Une jolie ville des Alpes Française, une charmante banlieue de l'est parisien, un paisible village d'Eure et Loire. Trois exemples de cette Douce France que chantait si bien Charles Trenet. Trois localités qui fleurent bon un certain art de vivre, dans ce grand pays ouest-européen que les touristes du monde entier ont adopté. Trois images d'Epinal de la France que l'on aime, de cette France où s'épanouirent tant d'artistes, tant d'auteurs, tant de chercheurs aussi, tant d'hommes et de femmes à qui ce berceau de la démocratie et de l'humanisme avait apporté des conditions propices au développement de leur art. Une France où il faisait bon vivre. Une France où régnait la sécurité et l'ordre public, la chaleur humaine et une certaine idée de la vie en société.
Oh, la France n'était pas le seul des pays occidentaux à offrir des avantages de cet ordre, loin de là. Ses voisins immédiats notamment, comparés à des régions moins appaisées du Globe, n'étaient pas en reste d'attraits et d'intérêts. Mais je suis français, j'habite en France, et c'est bien ce pays-là qui attire la plus grande part de mon attention. Personne, je pense, ne m'en voudra...
Chacun aura remarqué que je parlais au passé. C'était le temps où, regardant le 20 heures, on voyait ce qui se passait dans le reste du monde, en Palestine, en Syrie, en Irak, au Liban notamment, on se disait qu'on était décidément bien chez nous. Et même on souhaitait aux Palestiniens, aux Syriens, aux Irakiens, aux Libanais et aux autres, d'atteindre au degré de paix sociale auquel nous étions parvenus, après avoir conjuré nos grands désordres du début du 20ème siècle...
Ce week-end, en regardant le 20 heures, j'ai repensé à cette époque bénie. Ce que j'ai vu au 20 heures, ce n'était plus la même France, ce n'était plus la même quiétude, ce n'était plus, en fait, la même civilisation... Ce qu'on m'a montré, notamment, ce fut Grenoble, ce fut Gentilly, ce fut Saint-Aignan. Mais ce que j'ai cru voir, ce fut Beyrouth. Et ce que j'ai entendu ne contredisait pas mon impression visuelle.
- A Grenoble, quartier de la Villeneuve, des gangsters cambriolent un casino; les policiers interviennent; un bandit armé d'un fusil mitrailleur (rien que ça !) tire sur eux; l'un d'eux riposte et abat un malfaiteur. Résultat : la ville s'embrase, des groupes de révoltés cassent tout ce qui se trouve sur leur chemin, les policiers n'arrivent pas à les cerner. Et le pire, c'est ce qu'on entend dans la bouche des pillards : "Vous avez tué un des nôtres. De toutes les manières, vous êtes une sale race, on va vous tuer aussi", "Tout ce qui est européen, on va tirer dessus"... Lamentable ! Et les habitants du quartier qui invectivent à leur tour les policiers : "Les enfants sont choqués. Les flics sont des chiens"... Lamentable, vous dis-je ! Et terrifiant ! Beyrouth ! Ne manquent plus que les blindés...
- A Gentilly, une "bande de jeunes" (!...) "s'amuse" à tirer des fusées de feu d'artifice sur tout ce qui bouge, y compris sur les habitants à leurs balcons. L'un d'eux, excédé, descend dans la rue pour leur demander de s'en aller. Prudent, il s'arme d'un couteau. On ne sait jamais... La suite a prouvé qu'il avait raison : il est accueilli à coup de tessons de verre ! Pour se défendre, il utilise son arme d'occasion et blesse mortellement un des individus. Beyrouth là encore ! Ou Chicago, au choix... Et que lit-on dans la presse ? Que le quidam "a poignardé un jeune qui s'amusait". Lamentable, encore une fois ! Les journaleux ont le génie de ces renversements de descriptions ! Elles font de la victime un agresseur et de l'agresseur une victime. C'est tellement plus vendeur, un excité qui agresse un "jeune", qu'un voyou qui s'en prend à un honnête citoyen ! Et gageons que le juge fera de même. C'est dans l'air du temps...
