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mercredi 7 septembre 2011

Science de la cité ou science électorale ?

Il y a quelques jours, j'ai promis d'expliquer pourquoi le plan Fillion, que je me refuse à appeler "plan de rigueur", ni "plan d'austérité", allait à contre sens de ce qu'il fallait faire. Le temps me manque pour entrer dans les détails. Je vais donc être bref, ou essayer de l'être.

Ce plan "poudre aux yeux" est sensé prouver aux marchés financiers que la France fait ce qu'il faut pour amenuiser sa dette, rééquilibrer son budget, et par conséquent redonner confiance aux investisseurs. A l'instar de la Grèce et de l'Italie, la France, officiellement, engage un plan de redressement...

On voit déjà le résultat avant même que ce plan ne soit voté. Avant même qu'il ne soit débattu au Parlement, où il sera largement retoqué, la bourse continue de plonger vers des abîmes encore jamais atteints. Normal, j'ai expliqué l'autre jour pourquoi la monnaie européenne ne pouvait pas donner confiance dans la configuration actuelle de l'Europe. Donc ni le plan français, ni le plan grec, ni le plan italien, ni le plan européen d'aide à la Grèce (d'ailleurs pas encore mis en œuvre), ni aucun plan d'austérité ou de rigueur d'un pays "dans son coin" ne peuvent être efficients.

En outre, le plan Fillion a la particularité de n'être tout simplement pas crédible, et même d'être néfaste pour l'économie française.

Il y a une manière simple de résumer tout ça : nous avons affaire à des dirigeants qui prennent constamment les problèmes à l’envers. Tout simplement parce que ça les arrange, eux !

12 milliards « d’économies » (on se fout de nous sur les termes aussi), comparés aux 92 milliards de déficit : c’est ça le « plan de rigueur » Fillion… Si c’est ça la rigueur budgétaire, alors il falloir que je revoie mes cours d’économie politique… Mais faire plus, ce serait déplaire à trop de monde. Et on vote en 2012…

La cause : Les dépenses inconsidérées de la puissance publique (pas seulement l’état) depuis trente ans, y compris dans le domaine social. On achète les bulletins de vote avec de l’argent qu’on emprunte. C’est le social-clientélisme. Et ça nous mène à la ruine.

La mauvaise solution : Augmenter les prélèvement obligatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) pour boucher les trous. On asphyxie l’économie, donc on réduit les recettes, et le déficit se creuse encore.

La bonne solution :
  • Une réduction drastique des dépenses publiques : 
    • fonctionnement de l'état et des institutions de la République
    • fonctionnement des administrations, 
    • salaires des hauts fonctionnaires,
    • indemnités des élus, et nombre de ces élus,
    • subventions diverses et variées,
    • projets pharaoniques non indispensables voire totalement inutiles,
    • investissements stériles,
    • dépenses « sociales » non financées ou indues,
    • interventions du secteur public dans des domaines qui ne le concernent pas et qui relèvent de la sphère privée.
    • La liste n’est pas close…
  • Une réduction parallèle des prélèvements obligatoires (il faut donc que les coupes budgétaires soient très supérieures au déficit actuel).
  • De cette manière, 
    • On redonne du souffle à l’activité. 
    • On réinjecte dans l’économie les sommes qu’on lui confisque aujourd’hui. 
    • On redonne aux citoyens du pouvoir d’achat, et aux entreprises des opportunités d’embauche. 
    • L’économie repart et les recettes augmentent…
Pourquoi ce qui a marché au Canada ou au Brésil ne marcherait pas en France ?

Mais pour ça, il faut du courage politique. Il ne faut pas avoir peur de froisser les profiteurs du système. Il ne faut même pas avoir peur de perdre les prochaines élections…

Etymologitement, le mot politique signifie « science de la cité », pas « science des élections »…

4 commentaires:

  1. Votre liste de "bonnes solutions" mériterait d'être développée à l'aide d'exemples précis.

    Mais il me semble que vous oubliez aussi de réduire les dépenses en tant que telles de l'Etat lui-même.
    Exemples:
    - qui donc a financé les déplacements "privés" de tous ces Ministres et Députés à Marseille le week-end dernier ?
    - qui finance les dépenses excessives occasionnées par les nombreux déplacements en province du Président qui ne lui seront jamais imputés sur ses comptes de campagne électorale ?
    - qui a financé le remboursement de la dette privée de M. Luc Ferry ?

