en suis pas membre.
Soyons sérieux : comment aurait-il pu atteindre 32% parce qu'il mène une politique de gauche alors qu'il disait exactement le contraire pendant sa campagne ?
RépondreSupprimerPar contre, ne vous en déplaise, la majorité des décisions qui sont prises, du RSA à la taxe carbone, sont d'inspiratiopn socialiste. C'est d'ailleurs ce qui destabilise une grande partie de sa majorité parlementaire...
J'ai déjà eu l'occaion de le dire, je tiens Nicolas Sarkozy, au regard de la politique qu'il initie, pour un socialiste de droite : il se dit de droite, il racole les voix de droite (voire d'extrême droite), mais il officie à gauche.
Quant à votre propre positionnement, je prends acte que vous vous revendiquez "de gauche", et que par contre vous vous désolidarisez du PS.
Pourriez-vous, s'il vous plait, me dire en quelques mots ce que vous entendez aujourd'hui par "être de gauche" ? Je pense qu'il n'est pas inintéressant de clarifier nos conceptions de la chose. Peut-être n'entendons-nous pas ces mots de la même manière, vous et moi...
A bientôt.
"Etre de gauche", pour commencer, mon Cher René, c'est être résolument contre les idées que vous développez ici à longueur d'année....
RépondreSupprimer"Etre de gauche" c'est ne pas approuver la politique fiscale menée par M. Sarkozy.
"Etre de gauche" c'est penser que de soumettre à l'impôt les indemnités d'accident du travail est particulièrement inique.
"Etre de gauche" c'est remarquer que M. Sarkozy ne tient pas ses promesses. Ex. celle sur les SDF qui devaient ne plus dormir (et encore moins y mourir)dans la rue deux ans après son élection.....
J'en passe et des meilleures.
Quant à votre dialectique sur le fait que je me "désolidariserais" du PS, elle ne fait sourire sans doute que vous ! J'ai quitté le PS en...1999. Alors si vous croyiez tenir un scoop, vous repasserez.
Ne plus être membre du PS ne m'empêche cependant pas de considérer que ce parti a amplement raison lorsqu'à l'Assemblée il réclame un commission d'enquête sur les sondages de l'Elysée, une commission d'enquête sur les dysfonctionnements de la campagne de vaccination contre la Grippe "A".
Cela ne m'empêche pas de soutenir ce parti lorsqu'il dénonce les atteintes multiples et répétées à nos libertés fondamentales,les manipulations électorales à venir, la réforme des collectivités locales, la suppression de la taxe professionnelle ou lorsqu'il s'oppose au changement de statut de La Poste. Etc..
Je suis pour ce parti lorsqu'il propose, comme c'est le cas actuellement, une taxation des profits bancaires. Etc...
Vous en voulez encore ???
En un mot, cher René, je suis de gauche parce que je ne vote pas à droite. C'est pas plus compliqué que ça.
Pour la taxe carbone de M. Sarkozy, elle n'a rien de socialiste puisque c'est justement le PS qui a obtenu sa censure devant le Conseil Constitutionnel !
Et si M. Sarkozy est "un socialiste de droite" comme vous dites (avec ce genre de formule dont vous avez le secret) il ne fallait pas voter pour lui....selon le vieil adage : "vaut mieux l'original que la copie"....
@+
jf.
Je n'en attendais pas moins de vous ! Cependant, j'ai pensé un temps qu'en posant clairement la question, j'obtiendrais une réponse claire. Peine perdue. Il n'est décidément pas possible de discuter sérieusement sur le fond des choses avec vous. Dommage...
RépondreSupprimerSi "être de gauche" se limite pour vous à contester la politique menée par NS, sans plus chercher à définir ce que sont les idées communément appelées "de gauche", alors ne vous étonnez pas que l'on vous prenne pour un socialiste. C'est très exactement l'alpha et l'oméga du "projet" (!...) actuel du PS. Vous entrez parfaitement dans le moule.
J'aurais préféré que vous ne les "passiez pas", ces "meilleures", si elles existent.
Ensuite, se "désolidariser" d'un parti ne suppose pas qu'on le fasse de manière très récente. Peu importe que vous ayez quitté ce parti hier ou il y a 10 ans. Il n'en demeure pas moins que vous réagissez toujours assez vivement chaque fois qu'on vous taxe de "socialiste". C'est tout ce que j'avais voulu dire...
