Les Français se sont donc exprimés. Et les Français ont choisi de reconduire à la tête de leurs régions les équipes "de gauche", pour faire simple, qui les dirigeaint déjà depuis au moins 6 ans.
Les Français ont choisi. En France, le Peuple est le Souverain, et donc le Peuple est supposé avoir toujours raison. On ne manquera donc pas, quoi que puissent être mes arguments, de me dire que j'ai tort dès lors que je dirai autre chose que le Peuple. J'entends déjà les colibets et les critiques acerbes. Je ne les crains pas, et j'ose dire en effet, sinon que le Peuple a eu tort, ce que je ne permettrais pas par égard envers le Souverain, du moins que les commentateurs, fussent-ils habituellement pertinents pour certains d'entre eux, ne cessent de dire des billevesées (restons polis) depuis hier soir.
En commentaire à mon billet du 15 mars, lendemain du premier tour, dans lequel je démontrais, contre tous les avis déjà, la défaite du PS (tout comme celle de l'UMP, soyons juste), Lolik, de Echo politique, me demande de refaire mes calculs en fonction des chiffres du second tour.
Je vais le faire, mais je voudrais aller plus loin dans l'analyse.
Je rappelle que, dans le billet précité, je prenais clairement position en faveur de l'abstention du premier tour, et lui donnais la signification que tout le monde lui reconnaissait, à savoir un refus de choisir entre les différentes listes qui s'étaient présentées aux suffrages des Français. En d'autres termes et pour faire simple, j'approuvais le refus de choisir entre une politique socialiste qui se dit "de gauche" et une politique socialiste qui se dit "de droite". Le refus de choisir, pour ce qui me concerne, entre Charybde et Scylla : entre un PS qui représente tout ce que je rejette en politique et une UMP qui dit le contraire, mais qui fait la même chose...
J'ajoutais que je tenais un raisonnement résolument différent pour le second tour, et que je considérais qu'il était du devoir impératif de chacun d'aller voter, pour ce qui me concernait afin de tenter, si faire se pouvait, de barrer la route aux listes "de gauche", de voter "contre" mes adversaires après avoir exprimé mon mécontentement à ceux qui disent défendre mes idées, mais qui ne le font pas... De fait, je suis allé voter dimanche, et je n'ai cette fois pas mis un bulletin nul dans l'urne...
Près d'un Français sur deux n'a pas tenu ce raisonnement de bon sens, et s'est abstenu ou a voté blanc. Ce fut leur choix, un choix que je voudrais être capable de respecter. Mais ce n'est pas le cas : je considère contre vents et marées que celui qui ne s'exprime pas lors d'une élection (sur les deux tours) n'a plus aucune légitimité à critiquer ensuite la politique qu'on lui impose...
Bref, le scrutin a eu lieu, les résultats sont tombés, et il ne reste que le choix de les analyser. Si possible sans a priori et sans idées préconçues, ce qui n'est visiblement pas à la portée de tout le monde.
D'abord, à tout seigneur tout honneur, le Président de la République. Je n'ai pas connaissance qu'il se soit exprimé directement, mais je ne peux pas imaginer que François Fillion, et même sans doute Xavier Bertrand, se aient parlé hier soir sans que Nicolas Sarkozy soit au courant de ce qu'ils allaient dire. De fait, il y a eu hier après midi une réunion à l'Elysée où, sans aucun doute, le Chef de l'Etat a "cadré ses cadres", et leur a insufflé les propos qu'ils ont ensuite exprimés "spontanément" devant les micros. Et le sens de ces interventions est clair et net : il ne s'est rien passé; il s'agit d'un scrutin régional qui n'a d'incidence que régionalement; et il n'y a aucune raison pour que la politique élyséenne de demain soit différente de celle d'hier. Merveilleuse cécité. J'y reviendrai.
Ensuite les Aubry, Royal, Moscovici et autres Peillon, sans parler des militants qui dansaient déjà la carmagnole rue de Solférino, en dressant déjà une guillotine symbolique à l'intention du Pouvoir haï. Quel bel enthousiasme dans les propos, et quelle belle fumisterie dans les idées ! Ils ont gagné; le Peuple leur a donné raison; le Peuple a décoché des flèches empoisonnées à l'intention du Président et du Gouvernement, et ces derniers n'ont plus maintenant d'autre choix que "d'infléchir leur politique"; entendez par là "beaucoup plus de social", "plus du tout de ces réformes rejetées par les Français", "abandon du bouclier fiscal", c'est à dire en passant "plus d'impôts" (quand je vous le dis...), "abandon du projet de réforme des collectivités locales", "réforme a minima des régimes de retraites" (c'est à dire, de fait, maintien du statu quo), j'en passe et de meilleures embauches de fonctionnaires...
