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lundi 4 octobre 2010

Etre des citoyens libres, ou des moutons de Panurge ?

Rabotage des niches fiscales, politique d'austérité (ou de rigueur, c'est selon), réduction des déficits publics, allègement de la dette, convergeance des politiques fiscales entre la France et l'Allemagne, réforme des retraites... Les prélèvements obligatoires font la Une de l'actualité tous azimuths. On pourrait s'en réjouir si on sentait une véritable volonté de "tailler dans le vif" et de s'attaquer à ces problèmes cruciaux pour l'avenir du pays comme pour le quotidien des Français. Cruciaux, surtout, pour la bonne (!?...) marche de l'économie, qui conditionne les deux autres.

MAIS cette volonté, il faudrait une bonne dose d'ivresse pour la voir, et une bonne dose d'optimisme béat pour s'attendre à ce qu'elle se manifeste. Oh, les mots sont au rendez-vous, les prises de position sont nombreuses et les professions de foi fort affirmées, mais rien n'est plus trompeur qu'une promesse ou qu'une intention déclarée, surtout dans la bouche d'un homme politique en campagne. Et, je l'ai déjà dit, la campagne pour l'élection présidentielle de 2012 a commencé ... le 6 mai 2007 ! Alors, pensez, 3 ans et demi plus tard, comme elle bat son plein, et comme les prétendants au trône sont prêts à toutes les duperies pour séduire le citoyen-gogo !...

C'est ainsi que, depuis 2002 déjà, le ministre, puis le candidat puis le Président d'abord, ses ministres ensuite, et les hérauts de sa majorité toutes trompettes hurlantes, nous serinent à qui mieux-mieux que "non, juré-craché, il n'y aura pas d'augmentations d'impôts". C'est ainsi que les mêmes, la main sur le coeur, jurent que la réduction des dépenses publiques permettra la réduction du déficit abyssal du budget.

C'est ainsi que les mêmes encore nous ont fait le coup de "la crise" pour nous vendre un plan de relance "par l'investissement" (ou est-il, l'investissement ?) qui devait, s'il contredisait leurs promesses antérieures, nous sauver de la faillite, doper l'économie et relancer l'emploi. Le plan de relance a bien été dépensé, le déficit creusé d'autant, la faillite tout juste (provisoirement) évitée, l'économie est toujours aussi atone, et l'emploi est toujours en panne...

Les raisons de cette gabegie ? Elles sont nombreuses et variées, mais procèdent toutes du même principe, ce principe qui anime la politique de notre beau pays depuis les années 30 sans presque discontinuer, ce principe que la Constitution (même celle de 1958) appelle "république sociale", que les économistes appellent "état providence", et que j'ose appeler "trompe-couillon pour électeurs naïfs".

Quelle est l'essence de ce principe ? Elle est très simple : il s'agit de faire croire au bon peuple que l'état est là pour résoudre tous ses problèmes, pour payer le médecin, les vacances, les vieux jours, l'école des enfants, le salaire quand on est au chômage ou malade, ou accidenté, et en un mot pour se substituer aux responsabilités naturelles de l'être humain libre et indépendant que n'est plus, grâce à lui, le citoyen-électeur-contribuable-captif qu'il est devenu.

Pour y parvenir, cet état-providence a plusieurs cordes à son arc, des cordes qui s'appellent les impôts, les taxes, les surtaxes, les cotisations faussement sociales (vraiment salariales d'un côté, faussement patronales de l'autre), CSG, CRDS, TVA... Cette liste n'est pas close.

Mais toutes ces cordes sont usées. Leur effet s'est émoussé. Pour tout dire, elles sont insuffisantes. C'est que s'occuper de tout, payer tout, intervenir partout, ça coûte cher, très cher, trop cher pour rester honnête. Et quand on a pris l'habitude de recevoir, on n'accepte pas facilement que le robinet se tarisse. Alors l'état continue de payer. Encore et encore. Sans en avoir les moyens, mais qu'importe ! Il y a l'emprunt ! Les marchés financiers sont là pour combler les trous. Bien sûr, ça coûte, mais ça permet de faire face. Entendez : "de ne pas perdre la face". Entendez encore : "de ne pas perdre les électeurs".

