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lundi 3 janvier 2011

Meilleurs voeux

Je vais sacrifier à la tradition, et bien que ce "marronnier" respire l'hypocrisie dans la bouche de beaucoup, je présente, très sincèrement au contraire, à tous mes lecteurs et aux autres d'ailleurs, tous mes voeux pour cette nouvelle année qui commence.

Cette tradition des voeux est une réminiscence des "saturnales" romaines, ces jours de fête à la fin de décembre où les esclaves étaient temporairement libérés, et où il était de tradition de s'offrir des cadeaux.

Je trouve assez symbolique que plus de deux mille ans plus tard, l'on se souhaite ainsi toujours d'être "libérés", même si ce mot n'a pas le même sens pour tout le monde : libérés des soucis, libérés des contraintes économiques pour certains, libérés de la maladie pour d'autres, voire encore libérés d'une "mauvaise passe" dans l'année qui s'achève... "Meilleurs voeux" signifie de fait "Je te souhaite tout ce à quoi tu aspires", tout comme l'esclave de la Rome antique aspirait à la liberté.

Quant à moi, je ne voudrais pas me limiter à souhaiter à la cantonade la réalisation de toutes les aspirations de chacun : je voudrais de surcroît souhaiter à mes concitoyens leur libération, c'est à dire littéralement le retour à leur liberté, quelque chose qui ne figure pas nécessairement au chapitre de leurs souhaits tant beaucoup d'entre eux n'ont pas la pleine conscience de leurs chaînes...

Beaucoup me diront en effet que l'on a la chance de vivre dans un pays libre, et que par conséquent ce voeu semble bien inutile. C'est oublier trop vite ce qu'être libre veut dire.

Nous vivons dans une organisation sociale devenue très complexe et où, avec des intentions le plus souvent louables, le législateur a d'année en année confié à la puissance publique le soin de materner le citoyen, de l'infantiliser en tissant autour de lui un cocon soi-disant protecteur qui lui a ôté peu à peu, avec sa liberté de mouvement, jusqu'à ses comportements naturels. L'homo socialis moderne évolue dans un magma inextricable de réglementations de toutes sortes, de prestations publiques diverses et variées, et des lourdes taxations qui vont avec.

Et le pire, c'est que cet état de fait, après une évolution lente qui ne lui a pas permis de prendre conscience du danger, lui paraît aujourd'hui naturelle. Au point que l'iconoclaste qui évoque le retour au respect de sa personalité humaine, au respect de sa propre liberté économique et de sa liberté de décision, que cet iconoclaste que je suis volontiers, lui apparaît souvent comme un ennemi dangereux.

Et pourtant, toutes ces "protections sociales" qui sont devenues des évidences, ne sont en fait que des mirages illusoires qui sapent l'économie et qui fabriquent de la pauvreté, qui déresponsabilisent l'individu et le soumettent pieds et poings liés au bon vouloir d'un Etat-Providence qui n'a forcément plus moyens de ses ambitions. Car la spirale est infernale des aides coûteuses qui ne servent qu'à entretenir la démission individuelle, et du déficit d'impôt que cette même démission engendre...

Les prélèvements obligatoires très largement exagérés que nous subissons amputent lourdement les capacités d'investissement des employeurs comme les revenus des travailleurs. Ils asphyxient l'économie et génèrent mécaniquement plus de besoin qu'ils ne sont capables d'en satisfaire. S'ils étaient laissés à disposition des acteurs économiques, ce sont les allocations qu'ils ne parviennent plus à financer qui n'auraient rapidement plus de raisons d'être. Encore faudrait-il avoir assez de bon sens pour le comprendre, de courage pour le dire, et de sens des responsabilités pour le mettre en oeuvre.

Plus l'état veut protéger et plus il met en danger. Plus il promet et moins il peut tenir. Plus le citoyen s'en remet à lui et plus il sombre dans la dépendance. C'est la spirale infernale dans laquelle nous sommes entrés lentement, et dont on ne pourra sans doute sortir que brutalement. Et avec souffrance...

Alors en ce début d'année, mon principal voeu pour mes concitoyens, c'est qu'ils se rendent compte enfin du danger, et qu'ils cessent de toujours demander plus à la collectivité et moins à eux-mêmes, qu'ils comprennent enfin qu'ils sont des hommes adultes et libres, c'est à dire responsables, et qu'il leur appartient de se prendre en charge. Ca signifie un changement radical de politique, et dans un état démocratique comme le nôtre, ils sont les seuls à pouvoir le provoquer.

Je sais bien que c'est 2012 surtout qui leur premettra de le décider, en choisissant leurs élus dans le camp de ceux qui les respectent et non dans celui des constructivistes acharnés. Ce que je leur souhaite, c'est que 2011 soit le temps de leur prise de conscience.

On peut toujours rêver...