En résumé, tout le monde a gagné : la majorité présidentielle parce que ces élections n'ont aucune valeur par rapport au pouvoir central, et l'opposition parce que sa victoire est une giffle à l'égard de ce même pouvoir, un "désaveu cinglant"; tout juste si le Président ne devrait pas démissionner pour laisser la place à "Ch'tine", comme la nomme une de mes connaissances, pourtant proche du PS.
Eh bien je prétends que tout le monde se trompe ! Et je vais essayer de le démontrer.
En 2007, Nicolas Sarkozy a été élu grâce à un programme qui avait l'habileté de satisfaire les conservateurs, de laisser penser aux libéraux qu'ils allaient être enfin entendus, de flatter les "classes populaires" dans le sens du poil en leur laissant entrevoir des réformes qui leur ouvriraient les portes des usines, et d'une campagne électorale intelligente qui avait relégué au fond des sondages ses "adversaires" de droite, à savoir le FN.
Depuis le soir même de son élection, le Souverain élu s'est attaché à faire méticuleusement l'inverse de ce qu'il avait dit. Beaucoup, dont je suis, n'ont pas compris tout de suite qu'il les avait roulés, et ont voulu croire que, sur le long terme c'est à dire la durée de son mandat, celui qu'ils avaient choisi finirait par prouver dans ses actes la sincérité de ses propos. Mais les illusions de cette sorte ne durent que le temps nécessaire aux plus crédules de s'apercevoir qu'ils ont le nez dans ... le caca !
Oh, Nicolas 1er n'a pas trahi totalement la confiance de ses électeurs, et il faut bien reconnaître qu'il a engagé nombre d'actions qui vont dans le bon sens. Assez en tout cas pour allumer la colère de ceux qui n'ont pas voté pour lui. Mais il a fait tellement d'autres choses qui vont en sens inverse, il a fait voter tellement de pseudo-réformes qui ne peuvent que décevoir ls espoirs qu'il avait suscités, qu'il a réussi à se mettre à dos, de bonne foi et à juste titre, beaucoup de ses électeurs "naturels", à commencer par les libéraux. Il n'est qu'à lire, par exemple, les critiques formulées dans La droite libre, le blog des libéraux de l'UMP, pour s'en convaincre.
Eh bien voilà toute l'explication du vote d'hier ! Certains des "déçus du sarkozysme" ont préféré ne pas aller aux urnes, et je maintiens qu'ils ont eu tort. D'autres, les "sympathisants de gauche" qui avaient quand même voté pour lui en 2007, s'en sont naturellement retournés aux listes chacun de leur parti de référence (PS, PC, Verts, etc..), et d'autres enfin, déçus pour des raisons diamétralement opposées mais déçus quand même, on préféré se tourner vers le FN. Je ne les approuve en aucune manière, ce parti émettant tant de relents d'une histoire haïssable et nauséabonde, mais j'avoue que je peux comprendre que certains, particulièrement les plus jeunes d'entre eux qui n'ont pas connu certains épisodes noirs de notre histoire récente ne serait-ce qu'au travers de récits de leurs parents, aient préféré cette solution à celle qui eût consisté, comme je l'ai fait moi même, à opter malgré tout pour l'UMP dans la seule mesure où cette liste était la seule capable de barrer la route (et encore !...) à la gauche collectiviste et revencharde.
Le résultat ? Une abstention record, et un conglomérat de partis socialisants et de partis tout à fait collectivistes, sans grande cohérence et qui commencent déjà à se battre entre eux, qui remporte la bataille, grâce essentiellement à la montée du FN en pourcentage sinon en voix (abstention oblige).