Jusqu'au jour où les marchés n'ont plus confiance, où ils menacent de fermer leur propre robinet, ou d'augmenter drastiquement leurs intérêts. Insupportable. Le coût de cette politique idiote devient insupportable. Le déficit devient insupportable. La dette cumulée devient insupportable. Et les mesures à prendre seront insupportables...

Et quelles sont les solutions que ces apprentis sorciers prônent aujourd'hui ? Des parades non moins insupportables, bâties sur le modèle qui, justement, a conduit à cette faillite.

Il y a d'abord les professions de foi et les incantations, les postures arc-boutées sur des promesses antérieures, du style "pas d'impôts nouveaux", "pas d'augmentation des impôts". Puis il y a les volte-faces. François Fillion reconnaissait ainsi dimanche sur M6 que le "coup de rabot" sur certaines "niches fiscales", présent dans le budget 2011, équivalait "bien sûr" à une augmentation d'impôts. Tranquillement. Sans état d'âme, alors que la France est déjà championne toutes catégories des prélèvements obligatoires ! Et puis le même François Fillion qui n'hésite plus à dire que la suppression du bouclier fiscal, qui n'est, rappelons-le, que le remboursement d'un trop perçu (au-delà de 50 % des revenus, rien que ça...), "n'était plus un tabou". En contrepartie, il annonce à mots couverts la suppression de l'ISF, ce qui, pour le coup, est (enfin) une bonne nouvelle. Mais les deux annonces réunies, le compte n'y est cependant pas...

Autre bonne nouvelle, si on était assez naïf pour y croire, serait cette annonce, là encore à demi-mots, d'une remise à plat de la fiscalité française. On aimerait tant le croire ! Mais on a cessé depuis longtemps de croire au Père Noël, qu'il habite l'Elysée ou Matignon, que ses lutins soient à Bercy ou rue de Grenelle...

Comme on le voit, les solutions "inventées" par nos grosses têtes au pouvoir ne surprennent plus personne, tant ce sont les mêmes grosses ficelles qu'ils tirent depuis des décennies, quelle que soit la tendance du "patron" de cette République à la dérive. Toujours les mêmes erreurs parce que toujours la même philosophie : un état-maman qui se veut protecteur et qui ne protège rien ni personne, mais qui dépense à tort et à travers, ne serait-ce que pour tenter de faire croire qu'il agit au bénéfice des Français, qui ne voit même pas que ceux-là même qu'il est sensé aider (les "plus démunis", ou les "moins nantis", comme on voudra) sont les premières victimes de ses erreurs, qui n'est pas capable de réduire d'un iota les dépenses somptuaires de son administration, qui, pour tenter de le faire néanmoins, se borne à écumer le dixième du trop-plein de ses effectifs, et pas les plus inutiles d'entre eux, qui du fait de cette incompétence à gérer, est acculé à la nécessité d'augmenter encore la ponction déjà notoirement abusive qu'il opère sur les revenus des "plus pauvres des riches", ou des "plus riches des pauvres", comme on voudra là-encore, qui patauge dans la fange des promesses non tenues, des erreurs de gestion et des magouilles, et qui pourtant n'a de cesse de promettre toujours et toujours plus.

Quand se rendra-t-on compte, dans ce pays comme d'ailleurs dans quelques autres, que plus la puissance publique se mêle de ce qui ne la regarde pas, plus elle s'acharne à tout régenter et à tout réguler, et plus les citoyens paient les pots cassés de cette politique qui ne peut qu'échouer ? Quand se rendra-t-on compte, à la fin, que l'Etat n'est là que pour permettre au citoyen de vivre sa pleine liberté dans la sécurité, que c'est ce citoyen-là qui est naturellement maître de son destin, que c'est à lui de conduire sa vie comme il l'entend, et que ce n'est pas à l'Etat de le guider, de gré ou de force, sur des chemins qu'il n'a pas choisis, soi-disant "pour son bien" ? Quand comprendra-t-on que l'état ni ses succadanés (départements, régions, EPCI, communes) ne sont pas mieux placés que lui pour décider à sa place, pour lui fournir son pain et son couvert en le faisant payer trop cher pour ça, au lieu de le laisser responsable mais libre ?