- A Saint-Aignan, un homme "de la communauté des gens du voyage" tente de forcer un barrage de gendarmerie. Au volant de sa voiture, il fonce délibérément de pleine face sur l'un des militaires qui, pour sauver sa peau, fait usage de son arme et l'abat. En représailles, une quarantaine des amis de l'agresseur commencent par attaquer la gendarmerie de Saint Aignan, puis pendant près de quatre heures abattent des arbres, incendient des voitures, saccagent le mobilier urbain et les feux de signalisation, dévastent une boulangerie, puis s'en vont tranquillement, "pour mettre leurs voitures en sécurité et revenir", s'inquiète Monsieur le Maire... De fait, le lendemain mais dans d'autres petits villages du voisinage, voitures brûlées, vitrines défoncées, salle municipale incendiée... Et ils courent toujours ! Beyrouth, vous dis-je ! Lamentable, insisté-je ! Inacceptable, déclaré-je !
Car enfin ces trois faits, et malheureusement pas les seuls, prouvent s'il en était encore besoin la faillite d'un système. Ils prouvent avec évidence que les millions et les millions d'euros investis dans une soi-disant politique de sécurité, et ceux engloutis par une politique de la ville tout aussi inefficace, que ces millions d'euros d'argent public, d'impôts à la charge des citoyens ou de dette à la charge de leurs enfants, que ces millions d'euros sont dépensés en pure perte dans des actions parfaitement inutiles. Ils prouvent à l'évidence, pour qui veut bien ouvrir les yeux et accepter de regarder la réalité en face, que ce sont ces politiques d'un laxisme coupable, malgré les annonces fracassantes qui ne fracassent plus que les oreilles de citoyens excédés par tant d'inefficacité, qui sont à la base de telles situations.
Au lieu de mettre toujours plus d'argent dans toujours plus d'actions inutiles, au lieu de jouer au "coq du village" en lançant des bravades non suivies d'effets, au lieu de financer à grands renforts de publicité des Nièmes "plans banlieue" dont tout le monde sait bien, caïds en tête, qu'ils n'empêcheront personne de dealer en rond, qu'attend-on pour enfin mettre en oeuvre les quelques trois ou quatre mesures, politiquement incorrectes il est vrai, de nature à se débarasser de ces petits voyous qui empoisonnent l'existence des citoyens honnêtes, et qui font le lit d'une déliquescence de la société à laquelle nous assistons tous les jours ?
Les maîtres-mots d'une politique de sécurité efficace sont, semble-t-il, des gros mots pour nos édiles de tous bords. Ces mots, ce sont "prévention" et "sanction".
La prévention, ça consiste en des lois clairement répressives à l'encontre des malfaiteurs. Pas de ces lois qui, par un souci droits-de-l'hommiste très largement exagéré, protègent plus les droits du justiciable que ceux des victimes. Des lois qui permettraient de mettre hors de nuire la voyoucratie notamment banlieusarde : expulsions pour les étrangers hors-la-loi, déchéance de la nationalité française et expulsion pour les ressortissants naturalisés depuis moins de 5 ans quel que soit le délit, emprisonnement significatif et effectif pour les autres. Ca consiste également en des actions de police au quotidien dans les quartiers notoirement concernés par la délinquance, et des arrestations massives sans se soucier de l'impopularité générée, ou du ressentiment de qui que ce soit.
La sanction, c'est l'application stricte et effective de la loi républicaine, y compris celles dont je parlais ci-dessus. C'est une justice qui ne remet pas en liberté sous des prétextes futiles les voyous que la police arrête. C'est une justice, également, qui n'accorde pas de remises de peines à tour de bras, une justice qui prend au moins autant en compte l'aspect répressif de la peine que son aspect soi-disant éducatif. Le résultat de ce souci "éducatif" et "formateur" exagéré, de ces mesures de réinsertion totalement inefficaces, c'est la récidive. Une sanction pénale n'est pas une leçon de philosophie. C'est (ou ça devrait être) une peine au sens propre et éthymologique du terme, c'est à dire quelque chose qui est là pour punir. A force de l'oublier, on entretient la criminalité, et on fait le lit du désordre social que nous vivons aujourd'hui.