En effet, en examinant le tableau que j'ai dressé, et où figurent les scores minables obtenus par TOUS les partis en regard du nombre d'inscrits (et pas seulement en regard du nombre de suffrages exprimés), on se rendra compte que le quasi monopole du PS, avec 21 régions sur 22 en Métropole, est un trompe-l'oeil mensonger. Le total des voix "de droite", si le FN n'avait pas joué le jeu de PS et consorts en se maintenant au deuxième tour, aurait été théoriquement capable de donner la majorité à l'UMP dans 10 régions au lieu d'une seule...
L'enseignement que devrait tirer le pouvoir de ce scrutin, ce n'est certes pas de le dénier, certes pas de faire comme s'il n'existait pas, certes pas non plus de "gauchiser" encore un peu plus sa politique, mais au contraire de faire ENFIN ce qui avait été promis, à savoir de VRAIES réformes libérales, une libération des forces vives de ce pays, un assainissement de ses finances publiques avant qu'il ne s'héllénise dans le plus mauvais sens du terme, et un redressement de son économie par une réduction drastique des charges épouvantables qui pèsent sur elle, ce qui sous-entend des économies enfin réelles et importantes.
Sinon, gageons que le score du FN montera encore dans les prochains scrutins, et qu'il fera encore plus le jeu d'un PS dont il est l'allié objectif, même involontaire.
Il est communément admis que l'avènement d'un Front National crédible dans le paysage politique français fut l'oeuvre d'un certain François Mitterand. Il n'était peut-être pas conscient lui-même de l'efficacité de son entreprise sur le long terme...
Les Anciens avaient inventé la Démocratie
Les Modernes y ont ajouté la Liberté
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Affirmons nos libertés !
lundi 22 mars 2010
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"Eh bien je prétends que tout le monde se trompe ! Et je vais essayer de le démontrer."
RépondreSupprimerPremière partie
Voilà. c'est exactement ce que je vous "reproche" dans d'autres commentaires récents.... Vous l'avez fait exprès ou quoi ???
"la gauche collectiviste et revencharde."
On dirait comme de la "pensée unique" de droite...
"Il est communément admis que l'avènement d'un Front National crédible dans le paysage politique français fut l'oeuvre d'un certain François Mitterand"
A suivre.
Deuxième partie
RépondreSupprimerAutre exemple de la "pensée unique" de droite !
La réalité me paraît légèrement différente!
Qui donc pourrait rafraîchir la mémoire de M. Sarkozy à propos du FN ???
M. Sarkozy, qui n’est finalement que le président d’un parti politique au lieu d’être le « Président de tous les Français » se permet de déclarer :
“De la même façon que le Parti socialiste dans les années 1980 a exploité le Front national pour gagner les élections, il s’agit à trois mois des élections régionales d’agiter le chiffon rouge pour faire remonter le Front national »
Il faut lui rappeler d’urgence quelques vérités. A propos des années 80 et même des suivantes…
1) 1981
C’est parce que M. Chirac a discrètement appelé à voter François Mitterrand que VGE a été battu.
C’est parce que M. Chirac a lancé cet appel que des Sections entières du RPR ont rejoint le…Front National.
Qui donc a fait remonter le FN ????
2) 1983
Lors de l’élection partielle de Dreux, en septembre 1983 :
Pour le second tour, la liste RPR/UDF incorpore quatre représentants du FN en place éligible, dont Jean-Pierre Stirbois, secrétaire général du parti.
3) 1986
-Elections législatives, le PS a tellement bien « exploité » le FN que celui-ci gagne 9,47%, le PS en perd 6,50% et le PS perd les élections.
- Elections régionales :
Le 25 avril 1986, Jean-Claude Gaudin , RPR (aujourd’hui vice-président de l’ UMP) devient président du premier conseil régional de Provence-Alpes- Côte-d’Azur élu au suffrage universel direct.
Il gère le conseil régional avec le Front national qui compte plusieurs vice-présidents.
Jacques BLANC (UDF/UMP) fera la même chose au Conseil Régional Languedoc-Roussillon. De même que Charles Baur, Charles Million, Jean-Pierre Soissons….
4) 1988
Législatives : Après la dissolution de l’Assemblée nationale, Jean-Claude Gaudin passe, au niveau départemental, des accords de désistement réciproque avec le Front national. Il est réélu député dans la 2ème circonscription de Marseille, avec 60,63 % des suffrages exprimés. Cet accord permet à la droite de sauver des sièges de députés, mais salit la réputation de Jean-Claude Gaudin.