Il faut tailler "à la serpe" dans les effectifs de la fonction publique (d'état, hospitalière, territoriale...). Il faut, pour ça, tailler "à la serpe" dans ces "aides sociales" qui n'aident personne mais qui ruinent ceux qui font l'effort de ne pas en abuser. Il faut remettre entre les mains des citoyens, c'est à dire du secteur privé, des pans entiers du secteur public qui n'ont rien à y faire. Il faut redonner à l'individu la plénitude de sa condition humaine, et ne plus le réduire à sa condition de fourmi au service d'une collectivité abusive, castratrice et vorace.

La fonction publique ne cesse de croître alors que les marges de manoeuvres du citoyen ne cessent de se réduire. Les dépenses d'aide sociale ont été multipliées par 2,5 en 10 ans, la fraude aux mêmes aides sociales gangrène les comptes publiques, les fonctionnaires hospitaliers dénoncent la soi-disant "casse" de l'hopital public, mais réclament surtout et sans cesse des revalorisations salariales, et dans le même temps on nous annonce sans honte un bond spectaculaire de la fiscalité pour 2013. Après les élections, bien sûr...

Il faut arrêter de prendre le citoyen pour une vache à lait, et encore plus pour un imbécile. Il faut arrêter de penser que l'individu a moins d'importance que la société. Il faut arrêter de sacrifier l'intérêt individuel au bénéfice de l'intérêt, non pas général (cette notion n'a aucun sens), mais de ceux qui gouvernent et ne pensent qu'à se maintenir.

Il faut pour ça que les citoyens se reprennent en main, et comprennent qu'on se fout d'eux et qu'on leur suce le sang en leur faisant croire qu'on les aide.

Mais quand on voit les millions de moutons de panurge qui défilent tous les 15 jours dans les rues, on se dit que ce n'est pas gagné...

14 commentaires:

  1. S'il n'y avait que les moutons de panurge... mais il y a surtout l'absence d'esprit critique dans le bon sens du terme et une méconnaissance quasi complète de tout ce qui touche à l'économie - c'est vrai qu'il est tellement plus simple de pousser des hurlements vengeurs contre le méchant capitalisme et "l'utra-libéralisme", comme ça au moins, on ne risque pas de se fouler un neurone...

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  2. Ah, Cher René, pas besoin de "vous remettre à votre place"........
    Au moins vous, vous restez à celle que vous vous êtes assigné, n'est-ce pas ....

    jf.

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  3. "Mais quand on voit les millions de moutons de panurge qui défilent tous les 15 jours dans les rues, on se dit que ce n'est pas gagné..."

    Avec votre compère Berdepas, Cher René, vous me reprochez ma présumée "condescendance"....
    Mais que dire de la belle petite phrase ci-dessus qui vous sert de conclusion ????

    jf.

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  4. @ Le Cri

    Merci pour l'appréciation, et pour la reprise de mon billet sur votre site.

    @ daredevil2007

    Je suis totalement d'accord avec vous pour regretter (le mot est faible) l'inculture économique, des Français entre autres. Cependant, cette ignorance crace n'est pas directement leur fait : le système éducatif, efficacement relayé par la propagande médiatique sur le sujet, en est la principale raison.

    S'agissant du comportement de meute que je leur reproche, à l'appel notamment de ceux qui ont toutes les raisons de les utiliser pour leurs propres intérêts (syndicats, partis d'opposition, lobbies...), on pourrait par contre s'attendre à ce que l'intelligence qui caractérise, paraît-il, le genre humain, leur serve à discerner le possible du mirage. Force est de constater qu'il n'en est rien...

