Oui, vous avez bien lu : j'en appelle à tous ceux dont le poil se hérisse à la seule évocation du parti majoritaire, encore plus à celle du nom d'un minsitre "d'ouverture", et qui se croient obligés de parler de traîtrise à son sujet, ou encore à celle d'un projet qui se veut d'inspiration libérale, sans même examiner ce projet, le libéralisme étant pour eux par définition l'incarnation du mal en politique . Et qui, d'ailleurs, traitent improprement de libéral tout ce qui n'est pas "de gauche".
J'en appelle également, ça va de soi, à tous ceux qui pensent "à droite" et qui se croient obligés d'affubler de tous les maux, y compris en maniant la calomnie, tous ceux qui pensent que la social-démocratie n'est pas elle non plus synonyme de fin du monde.
Oui, j'en appelle en résumé à tous ceux qui manquent totalement de sens critique, qu'ils aient voté Sarko ou qu'ils aient voté Ségo en 2007, qu'ils continuent de soutenir le repenti de la rupture ou qu'ils tapent sans compter sur la prêtresse de la fraternitude.
A ce stade, je subis sans doute les critiques acerbes de mes amis LHC, beau sigle dont le C magnifie, justement, ce sens critique qui fait défaut à tous ceux dont je bats le rappel.
C'est que, à tous ceux-là, j'ai une question à poser. Et j'espère bien ne pas être déçu par leur réponse. Je dois dire que j'en ai déjà lu quelques éléments, de réponse, ici, là ou encore là. Ou plutôt de non-réponses : de leurs esquives et de leur manière d'exprimer si clairement ce partisiannisme et ce parti-pris qui les caractérise.
Ma question est la suivante : "C'est quoi, être français ?"
Aïe ! Ca y est ! J'ai osé ! Cette question, ce n'est pourtant pas une énormité ! Ce serait à bon droit un sujet du bac philo ! Ce devrait même être un thème de débat entre gens intelligents ! Seulement, voilà ! Elle concerne directement un des thèmes de campagne de Nicolas Sarkozy, l'identité nationale, et pire encore elle est un des chevaux de bataille du Front National. Chacun des deux, évidemment, a des sous-entendus et des a-priori différents sur le sujet, mais qui va aussi loin dans l'analyse ? Qui, de nos jours, à part quelques érudits aux discours fumeux (vous savez : ces discours qui prennent la tête !), qui donc se livre à une quelconque analyse avant de réagir ?
Et faute d'analyse logique au niveau du néo-cortex, le cerveau reptilien prend le dessus et fait une démarche intellectuelle que l'on dirait "analyse instinctive" si l'association de ces deux mots n'était pas un non-sens, une démarche qu'aucun analyste, justement, ne qualifierait "d'analyse" : le cerveau reptilien, lui, se contente d'associations d'idées. Et ça donne tout le contraire d'un raisonnement logique.
Aïe ! Ca y est ! J'ai osé ! Cette question, ce n'est pourtant pas une énormité ! Ce serait à bon droit un sujet du bac philo ! Ce devrait même être un thème de débat entre gens intelligents ! Seulement, voilà ! Elle concerne directement un des thèmes de campagne de Nicolas Sarkozy, l'identité nationale, et pire encore elle est un des chevaux de bataille du Front National. Chacun des deux, évidemment, a des sous-entendus et des a-priori différents sur le sujet, mais qui va aussi loin dans l'analyse ? Qui, de nos jours, à part quelques érudits aux discours fumeux (vous savez : ces discours qui prennent la tête !), qui donc se livre à une quelconque analyse avant de réagir ?
Et faute d'analyse logique au niveau du néo-cortex, le cerveau reptilien prend le dessus et fait une démarche intellectuelle que l'on dirait "analyse instinctive" si l'association de ces deux mots n'était pas un non-sens, une démarche qu'aucun analyste, justement, ne qualifierait "d'analyse" : le cerveau reptilien, lui, se contente d'associations d'idées. Et ça donne tout le contraire d'un raisonnement logique.