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Voilà ce que j'ai écrit sur mon propre bloc-notes, vous savez, celui que vous ne "lisez" plus....
RépondreSupprimer18 juillet 2010
Emeutes de Grenoble
Si on a pu, par le passé, comprendre ( ce qui ne veut pas dire justifier ni approuver) certaines émeutes, celle de GRENOBLE est parfaitement inadmissible !
Je le dis comme je le pense !
Il ne s’agit nullement cette fois d’une bavure policière.
En plus, les propriètaires des 19 voitures incendiées sont de pauvres bougres qui, eux, n’ont pas été braquer un casino.
Malheureusement il y a de plus en plus de fous en liberté, comme ceux qui viennent d’attaquer une Gendarmerie……
Allez, je ne dirai pas “que fait Sarko, Hortefeux”……
jf.
Salut,
RépondreSupprimerJ'abonde parfois en votre sens. Parfois...
En effet (et dans le désorde que vous remettrez en place...)la sanction n'est pas nécessairement la punition. On sanctionne un diplome d'une note (bonne ou mauvaise), un rapport d'un commentaire, une bonne action de félicitations... C'est donc punition qu'il faut dire, et là, j'approuve ! Quand à la prévention, il me semble que le terme même veut dire éviter d'avoir à "guérir"... donc de punir. Il faut que les actions de préventions soient alors efficaces. Dans les cas présentés, pas grand chose à dire si ce n'est l'afflux médiatique de faits divers en l'absence de déboires (ou de succès, c'est selon...)en coupe du monde... Dans ces cas, on le constate, sauf peut-être pour "l'affaire" de Gentilly qui illustre parfaitement votre point de vue sur la "petite délinquance" galopante et de plus en plus frénétique et qui aurait alors pu être évitée à la force d'une prévention efficace, les autres affaires sont de l'ordre du grand banditisme, qui, on le sait ne s'accomode pas de la prévention... ni des lois. Et ce depuis quelques lustres maintenant. Rappelons nous les Bonnot, Mesrine et consort...
Alors, sans sombrer dans l'utopie, le populisme ou par manque de réalisme, peut-être qu'une prévention efficace serait simplement de donner à l'ensemble de la population française les moyens de vivre "dignement". Evidemment j'entend par là : L'éradication de la misère et la pauvreté. Un travail épanouissant et/ou conséquemment rémunéré, ce pour le plus grand nombre. Des logements dignes de ce nom pour tous. Un système éducatif performant qui ne favorise plus l'élitisme des plus favorisés (que dis-je, des plus riches...)Un système de santé égalitaire où l'accès à tous est prioritaire. Une justice qui ne soit plus inique. Une police bien formée, bienveillante et respectueuse des uns et des autres. Des politiques qui ne seraient plus des "faites ce que je dis, mais pas ce que je fais..." Pour les choses les plus urgentes...
A partir du moment ou ces éléments seront mis en oeuvre et deviendront probants, on pourra alors parler conséquemment de répression (c'est le terme adéquat)envers ceux qui bafouent les lois.
Oui, nous sommes dans une société qui se transforme. Oui, cela ne semble pas aller dans le meilleur sens. Du moins celui que nous aimerions voir se développer. Oui, des gens sont malveillants. Oui, il faut lutter contre la délinquance, les incivilités, le banditisme... Mais également contre la gangrène corruptrice qui ronge notre classe politique depuis des décennies. Et contre ce capitalisme amoral qui fait contribuer à leur redressement les masses laborieuses oeuvrant au développement de leurs richesses mais qui ne partage aucun bénéfice et parfois participent de la délinquance voir du banditisme (idem, dailleurs pour les politiques, les flics, les juges...) Ce serait la meilleure des préventions ! Et dans ce cas alors, nous pourrions faire valoir cette société juste dans laquelle ces malveillance, délinquance et banditisme n'aurait n'aurait de droit de citer que les procès dans lesquels nous les retrouverions et les punirions...
@ Jacques
RépondreSupprimerComme quoi il peut arriver qu'on soit d'accord...
