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lundi 10 janvier 2011

Quelques chiffres insupportables

Mon dernier billet a provoqué, notamment, un commentaire auquel j'ai choisi de répondre ici par un billet, qui me permettra de mieux détailler et documenter.

Mon contradicteur, en marge de mon propos sur l'Etat Providence, "en remet une couche" sur l'air connu de "fusillons ces salauds de capitalistes", chanson connue où les actionnaires seraient ces dangereux vampires qui suceraient le sang des pauvres gens, et qui "se goinfreraient", malgré la crise économique que les autres, et en priorité les pauvres salariés, ne pourraient que subir...

Je voudrais simplement donner ici quelques chiffres :

1) - La distribution de dividendes dans les sociétés du CAC 40 va être pour l'exercice 2010 de l'ordre de 40 000 M€
    - La capitalisation boursière des sociétés du CAC 40 est de 970 000 M€. Source ici
    - Le taux de rendement moyen des capitaux investis dans les sociétés du CAC 40 est donc de 4,12 %.

    Il est trop facile de ne citer que le premier chiffre, empêchant ainsi sa mise en perspective qui, seule, permet d'en apprécier la valeur...

2) Le rendement d'un placement en euro (assurance vie) va jusqu'à 4,30 %, chez BForBank par exemple. Source ici

3) Les placements immobiliers rapportent, eux, autour de 6 %. Source ici

Il est donc absolument faux de dire que la distribution de dividendes représente un revenu exagéré. C'est même le contraire.

4) - Dans les années 1950 et 1960, la part de la valeur ajoutée (le bénéfice brut des entreprises) dévolue aux salaires et aux charges était de l'ordre de 70 %
    - Dans les années 1980, elle est allée jusqu'à 75 % sous l'effet de la politique du ces jours-ci vénéré François Mitterand, et avec les conséquences que l'on sait sur l'économie et l'inflation
    - Depuis, cette part est revenue autour de 68 %
    - Dans le même temps, la part de cette même valeur ajoutée dévolue à la rémunération du capital investi (les dividendes) est restée stable autour de 28 %

C'est donc bel et bien le reste, c'est à dire la part dévolue à l'état (les impôts), qui a grignoté la part des salariés, et en aucune façon la rémunération du capital...

Source ici

5) Ces chiffres permettent en outre de calculer le taux de rendement brut du capital investi : la valeur ajoutée, en France, ne représente que 14,7 % de la capitalisation boursière ! Qu'on cesse donc de nous dire que la rentabilité des entreprises françaises est si bonne ! C'est tout simplement une contre vérité...

Qu'on ne vienne pas nous dire non plus que les actionnaires se goinfrent à coup de dividendes : s'ils plaçaient leurs capitaux ailleurs que dans les entreprises, leur revenu serait en moyenne supérieur. La supériorité des marchés actions, ce ne sont que les plus-values. Mais quand on regarde les courbes des indices boursiers, on s'aperçoit à quel point ces plus-values sont hasardeuses ! L'indice CAC 40 est passé de 6104 en mai 2007 à 3804 en décembre 2010, en passant par un plus bas à 2702 en février 2009 ! Source ici. Il faut vraiment être un expert pour profiter des hausses éphémères au moment où elles se produisent, et dégager ainsi malgré tout des profits !...

Alors, vraiment, qu'on cesse de nous seriner avec cette démagogie qui tend à nous faire prendre les actionnaires pour des salauds et les salariés pour des victimes ! Ce n'est certainement pas avec des incantations de cette sorte qu'on améliorera les choses et qu'on fera tourner une économie créatrice d'emplois et de bien être. C'est de plus en plus insupportable à la fin...

14 commentaires:

  1. Mais René, vous savez bien que nous sommes dans l'irrationnel dès lors que l'on ose aborder les questions économiques... et puis, quand le navire coule, il est toujours plus simple de se trouver quelques boucs émissaires faciles ;))

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  2. Oui, j'en suis conscient. Mais il ne faut pas perdre courage, et il faut redire sans cesse ces évidences que personne ne veut entendre...