Ca donne à peu près ceci :
- attendu que le Front National combat l'idée de toute espèce d'immigration et fait des origines françaises dites "de souche" une condition sine qua non de la légitimité à vivre dans ce pays;
- attendu que les scélérats de Vichy dans les années 40, qui se nommaient eux-mêmes, rappelons-le, "l'Etat Français", usaient des mêmes préjugés à l'égard des Juifs et de quelques autres;
- attendu que le gouvernement actuel provoque un débat sur le même thème;
- attendu que le Président lui-même se permet de parler de "la terrre de France", une expression utilisée naguère par l'extrême-droite également;
- il apparaît ainsi clairement que le gouvernement actuel, le Président, et son ministre félon, sont de dangereux extrêmistes xénophobes et racistes, qui tentent d'utiliser la nationalité française comme un outil polémique destiné à ratisser les voix de l'extrême-droite aux prochaines élections régionales.
Alors, moi, devant une telle hérésie intellectuelle, j'ai envie de leur proposer un débat un peu plus intelligent, si c'est possible. Alors, moi, je reprends à mon compte la même question : "Qu'est ce que ça veut dire, être français ?". Et je vais essayer de donner, dans un premier temps, ma propre réponse à la question. Et je vais sans doute recevoir des satisfecits. Et je vais sans doute recevoir des dénégations. Jusque là, rien d'anormal : je l'ai, moi, l'esprit critique !
- attendu que le Front National combat l'idée de toute espèce d'immigration et fait des origines françaises dites "de souche" une condition sine qua non de la légitimité à vivre dans ce pays;
- attendu que les scélérats de Vichy dans les années 40, qui se nommaient eux-mêmes, rappelons-le, "l'Etat Français", usaient des mêmes préjugés à l'égard des Juifs et de quelques autres;
- attendu que le gouvernement actuel provoque un débat sur le même thème;
- attendu que le Président lui-même se permet de parler de "la terrre de France", une expression utilisée naguère par l'extrême-droite également;
- il apparaît ainsi clairement que le gouvernement actuel, le Président, et son ministre félon, sont de dangereux extrêmistes xénophobes et racistes, qui tentent d'utiliser la nationalité française comme un outil polémique destiné à ratisser les voix de l'extrême-droite aux prochaines élections régionales.
Alors, moi, devant une telle hérésie intellectuelle, j'ai envie de leur proposer un débat un peu plus intelligent, si c'est possible. Alors, moi, je reprends à mon compte la même question : "Qu'est ce que ça veut dire, être français ?". Et je vais essayer de donner, dans un premier temps, ma propre réponse à la question. Et je vais sans doute recevoir des satisfecits. Et je vais sans doute recevoir des dénégations. Jusque là, rien d'anormal : je l'ai, moi, l'esprit critique !
Mais je vais sans doute recevoir aussi des insultes. Et c'est là que j'attends les sectaires et les doctrinaux de tous poils. Je les mets au défit de me contredire avec des arguments philosophiques, et pas seulement avec des phrases toutes faites puisées dans leur rhétorique partisane habituelle.
Oui, messieurs les bien-pensants de gauche, du centre ou d'ailleurs, qui combattez par principe et sans réfléchir ceux que vous taxez, le plus souvent à tort, de libéraux, contredisez-moi, pour une fois, sans langue de bois et avec de vrais arguments.
Tout d'abord, il faut évacuer une ambigüité : ce débat concerne la problèmatique de la nationalité française, pas celle de l'immigration. La question de l'appartenance, ou non, à la nation française se pose évidemment pour ce qui des immigrés, mais pas seulement. Il n'est pas besoin d'arriverd'une autre planète d'un autre pays pour ne pas être automatiquement et totalement digne d'être français. Je sais, je lance encore un pavé dans la marre, mais pour appartenir à la nation française, il faut en effet, selon moi, en être digne. Et si on peut parfaitement en être digne quand on vient d'ailleurs, on peut non moins parfaitement ne pas l'être quand on vient d'ici.
Appartenir à la nation française, c'est évidemment, condition sine qua non, être de nationalité française. Mais j'oserais dire que c'est presque là un point de détail. Avoir légalement la nationalité est un état de fait administratif et rien d'autre. Ce n'est en aucun cas une condition suffisante.
La France est un pays qui a une longue histoire et une culture qui l'ancrent solidement dans la civilisation judéo-chrétienne occidentale. Les Français ont des coutumes, des traits particuliers, que cet ancrage historique et culturel leur a apportés, et qui donnent à ce peuple une "couleur" comportementale et des traditions bien spécifiques.
Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas, bien au contraire, et beaucoup d'autres grands peuples, d'Orient notamment, ont également une longue histoire qui leur apporte leurs propres spécificités, qui ne sont pas moins respectables que les nôtres. Mais c'est justement le respect de ces spécificités culturelles qui font que l'on appartient à telle ou telle civilisation, à telle ou telle culture, à telle ou telle nation.
Appartenir à la nation française, c'est d'abord et avant tout se sentir français, aimer être français, adhérer au mode de vie et aux moeurs des français, les respecter. C'est respecter les lois de la République Française, et c'est se comporter en citoyen français.
Que l'on soit issu d'une famille française depuis de nombreuses générations, ou que l'on soit, comme l'on dit, "issu de l'imigration", soi-même ou ses parents, ou ses grands-parents, importe peu. Appartenir réellement à la nation française, c'est en accepter les codes et les comportements, les lois et les règlements, et si ce n'est déjà fait, s'intégrer intimement au tissu social. Dans les sociétés dites primitives, l'intégration au groupe passait souvent par des rites intiatiques au cours desquels le nouvel initié s'engageait à respecter ces codes et ces règles coutumières. Dans nos sociétés modernes, ces intronisations ont disparu. Cela ne doit pas faire oublier l'obligation qu'a tout individu de vivre en harmonie avec sa collectivité (j'allais écrire sa tribu).
"Quand on vit à Rome, on vit comme les Romains", lit-on dans St Augustin. Eh bien, quand on vit en France, on vit comme les Français. On abandonne, ou on n'adopte pas, c'est selon, de comportements bannis par la loi, ou qui heurtent les autres Français. On respecte la loi, la réglementation, ou tout bonnement le mode vie de ses concitoyens. Sinon, on se met de facto en-dehors de la communauté nationale. La nationalité, c'est avant tout une question de culture, acquise ou innée. Mais sans culture, il n'y pas de nation. Et une nation ne peut en aucun cas ête constituée d'une juxtaposition de cultures différentes, comme dans la légendaire tour de Babel dont on sait ce qu'a été le destin final...
Voilà ma conception de l'appartenance à la nation française, et donc de l'identité nationale française. Voilà ma réponse à Eric Besson. Voilà le socle sur lequel je voudrais que se construise une discussion, voire une controverse, mais constructive et argumentée, sans polémique doctrinale si c'était possible...
Tout d'abord, il faut évacuer une ambigüité : ce débat concerne la problèmatique de la nationalité française, pas celle de l'immigration. La question de l'appartenance, ou non, à la nation française se pose évidemment pour ce qui des immigrés, mais pas seulement. Il n'est pas besoin d'arriver
Appartenir à la nation française, c'est évidemment, condition sine qua non, être de nationalité française. Mais j'oserais dire que c'est presque là un point de détail. Avoir légalement la nationalité est un état de fait administratif et rien d'autre. Ce n'est en aucun cas une condition suffisante.
La France est un pays qui a une longue histoire et une culture qui l'ancrent solidement dans la civilisation judéo-chrétienne occidentale. Les Français ont des coutumes, des traits particuliers, que cet ancrage historique et culturel leur a apportés, et qui donnent à ce peuple une "couleur" comportementale et des traditions bien spécifiques.
Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas, bien au contraire, et beaucoup d'autres grands peuples, d'Orient notamment, ont également une longue histoire qui leur apporte leurs propres spécificités, qui ne sont pas moins respectables que les nôtres. Mais c'est justement le respect de ces spécificités culturelles qui font que l'on appartient à telle ou telle civilisation, à telle ou telle culture, à telle ou telle nation.
Appartenir à la nation française, c'est d'abord et avant tout se sentir français, aimer être français, adhérer au mode de vie et aux moeurs des français, les respecter. C'est respecter les lois de la République Française, et c'est se comporter en citoyen français.
Que l'on soit issu d'une famille française depuis de nombreuses générations, ou que l'on soit, comme l'on dit, "issu de l'imigration", soi-même ou ses parents, ou ses grands-parents, importe peu. Appartenir réellement à la nation française, c'est en accepter les codes et les comportements, les lois et les règlements, et si ce n'est déjà fait, s'intégrer intimement au tissu social. Dans les sociétés dites primitives, l'intégration au groupe passait souvent par des rites intiatiques au cours desquels le nouvel initié s'engageait à respecter ces codes et ces règles coutumières. Dans nos sociétés modernes, ces intronisations ont disparu. Cela ne doit pas faire oublier l'obligation qu'a tout individu de vivre en harmonie avec sa collectivité (j'allais écrire sa tribu).