En juin 1988, Claude Labbé , grand ponte du RPR, aujourd’hui décédé déclarait : « Je suis partisan des accords électoraux avec le Front National.. Arrêtons le délire, Le Pen n’est ni raciste ni nazi. Ce qui est bien plus grave, c’est Simone Veil. Plus elle parle, plus elle développe l’antisémitisme en France. »
Mais aussi :
Aux élections municipales de mars 1977 et de mars 1983, le FN est présent sur quelques listes RPR/UDF, notamment à Toulouse, où il obtient une élue. En Haute-Garonne, le FN remporte une mairie sur une liste commune avec le RPR et l’UDF.
Lors des élections municipales de mars 1989, la droite accueille des membres du FN sur ses listes dans au moins 28 villes de plus 9 000 habitants.
Lors des élections municipales de 1995, le FN remporte Orange, aux dépens de la gauche.
En 1997, une douzaine de députés de droite reçoivent le soutien du FN, après avoir approuvé les dispositions d’un texte reprenant certains points du programme frontiste (préférence nationale et dénonciation du traité de Maastricht).
Extrait de mon bloc-notes en date du...20 novembre 2009.
Quant aux abstentionnistes, je me permets de vous inviter à lire mon billet de ce jour:
http://lamauragne.blog.lemonde.fr/2010/03/22/lettre-ouverte-aux-abstentionnistes-et-accessoirement-a-leurs-thuriferaires/
Bien cordialement,
jf.
Vous êtes imbattable quand il s'agit de retracer des historiques qui vous arrangent ! Bravo (sincèrement !) pour vos talents de documentaliste...
RépondreSupprimerMais vous pouvez retourner la situation dans tous les sens, appeler au secours tous les éditorialistes et tous les journaux d'époque, bâtir tous les échaffaudages imaginables, et au besoin tordre le cou à la vérité (je ne dis pas que vous l'avez fait !), vous n'empêcherez pas qu'historiquement, le Front National doit sa légitimité, concommitante à son entrée au Palais Bourbon avec 35 sièges, à l'élection du 16 mars 1986, après que François Mitterrand ait décrété le scrutin proportionnel à la veille d'une défaite programmée du PS aux Législatives.
Il est donc logique de dire que Le Pen est le fils spirituel de François Mitterrand. Et toutes vos démonstrations du conraire resteront vaines...
Et concernant l'abstention, je crois avoir été assez clair dans mon billet. Je n'ai rien à ajouter.
1986 Législatives 2 703 442 9,65 % 35 5,54 %
RépondreSupprimer1995 Présidentielle 4 571 138 15,00 %
1997 Législatives 3 785 383 14,94 % 1
2002 Présidentielle 1e tour : 4 804 713
2e tour : 5 525 032 1e tour : 16,86 %
2e tour : 17,79 %
2002 Législatives 2 862 960 11,34 %
2004 Régionales 1e tour : 3 564 059
2e tour : 3 199 392 1e tour : 14,70 %
2e tour : 12,38 % 156 8,3 %
2007 Présidentielle 3 834 530 10,44 %
2010 Régionales 2 223 760 11,42 %
C'est plutôt drôle votre analyse, exemple parfait de la "pensée unique" !
Regardez bien le tableau ci-dessus. C'est justement en 1986, année que vous citez avec gourmandise, que le FN fait son plus petit score.
Mais vous pouvez continuer de psalmodier que Le Pen est le "fils spirituel" de F.Mitterrand si ça vous chante.
Vous qui êtes si friand "d'évidences" dans vos billets exposant vos solutions miracles, vous balayez allègrement celles qui ne vont pas tout à fait dans votre sens....
Je me permet de vous le répéter sans aucune acrimonie: ne venez pas nous parler de "pensée unique".
jf.
Ouh là là, j'allais oublier.
RépondreSupprimerje me permets également de vous rappeler, contrairement à votre analyse ci-dessus, que F.Mitterrand n'a nullement instauré la proportionnelle "à la veille d'une défaite programmée du PS" ( ce qui n'est que fantasme...).
L'instauration de la proportionnelle figurait en toutes lettres dans ses 110 propositions de candidat en 1981 ( comme l'abolition de la peine de mort...), 110 propositions approuvées par les Français en l'élisant à la Magistrature suprême....
jf.