"La taxation des profits bancaires" : voilà enfin un commencement de début d'explication de votre système de pensée "de gauche". Dommages que vous n'ayez pas développé ! Sachez que je suis, moi aussi, pour la taxation des profits bancaires, mais au même titre que les autres profits, c'est à dire le moins possible, au motif que tout prélèvement obligatoire est un frein à l'activité économique. Mais, pour le coup, voilà bien une idée, la modération fiscale, qui n'est certainement pas plus "de gauche" à vos yeux qu'aux miens...
Je suis de gauche parce que je ne vote pas à droite est la formule laconique qui confirme ce que je pensais depuis longtemps : être de gauche aujourd'hui, c'est être "contre la droite" et rien d'autre. Pas très constructif, vous en conviendrez, si vous vous en tenez là.
Quant à la taxe carbone, que vous le vouliez ou non, elle est bel et bien d'inspiration keynésienne. Il s'agit d'utiliser la fiscalité pour influer sur les comportements; elle est un outil d'interventionnisme comme un autre, habillé de vert pour faire passer la pilule. Que le PS soit celui qui a saisi le Conseil Constitionnel n'est en rien la preuve de quoi que ce soit. Le PS est prêt à saisir le Conseil à tout propos, dès lors qu'il y a la moindre petite chance de faire casser une loi. C'est de l'opposition aveugle et totalement instinctive, sans aucun raisonnement pour la soutenir.
Concernant la taxe elle-même, je suis contre pour au moins deux raisons : elle est inopérante par nature, puisque les comportements qu'elle est sensée induire sont eux-même inopérants sur la problématique du climat, et d'autre part elle pèse essentiellement sur des gens qui n'ont le choix ni de leur mode de transport ni de leur mode de chauffage. Mais je suis encore bien plus contre cette taxe si elle devient un impôt de plus sur des entreprises qui ont déjà du mal à survrivre sans elle. Cette taxe est une nouvelle source potentielle de délocalisations, et donc de chômage.
Enfin, NS s'est révélé être le contraire de ce qu'il prétendait. Je n'ai pas la science infuse, et comme une majorité de ses électeurs de 2007 je n'imaginais pas que sa politique serait celle-là sur certains points. Il n'en reste pas moins que, tout en fustigeant cette politique gauchisante que je réprouve, je ne regrette en rien d'avoir choisi le moins calamiteux des deux bulletins de vote au deuxième tour. La "copie" dont vous parlez sent quand même beaucoup moins mauvais que l'original...
Bravo pour votre conclusion. Elle rappelle juste le "bruit et les odeurs" d'un certain Chirac que vous souteniez également....
RépondreSupprimerVoter à gauche c'est aussi permettre - vous faites l'âne, c'est pas grave je suis habitué - que de temps en temps la gauche gagne....
Et quand la droite est dans l'opposition, cette fois votre mémoire est sûrement défaillante, sans doute ne fait-elle pas d'obstruction parlermentaire ( la "flibuste" justement INVENTEE par M. feu Seguin en 81, 82) Sans aucun doute la droite ne saisit jamais le Conseil Constitutionnel. Sans doute la droite ne se cache jamais "derrière le rideau" pour être majoritaire en séance et faire rejeter ainsi un projet....
Enfin peut-être que pour moi, personnellement, "être de gauche", c'est aussi essayer de raconter les choses au mieux sans trop tordre le cou à la vérité....
Et puis parlons donc impôts, un sujet si il en est qui vous tient tant à coeur qu'on a l'imprssion que le fisc vous vole quotidiennement matin, midi et soir...
J'espère que vous avez bien aperçu une nouvelle "stupéfiante" venue d'Allemagne:
Les Allemands se déclarent majoritairement contre les baisses d'impôts annoncées par la nouvelle coalition de droite....
Enfin, pour revenir au sujet de votre billet, vous allez pouvoir vous en prendre encore au "socialiste de droite" puisqu'il vient aujourd'hui même de vous donner tort en "rappelant à l'ordre les grandes écoles".
Je suis navré que vous commenciez si mal l'année mon Cher René.
jf.
« "être de gauche", c'est aussi essayer de raconter les choses au mieux sans trop tordre le cou à la vérité »
RépondreSupprimerLa vérité ne peut, par nature, pas être la chose d'une faction. Un homme de gauche (ou de droite) peut dire la vérité, mais il le fera en tant qu'homme, pas en tant que partisan. Le partisan ne retient de la vérité que ce qui sert sa thèse. Si c'est assumé, ça va. Mais si c'est fait au nom de la vérité, c'est insupportable...