"Quand on vit à Rome, on vit comme les Romains", lit-on dans St Augustin. Eh bien, quand on vit en France, on vit comme les Français. On abandonne, ou on n'adopte pas, c'est selon, de comportements bannis par la loi, ou qui heurtent les autres Français. On respecte la loi, la réglementation, ou tout bonnement le mode vie de ses concitoyens. Sinon, on se met de facto en-dehors de la communauté nationale. La nationalité, c'est avant tout une question de culture, acquise ou innée. Mais sans culture, il n'y pas de nation. Et une nation ne peut en aucun cas ête constituée d'une juxtaposition de cultures différentes, comme dans la légendaire tour de Babel dont on sait ce qu'a été le destin final...
Voilà ma conception de l'appartenance à la nation française, et donc de l'identité nationale française. Voilà ma réponse à Eric Besson. Voilà le socle sur lequel je voudrais que se construise une discussion, voire une controverse, mais constructive et argumentée, sans polémique doctrinale si c'était possible...
Bonjour René,
RépondreSupprimerSuper article :) Si je peux rajouter une petite pierre à l'édifice, je dirais que l'identité française, c'est aussi les valeurs que nous léguons à nos enfants. C'est ce que nous permettons ou ne permettons pas à nos enfants. C'est ce que nous priorisons quant aux enseignements que nous leur dispensons.
L'identité française, ca n'est pas "tout est permis". L'identité française, c'est le respect de nos traditions, du caractère sacré de l'Ecole et de l'Université. C'est une attention particulière portée aux Humanités dans l'enseignement. Une attention particulières portée à la culture classique, à la valorisation du mérite, et à l'exigence carthésienne.
C'est aussi une capacité à dire : une fois que tu as intégré la communauté française, la nation, tu n'es plus "Française originaire de...". Tu es simplement Français, à part entière, sans arrière pensée.
Je suis d'accord avec tout ça, et ce n'est pas exhaustif.
RépondreSupprimerOn pourrait faire une liste très longue du détail de ce que sont les valeurs contenues dans l'identité française.
Dans mon billet, je n'avais fait qu'insister sur le fait qu'appartenir à la Nation, c'est se comporter comme un National, se conformer à la Loi, et respecter le mode de vie des Français, sans entrer dans les détails.
Votre identité nationale est ethnoculturellement en bonne partie gastronomique. Je ne plaisante absolument pas. En France, on mange bien
RépondreSupprimerhttp://ysengrimus.wordpress.com/2008/04/29/la-france-gastronomique-ce-nest-pas-une-legende/
...pour des raisons parfois douloureuses, mais bon… Sauf que ceci est remis en question. Votre expertise identitaire est requise. En France, au jour d’aujourd’hui, on mange bien ou mal? C’est un trait national ou non? Venez nous éclairer, s.v.p.
Paul laurendeau
La cuisine française est la meilleure du monde. C'est ce que pensent tous les Français. C'est ce que disent beaucoup d'étrangers. Voire...
RépondreSupprimerIl existe beaucoup de "bons petits plats" dans d'autres pays que la France. Heureusement pour eux.
Voilà pour la qualité gustative. Quant à la qualité nutritionnelle, c'est une autre histoire. Nous nous mettons de plus en plus à la mode "vas vite vers l'obésité", style hamburgers ou plateaux-télé. Dommage !
Pour être Français, écrivez-vous en italique même, mazette, "il faut respecter la loi".
RépondreSupprimerEst-ce à dire que Juppé, Pasqua,etc...(peut-être bientôt de Villepin ou Chirac) ne sont pas Français, convaincus par la Justice de n'avoir pas "respecter la loi" ?????
Et vous évoquez M. Sarkozy et l'un de ses thèmes de campagne. Mais peut-être auriez-vous du réviser un tout petit peu auparavant...:
Dans son livre-programme de juillet 2006, Nicolas Sarkozy écrivait, (p. 280) : « Je pense que les Français attendent une France d’après. (…) C’est une France où l’expression “Français de souche” aura disparu. » Il précisait ainsi son propos lors d’un discours de fin de campagne 2007 : « La France, ce n’est pas une race, ce n’est pas une ethnie, c’est une République », une République où « le droit à l’avortement fait partie de notre identité »
jf.