    @ Jacques

    Si vous voulez dire que j'ai des convictions et que je m'y tiens, alors je confirme ! Sachant toutefois qu'il ne s'agit pas là "d'une place que je me suis assignée", mais d'un courant de pensée dans lequel je me reconnais totalement, et qui me semble, comme à beaucoup d'autres, être LA vision raisonable de la société pour qui considère que la liberté est LA valeur suprême en politique.

    Concernant ma phrase de conclusion, je persiste et je signe, sans aucune condescendance d'ailleurs : je n'insinue pas que les manifestants sont moins intelligents que tous ceux qui pensent comme moi. Je leur reproche "seulement" de se laisser manipuler, ce qui est bien le propre des moutons de Panurge dans l'oeuvre de Rabelais. Et tout comme pour lesdits moutons, leurs Panurges modernes les conduisent inexorablement dans le précipice, assez habilement pour qu'ils n'en soient pas conscients un seul instant.

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  5. Personnellement, je ne vous ai jamais reproché d'avoir des convictions.
    En revanche, avec votre compère Berdepas, vous semblez regretter que j'en ai également....Sans doute parce que ce ne sont pas les mêmes que les vôtres.....

    Quant à dire que les manifestants sont manipulés, c'est peut-être encore plus méprisant que condescendant.....

    Vous faites partie de ceux qui clament que les syndicats ne sont pas représentatifs. Mais quand ils réussissent les manifestations, vous vous indignez.
    Ce n'est plus du mépris, de la condescendances. C'est de l'incohérence.

    Mais c'est vrai que vous, vous savez tout, notamment en économie.
    Ne cherchons donc pas à qualifier votre affirmation selon laquelle les AUTRES Français que vous sont "INCULTES" et même d'une "IGNORANCE CRACE" à moins qu'il ne s'agisse de CRASSE......

    jf.

    jf.

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  6. Je ne vois pas où j'ai pu vous faire penser que je "regrettais" que vous ayez des convictions. Simplement, je ne les partage pas, et tiens à le dire...

    Concernant les manifestations, il n'y a pas plus de mépris que de condescendance de ma part. Il y a juste le constat d'une manipulation, de la part de "leaders" qui ont cependant une connaissance précise de la réalité, mais qui prêchent le contraire pour nourrir leurs propres intérêts.

    Je persiste à dire que les syndicats ne sont pas du tout représentatifs. Ils représentent environ 8 % des salariés, c'est à dire une infime minorité. Et en tout cas ce qui ne les autorise pas à pourrir la vie des autres 92 %...

    Le simple fait que vous utilisiez le terme de "réussir les manifestations" prouve bien, même si vous n'en êtes pas conscient, que vous admettez qu'ils "mènent la danse" d'un mécontentement qui n'est pas forcément partagé par leurs ouailles, puisque la manfistation n'est pas forcément "réussie". Cela signifie qu'ils ne "réussissent" pas toujours à embrigader les "moutons" dont je parle dans mon billet.

    Ensuite, il faut bien voir ce qu'on appelle "réussir une manifestation". Même si leur chiffre de 3 millions de manifestants, pas du tout prouvé bien au contraire, était vrai, cela signifierait que cette "réussite" porte sur 4,6 % de la population française ! Quelle belle "réussite" en effet ! Et je tiens à ce ratio. Ne tentez même pas de rapporter le nombre de manifestants à la seule population active : il est prouvé et admis par tous les observateurs que dans chaque cortège se trouve une grande proportion ... de retraités ! Ce qui décrédibilise encore un peu plus ces syndicats que vous défendez tant.

    Dernière chose : cessez s'il vous plait de déformer mes propos. Je n'ai jamais écrit que les autres que moi étaient incultes ! J'ai simplement dit, et je répète, et c'est de notoriété y compris dans les millieux universitaires, que l'enseignement de l'économie est médiocre en France, et que la conséquence en était que les Français se trompaient dans leurs analyses comme dans leurs attentes.