@ Jacques
RépondreSupprimerJe ne commence pas l'année si mal que ça, merci...
Je n'ai jamais prétendu que la droite ne faisait pas d'obstruction : c'est un mal qui n'a pas d'étiquette. Mais elle ne fait pas QUE ça. En ce moment, l'opposition socialiste n'a que ça à proposer, semblerait-il.
Mais je m'égare. Le sujet n'est pas là; je vous ai demandé ce que c'était qu'être "de gauche", et je n'ai toujours pas de réponse claire.
Concernant les impôt, oui, que ça vou splais eou non, l'état nous VOLE au lieu de gérer sainement les affaires de la Nation, et ça ne date pas d'aujourd'hui. Mais ça ne s'arrange pas. Le pire n'est encore pas qu'il nous spolie, mais que ça nuit férocement à l'activité, et donc à l'emploi.
Concernant le sondage auquel vou sfaites allusion en Allemagne, les Allemands ont le droit de penser ce qu'ils veulent, et les Français aussi. Ce n'est pas leur opinion, ni aux uns ni autres autres, qui apporte la preuve qu'ils ont raison. diminuer les impôts et continuer à gaspiller l'argent public, c'est une idiotie. Economiser au lieu d'augmenter les prélèvements, c'est une toute autre histoire; il est vrai que c'est plus difficile...
Et de même, que NS prenne une position ne prouve pas que j'aie tort de penser le contraire. Moi et beaucoup d'autres.
Allez, conservez vos certitudes et continuez de me prendre pour un rigolo, ou tout ce que bon vous plaira. Par définition, celui qui ne pense pas comme vous a tort. C'est dommage (pour vous).
@ Criticus
Le partisan ne retient de la vérité que ce qui sert sa thèse. C'est de plus en plus le cas d'une majorité de débatteurs. Et c'est en effet insupportable...
@ René
RépondreSupprimer1) je ne vous ai jamais pris pour un "rigolo", sinon je ne viendrais pas ici et ne me serais pas inquiété de votre récent long silence !
2) Vous ne manquez pas d'air en m'écrivant "Allez, conservez vos certitudes" sur un ton que j'imagine fort bien insolent !
Parce que vous même, ne sont-ce pas vos certitudes que vous dactylographiez ici à longueur d'articles ????
Je comprends donc ( mais ce n'est en fait pas une nouveauté) que vous n'acceptez pas les "certitudes" des autres lorsqu'elles ne cadrent pas avec les vôtres.
@ Criticus:
Vous auriez gagné en objectivité et...vérité en ne tronquant pas VOLONTAIREMENT ce que j'ai écrit !
J'ai bien pris la peine d'inscrire PERSONNELLEMENT pour désigner ce qui POUR MOI est MON attitude de vie pour "être de gauche" !
A la prochaine.
jf.
Mischka a dit
RépondreSupprimerBonjour,
@ Jacques
« Sans aucun doute la droite ne saisit jamais le Conseil Constitutionnel ».
La droite parlementaire sous Pompidou est à l’ origine de la première saisine du Conseil Constitutionnel. Sous Giscard et sarkozy elle a apporté les modifications les plus subtantielles au droit de saisine de la Haute juridiction.
En 1971, c'est une minorité de la majorité parlementaire de droite qui demanda au Président du Sénat de droite ( Alain Poher) de saisir le Conseil Constitutionnel à propos d’ un projet de loi du ministre de l’ intérieur de l époque (Raymond Marcellin) qui prévoyait d’ instituer un contrôle administratif de la déclaration des associations. Le Conseil Constitutionnel dans une décision du 16 Juillet 1971 (Liberté d'association, « les amis de la cause du peuple » ) a censuré le principe d’ une déclaration obligatoire des associations.
Le Conseil Constitutionnel deviendra une arme de la minorité contre la majorité à l’ occasion de la révision constitutionnelle de 1974, qui élargira la saisine du Conseil Constitutionnel, directement, aux parlementaires (60 députés, ou 60 sénateurs).
Sous Sarkozy, depuis la révision constitutionnelle du 23 Juillet 2008, il est possible pour un particulier (le justiciable qui au cours d'une instance, remarque le caractère inconstitutionnel d'une loi ) de saisir le Conseil Constitutionnel afin qu'il juge, a posteriori, de l'éventuelle inconstitutionnalité de la loi.
Cordialement
Merci de votre cours...constitutionnel.
RépondreSupprimerMais ma remarque n'était qu'ironique à destination de René qui se plaint que le PS ne sache, d'après lui, que saisir le Conseil.... !!!
kf.