Une fois de plus, vous répondez à côté de la question!
RépondreSupprimerJe ne vous ai jamais dit que le FN avait fait son meilleur score en 1986 ! Je vous ai dit, et je maintiens, que ce parti a acquis sa crédibilité et n'a, finalement, commencé d'exister réellement dans le payage politique français, qu'à cette date.
Ensuite, que la proportionnelle ait été inscrite dans les fameuses "101 propositions" ne change rien à l'affaire : elle n'a été effectivement mise en oeuvre qu'à loccasion des législatives de 1986 (5 ans après le sacre), législatives où tout le monde donnait le PS perdant.
Je n'enlève rien de ce que j'ai dit : Le Pen a un père spirituel nommé F. Mitterrand. Ce n'est pas une construction de l'esprit : c'est un fait objectif...
Vous pouvez raconter « ce que vous croyez », ça n’en fait pas pour autant un « fait objectif » !
RépondreSupprimerL’objectivité devrait en revanche vous amener à considérer ceci:
1) M. Le Pen a été élu Député en1956, plus jeune Député de France à 27 ans.
2) M. Le Pen a été réélu Député l’année suivante avec l’aide directe et le parrainage public…d’Antoine Pinay qui ne passait pas spécialement pour être de gauche, j’espère que vous en conviendrez.
3) M. Le Pen a été candidat à la présidentielle de 1974.
Ces trois éléments lui ont déjà donné une notoriété certaine.
En 1981, M. Le Pen ne peut se présenter à la présidentielle car il n’a pas pu recueillir les 500 parrainages nécessaires.
Force est de constater que le parti de M. Mitterrand n’a rien fait pour l’aider alors que, suivant votre thèse, il aurait du le faire pour affaiblir d’autant M. Giscard d’Estaing…
En 1984, M. Le Pen obtient 10, 95% aux européennes.
En 1986, aux législatives, votre phare permanent, le FN n’est plus qu’à 9,65%… malgré l’aide supposée de M. Mitterrand qui, je le rappelle, perd ces élections….
M. Le Pen n’obtient personnellement à Paris que 5,22%.
Signé : votre documentaliste préféré !
Jf.
Tout cela est bien beau, mais il n'empêche que c'est la proportionnelle, oeuvre de votre Référence, qui a permis au FN d'avoir pour la première fois 35 députés au Palais Bourbon. Et ça, vous ne me contredirez pas si je dis que c'est un fait objectif !
RépondreSupprimerMais trève de discussion stérile : vous n'admettrez jamais une évidence qui vous dérange.
Un détail cependant : je n'ai jamais dit que la manoeuvre de François Mitterrand, qui consistait à introduire la proportionnelle, avait réussi. Elle a par contre magnifiquement réussi à Jean
Marie Le Pen, et elle a fait pour la première fois du Front National un parti crédible pour l'opinion. Et ça, c'est un fait majeur qui comporte encore aujourd'hui ses conséquences négatives.
Forcément le débat est stérile si on ne dit pas comme vous.
RépondreSupprimerc'est la nième fois que vous me faites ce genre de réponse.
Mais si le débat se cantonne à des arguments communs et partagés, ce n'est sûrement pas un ...débat !
Ainsi, vous seriez bien en peine de citer quelque action crédible qui soit de la part des 35 Députés FN en question entre 1986 et 1988.
Le retour au scrutin majoritaire n'a d'ailleurs nullement empêché l'élection d'une député FN en 1988.
jf.
Encore une fois, ce n'est pas du tout le problème, et c'est en celà que je dis que le débat est stérile !
RépondreSupprimerBien sûr que le débat n'a d'intérêt que si on s'oppose des arguments contradictoires ! Encore faut-il que ces argments portent sur le même sujet des deux côtés...
Je dis que le Font National n'a commencé à compter dans le paysage politique que quand il est entré avec fracas au Parlement grâce à la proportionnelle. Vous me répondez que ses députés n'y ont rien fait de significatif, et que le FN n'a pas gagné toutes les élections suivantes. Ce n'est pas le sujet. Même si ces arguments vous arrangent...
Que les 35 députés du FN de 1986 n'aient en rien influencé votre opinion ni la mienne ne change rien. Leur élection à elle seule a crédibilisé le parti et son chef dans l'électorat, et je n'ai dit que ça. Hormis que ça disperse les voix "de droite", et donc que ça sert les intérêts "de la gauche".