@ Anonyme
Tout d'abord, je regrette cet anonymat. Il m'est déjà arrivé dans le passé de répondre à un "Anonyme", et ça me gêne un peu de ne pas savoir si j'ai affaire au même aujourd'hui...
On peut ergoter et jouer sur les mots, le fond du problème reste le même : ce que vous ne voulez pas appeler "prévention", parce que vous donnez un autre sens au mot, demeure ce qui manque à notre système : des lois suffisamment répressives pour que la peine soit une effective punition, et une justice qui applique ces lois dans toute leur rigueur. En dehors de ça, toute politique "de sécurité" restera un blabla électoraliste sans aucune efficacité.
Et le grand banditisme n'échappe pas à la règle, bien au contraire...
Quant au sens que vous donnez au mot "prévention", c'est l'utopie après laquelle la gauche court éperdument depuis plusieurs décennies : celle qui consiste à dire que la pauvreté, pour faire simple, est la cause de la délinquence et de la ciminalité.
Ce n'est pas la pauvreté qui a généré le fait que le malfaiteur de Grenoble mette en joue les policiers, ni que les loubards de Gentilly attaquent un riverain à coup de tessons de bouteilles, ni qu'un Romanichel de Saint Aignan fonce sur les gendarmes avec son véhicule. Ce n'est pas la pauvreté qui génère la ciminalité. Au contraire, l'insécurité est elle-même source de difficultés sociales et économiques.
Et ce n'est pas non plus le capitalisme qui génère cette insécurité. C'est un peu facile, jeune homme ! Pensez-vous vraiment que ces trois exemples, pour ne parler que d'eux, sont en quelque sorte l'expression d'une "légitime défense" à l'égard de la société ? C'est ce que votre discours laisse supposer. Ce serait tellement plus simple, n'est-ce pas ?
Arrêtons de prendre nos désirs pour des réalités, de transformer les coupables en victimes, et traitons-les en coupables ! Il ne sert à rien de tourner autour du pot : une sanction pénale exemplaire est la seule attitude responsable, et son exemplarité la meilleure des préventions, quoi que vous en pensiez...
@ René
RépondreSupprimerC'est bien pour ça que je fréquente, moi, assidument votre bloc-notes.....
jf.
Cher René,
RépondreSupprimerJ'applaudis à votre article mais une question me chatouille: quel est le point de vue libéral sur le financement des prisons et l'existence de centres corollaires (désintox, petite délinquance etc...) ?
Clément
Je ne sais pas répondre à votre question, s'agissant des théoriciens du libéralisme.
RépondreSupprimerS'agissant de mon opinion personnelle, je considère que la sanction pénale fait partie du devoir de sécurité dont l'état est redevable à l'égard des citoyens. A ce titre, il lui incombe de s'en donner les moyens. Ce n'est donc certes pas de ce domaine qu'il doit se désengager. Il y a bien d'autres postes de dépenses dans lesquels il n'a rien à faire, et desquels sont désengagement lui apporterait les subsides qui lui manquent pour assurer correctement ses missions régaliennes, tout en cessant de saigner à blanc le contribuable. Mais le dogme de l'état-providence dans lequel le pays est empêtré et qu'il n'a pas le courage de remettre en cause l'en empêche...
je n'aime pas le terme " il font de la victime un agresseur et de l'agresseur une victime ". C'est totalement faux. Arrêter de juger. Vous ni connaissez rien.
RépondreSupprimerJe ne juge pas. Et il n'est pas besoin de "s'y connaître" pour voir clair, ni pour comprendre ce que l'on voit.
RépondreSupprimerQue vous le vouliez ou non, que ça vous gêne ou non, que vous acceptiez de le reconnaître ou non, et sans devoir pour s'en rendre compte étudier quelque théoricien, le fait de jeter l'opprobre sur un citoyen qui se défend avec le couteau qu'il a sur lui contre un agresseur qui le blesse à coup de tessons de bouteilles, c'est bel et bien faire de la victime un coupable. Et prendre la défense de son agresseur et le plaindre, c'est bel et bien faire de l'agresseur une victime.
Et tous vos beaux discours, avec ou sans fautes d'orthographe, n'y changeront rien...