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vendredi 17 juin 2011

La régression intellectuelle de la France

C'est le titre du dernier ouvrage de Philippe Némo, philosophe de 62 ans et spécialiste incontesté de l'histoire des idées politiques. Au lendemain des épreuves de philo du bac, beaucoup tireraient avantage à le lire.

L'auteur fait notamment le tour des lois liberticides votées ces 40 dernières années, de la loi Pleven en 1972 à la création de la Halde en 2004, et des idées qui constituent le "politiquement correct" dans la société actuelle. Et il s'amuse à imaginer ce que pourrait être un manuel de formation des juges, si ladite formation n'était pas seulement le fait de l'Ecole Supérieure de la Magistrature (déjà passablement de taille à modeler leurs esprits dans le sens convenu), mais aussi de quelque organisme de "commissaires politiques".

A la lecture de cet essai, je n'ai pu m'empêcher de penser que nos journalistes eux non plus ne sont pas très distants de la philosophie qu'une formation de ce type engendrerait (ou simplement officialiserait ?) chez nos magistrats.

Dans l'extrait que je reprends ci-dessous, déjà paru dans un article du Cri sous la plume d'Alain Dumait,  personne ne pourra de bonne foi me contredire quand je dirai que la réalité des opinions majoritairement exprimées aujourd'hui y ressemblent à s'y méprendre :

"Il conviendra d’enseigner aux jeunes juges

1) que la « diversité » est désormais la norme en France, que la France n’a d’ailleurs jamais été autre chose qu’une « terre d’immigration », sans histoire propre et sans culture autochtone ;

2) que les nations ou même les civilisations sont dépassées, que le métissage universel, culturel aussi bien que racial, doit devenir la règle…;

3) que la colonisation n’a eu que des effets criminels et dramatiques pour les peuples concernés ;

4) que le mariage et la famille ne sont plus et n’auraient jamais dû être une norme sociale valide ;

5) qu’il n’y a aucune distinction morale ni sociale à faire entre l’hétérosexualité et l’homo-, la bi- et la trans-sexualité et que la généralisation de mœurs sexuelles et de comportements jadis tenus en marge est bonne et souhaitable et ne peut avoir aucun effet néfaste d’aucune sorte sur les psychologies individuelles ni sur l’équilibre social d’ensemble, d’où il résulte que toute affirmation du contraire menace l’ordre public  ;

6) que la Résistance en France a été le seul fait des communistes et de certains gaullistes (pas tous), qu’il n’y a eu à Vichy et dans la collaboration que des gens de droite, que le fait que Laval ait été un militant actif d’extrême-gauche pendant plus de vingt ans et que les chefs des partis pro-nazis français aient été Marcel Déat, ex-numéro 2 de la SFIO, et Jacques Doriot, ex-numéro 2 du Parti communiste, n’a aucune signification politique, idéologique, morale ou historique d’aucune sorte, d’où se déduit que seule la gauche est par nature hostile au nazisme et à tout ce qui lui ressemble, et que, par conséquent, le fait de lui être hostile légitime chez un prévenu un soupçon de fascisme, d’esprit de collaboration et en général de méchanceté et d’injustice…"

Ce pourrait être là le bréviaire d'une nouvelle Inquisition, et ce n'est malheureusement pas étranger à ce qu'on peut entendre et lire à longueur de temps dans nos médias, ni aux sous-entendus (quand ce n'est pas aux attendus) de nombreuses décisions de justice...

De là à dire que nous vivons de facto dans un régime inquisiteur, de fait si ce n'est totalement de droit, il n'y a qu'un pas. Oserais-je dire que je le franchis allègrement ?

Ecoutez ce qu'on vous montre; regardez ce qu'on vous dit; ne faites pas qu'entendre et voir mais analysez avant d'admettre; et vous vous rendrez compte que nous vivons déjà dans cette inquisition-là, et que nous sommes bel et bien en pleine régression intellectuelle.

Et ce n'est certes pas l'indifférence générale à la chose politique, et donc aux idéaux philosophiques, qui nous tirera du chaos où nous nous précipitons. Nos contemporains entendent sans écouter, mémorisent sans analyser, et finalement pensent sans réfléchir. Comme disait Georges Duhamel, "ils ouvrent le robinet et ils boivent". Ce qu'ils boivent est pollué et ils n'en ont même pas conscience. Quel "écologiste des idées" saura les alerter ? Philippe Némo peut-être ?...

6 commentaires:

  1. Beau programme ! Excellent mise en appétit (malheureusement, puisque le programme suggéré par Nemo n'est guère réjouissant !). Merci du conseil, qui rejoint le blog d'Ivan Rioufol, du Figaro. Où vous l'êtes-vous procuré ?

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  2. Il est disponible à la Maison du livre :

    http://www.maisondulivre.com/detaillivre.php?gencod=9782960047394

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  3. Merci ! Je l'ai finalement commandé sur amazon !

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  4. Il est vrai que M. Némo n'a fait que l'Ecole Normale SUPERIEURE de Saint Cloud.
    Il est vrai qu'il aurait eu du mal à suivre des cours à "l'Ecole Supérieure de la Magistrature" qui...n'existe pas.
    Je ne connais que l'Ecole Nationale de la Magistrature, sise à Bordeaux.
    Ecole NATIONALE comme toutes celles qui forment les différents corps de fonctionnaires (Exemple les Douanes ou la Police).

    D'autre part, je ne suis évidemment pas surpris que vous abondiez dans le sens de M. N&mo puisque c'est lui qui a introduit en France la pensé&e de M. Friedrick Hayek.

    A noter qu'en 1979, France Culture diffusait un entretien entre M. Nemo et Georges Brassens.
    A l'une des questions du premier, le chanteur avait répondu ceci:
    "La plupart des gens aujourd’hui décident de tout sans connaître. La plupart des gens parlent des choses qu’ils ne connaissent pas. C’est pour ça que moi je suis si réticent quand on me demande de parler, parce qu’il y a tellement peu de choses que je connaisse que je fais attention à ce que je dis... »

    A méditer !

    jf.

    jf.

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  5. Jacquouille, avant de donner des leçons de correction, commence peut-êre par écrire FRIEDRICH Hayek comme il faut. Friedrick Hayek, en effet, n'existe pas plus que l'Ecole Supérieure de la Magistrature.

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  6. Ah...Ah...Ah....
    Et "Anonyme" existe-t-il lui aussi ????

    jf.

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