Oui, tout le monde doit respecter les lois civiles, cela fait partie de l'identité nationale. Et en cas de manquement, les lois pénales doivent s'appliquer. C'est le cas pour Alain Juppé, Charles Pasqua, Dominique de Villepin, Jacques Chirac, Frédéric Mitterand, Julien Drey (vous aviez "oublié" les deux derniers) comme les autres...
RépondreSupprimerC'est exactement ce que j'ai écrit : "Respecter les lois de la République Française". Citoyen français d'origine ou non.
Et je suis d'accord : La France, ce n'est pas une race, ce n'est pas une ethnie. C'est non seulement une République, mais encore une Nation. Et si on n'adhère pas à ses lois et à sa culture, qui constituent son identité, alors on n'est pas membre à part entière de la Communauté Nationale...
Je persiste et je signe !
Je ne vois pas pourquoi j'aurais cité MM F. Mitterrand et J. Dray.
RépondreSupprimerIls ne sont mis en examen de rien du tout à ma connaissance, contrairement à tous ceux que j'avais cité dont les premiers, condamnés.
Vous devriez vous méfier. A trop vouloir prouver....
jf.
Désolé pour la confusion des prénoms : en effet, Frédéric Mitterand n'est que soupçonné de tourisme sexuel. Et ce n'est que son cousin Jean Christophe qui est condamné à deux ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola...
RépondreSupprimerQuant à Julien Dray, il n'est en effet, pour l'instant, que l'objet d'une enquête préliminaire, qui débouchera possiblement sur une mise en examen. Enquête préliminaire qui concerne des mouvements de fonds "suspects" sur ses comptes à hauteur de 350.000 €uros. Excusez du peu...
Avouez que ce sont là deux "oublis" fâcheux dans votre commentaire du 7 novembre où vous citiez par contre avec une certaine ostentation plusieurs personalités auxquelles vous vous opposez très habituellement ! C'est pourquoi j'ai tenu à équilibrer un peu la balance...
A trop vouloir prouver, on ne convainc personne, citez-vous. Mais je n'ai pas à convaincre. Il n'y a que vous et quelques autres irréductibles pour soutenir l'insoutenable...
Mischka a dit
RépondreSupprimerJe ne peux souscrire à votre affirmation René selon laquelle « appartenir à la nation française, c'est évidemment, condition sine qua non, être de nationalité française. Mais j'oserais dire que c'est presque là un point de détail. Avoir légalement la nationalité est un état de fait administratif et rien d'autre. Ce n'est en aucun cas une condition suffisante ».
Désolé mais posséder la nationalité française telle qu’ elle est définie par le Code de la Nationalité est à mon avis la condition « nécessaire et suffisante « du fait d’ appartenir à la nation française.
En effet, le droit seul offre un critère objectif concernant l’ appartenance à la nation française. Conformément à la législation existante la nationalité française s’acquière soit à la naissance soit par mariage ou soit par naturalisation. Le reste est littérature.
Le droit n’ établit aucune distinction entre un français de papier et un français de cœur.
Il ne reconnaît que le français de papier. On peut le regretter mais le droit français ne consacre aucun des critères subjectifs suggérés dans votre phrase « c'est d'abord et avant tout se sentir français, aimer être français, adhérer au mode de vie et aux moeurs des français ».
En tant que français de papier et de cœur j’ ai un petit pincement au cœur quand à l’ étranger je croise un compatriote,reconnaîs notre petit drapeau bleu blanc rouge,entend parler ou chanter français (avec ou sans accent),ouvre un journal ou un livre écrit dans notre langue , entrevoit à la TV ou dans un magazine la photo d’ un paysage de notre pays ou d’ un monument français reconnaissable entre mille , etc…
Ces marques d' attachement affectif à notre pays la loi ne l' exige pas et ne le saurais.
Enfin, en ce qui concerne le devoir des français de respecter la France et ses lois j’ observe que les étrangers qui résident sur le sol national y sont pareillement tenus.
Bonjour Michka,
RépondreSupprimerVous vous placez du seul point de vue du droit, et de ce point de vue vous avez totalement raison.