J'admets qu'un tel constat vous gêne. Ca n'en fait pas une contre-vérité.
Mais rien ne me gêne mon Cher.
RépondreSupprimerJe vous rappelle qu'à peu près tous les partis sont plus ou moins pour la proportionnelle.
N'est-elle d'ailleurs pas en vigueur dans TOUS nos autres scrutins à l'exception des cantonales.
35 Députés FN à l'Assemblée Nationale de 1986 à 1988 c'est la faute à Mitterrand et à sa proportionnelle.....
Mais 10 Députés FN Français qui EN 1984 rentrent au Parlement Européen, grâce à la proportionnelle pour laquelle F. Mitterrand n'est pour rien, vous ne trouvez rien à y redire, évidemment parce que vous ne pouvez pas lui mettre ça sur le dos.
La proportionnelle n'était elle pas en vigueur dans TOUS les Pays avoisinants, faisant d'ailleurs monter les copains de Le Pen par exemple aux Pays Bas.
Vous qui vous déclarez un libéral, expliquez-nous au nom de quoi plus de 2 millions de Français ( en moyenne, parfois plus)
n'auraient pas le droit d'élire 35 Députés sur 577 ????
Je ne pense pas que le parti de M. Haïder en Autriche, les Néo-nazis en Allemagne, le FN Flamand de Belgique, celui des Pays bas, la Ligue du Nord en Italie qui remportent des succès électoraux depuis des années et que ce soit grâce à F.Mitterrand.
Mais, manifestement, ça vous plait de continuer de le raconter. C'est pas grave, le ridicule n'a jamais tué personne.
jf.
PS: Dans quelques années ce sera un fait objectif qu'en 2010 M. Sarkozy aura fait remonter le FN......
Pour clore unilatéralement cette discussion qui ne mène décidément nulle part :
RépondreSupprimer- Je parle dans ce billet de la France, du Front National et de sa crédibilité EN FRANCE...
- Je n'ai donc AUCUNE RAISON d'aborder, NI l'élection de députés FN au parlement européen, NI encore moins de l'élection de députés d'extrême-droite à l'étranger...
- Etre libéral ne signifie pas, ET LOIN S'EN FAUT, accréditer les thèses de l'extrême-droite. Etre libéral n'exclue pas d'utiliser TOUS LES MOYENS pour barrer la route à l'extrême-droite. L'extrêmle-droite n'est pas un parti comme un autre, n'est pas une idéologie comme une autre. L'idéologie d'extrême-droite c'est la négation de la démocratie. L'extrême-droite, c'est UN DES CONTRAIRES du libéralisme (l'autre étant le collectivisme que vous défendez sans le dire, et peut-être même sans en être conscient). Je n'ai donc AUCUN SCRUPULE à préférer le scrutin majoritaire, qui a quelques chances de lui barrer la route, à tout autre mode de scrutin...
- Je ne suis pas suffisamment crétin, contrairement à ce que vous laisssez entendre, pour attribuer à un Président de la République Française la responsabilité de la montée des idées d'extrême droite dans des pays étrangers...
- Le ridicule ne tue pas, en effet. Heureusement, et pas seulement pour ceux que vous taxez de l'être (nest-ce pas une insulte, d'ailleurs ?...)
- Non pas dans quelques années, mais dès aujourd'hui, il est un fait patent que Nicolas Sarkozy a donné un coup de pouce au Front National en ne tenant pas ses promesses de 2007, et en dévoyant ainsi vers Le Pen certains de ses électeurs. Un bémol cependant : la "montée" du Front National en pourcentage est un trompe-l'oeil dû à un taux d'abstention record. En voix comme en nombre de sièges, il a reculé par rapport à 2004 (pour comparer des scrutins comparables)
Revenons donc à votre théorie sur F. Mitterrand que vous présentez comme un "fait objectif".
RépondreSupprimerIl est un autre fait tout à fait objectif, qui fût l'objet de nombreuses études universitaires que vous semblez méconnaître.