Passionnant dialogue !!!
RépondreSupprimerHabitué à la dialectique de Jacques, qui est bien plus qu'un "militant", un "combattant", une sorte de "héros" de la Gauche ivre d'anti-Sarkozisme, un contradicteur sourcilleux et inépuisable, persuadé de faire corps avec le camp de la Vérité, face à celui du Mensonge, un éternel donneur de leçons,enfermé dans des certitudes qui fleurent bon le sectarisme,....
Je me marre !!!
Mais le rire est le propre de l'homme et il est salutaire.
RépondreSupprimerJe suis donc heureux de concourir à votre bonne santé.
Et comme la réciproque est VRAIE, je me porte également comme un charme grâce à la lecture de vos commentaires...érudits.
jf.
A Nantes, la main tendue des grandes écoles aux lycéens modestes
RépondreSupprimeril y a 1 heure 35 min 17 janvier 2010 Agence Reuters
Guillaume Frouin
Quatre établissements nantais d'enseignement supérieur tentent de remédier à la panne de l'ascenseur social en incitant leurs étudiants à accompagner des lycéens issus de milieux modestes.
jf.
Je ne comprends pas la première partie du message. De quoi s'agit-il ?
RépondreSupprimerPour ce qui est de la deuxième partie, j'applaudie des deux mains à une telle initiative. C'est sous cette forme que je conçois cette belle idée que l'on nomme la solidarité : quand elle n'est pas contrainte.
Quoique : pourquoi aider spécifiquement des lycéens issus de milieux modeste ? Seraient-ils plus bêtes que les autres ?
A bientôt.
De mon temps (!!!) il y avait un "Concours des Bourses", ouvert aux meilleurs élèves du primaire dont les parents justifiaient de revenus modestes ou appartenant à des familles nombreuses.
RépondreSupprimerJ'en parle en connaissance de cause pour en avoir bénéficié ainsi que mes cinq frères et soeurs.
J'ajoute que la Bourse pouvait être supprimée sur simple intervention auprès de l'Académie, du Chef d'Etablissement en cas d'indiscipline ou de mauvaises notes continues.
@ René
RépondreSupprimerC'est tout simple.
1ère partie: titre de la dépêche de l'Agence Reuters.
2ème partie: résumé de la dite dépêche.
@ Berdepas
Mais pourquoi donc vous évertuez-vous à commenter la vie en France alors que vous n'y habitez pas.
les Bourses au mérite, mon Cher Monsieur, CA EXISTE TOUJOURS en France en 2010 !!!:
Bourses au mérite au lycée
(site officiel gouvernemental "service public").
Conditions d'attribution
C'est un complément de bourse de lycée, attribué pour la durée de leur scolarité aux élèves boursiers qui s'engagent, à l'issue de la classe de 3ème, dans un cycle d'enseignement conduisant au baccalauréat général, technologique ou professionnel.
La bourse au mérite concerne les élèves :
*
ayant obtenu une mention "bien" ou "très bien" au diplôme national du brevet. La bourse est, dans ce cas, de plein droit,
*
ou méritants (proposés par le conseil de classe pour distinction par leurs efforts de travail au cours de la classe de 3ème). La décision d'attribution appartient à l'inspecteur d'académie, après avis d'une commission.
L'élève (ou son représentant légal) s'engage par écrit, à l'issue de la classe de 3ème, à poursuivre sa scolarité avec assiduité jusqu'au baccalauréat. Cet engagement conditionne le paiement de la bourse.
L'élève doit également obtenir de bons résultats tout au long de sa scolarité.
jf.
@Jacques:
RépondreSupprimerJ'ai tout autant que vous le droit de "commenter la vie en France". Pour différentes raisons.
Citoyen français je suis avec passion tout ce qui se passe dans mon pays.
En outre mes trois enfants et mes sept petits enfants y vivent.
Quand au fait que je ne vis pas en France, c'est votre fantasme.
Ma famille maternelle étant originaire d'Espagne, j'ai de fortes attaches dans ce pays, où je passe l'essentiel de l'hiver dans une maison qui a appartenu à ma grand mère, ce qui ne m'empêche pas de séjourner plusieurs fois par an dans la région Parisienne où je suis toujours domicilié, où je paie mes impôts, et où réside un de mes fils.
Cessez donc de me les briser avec vos réflexions récurrentes.
Enfin, je voulais simplement souligner qu'autrefois, les Bourses étaient un concours.