Cependant, je ne place pas ma réflexion, dans ce billet, sous le seul angle du droit. Je ne parle pas, et pas seulement en tout cas, de la nationalité française, mais bien de l'identité nationale française. Et de ce point de vue, et c'est l'angle sous lequel se placent Eric Besson et derrière lui Nicolas Sarkozy dans la grande réflexion qu'ils viennent de lancer, non, la nationalité française telle que définie par le Code de la Nationalité n'est en aucun cas suffisante, si elle est bien nécessaire. Libre à vous de qualifier cette réflexion de littérature en la balayant d'un revers de main. C'est sans doute plus compliqué que ça.
Le droit n'établit aucune différence entre un Français de papier et un Français de coeur, dites-vous. Vous avez encore raison : le droit n'entre pas dans cette distinction. Cependant, même quand le droit dispose qu'Untel est français, soit par sa naissance, soit par son mariage, soit par naturalisation, il ne le fait pas entrer automatiquement et de plein droit, selon moi, dans la Nation française. L'appartenance à la Nation, c'est tout autre chose que de figurer sur un listing d'Etat Civil.
Et ça n'empêche pas un Français de papier d'être un Français de coeur, évidemment. Mais celui qui n'est pas Français de coeur, justement, qu'il soit né français ou qu'il ait acquis la nationalité de quelque manière que ce soit, celui-là se met de facto en marge de l'identité nationale.
Pour ce qui est de l'observation des lois et règlements, j'e n'ai jamais prétendu que les Etrangers n'y étaient pas tenus. Au contraire, je dis que ne pas les respecter, même pour une personne de nationalité française, c'est se mettre en marge de la Nation.
En fait, je crois qu'il y a confusion de la part de beaucoup : la démarche qui est lancée par le gouvernement est moins axée sur la définition légale de la nationalité française, qui ne souffre pas de réelle discussion dans le cadre légal, que sur l'aspect philosophique de l'appartenance à la Nation française qui, elle, est de nature à susciter une réflexion intéressante.
Mischka a dit
RépondreSupprimerJe suis entièrement d' accord avec vous René en ce qui concerne les précisions que vous apportez.
Pour ma part je compare la nationalité avec le mariage ou la famille qui sont des notions définies par le droit sans que le législateur y mentionne une condition d' ordre subjectif.
Aucun maire officiant un mariage n' exige l' existence d'un sentiment amoureux existant entre deux futures époux.
Idem pour les membres d' une même famille( ascendants, descendants,colatéraux,...). Aucun membre n' est tenu de l' aimer et quoiqu'il fasse il en fera toujours partie.
Il n' empêche bien sûr que dans les faits tel oncle indigne ne soit pas " considéré comme de la famille" par les autes membres de la famille et en soit écarté.
@ René
RépondreSupprimerQue soutiens-je donc qui soit insoutenable ????
jf.
Le fait, récurant dans vos propos de manière implicite ou non, que vous considérez que les actionnaires devraient penser avant tout aux salariés des entreprises, avant même leurs propres intérêts. C'est un non-sens économique autant qu'humain, et c'est accessoirement contre-productif au plan social. C'est en celà que c'est insoutenable.
RépondreSupprimer@ Mischka
RépondreSupprimerVotre comparaison entre l'appartenance à la nation et l'apartenance à la famille est tout à fait pertinente. Je la retiens volontiers.
@ Je n'ai jamais dit ça !
RépondreSupprimerSi vous consultez mon bloc-notes vous y retrouverez le fait que j'ai soutenu la proposition de M. Sarkozy de répartition en trois tiers !
Vous vous êtes fait une idée préjugée de moi et vous vous y tenez mordicus, sans aucun recul.
Vous êtes même souvent énervé par mes propos qui sont ceux de l'un de vos rares contradicteurs.
Vous m'avez même dit que j'avais le don de vous mettre en boule....
C'est vrai que c'est plus confortable pour vous de lire les louanges de vos "compagnons d'arme".
jf.
Salut René,
RépondreSupprimermerci pour ce très bon article, avec lequel je suis en total accord.
J'ai, en tant que petit-fils d'immigré, toujours eu une vision simple de ce qu'est l'assimilation : une volonté de la part de l'immigré de devenir français. C'est simple et compliqué à la fois, d'autant plus que la culture d'origine entre en contradiction avec certaines valeurs françaises. Qu'il importe de définir, donc. Et qui sont en gros celles des sociétés ouvertes, avec la laïcité en plus.