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  3. Il est devenu très difficile de tirer quoi que ce soit de la bourse en France: depuis le 1er janvier 2011, les plus-values sur les cessions de valeurs mobilières sont taxées à plus de 30% dès le premier euro: l'exonération d'impôt jusqu'à 25000 euros de cessions a été supprimée. Rappelons qu'en Belgique, l'imposition des plus-values de cessions sont taxées à... 0%!

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  4. salut,
    bravo pour ces rappels indispensables. Certainement pas pour convaincre ton interlocuteur, car comme le rappelle daredevil, il ne se place pas dans le rationnel mais dans la conviction.

    Au passage, il est bon aussi de rappeler que les actionnaires sont les derniers à être payés en cas de bénéfices. C'est donc qu'ils sont aussi les premiers à ne pas être payés en cas de difficulté de l'entreprise dans laquelle ils ont fait le choix de placer leur argent, avec les risques que cela comporte.

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  5. Et pourquoi le commentaire que j'ai mis ici hier soir a disparu ce matin ??????

    Je disais
    1) que je n'ai jamais traité quiconque de salaud.
    2) que j'espérais que René, en 2011, s'abstiendrait de déformer et/ou caricaturer mes propos.
    3) je donnais le dernier exemple en date du "maternage" des braves gens:
    Les commerçants ( et pas les entreprises du Cac 40) qui ont "embaucher" du personnel pour les soldes mais sans les remunérer.
    4) A propos de Mitterrand François et l'inflation que René se permettait de lui prêter, je rappelais également quelques chiffres:

    Inflation 1980 13% avec Barre "meilleur économiste de France,
    Inlfation 1982 inférieure à 12%,
    Inflation 1983 9,5%
    Inflation 1984 7,5%
    Inflation 1985 infériueure à 6%
    Inflation 1988 2,5%

    Espérons que cette fois ce commentaire ne sera pas effacé.

    jf.

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  6. @ Libertas

    Oui, et ça prouve bien que cet état-providence qui ne réussit plus à financer ses interventions aussi dispendieuses qu'inutiles fait flèche de tout bois pour spolier les citoyens du fruit de leur activité, et de celui de leur épargne...

    @ Lomig,

    Merci d'avoir rappelé la position hasardeuse des actionnaires dans la hiérarchie des créanciers en cas de difficultés de l'entreprise, hiérarchie dans laquelle l'état, comme par hasard, est en deuxième position au contraire, tout juste derrière la Sécu.

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  7. Bonjour Jacques,

    Je ne sais pas plus que vous pourquoi ce commentaire a disparu. Ce n'est pas la première fois que cela se produit...

    J'en avais comme toujours reçu copie par mail, et je le reproduis ci-dessous in extenso :

    "Puisque c'est de mon "commentaire" qu'il s'agit, je rappelle que je n'ai JAMAIS traité qui que ce soit de SALAUD.
    Mon Cher René, je souhaite qu'en 2011 vous vous absteniez de déformer et/ou caricaturer mes propos, contrairement à votre habitude!
    Ensuite, puisque vous évoquez Mitterrand et l'INFLATION dont il aurait été responsable, je me permet de rappeler qu'en 1980 elle était de plus de 13% avec M. Barre, Premier Ministre "meilleur économiste de France"...
    En 1982 elle était déjà inférieure à 12% . A 9,5% en 1983, 7,54% en 1984, 6% en 1985 et 2,5% en 1988 .....
    Mauvais procès donc à l'ancien Président !

    Revenons donc aux "salaires" des Pdg, leurs stock options et les dividendes des actionnaires.
    Quelle utilité ont-ils, Cher René, pour notre économie ? Vu les sommes colossales en question, si elles avaient une quelconque utilité (autre que le gavage), pourquoi donc notre économie est-elle si peu florissante ?????

    Dernière nouvelle en date, et il ne s'agit pas cette fois des entreprises du Cac 40, on apprend que les commerçants, pour la période des soldes, "embauchent" à tour de bras des "vendeurs/vendeuses" sans les salarier.
    c'est encore mieux comme ça, non ????"