    Quant aux fautes d'orthographe, je n'ai pas le temps de rechercher les vôtres. Le résultat d'une telle recherche ne serait sans doute pas vain... Vous avez le génie de "sauter" sur la première faille venue pour (tenter de) vous faire valoir, mais cette technique n'est pas automatiquement efficace.

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  7. Allez, tournez tout cela dans tous les sens...
    Vous contestez le nombre de manifestants annoncé par les syndicats mais vous, vous savez, en revanche, qu'il y a une "grande proportion" de retraités qui défilent. Chapeau! Car même la police n'arrive pas à faire ce décompte malgré toute sa bonne volonté....

    Est-ce vous ou moi qui écrivait cette phrase???:
    "Je regrette cependant que, trop souvent, il utilise les commentaires, sur ce blog et sur d'autres, pour distiller ses opinions"

    Ainsi donc, vous avez le droit de "distiller" vos opinions, mais ce droit vous me le contestez...Charmant !

    Et revenons au sujet des manifestations: la "réforme" des retraites.
    J'ose espérer que vous avez remarqué que le Gouvernement et la majorité sénatoriale viennent de s'opposer ( de justesse) à la demande des sénateurs de gauche d'utiliser la voie référendaire pour approuver ou non le projet Woerth.
    Si le gouvernement et la majorité sénatoriale étaient si convaincus que les contestataires ne représentent que "4,6% de la population française", pourquoi donc n'y vont-ils pas à ce referendum ???
    Tout simplement parce qu'ils craignent très fort de le perdre par plus de 50% des votants et vous le savez aussi bien qu'eux !

    jf.

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  8. Je crois qu'on n'arrivera pas, une fois de plus, à bâtir une discussion constructive !..

    - Je n'ai pas inventé ce que je dis concernant les retraités dans les manifestations : je l'ai entendu dans un "C dans l'air" il y a peu, d'abord dans la bouche d'un politologue, puis confirmé par un journaliste ... de Libé si je ne me trompe ! Je n'ai pas mémorisé les noms des intervenants, mais je suis absolument sûr de ce que j'avance. Libre à vous ensuite de le contester, et même de me traiter de menteur, ça ne changera rien à la surface des choses...

    - Quand vous faites une citation, faites-moi l'honneur de la faire en entier ! Ma phrase était la suivante : "Je regrette cependant que, trop souvent, il utilise les commentaires, sur ce blog et sur d'autres, pour distiller ses opinions sans qu'elles aient forcément un rapport direct avec le sujet traité". Je ne pense pas avoir fait de même ici. C'est votre façon de tordre la vérité qui est "charmante", mon cher Jacques...

    - Sur la raison (officielle) des manifestations maintenant : le projet soutenu par Eric Woerth (et non "le projet Woerth"), cette "réforme" que vous avez bien raison de mettre en guillemets, tellement elle ne réforme presque rien, vous tordez le cou, là aussi, à la vérité quant aux propos que vous me prêtez. Je n'ai jamais dit que les contestataires ne représentaient que 4,6 % de la population française. Ce que j'ai dit, c'est que les manifestants représentaient au plus cette proportion. Je sais pertinemment qu'une majorité de français rejettent l'idée du report de l'âge légal à 62 ans, tout comme celui de l'âge du "taux plein" à 67 ans. J'en explique d'ailleurs le pourquoi dans mon billet : quand on habitue les gens à recevoir des subsides à guichet ouvert sans qu'ils se soucient du financement, il est bien difficile pour eux d'admettre que le "robinet" se tarisse. Ca ne signifie pas qu'ils ont raison de s'y opposer. Ca singifie peut-être qu'ils n'ont pas une connaissance suffisante des données du problème ? C'est l'hypothèse la moins désobligeante à leur égard.
    La majorité n'a pas toujours raison, mon cher Jacques, et même en démocratie, il ne faut pas dire "amen" à toutes les conneries que le peuple réclame dans la rue. Il aura la parole, le peuple, quand il se rendra aux urnes. D'ici là, il faut gouverner, et gouverner dans son intérêt, au peuple. Même s'il pense le contraire. Ca s'appelle la démocratie représentative. Mais peut-être y êtes-vous opposé ?