Identité Nationale : M. Sarkozy, parlez pour vous…… !!!
RépondreSupprimer« Nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions »
(NS, 12 /11 /09, La Chapelle en Vercors)
C’est peut-être son cas, ce n’est pas le mien !
la suite sur:
www.lamauragne.blog.lemonde.fr
Bien cordialement,
jf.
@ Jacques
RépondreSupprimerJe suis globalement en accord avec ce que vous dites, sauf sur un point en tous cas : je comprends parfaitement, pour ma part, "l'utilité d'un grand débat national pour faire ce constat [...] d'une grande banalité".
Car, cher Jacques, vous oubliez un peu vite que vous n'en arrivez à cette conclusion qu'après avoir mûrement réfléchi à la question (et la précision de votre exposé en atteste), et qu'un nombre très important de nos concitoyens, français ou non, n'ont pas mené à bien cette même réflexion et ne la mèneraient pas spontanément. Le simple fait que des réactions nombreuses et variées se fassent jour dans les blogs comme dans la presse, et même, j'en ai été personnellement témoin, dans la rue, sur les marchés, justifie déjà pleinement que la question ait été soulevée y compris au plus haut niveau.
Poser la question ne signifie pas que l'on ne possède pas la réponse, et ça n'a rien de consternant. Quand le Chef de l'Etat dit "Nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions", ça ne signifie nullement qu'il ne le savait pas à titre personnel, mais que les Français dans leur ensemble avaient fini par ne plus se poser cette question. Et c'est tout à fait vrai pour un grand nombre d'entre eux. Et en tout état de cause, il n'est pas inutile de se pencher sur le problème, qui de toute évidence vous tient vous-même à coeur. Sinon, vous n'auriez pas pris tant de soin à parfaire votre exposé. C'est tout à votre honneur et ne vous en défendez donc pas...
Maintenant, je ne suis pas crédule et je sais parfaitement les arrières-pensées présidentielles dans cette affaire, arrières-pensées électoralistes qui consistent à racoler certaines voix d'extrême-droite en vue des prochains scrutins électoraux. C'est là un aspect de la démarche qui ne me plait guère. Il n'enlève rien à l'intérêt de la question posée.
Vous avez pu lire ci-dessus quelle était ma position sur le sujet de l'appartenance à la Nation française. Je n'y reviens pas.
Je n'ai malheuresuement pas le temps de lire l'ensemble des commentaires que votre article a suscités. Dommage, car je suis certain qu'ils comportent des arguments intéressants. Voilà une preuve de plus que la question n'est pas inutile.
A bientôt.
Le débat ci-dessus apporte la preuve de l'utilité du débat voulu par Eric Besson.
RépondreSupprimerJ'ajoute pour répondre à l'une des affirmations ci-dessus, que je connais bien des gens qui ont un passeport et une carte d'identité français, et qui se sentent très mal dans ce pays.....
J'en connais également, y compris des "Français de souche".
RépondreSupprimerLe débat n'est donc pas inutile, ou en tous cas la réflexion sur le sujet.
Berdepas parlerait-il pour lui, lui qui vite au sud de l'Espagne ????
RépondreSupprimerjf.
Que je "vive au Sud de l'Espagne" contrarie beaucoup l'ami Jacques.
RépondreSupprimerTout d'abord, l'Espagne est le pays de mes ancêtres qui ont émigré en Algérie ( alors française) en 1936 pour fuir la dictature de Franco.
Je n'y "vis" pas. J'y séjourne plusieurs mois par an, surtout en hiver, dans une maison familiale, et je suis très souvent en France, à Lyon et Paris où se trouvent mes enfants et petits enfants.
Il sont arrivés en Algérie, avec deux "couffins" ( paniers en osiers, pour ceux qui ne connaissent pas ce vocabulaire), c'est à dire avec rien.
Ce qu'ils sont devenus, ils le doivent tous à leur travail.
Mon père s'est illustré pendant la campagne de Tunisie puis d'Italie, dans l'armée d'Afrique qui n'était pas composée seulement "d'indigènes de la République".
L'immigration, c'est donc un sujet que je connais bien.Je ne suis pas le seul, mais comme beaucoup de ceux qui sont issus de famille d'immigrés, qui avaient pour la France qui les a accueillis, un grand respect et une reconnaissance infinie, je ne supporte pas les gérémiades des nouvelles couches d'immigrants.