    - qui finance le fonctionnement de l'Assemblée, du Sénat et du Conseil Economique et même celui du Conseil Constitutionnel ?

    Etc...
    N'y a-t-il pas là aussi, des économies substantielles à faire ?

    Aura-t-on besoin de ONZE nouveaux Députés en 2012 ( les Députés des Français de l'Etranger) ???

    Bien à vous.

    jf.

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  2. Bonsoir Jacques,

    Merci pour votre commentaire très constructif.

    Vous avez parfaitement raison, et j'ai réparé mon oubli en modifiant mon billet pour ajouter à ma liste de "réductions drastiques" le fonctionnement de l'Etat et des Institutions, ainsi que le nombre des élus.

    Cependant, je considère qu'il n'est pas de mon rôle de proposer une liste détaillée des économies à réaliser poste par poste, comme vous le faites pour le fonctionnement de l'Etat. Une telle liste suppose une étude précise menée par des spécialistes. Je n'ai pas les billes, et vous non plus, pour déterminer ce détail, et par exemple le nombre des déplacements nécessaires des ministres et du Président. Faire des économies est un impératif. Le bon fonctionnement de l'Etat en est un autre. Et la détermination des dépenses nécessaires à ce bon fonctionnement suppose des connaissances que nous n'avons pas, et que nous n'avons pas à avoir. Je suis un libéral, pas un anarchiste. La raison d'état, ça existe, c'est très important. Et loin de moi l'idée de la nier. Loin de moi aussi l'idée de prétendre que le citoyen lambda est capable d'en juger. Il est normal que l'Etat rende des comptes au Peuple au travers de ses représentants. Il ne serait pas normal que chaque citoyen s'arroge le droit de prétendre décider que tel détail est nécessaire ou inutile. Ca ne l'empêche pas d'exiger que cela se fasse au moindre coût, ce qui n'est manifestement pas le cas aujourd'hui...

    A bientôt.

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  3. Attention....
    Je ne conteste pas le bien-fondé des voyages OFFICIELS.
    Mais lorsqu'il s'agit de voyages pour le compte d'un parti politique en campagne électorale, je ne vois pas pourquoi c'est le buget de l'Etat qui est mis à contribution.
    Tout comme le Président ( c'est devenu une triste "coutume") lorsqu'il reçoit à nos frais les Députés UMP à l'Elysée, violant ainsi d'ailleurs le principe de séparation entre l'Exécutif et le Législatif.
    Aucun de ses prédécesseurs ne se livrait à ce genre d'exercice.

    jf.

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  4. Je ne sais pas quel vent souffle sur nos relations, mais je ne peux que m'en féliciter : je dois dire encore une fois que je suis (presque) d'accord avec vous...

    Deux petites remarques cependant :

    - la réunion UMP à Marseille n'était pas officiellement une réunion de campagne. Je n'ai pas souvenance que François Mitterrand ou un autre se soient privés d'assister, aux frais de la France eux-aussi, à une quelconque université de leur parti en Province. Ils s'y déplaçaient, tout comme NS, en tant qu'élus de la République et non en tant que chefs de partis.

    - la réception à l'Elysée, autour du président, des députés UMP ne constitue en rien une violation du principe de séparation des pouvoirs ! Il faut raison garder. Aucune décision législative n'est prise lors de ces réunions. Même si de telles décisions à venir y sont évoquées, seule l'Assemblée Nationale les prendra si elles doivent être prises un jour...

    Mais pour le reste (les déplacements privés et les frais de représentation utilisés dans un cadre privé), vous avez raison.

    A bientôt.

    PS : Quand je dis "privé", ça signifie en-dehors de l'exercice de la fonction.

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