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  8. @ Jacques

    Maintenant que j'ai rétabli dans ces colonnes votre commentaire original, permettez-moi dy répondre.

    1) Je n'ai JAMAIS prétendu que vous aviez traité qui que ce soit de salaud ! Je n'ai fait que traduire par une formule laconique la substance de votre propos, telle qu'elle est ressassée à l'envi par nombre de vos amis politiques. L'anti-capitalisme, ou si vous préférez la pensée marxiste-léniniste, qui sous-tend la doctrine du PS autant celle du PC ou de l'extrême-gauche même si le parti de la rue de Solférino ne veut pas en avoir l'honneur, conduit ceux qui y adhèrent à haïr (le mot n'est pas trop fort) les investisseurs qui, pourtant, sont indispensables à l'existence même des entreprises (et donc des emplois qu'elles génèrent). Ce n'est pas le moindre des paradoxes de cette ligne de pensée, et de son incohérence.

    2) Concernant le règne de F. Mitterrand et son impact sur la vie économique, vous avez peut-être raison pour ce qui est de l'inflation en particulier, mais il reste que cette trop longue période d'une politique déplorable a bel et bien été un ratage sur le plan économique en général. Tous les experts sérieux en sont d'accord.

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  9. (Suite)

    3) Sur le fond du billet, vous faites une nouvelle fois la confusion entre les rémunérations des dirigeants et celle des actionnaires. Vous mettez tout dans le même sac, vous secouez et vous en ressortez les conclusions qui vous arrangent...

    Mon billet ne portait pas du tout sur les salaires des dirigeants d'entreprise, ni sur les stock-options, ni sur les "parachutes dorés" que vous avez oubliés dans votre liste de griefs.

    Je n'ai parlé QUE des dividendes et des plus-values, c'est à dire de la rémunération des actionnaires, cette rémunération que VOUS aviez fustigée dans votre commentaire sur mon billet précédent. Et sur ce point, vous ne me répondez pas. Vous me parlez de "sommes colossales" alors que je vous ai démontré qu'elles ne représentent qu'un revenu plutôt inférieur à tout autre forme de placement, en regard des montants investis, c'est à dire des capitaux qu'elles rémunèrent.

    Si elles avaient une quelconque utilité me dites-vous ? Ne vous en déplaise, il est tout autant utile de rémunérer l'investissement des actionnaires que le travail des salariés ! Trouveriez-vous normal que l'on mette en doute l'utilité des salaires ? Restez sérieux, je vous en prie...

    Pour ce qui est des rémunérations, je vous ai déjà répondu ailleurs. Je n'y reviens pas.

    Le dernier paragraphe de votre intervention met en relief votre propension à changer de sujet dès que vous sentez que vous perdez pied. Personne, et bien sûr pas moi, ne peut cautionner le "travail au noir", même si le montant exorbitant des charges peut expliquer (et pas, je le répète, justifier) une telle tentation. M'avez-vous entendu dire le contraire ?

    Quant à la locution "à tour de bras", encore faudrait-il la justifier...

    Comme le disent Dardevil et Lomig, vous êtes plus dans la conviction (j'ajoute "aveugle") que dans le rationnel.

    Dommage...

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  10. Le montant des charges est "tellement exhorbitant" que M. Fillon, Premier Ministre, ne veut pas revenir sur les 35 heures parce que cela voudrait dire:"supprimer les EXONERATIONSD de charges aux entreprise qui appliquent les 35 heures".............

    Quant aux actionnaires que vous défendez...Parlons-en !

    Un actionnaire peut mettre X euros UNE seule fois dans une entreprise. Il va toucher des dividendes ad vitam eternam tant qu'il laissera sa somme de départ dans cette entreprise.
    Conclusion, la deuxième année, si il ne renouvelle pas son investissement, il va COUTER de l'argent à l'entreprise et non plus lui en rapporter.
    En revanche, ce sera le TRAVAIL des salariés de cette entreprise qui lui assureront ses dividendes...