D'aucuns mettent en parrallèle la montée du FN à partir des années 1980 avec la montée, à la même époque, du catholicisme intégriste ( Mgr Lefevre, le GRECE, le Club de l'Horloge):
Il n’en va pas de même de la constitution des clubs de réflexion
d’extrême droite et de l’intégrisme catholique. Grâce à eux les thèses de l’extrême droite se modernisent et
après 1983 leur influence facilitera le recrutement du Front National.
L’extrême droite va aussi profiter de la vague intégriste qui
ébranle l’unité de l’Eglise catholique à la fin du concile Vatican II.
Le catholicisme intégral est ainsi aujourd’hui
éclaté en deux tendances mais toutes deux proches de l’extrême droite. Il demeure principalement une spécificité
française qui est bien distincte du conservatisme traditionnel par son refus de la République et de la Révolution
française. Le Front National a permis à ces deux courants intégristes français de retrouver une expression
politique comme au temps de l’Action Française.
Je ne pense pas que l'ancien Président ait une quelconque responsabilité là-dedans...
jf.
Sur ce point-là, nous sommes absolument d'accord (tout arrive) !
RépondreSupprimerEt ce n'est pas le pape actuel qui y changera quoi que ce soit !
Quant à dire que c'est "un point précis que je semble méconnaître", et là encore, je ne vois pas bien pourquoi j'en aurais parlé dans un billet, qui n'avait aucun rapport avec ça.
Car l'influence de l'intégrisme catholique (j'aime appeler les choses par leurs noms) n'enlève rien au phénomène que j'ai dénoncé.
Ah...si ça n'enlève rien....alors.....
RépondreSupprimerjf.
PS Est-ce que vous vous souvenez que M. Le Pen était le Directeur officiel de la campagne du candidat d'extrême droite Tixier-Vignancourt en 1965 ????
C'est d'ailleurs comme ça qu'on l'a connu.
RépondreSupprimerEt alors ?...
Pas tout à fait puisqu'il avait été élu plus jeune Député de France en...1956....
RépondreSupprimerNon, c'était juste pour vous faire remarquer que Le Pen étant effectivement déjà fort connu bien avant que Mitterrand ne lui fasse, selon votre théorie, la courte échelle, son poulain Tixier- Vignancourt avait recueilli la bagatelle d'un million 260 208 voix en 1965.....
jf.
Le Pen était connu, mais le Front National n'avait aucune audience sérieuse, avant qu'il n'obtienne ces 35 députés dont nous parlons, que la presse de l'époque s'empare du sujet, et que pour le grand public, il ne soit plus synonyme de Satan.
RépondreSupprimerJe n'ai en outre jamais prétendu que l'extrême doite était née en 1986, ni que Jean Marie Le Pen en ait été le fondateur ! Alors me ressortir Tixier-Vignancourt...
A propos de collusion entre Mitterrand l'extrême-droite, ce qui, je vous le rappelle, n'était pas le sujet de mon billet, un ami me signale un article intéressant que je vous recommande sur le sujet, de même que celui qui le précède et celui qui le suit. J'en connaissais les grandes lignes, mais je trouve ces textes assez explicites.
Je m'attends bien entendu à ce que vous balayiez ces accusations d'un revers de main effarouché, et, je le répète, ce n'était pas le sujet.
Simplement, ça peut expliquer que le Grand Homme n'ait pas été rongé de trop de scrupules quand il s'est agi de se servir de Le Pen à son propre profit, stratégie qui n'a d'ailleurs pas fonctionné.
Vos articles en question n'ont rien d'un scoop.....Et je ne pas vu en quoi ils auraient pu "m'effaroucher".
RépondreSupprimerD'ailleurs, Le Pen aujourd'hui, en inaugurant le nouveau Conseil Régional PACA comme doyen d'âge, s'en est pris assez violemment à François Mitterrand, ce qui vous en conviendrez, ne correspondait vraiment à l'ordre du jour.
Mais si Le Pen s'en prend encore, en 2010, à M. Mitterrand, c'est peut-être et même sûrement qu'il n'a pas tout à fait la même lecture que vous de 1986 !
jf.
Passionnant tout ça !
RépondreSupprimerMais c'est bien joué, tu as su éviter les calculs fastidieux !
Bonjour Lolik,
RépondreSupprimerEn fait de calculs, as-tu consulté mon tableau ?
UMP et FN réunis, ils auraient 10 régions au lieu d'une !
Je le répète : "Merci François" !