    A bientôt

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  9. Je ne suis sûrement pas opposé à la démocratie.
    C'est pourquoi j'avais "apprécié" qu'en mai 2008 le Président Sarkozy déclare publiquement sur RTL qu'il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans parce qu'il n'en avait pas parlé dans sa campagne et que, par conséquence, il "n'en avait pas reçu mandat" du peuple français.
    Alors je ne sais pas si c'est le peuple qui pense le contraire ou M. Sarkozy.... A moins qu'à son égard j'ai une "hypothèse désobligeante" à son égard....

    Et vous qui me reprochez si souvent d'être "hors sujet", pourquoi ne commentez-vous pas mon "information" ( non reprise par les télés ni les radios.....) sur le fait que le gouvernement et sa majorité refusent un référendum ???

    jf.

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  10. Vous avez raison (ça m'arrive de vous le dire, voyez-vous !), Nicolas Sarkozy avait déclaré "ne pas toucher à la retraite à 60 ans". Ca fait partie de ses nombreuses occasions manquées de se taire...

    C'est tout à fait vrai que ça ne figurait pas dans son programme. C'est tout à fait faux qu'il "n'avait pas reçu mandat pour ça". En démocratie, à laquelle vous déclarez aimablement "ne pas être opposé", les élus détenteurs du pouvoir, ne le sont pas uniquement pour appliquer leur programme électoral, mais pour conduire une politique dans l'intérêt du pays et des citoyens. Or, cette réforme n'est pas seulement dans leur intérêt, elle est totalement indispensable pour leur avenir, bien que beaucoup trop timide. Ceci bien sûr dans le cadre du système actuel de retraites pyramidal qui est pourtant, en lui-même, contraire à leurs dits intérêts. Mais ce paradoxe est un autre sujet en soi...

    Votre "hypothèse désobligeante" à l'égard du chef de l'état ne surprendra personne. Quant à moi, je le désapprouve sans concession sur de nombreux points, mais je ne lui fais aucun procès d'intention. Je me contente de critiquer ses actions et ses prises de position quand elles sont criticables à mes yeux. Il y a déjà fort à faire...

    Votre "information" concernant le rejet par les sénateurs d'un référendum sur la réforme des retraites n'est pas à proprement parler "hors sujet", et je ne vous l'ai pas dit. Mais à quoi bon la commenter ? Vous savez déjà pertinemment que j'approuve totalement le rejet de cette proposition faite par l'opposition. Comme je vous l'écrivais hier, la majorité, même en démocratie, n'a pas toujours raison. Or, en démocratie justement, elle a le pouvoir. C'est à dire, éventuellement, le pouvoir de nuire. Y compris de se nuire à elle-même. Et la tenue d'un référendum sur ce sujet lui aurait donné une magnifique occasion de le faire...

    Voilà toute la différence entre démocratie représentative et démocratie directe. La démocratie directe, à laquelle s'apparente de près la "démocratie participative" chère à cerain(e)s de vos ami(e)s politiques, est la porte ouverte à tous les risques dus à l'instantanéité de réactions émotives, au manque de documentation et d'éducation, notamment économique, à disposition du grand public, et à l'absence de la réflexion nécessaire à toute prise de décision de bon sens.

    Je vais (peut-être) vous faire plaisir : cette absence de réflexion est ce que je reproche souvent à la méthode de gouvernement mise en oeuvre actuellement, avec beaucoup de projets de lois trop immédiatement inspirés par des faits d'actualité...