Ce que je suis devenu, après avoir combattu pour la France en Algérie,je le dois aux "Hussards de la République" qui m'ont éduqué et appris à aimer la France, puis aux excellents professeurs du Lycée Bugeaud d'Alger puis de la Faculté de Droit et de Sciences économiques, qui m'ont appris à admettre que la réussite doit être le fruit du travail.
Cela m'a beaucoup servi, lorsqu'en 1962, j'ai dû "repartir à zéro", dans une France dont l'accueil, pour ceux qui étaient bien plus des "immigrants" que des "rapatriés" car ils n'avaient jusque là, jamais mis les pieds sur le territoire national n'a pas été particulièrement chaleureux, et n'a probablement pas ému autant de gens que ceux qui joignent aujourd'hui leur voix aux pauvres victimes de la discrimination ordinaire qui occupent le devant de la scène dans notre société.
René a parfaitement résumé mon point de vue sur l'identité française.
"Quand on vit à Rome, on vit comme les Romains" disait Saint Augustin ( né à Hypone en Algérie).
Bien entendu, je partage intégralement l'analyse qu'il nous propose dans ce billet.
@ Berdepas
RépondreSupprimerVous résumez parfaitement ma conception de l'identité nationale française, ainsi que la posture que j'apprécie de la part des Nouveaux Français (terme que je préfère de très loin à celui "d'immigrés").
Vous comparez les rapatriés d'Algérie à des immigrés. C'est une position que j'ai toujours soutenue moi aussi. Les Français d'Algérie ont eu pour la plupart toutes les peines du monde à s'intégrer dans le tissu national et c'est normal : comme vous le dites, ils n'avaient souvent jamais mis les pieds en Métropole. Et la société de ce "département français" qu'était soit-disant l'Algérie n'avait pas grand chose à voir avec la société Française de ce côté-ci de la Méditerrannée...
J'approuve à 100% ce que vous avez écrit.
A bientôt.
"Quand on vit à Rome, on vit comme les Romains" disait Saint Augustin, a écrit ci-dessus notre "camarade Berdepas".
RépondreSupprimerMais il n'a jamais de pot.
Parce que sa grande copine Caroline Fourest vient juste de prendre, arguments à l'appui, le contre-pied de cette affirmation un peu vieillotte tout de même...
Et elle vient même d'expliquer pourquoi il faut faire exactement l'inverse de ce que disait, à l'époque, Saint Augustin.
Mais comme c'est publié dans "Le Monde", un journal que Berdepas exècre.....
jf.
Caroline Fourest, comme d'autres, a totalement le droit de "prendre le contrepried, avec ou sans arguments, de quelque position philosophique que ce soit.
RépondreSupprimerCaroline Fourest, comme tous les autres, a totalement le droit de donner son opinion.
Elle n'a par contre pas du tout ni le droit ni l'autorité pour prétendre qu'il faut faire exactement le contraire. C'est position philosophique contre position philosophique. Platon et Epicure ne disent pas la même chose l'un que l'autre. Ils n'ont tort ni l'un ni l'autre.
Il se trouve que "votre camarade" Berdepas et moi disons et pensons la même chose, en accord à quelques siècles d'intervalle avec Saint Augustin, que par parenthèse nous ne prenons que comme référence pour nos propos. Il se trouve d'autre part que Caroline Fourest et d'autres pensent et disent le contraire. Ni les uns ni les autres n'ont tort ni n'ont raison. La philosophie n'est pas une science exacte. Les opinions de chacun ne répondent pas à des critères scientifiques intangibles. Vous lisez Le Monde et je lis Le Figaro. Vous n'avez pas tort de lire Le Monde et je n'ai pas tort de lire Le Figaro. Vous n'avez pas tort d'aimer Le Monde et je n'ai pas tort de l'apprécier aussi peu que Libération. Ce n'est pas une question de "tort" ou de "raison", mais seulement une question d'opinion.
Et mon opinion est que tout étranger qui veut s'installer en France a le devoir de se plier aux lois, aux us et aux coutumes, des Français. Point.
Le Monde, Libération, Caroline Fourest, et Vous, avez totalement le droit de penser le contraire. Mais j'ai totalement le droit, et Berdepas avec moi, de ne pas être d'accord avec vous.
Et ce n'est pas Caroline Fourest qui me fera changer d'avis...
Cordialement,
René