    A part ça, je "perd pied" comme vous dites..........

    jf.

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  11. Mon cher Jacques, vous dites vraiment N'IMPORTE QUOI pour essayer (sans aucun succès) d'avoir raison...

    Voilà donc votre nouvelle idée lumineuse : la rémunération des actionnaires ne devrait avoir lieu que la première année ! Révolutionnaire, n'est-il pas ?...

    Vous confirmez de manière éclatante ce que je pense de vous depuis toujours :

    1) Vous n'avez aucune notion d'économie, ce qui ne serait pas un défaut en soi si vous ne cessiez pas malgré ça de seriner des jugements péremptoires en la matière
    2) Vous êtes foncièrement anticapitaliste. Vous tenez des propos que ne renierait pas Olivier Besancenot, ni même Léon Trotski.

    Juste une question : si vous refusez les revenus du capital, vous devez tout aussi logiquement refuser les revenus de l'épargne. Un actionnaire n'est qu'un épargnant qui investit son épargne en actions, comme d'autres l'investissent en euros. Etes-vous prêt à voir le taux du livret A ramené à ... 0 % ?

    Votre raisonnement est tout simplement absurde. L'investissement n'est pas fait "une seule fois", comme vous le dites, mais bien chaque année. Le même actionnaire a tout loisir de "reprendre ses billes" en vendant ses actions et en réinvestissant ailleurs. S'il ne le fait pas, il réinvestit donc de facto ses capitaux dans la même entreprise. C'est enfantin !

    Pour ce qui est des exonérations de charges sociales, vous prouvez là encore avec éclat votre incompréhension : les exonérations dont parlait François Fillion, ne portent QUE sur les heures supplémentaires ! Elles n'effacent EN RIEN le poids énorme que les charges font peser sur le salaire de base...

    Nous avons noirci pas mal de pages virtuelles au pied de ce billet, et sans avoir pour autant, décidément, apporté grand chose de positif au débat. Vous passez votre temps à distiller votre haine des actionnaires, qui selon vous pompent les bénéfices des entreprises au détriment des salariés, sans voir, et surtout sans vouloir admettre, que, sans les capitaux investis par eux, avec une rentabilité par ailleurs assez faible, ces mêmes entreprises n'existeraient pas, et leurs emplois non plus.

    Si vous refusez d'admettre de telles évidences, je ne peux vraiment rien pour vous...

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  12. Je "perd pied", je veux "avoir raison", je dis "n'importe quoi", je "hais capitalistes et actionnaires", je tiens des "raisonnements absurdes", je n'ai "aucune notion d'économie", je "prouve mon incompréhension"....

    Vous ne croyez pas être un peu...excessif ????

    jf.

    J'adore notamment votre petite phrase:
    "il réinvestit donc de facto ses capitaux dans la même entreprise. C'est enfantin !"
    C'est effectivement "enfantin" de réinvestir sans verser un rond de plus.
    mais comme je ne comprend rien à rien, vous allez sûrement m'expliquer.

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  13. Non, Jacques, je ne vais pas "vous expliquer"...

    Je suis sans doute "excessif" en effet, mais je suis de plus en plus persuadé que c'est peine perdue...

    A bientôt, néanmoins, car vous ressentirez sans doute le besoin impératif de réagir avec votre gourme épidermique habituelle à mes prochains billets. Vous serez toujours le bienvenu, et je m'efforcerai toujours de vous répondre avec tout l'esprit critique dont je suis capable.

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  14. Je vous en remercie.
    Tout comme vous, je continuerai d'exercer mon esprit critique sur vos écrits.
    N'inversons pas les rôles: c'est vous qui proposez les sujets et c'est moi (comme d'autres) qui exerce mon sens critique sur vos écrits de départ.....!

    Maintenant, je ne cois pas que votre expression "gourme épidermique" à mon endroit soit bien appropriée.
    Vous avez cherché une formule "cinglante" à mon propos, mais je ne crois pas que vous ayez réussi, sémantiquement parlant, étant entendu que je ne suis plus un jeune poulain depuis fort longtemps....

    jf.,

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