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  11. Quelques remarques sur cet article si vous me le permettez.
    Une certaine prémonition en ce qui concerne les moutons de Panurge comme l'a montré TF1 dernièrement, bravo.
    Pour ce qui est du fond, pour moi il est une évidence qui est que les arbres ne montant pas jusqu'au ciel, toute cette gabegie va bien finir par cesser. Vous parlez d'une augmentation des impôts en 2013, c'est la date à laquelle une grande partie des obligations françaises liées à sa dette devra être re-financée et là il serait - vu l'état des réformettes entreprises par le pouvoir et déjà difficiles à mener à bien - que notre note n'évolue pas, ce qui va accroître encore notre déficit. Le système ne sera plus tenable et ce ne sera pas des augmentations d'impôts qui y pourront quelque chose. C'est toute la société française qu'il faut remettre à plat et les français au travail pour gagner leur vie à la sueur de leur front et non pas de l'aide publique. Ce qui d'ailleurs ne les rend pas heureux ce qui est plus grave car c'est bien contraire à la nature humaine.

    Dans ces conditions, la candidature du plus mauvais d'entre eux pour continuer à "diriger" la France est bien là pour faire perdre son camp en 2012, afin de ne pas être aux commande quand la France devra payer l'addition, entre autres, de la "politique" de ces cinq dernières années. Et sa stratégie est bien de voir son camp "l'UMP" revenir aux affaires en 2017 sans avoir eu à affronter les français auxquels son duettiste du PS aura été obligé de faire avaler une grosse purge. Rendue nécessaire par l'importance du mal. Quel courage politique et bien dans la droite ligne de ce qu'ils font depuis, entre autres, le début de ce quinquenat.

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  12. Bonjour Libéralisateur,

    Merci pour votre commentaire.

    Je pense moi aussi que, bien sûr, ce mouvement de chienlit finira par s'essoufler, à moins que nos chers dirigeants ne passent une nouvelle fois la marche arrière, un rique que je n'exclue malheureusement pas : on sait qu'ils en sont parfaitement capables !

    Concernant la date fatidique de 2013 (lendemain des présidentielles et échéance importante pour la dette française), je pense que Baroin a tout à fait raison de dire (mais bien sûr on n'aura pas raison de le faire !) que la pression fiscale augmentera. Il y a d'autres issues au labyrinthe des déficits (sociaux notamment), mais aucun homme (ou femme) politique ne me semble suffisamment courageux pour les emprunter.

    Pour la même raison, je pense moi aussi que la "note" de la France a de fortes chances d'être revue à la baisse à ce moment-là (sinon avant), et je suis d'accord pour dire que ce sera désastreux pour les déficits à venir.

    Dire ensuite que "le système ne sera plus tenable" est peut-être un peu exagéré. La Fance n'est pas la Grèce, et le tissu économique, bien que malmené outrageusement par une fiscalité confiscatoire, sera de mon point de vue capable de tenir quelques temps encore. Dans des circonstances extrêmes, la France historique a toujours trouvé les essorts nécessaires à sa survie. Je gage (mais je peux me tromper !) que cette fois encore, quelqu'un sortira du lot pour imposer la potion amère nécessaire à la survie. Les économies que l'on ne veut pas faire aujourd'hui paraîtront cependant bien légères au regard de celles auxquelles nous serons obligés à ce moment-là. Et en priorité la plus grosse part de ces "aides sociales" qui n'aident personne, qui tuent la création de richesses et qui asphyxient autant les finances publiques que les budgets des citoyens eux-mêmes, subiront obligatoirement une purge salutaire (et douloureuse pour les habitués du non-effort).

    Cette vision n'est peut-être pas, après tout, celle de l'apocalypse, si c'est la condition pour que la France se réveille et se remette au travail.

    Quant à la thèse déjà évoquée dans le passé, selon laquelle le pouvoir en place favoriserait l'alternance pour ne pas avoir à prendre lui-même les décisions impopulaires, j'ai toujours eu du mal à la faire mienne. Je crois plus probablement à l'aveuglement et à la couardise de nos dirigeants (et pas seulement "depuis le début du quinquennat"), mais sans pour autant d'esprit de renoncement de leur part. Ce n'est cependant pas plus à leur honneur...

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