6 commentaires:

  1. Drôles de voeux, en effet.
    Vous avez vraiment une piètre idée de vos concitoyens......

    Je vais juste relever un point:

    "Les prélèvements obligatoires très largement exagérés que nous subissons amputent lourdement les capacités d'investissement des employeurs"

    Je n'ai malheureusement pas l'impression que ces prélèvements obligatoire amputent lourdement les capacités des employeurs à se GAVER !!!
    Récents exemples de stocks-options, récent exemple du PDG de Renault qui cumule deux salaires, comme l'a fait pendant plus d'un an celui d'EDF.....Etc

    Et pendant ce temps-là le "seuil" de pauvreté est fixé à 949 euros mensuels. Comme si de nos jours ont pouvait VIVRE avec cette somme dont, évidemment, un bon nombre est encore en dessous !
    Comme si avec 949 euros on pouvait se sentir "LIBRE" !!!!

    Allez, bonne année 2011 tout de même.

    On aura bien encore l'occasion de "se friter" à nouveau !

    jf.

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  2. Ce que je crois, c'est que 2011 nous réserve pas mal de surprises et de sujets à commenter.
    Je vous souhaite également, une Bonne et Huereuse année !!!

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  3. Bonjour Jacques,

    Je n'ai pas une piètre idée de mes concitoyens; je constate simplement ce qui crève les yeux de qui ne les ferme pas volontairement sur ce qui l'entoure.

    Pour le reste, je suis bien d'accord avec vous (je crois vous l'avoir déjà dit) pour ce qui est des rémunérations pharaoniques de certains dirigeants d'entreprise, tout en réitérant cependant qu'ils en ont parfaitement le droit, et que contrairement à une fausse idée cela ne lèse en rien les autres salariés, qui ne sont en rien propriétaires des bénéfices de l'entreprise dans laquelle ils travaillent.

    Mais quand je parlais dans mon billet des capacités d'investissement des employeurs, ça ne se limitait pas à ces (très) grandes entreprises auxquelles vous faites allusion, et qui ne représentent qu'une minorité des gisements d'emploi, puisque c'est essentiellement sur cet aspect des choses que vous vous placez.

    Ce sont au contraire les milliers de PME, PMI, et même TPE, qui offrent l'énorme majorité des emplois de ce pays. Et celles-là sont bien plus pénalisées encore que les autres par les charges abusives qui pèsent sur le coût du travail...

    Quant au "seuil de pauvreté", c'est une notion plus que floue qui ne sert qu'à "noyer le poisson" et à voiler la réalité des choses. Il ne sert à rien de fixer un seuil en-deçà duquel on serait "pauvre", et au-delà duquel on serait "riche". Ce ne sont là que des notions parfaitement subjectives, et vous avez raison de dire, même si ce ne sont pas vos mots, que ce "seuil" est ridicule. La réalité, c'est qu'on devrait laisser les acteurs économiques libres de leurs actes, et que tout naturellement les employeurs, à qui ont laisserait non moins naturellement l'entier bénéfice de leur activité, seraient ainsi, naturellement encore, amenés à rémunérer le travail selon les désirs (et les besoins) de leurs employés, sous peine de n'en trouver aucun pour travailler pour eux. C'est la loi de l'offre et de la demande, que vous exécrez peut-être mais qui est la seule efficace en économie.

    Mais la liberté fait peur, dans une société autant habituée que la nôtre à être "maternée" par un Etat-Providence ressenti comme naturel et indispensable, alors qu'il n'est qu'une hérésie de la Res Publica.

    A bientôt.

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  4. Bonjour Berdepas,

    Recevez vous aussi mes meilleurs vœux pour 2011, laquelle, surprises ou pas, nous donnera sans doute effectivement des occasions de commentaires et de "coups de gueule".

    A bientôt.

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  5. Sûrement que les 4 millions et quelques de chômeurs se sentent "maternés".
    Ceux qui ne trouvent pas de logement décent, également.....!!!!

    Et pendant ce temps-là, on apprend que les sociétés du Cac 40 vont verser 40 MILLIARDS d'EUROS en dividendes, soit une hausse de 13% par rapport à 2010.

    Ceux-là, ils ne sont pas "maternés", juste ils "biberonnent" !!! Vive la "crise" !!!!!

    jf.

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  6. Soit vous ne comprenez pas, soit vous ne voulez pas comprendre : les "4 millions de chômeurs" et "ceux qui ne trouvent pas de logement décent", sont les victimes de l'état providence, qui s'accapare les ressources qui permettraient, justement, de donner du travail aux chômeurs et des logements décents à des salariés qui auraient sans lui les moyens de les occuper...

    Quant à votre lancinant discours contre les méchants capitalistes, il est la preuve par neuf de ce que vous embrassez la philosophie utopiste et sophiste d'une organisation de la société où les richesses produites seraient tout naturellement la propriété de tous, et devraient donc être partagées équitablement (?...) entre tous. Cette organisation économique porte un nom : le collectivisme. Et on sait quelle a été sa faillite retentissante !

    Je vous conseille simplement de lire mon prochain billet.

    A bientôt

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